Danse Labyrinthique

par Bill Gray version française Tof


Nous connaissons les cercles magiques où pratiquent les sorciers et les sorcières, cependant, nous avons tendance à perdre de vue leurs significations mystiques et symboliques.
En plus de leur utilisation comme emplacement pour pratiquer leurs rites, ces dessins sur le sol forment le chemin de la danse sur lequel il faut marcher et qu’il faut suivre pour exalter la conscience des danseurs pour que les effets « magiques » deviennent possibles.
Il est notable qu’une personne intoxiquée tend à tituber selon un chemin circulaire. Ainsi, si on fonctionne dans l’autre sens, et qu’on marche délibérément selon un chemin circulaire avec une série calculée de mouvements saccadés, cela devrait finalement induire une modification du niveau de conscience jusqu’au moment où l’on pourra avoir un contact psychique en termes de Vie Intérieure. Avec un effort suffisant, faire cela est tout à fait possible et cela a fait et fait toujours partie de la sorcellerie primitive.
Nous avons des réminiscences de cela dans la danse du mat de mai, la danse cornue, etc., mais l’ancien tracé labyrinthique de la danse en cercle était généralement conservé relativement secret, chaque groupe en préférait un en particulier, un qui lui avait semblé fructueux depuis des siècles.
Le principe de la danse était assez simple : en tournant assez longtemps sous l’influence de l’alcool artisanal local et de l’onguent toxique – et de l’excitation du rite en général – toutes sortes d’effets apparaissaient dans la conscience humaine. Les participants étaient stupéfiés par leur propre sentiment de désorientation par rapport à leur personnalité normale. Dans de tels états ils pouvaient facilement imaginer qu’ils étaient des dieux, des démons ou ce qu’ils voulaient – et tous avaient passé du bon temps.
La danse en cercle la plus simple était bien sûr la ronde où hommes et femmes étaient placés en alternance et sautaient en passant de l’intérieur à l’extérieur du cercle tout en tournant en se donnant les mains. Parfois, les hommes regardaient vers l’extérieur et les femmes vers l’intérieur du cercle. Sur la circonférence du cercle ils pouvaient avoir planté leur bâton à intervalle régulier (douze autour du cercle et un au centre) et serpenter entre ces bâtons.
Certains groupes faisaient de ces danses une sorte de jeu à gage, le gage étant un coup de queue du Diable (un coup de corde). Franchir la ligne, heurter un bâton (ou ce qui en tenait lieu) tout cela impliquait une sacrée punition qui aidait les danseurs à rester attentifs et actifs.
La croix cerclée était une forme de danse très populaire tout comme la spirale. Lorsque la sorcellerie s’est sophistiquée, des pas de danse plus compliqués comme le pentacle furent introduites – les danser demandait une attention tout particulière. Presque toutes ces danses peuvent facilement se retrouver dans les anciens dessins comme par exemple la swastika qui représente les cornes de quatre animaux faisant tourner une meule ou une roue.
Il est intéressant de noter qu’une des accusations portées contre les Templiers était de piétiner la Croix du Christ. Il n’y avait pas de telles pratiques, il s’agissait de la croix solaire dont ils se servaient pour leur danse labyrinthique.
Ainsi nous pouvons voir que le cercle magique n’était pas qu’une sorte de motif sur un tapis cosmique, mais un chemin tout à fait pratique pour danser jusqu’à l’extase. Les pas de la danse varient considérablement, puisqu’ils sont sensés imiter la démarche d’un animal particulier ou permettre de remplir les conditions permettant de se livrer au rite. Le Dieu Blessé, par exemple, se déplace avec un boitement qui indique son statut. Toute personne intéressée peut facilement s’y livrer et reproduire ces pas. Les mouvements du corps eux aussi ont été codifiés et varient quelque peu selon le lieu et les conditions. Les soi-disant danseurs du Diable au Tibet ont conservé intacts la plupart de ces mouvements antiques jusqu’à nos jours.
Lorsqu’on fait cette expérience en se munissant d’instruments de mesure on voit que les charges électriques se développent dans le corps humain durant la danse ou dans la rotation – comme dans les méthodes rituelles. Le pas particulier qui semble générer le plus d’électricité est le pas traînant du Dieu Boiteux (ou blessé) dansé énergiquement. Cela s’applique à la pratique en extérieur ou à celle en appartement au sol de pierre.
Une des sources principales d’électricité vient du champ magnétique de la terre qui induit un courant alternatif dans le corps des danseurs pendant la danse en cercle. Plus la danse s’accélère, plus le courant se développe. Dans cette nouvelle optique, comme ce courant est alternatif il n’y a pas de différence entre la danse dans le sens du soleil et celle dans le sens opposé au sens du soleil. La fréquence est, bien sûr, un cycle par circonvolution.
A la base, le mouvement de la danse est sensé envoyer une résonance rythmique aux danseurs eux-mêmes pour que tout leur être y réponde et reproduise cette fréquence particulière, une forme de vague, dans le monde éthérique intérieur. Alors que leur corps physique bouge, leur existence intérieure doit s’harmoniser et produire des effets réactifs qui furent qualifiés de « magiques ». On peut l’étudier de nos jours durant toute « beat » session, où les vieilles méthodes sorcières rapportent beaucoup d’argent. Pour ceux qui veulent conserver cela comme une pratique sorcière il faudra en plus tracer une cercle magique adapté ou un labyrinthe sur leur plancher, pratiquer le pas et diffuser la musique appropriée. Avec de la pratique on peut parvenir à des résultats virtuellement stupéfiants.


 

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