La Langue des Oiseaux
texte anonyme extrait du journal « Inner Light» version française
Tof
« Le lecteur de « La Vraie Langue Celtique et le Cromlech de Rennes-les-Bains »
a besoin de parler la langue des oiseaux, de comprendre les jeux de mots de la
cabale phonétique et de savoir lire les étoiles. Il doit interroger les Tarots
et le Zodiaque pour découvrir le secret d’Arcadie caché par le Cromlech de
Rennes-les-Bains. »
(in « Rennes le Château, Capital Secrète de l'Histoire de France » de Jean
Pierre Deloux et Jacques Bretigny).
La langue des oiseaux est la langue de la Sagesse Secrète, elle embrasse la
Cabale, l’Astrologie, l’Alchimie et les Tarots. Son vocabulaire est mythe et sa
grammaire est symbolisme.
Avant qu’il n’existe une langue écrite, la religion et la loi étaient transmises
oralement, chaque narrateur ajoutant et modifiant les idées à sa convenance.
L’invention de l’écriture a permis de conserver des archives et donné des moyens
de communication secrète, définis par des lettres ou de symboles, gravés dans la
pierre ou imprimés dans l’argile. Le contenu est resté le même, la connaissance
a été toujours transcrite dans le rituel, la poésie, la magie et le mythe.
Le Zohar affirme que Dieu a fait le Monde selon l’alphabet Hébreu, c’est une
manière de dire que les lettres ont servi de courts symboles pour les étapes de
la création. Les trois lettres mères ont représenté les trois Sephiroth les plus
élevés du triangle non manifesté de l’Arbre de Vie Cabalistique, Kether, Chokmah
et Binah, auxquels ont été attribués les éléments d’air, de feu et d'eau. Les
sept lettres doubles (double car chacune a un son dur et son doux) ont été
alliées aux sept Sephiroth des triangles inférieurs de la manifestation - Chesed,
Geburah, Tiphareth, et Hod, Netzach, Yesod - plus Malkuth, le Sephira qui en
découle. Leur symbolisme incluait les planètes connues à cette époque (Jupiter,
Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune, Terre). Les douze lettres simples
correspondaient au Zodiaque.
Eliphas Levi, l’occultiste français du 19ème siècle le plus prolifique et le
plus original, fut la première personne à allier la Cabale au Tarot. Les
vingt-deux chemins entre les Sephiroth ont été attribués aux cartes de l'Arcane
principale. Les quatre suites de bâtons, coupes, épées et deniers reflétaient
les quatre mondes cabalistiques : Archétypal (intuition), Créatif (intellect),
Formatif (apprendre) et Matériel (action). Les cartes numérotées de 1 à 10 de
l’Arcane Mineure ont été associées aux significations symboliques des dix
Sephiroth et les quatre cartes illustrées de chaque suite représentaient la
croix à branches égales créée par la jonction des deux piliers soutenant l’Arbre
de Vie, qui n’étaient pas bons et mauvais, mais masculin et féminin, positif et
négatif, lumière et ténèbres, action et réaction. Au centre il y avait le
Sephira sacré de Tiphareth, le point d’équilibre, d’harmonie et de beauté
parfaits, la rose mystique où l’on trouve le germe des futures fleurs.
L'écriture était un art sacré : les alphabets n’étaient pas que des collections
de lettres, mais des calendriers, des calculateurs, des condensés des facettes
de la nature et des concepts du divin. Les initiés devaient connaître cent
cinquante alphabets Oghamiques. Afin de préserver le secret ils écrivaient en
code, en utilisant plus d’un alphabet et en brouillant les pistes en transposant
les lettres, en écrivant à rebours ou dans une langue étrangère. Robert Grave
dans sa grammaire du mythe poétique, la Déesse Blanche, cite un exemple de
message codé : un poète demandant à un autre « Quand nous reverrons-nous ? »
pouvait recevoir la réponse suivante « Quand le freux aux plumes brunes sera
perché sur le sapin au-dessous de la forteresse de Seolae » ce qui peut s’écrire
CRAS – « demain » en latin.
Graves décrit comment le calendrier alphabétique a été divisé en treize mois de
vingt-huit jours, représentés chacun par une consonne, avec un jour laissé de
côté. Les voyelles ont été assignées aux cinq stations de la Grande Déesse -
naissance, initiation, couronnement / mariage, repos, mort / renaissance.
L’alphabet Celtique des Arbres (Beth-Luis-Nion:
bouleau, sorbier, frêne) est probablement l’Ogham le plus connu, mais il y en
avait d’autres - nombres, couleurs, bijoux, étoiles, noms des dieux. Le livre de
Ballymote parle d’un Ogham des oiseaux. Selon les fables de Caius Julius Hyginus,
Mercure a inventé l’alphabet en observant des grues, car « les grues tracent des
lettres lors de leur vol ». Les secrets de l'alphabet Beth-Lius-Nion étaient
conservés dans un sac en peau de grue.
