Je me Présente

Je suis un membre d'un coven, et je viens d'une famille sorcière, qui pratique depuis de nombreuses générations. Le coven local est petit, principalement composé d’hommes, et de formation récente puisque l’ancien coven de Windsor a cessé ses activités à l’époque de la reine Victoria lorsque ma mère était encore une enfant. Ma mère aidait de temps à autre Mme Blomfield comme " jeune fille " pour la divination, mais elle ne lui a pas enseigné beaucoup. Vous connaissez peut être Mme Blomfield de réputation, elle était élevée dans la hiérarchie. Quant à ma propre tradition, elle vient des Midlands d’où sont originaires mes ancêtres. Ma famille raconte que mon arrière-grand-père était Grand Maître pour tout le Warwickshire et le Staffordshire, avec environ soixante " sorcières " dépendant de lui. Je ne peux pas dire si c’est bien réel, mais que ma tante jure qu'il est ainsi, et elle a une très impressionnante collection d’objets " sorciers " avec entre autres un labyrinthe qui doit avoir plusieurs siècles. Il semble que le clan dont je fais partie s’est intéressé à l’ancienne Haute Magie.

Il ne reste que très peu de véritables coven en Grande-Bretagne, la majeure partie des gens qui apparaissent à la télévision ou dans les journaux sont des imposteurs, et semble suivre un homme qui a vécu sur l'île de Man, et qui a inventé toute leur sorcellerie. Je n'ai personnellement que très peu de temps à leur consacrer puisqu'ils semblent être plus intéressés par danser nus que de vraie Sorcellerie, et comme vous le savez de tels mensonges ne font rien pour aider la vraie Sorcellerie.

Je suis marié, Jane, mon épouse est également une sorcière, et mon fils Adrian, a toutes les prédispositions pour. Typiquement sorcier, nous nous sommes rencontrés Jane et moi et sommes tombés amoureux puis mariés trois semaines plus tard. Nous sommes ensemble depuis quatorze ans. Nous travaillons toujours ensemble, et j'ai constaté que nous obtenons toujours de bons résultats. Les hommes et les femmes sont des miroirs l’un pour l'autre, la puissance ne peut aller de l'homme à l'homme ou de la femme à la femme, il doit aller de l’un à l’autre et se mélanger. Nous n’employons pas souvent la puissance, mais lorsque nous le devons, nous travaillons ensemble Jane et moi.

Presque tous les autres emploient trop leur cerveau, et pas assez leur sagesse. Le petit groupe auquel j'appartiens tombe dans ce piège, et cela me fatigue d'essayer de leur montrer tout le temps ce qui est sous leur nez. Une sorcière est née et non pas faite, ou si on en fait une, les larmes coulent alors rapidement.

D’après ce que j’ai pu constater, dans mes nombreuses recherches, l’ancienne sorcellerie est presque morte. Divers groupes se qualifient de sorciers, mais c'est souvent une excuse pour se livrer à la débauche et aux orgies, plutôt qu'à la sorcellerie véritable, bien que certains d'entre eux soient sincères dans leurs croyances. La vraie sagesse sorcière est presque totalement perdue, et les Dieux sont presque oubliés, pourtant aujourd'hui pour la première fois depuis le début de la chrétienté, de nombreuses personnes sont véritablement intéressées par le côté religieux de la sorcellerie. Je suppose que la révolution industrielle et les deux guerres sont réellement à blâmer, mais je pense que presque toutes les sorcières sont aujourd'hui solitaires, avec juste un ou deux petits clans toujours survivants, les vraies pratiques sont perdues, et quand j’y pense cela me brise le coeur. Mais assez de mes misères, vous en avez sans doute assez des vôtres.

