Taliesin était un proche de Robert Cochrane. Dans le magazine Pentagram, dont est tiré cet article, Taliesin et Cochrane faisaient tous deux semblant d’avoir des pratiques magiques et des orientations légèrement différentes. Doreen Valiente a écrit que Patricia Crowther lui a révélé que Taliesin un homme grand, les cheveux sombres une moustache… et l’ex petit ami d’une des ex Grandes Prêtresse du coven de Bricket Wood. Selon Doreen il aurait été élevé au second degré en 1962 au moment du Solstice d’Eté.

  

Les Anciens et les Modernes

par Taliesin version française par Tof

Le compte rendu par Mme Valiente du dîner de Pentagram et l’article de M. Cochrane dans le même numéro forment une lecture fascinante et représente les deux extrêmes de la Sorcellerie – les Anciens et les Modernes, pourrait-on dire. La première décrit une atmosphère gardnerienne de douceur et de lumière couplée à un divertissement très aseptisé, le tout se passant sous le regard bienveillant d’une tantine Universelle. M. Cochrane, d’un autre côté est une sorte de Jaurès de la Sorcellerie, un penseur radical nous invitant à sauter dans la lumière claire d’aujourd'hui - et à partir ensemble à la recherche de nos âmes.

Ces deux points de vue nous montrent, pourtant, qu’il y a une façon correcte de faire si l’on veut que la vieille Sorcellerie héréditaire s’unisse à ses équivalents modernes. J’ai expérimenté les deux versions, la première avec ma mère et ma tante et la seconde (plutôt trop facilement) avec une des nombreuses Grandes Prêtresses gardneriennes - qui, je dois le souligner, ne savait rien à cette époque de mes liens avec la Sorcellerie héréditaire. Cela m’a montré combien la différence était grande et combien il faudra de dur labeur si nous devons les rapprocher.

La vision de M. Cochrane pourtant n’est pas entièrement représentative de la vieille Sorcellerie. A peu plus d’emphase sur la Déesse suprême et un peu moins de questionnement intérieur que l’on trouve dans une demi-douzaine de cultes du monde occulte, l’auraient rapproché un peu plus des croyances du groupe auquel j’ai l’honneur d’appartenir. Nous pensons que dans la Sorcellerie il ne s’agit pas tellement d’apprendre quelque chose de nouveau, mais plutôt de se souvenir, à nouveau, de quelque chose d’ancien.

Il faut admettre qu’il y a des moyens de faciliter ses souvenirs, des moyens pour retrouver le genre de connaissances de la Déesse et du Moi que nous cherchons. Un de ces moyens que j’ai utilisé est le champignon hallucinogène appelé amanite tue-mouche* et, si un échange de connaissances et d’idées entre les covens peut se faire, il serait très intéressant de voir quelles autres méthodes, anciennes et nouvelles, sont utilisées. J’estime que nous pourrions arriver à quelque chose d’important si le futur de la Sorcellerie est concerné, mais ce sentiment est beaucoup lié à un désir ardent personnel de rassembler des connaissances éparpillées mais je ne sais pas combien il sera possible de retrouver d’élément de la croyance véritable. J’ai, et c’est peut-être surprenant, constaté qu’il est plus facile de discuter de différentes idées avec des membres de covens « anciens » qu’avec les partisans de l’école « moderne ». Ces derniers ne veulent tout simplement pas savoir et se réfugient derrière le dogme. Cela semblerait plutôt donner raison à la théorie de M. Cochrane selon laquelle la Sorcellerie moderne est devenue une « tanière » pour ceux souhaitant se dissimuler du monde.

Je ne suis pas moi-même un grand fan du monde moderne, mais nous devons y vivre, et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour l’améliorer et l’empêcher de devenir un déchet radioactif. Ce qui est fait à la nature, à la fois aux plantes et aux animaux, au nom du grand dieu Progrès, le grand gaspillage de l’armement alors que des millions de personnes meurent de faim, voilà le genre de maux qu’il faut combattre aujourd’hui : Est-ce que si le monde d’aujourd’hui est ce qu’il est, est une conséquence naturelle de l’humanité ou bien est-ce la conséquence naturelle de l’abandon de la Déesse de Mère qui a laissé la terre à un Dieu le Père incompétent. La Sorcellerie peut être une force du bien ou plus simplement une autre curiosité occulte du 20ème siècle en Grande-Bretagne. C’est à nous de faire ce choix plutôt effrayant.

 

* J’ai une fois demandé au défunt Gerald Gardner ce qu’il savait de ce champignon qui est si profondément ancré dans les mythes de Grande-Bretagne qu’aucun illustrateur de contes de fées pour enfants, même aujourd'hui, n’oublie de le dessiner quelque part. Il a répondu qu’il n’en savait rien et qu’il ne croyait pas qu’il ait jamais été un élément de l’Ancienne Religion. Cela prouve que de tout temps le secret a été bien gardé, car Gardner avait totalement tort. J’ai non seulement vu la recette d’une sorte de thé de ce champignon datant de la fin du XVème siècle, mais je l’ai aussi bu rituellement. La répulsion pour ces soi-disant « champignons vénéneux » nous donne un indice à ce sujet. Plusieurs de ces champignons sont tout à fait comestibles, mais les campagnards ne les toucheront pas. Ceci remonte presque certainement à une époque où un certain nombre de ces champignons étaient tabous en raison de leur caractère sacré, ils étaient mangés uniquement lors d’occasions religieuses et probablement uniquement par les prêtresses ou les prêtres. Robert Graves suggère que la répugnance des Anglais à manger du cheval pourrait venir d’un tel souvenir de race. Les animaux « impurs » de la Bible sont presque certainement la même sorte de chose.


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Le Cercle de la Pierre Sorcière Wica et Sorcellerie