24 Décembre – 21 Janvier |
B |
Besan |
Faisan |
22Janvier - 18Février |
L |
Lachu |
Canard |
19 Février - 18 Mars |
N |
Naescu |
Bécasse |
19 Mars - 14 Avril |
F |
Faelinn |
Mouette |
15Avril - 13 Mai |
S |
Seg |
Grive |
14 Mai -10Juin |
H |
Hadaig |
Corneille nocturne |
11 Juin – 8 Juillet |
D |
Droen |
Roitelet |
9 Juillet - 5 Août |
T |
Truith |
Etourneau |
5 Août - 5 Septembre |
C |
Cron |
Grue |
6 Septembre – 30 Septembre |
M |
Mintan |
Mésange bicolore |
1 Octobre - 29 Octobre |
G |
Geis |
Cygne muet |
30 Octobre - 25 Novembre |
NG |
Ngeigh |
Oie |
26 Novembre - 22 Décembre |
R |
Rocnat |
Freux |
Solstice d'Hiver |
A |
Aidhircleog |
Vanneau |
Équinoxe de Printemps |
O |
Odorscrach |
Cormoran |
Solstice D'Été |
U |
Uiseog |
Alouette |
Équinoxe d'Automne |
E |
Ela |
Cygne siffleur |
Solstice d'Hiver |
I |
Illait |
Aigle |
Le
jour supplémentaire, le 23 décembre, était le jour du sacrifice et de la
régénération, lorsque le Roi de l’Année était couronné et recevait les ailes
d’aigle. Sa lettre était probablement I, Iolar l’aigle.
Les oiseaux étaient couramment utilisés pour la divination, les augures étaient
lus dans leur façon de voler ou dans les entrailles d’oiseaux sacrifiés et/ou
étaient sacrés pour des dieux ou des déesses spécifiques : parmi eux on peut
citer la colombe, l’hirondelle, le merle, la caille, le corbeau, le faucon,
l’ibis, le rossignol, l’oie. Le Coran dit que le vanneau était dépositaire des
mystères de Salomon et le livre du Lévitique le cite parmi les oiseaux royaux
qui incluaient également l’aigle, le griffon, le coucou, le cygne, le milan, le
corbeau, le héron et le pélican. La signification poétique du vanneau est «
déguise le secret » car il cache très efficacement son nid. Certains disent que
Salomon a inventé la langue des oiseaux et que le vanneau était le premier à
s’en servir. Le coucou appelle perpétuellement « Où ? Où ? Où est mon amour ? »
Zeus s’est incarné sous l’apparence d’un cygne et d’un aigle. Horus avait une
tête de faucon et Thoth, le dieu Egyptien de la magie, porte un masque d’ibis.
Dans les premières sagas Arthuriennes, Gauvain le Chevalier Vert est appelé le
Faucon de Mai. La chouette était le symbole de la sagesse, c’était l’oiseau
sacré de la déesse Athéna. Pasiphaé et Bloduwedd, la jeune épouse de Gwydion,
ont été transformées en chouette. L’oiseau de Circé, la sorcière, est le faucon.
Elle est aussi la grue à longues jambes qui pêche dans les eaux peu profondes
pour l’enfant divin qui flotte sur l’eau dans son panier d’osier. L’Esprit Saint
qui est descendu lors de la Pentecôte est décrit dans l’iconologie chrétienne
comme une colombe qui a accordé le don des langues aux initiés.
La colombe était sacrée pour des dieux masculins et féminins : pour Hercule et
Zeus sous leur forme de bergers. La Grande Déesse était adorée avec des colombes
à Hiéropolis, en Crète et à Chypre, et à l’ouest d’Arcadie dans son temple il y
avait une colombe noire. On a dit que ses colombes noires ont volé de Thèbes en
Egypte jusqu’à Dodona à Epirus, où le temple était consacré à Zeus et à la
déesse-lune Dione ou Diane. Les colombes nichaient dans les chênes prophétiques
du bosquet sacré. Les prêtresses de la colombe noire mâchaient des glands
hallucinogènes et traduisaient les oracles, ainsi littéralement et poétiquement
les prêtresses parlaient la langue des oiseaux.
Selon Apollonius de Rhodes, l’Argo le bateau de Jason a été construit en chênes
du bosquet sacré de chênes de Dodona. La figure de proue pouvait parler et
guider les argonautes dans leur recherche de la Toison d’Or, naturellement elle
parlait aussi la langue des oiseaux. Argo rappelle le mot argot qui peut être le
jargon spécialisé particulier d’une église ou d’un domaine spécifiques.
Dans le Dictionnaire Anglais d’Oxford le jargon est aussi cité comme désignant «
une sorte de zircon brumeux ». Une légende veut que quand Lucifer est tombé, une
pierre de sa couronne soit tombée à terre et soit devenue le Saint Graal. Est-ce
que cette pierre était un « zircon brumeux » ou jargon, et représentait-elle la
langue des anges et des oiseaux et que la quête, du Saint Graal ou de la Toison
d’Or, était en fait une quête de la sagesse secrète?
L'alchimie n’a pas de vocabulaire normal, mais utilise le symbolisme des
oiseaux. Les initiés disent « Vulcain (le feu secret) permet aux oiseaux de
voler » ce qui indique que la sublimation a eu lieu. Le pélican montre que la
distillation est en cours et la sublimation réussie est symbolisée par l’aigle.
Selon le Zohar, le Paradis terrestre est appelé « Le Nid d’Oiseaux ». Le Messie
devait se révéler en Galilée. Une étoile de toutes les couleurs devait
apparaître à l’Est, le pouvoir du Messie devait se manifester et le Messie aller
chez lui, dans le Nid d’Oiseaux, où les anges devaient lui offrir des présents.
Le Nid d’Oiseau occupe le Sephira central, Tiphareth, sur les branches de
l’Arbre de Vie, où l’oeuf de Phoenix éclora.