J'essaye de faire connaître ce que je sais de la sorcellerie, et de l'appliquer à la pensée d’aujourd'hui. Pour cela j'ai dû lire une grande quantité d’ouvrages sur les anciens païens, voir ce qui est adapté et ce qui ne l’est pas, et reconstruire la religion comme elle l’était à l'origine. Pour faire cela j'ai dû briser le Couteau et la Corne, mais également les conserver et les transformer en quelque chose de légèrement différent. La Lune et le Moulin - Je suis parvenu à en faire quelque chose de proche dans la forme et le symbolisme originel, je suis parvenu au Château, qui me semble s’adapter plus correctement aux vieilles légendes, et qui fonctionne très efficacement, mais pour faire cela j'ai dû modifier les anciennes pratiques, et cela, pour les normes sorcières c’est terrible, mais comme je l’ai dit la Haute Magie élevée, et sa philosophie propre, sont ce qui nous intéresse. Beaucoup d’anciennes pratiques sorcières étaient bonnes et efficaces, mais personne ne savait pourquoi elles fonctionnaient. Nous le savons maintenant.

La puissance ne vient pas de ce que je sais, mais de ce que je suis - et ceci s'applique aussi à vous. Les êtres humains sont des métaux alchimiques - et nous passons lentement de la crasse à l'or. La puissance personnelle est un peu d'or dans la crasse - et qu’importe ce que la personne sait, son instruction, ou son intelligence – ce qui compte c’est le travail de la divinité sur cette personne, et l'or augmente selon la façon dont il est aimé. Les différences de personnalité ne conduisent à rien - ni à la religion ni à la foi – ce qui compte c’est la personne. L'or de l'esprit, vous en avez autant que moi et aucun livre n’en contiendra jamais - parfois il est assombri par bêtise – parfois il brille. Cela ne dépend que de votre recherche personnelle du Graal, et le prix en est toujours le sang et les larmes. Les dieux donnent à l'homme - mais l'homme rembourse toujours dans la monnaie des Dieux. Chacun de nous paye par ses petites crucifixions, et tout rituel se doit d’être une prière.

Dans ma manière de penser ce n'est pas ce que les gens savent d’un rituel et de son symbolisme qui compte, mais ce qu’ils désirent fondamentalement du rituel, indépendamment de la forme que prend le rituel. Ce qui compte ce n'est pas la forme que prend un rituel, mais quelle force il invoque et partage avec les participants. Dans la mesure de ce que je sais il y a trois rituels de base communs à toutes les vraies sorcières. Le premier est le rituel qui atteint la base commune de la connaissance TOTALE, ce que les kabbalistes décrivent comme l’Akashique, c’est une question simple et franche. Le second est le rituel de force, dans lequel divers degrés de forces merveilleuses sont appelés et appliqués, allant dans l'Akashique vers une divinité. Dans le troisième, qui est de tous le plus important, les participants appellent l'énergie mystique, et cette expérience sera partagée par le groupe entier. Émotion, Symbolisme, Direction et Aspiration sont essentiels à la structure des trois rituels de base. On peut admettre que d'autres moyens soient employés, mais les quatre puissances motrices ci-dessus ainsi que l’Unité sont la base de tout rituel si l’on veut qu’il fonctionne correctement. Les autres ingrédients sont des couples parfaits et un chef adapté, et plus important, la divinité présente sous une forme physique et comprise.

Dans la structure de ces lois (et ce sont des lois), des textes, des articles, des mots, etc. ont une valeur, mais en dehors d’une telle structure de base, cela n'aura aucune valeur à part mener vers la désillusion.

Ainsi, se passant des diverses aides théâtrales, (qui sont parfois nécessaires) un rituel qui comprend chacune des trois bases traditionnelle est celui qui embrasse les Trois Mères. Le Feu, l'Eau, et l'Air. C’est une forme très simple, le chef en est un homme, et la structure du rite est liée au fait de manger et de boire.

En fait, la forme originelle du Sacrement, à la différence du sacrement chrétien, est liée aux principes du Soleil et de la Lune. Les hommes et les femmes ne dansent pas ou ne marchent pas en cercle (bien que cela soit encore fait dans d’autres buts) mais restent sur place, et une jeune fille ne fait pas un tel travail. Par ailleurs le concept de la jeune fille vient historiquement d'Espagne ou d'Italie, et ainsi était lié à une religion différente et relativement, moderne.

Le rituel dont j'ai parlé peut être retrouvé dans des symboles et des gravures remontants jusqu’à la période néolithique, ou au récent âge de pierre. Le symbole du soleil est encore sacré, et représente littéralement la résurrection. C’est un concept très proche de celui du jeune cornu.

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