La Wica

  Le NROOGD

  Dion Fortune & The S.I.L.

  Alex Sanders & la Tradition Alexandrienne

  Chamanisme / Faery / Huna

  Magie Enochienne

  Reclaiming / Feri / 3rd Road

  Thelema

  Tubal Cain

  Autres

 

La Librairie

Le Cercle de la Pierre Sorcière

Liens

Dernières mises à jour du site


 

Les Romans Occultes de Dion Fortune: 

Magie Lunaire

 par A.Sumner version française Tof et Maud K.

Le dernier roman de Fortune, publié à titre posthume, a été trouvé parmi ses papiers après sa mort. C'est une suite de La Prêtresse des Mers, et nous y découvrons où Morgan a disparu (à Londres) pour y installer un temple dans lequel elle pourrait pratiquer les « Grands Mystères ». Morgan, s’appelle maintenant Lillith, et décide de désacraliser l’église d’Albert Embanbankment, qu’elle souhaite transformer. On apprend aussi d’où vient son argent (elle l’invoque) mais il n’est pas dit comment elle fait exactement, c’est une opération magique qui n’est pas décrite dans l’histoire.

L’histoire parle d’un autre homme émotionnellement bloqué, ayant besoin de secours  magiques - cette fois sous la forme du Dr. Rupert A. Malcolm, un brillant neurologue et endocrinologue. Il est coincé dans un mariage stérile avec une invalide depuis 20 ans et n’a aucune vie sociale, il ne pense qu’à son travail et on ne peut que difficilement lui parler. Sa réputation d’efficacité est assortie d’une réputation de mauvais caractère - un étudiant en médecine le résume en disant : 

« Personne ne l'aime… mais nous lui faisons totalement confiance. » 

C’est sur cette prima materia peu prometteuse que Lillith, avec le temps, pratique une véritable Alchimie. Après avoir tout d’abord découvert son existence par télépathie, elle l’implique dans une série de travaux magiques qui décomposent son ancienne personnalité, lui faisant redécouvrir sa nature émotive et pour finir la « Pierre Philosophale », quand il apprend à devenir un « dieu » pour sa « déesse ».

Mais cette transformation n’est pas faite que dans l’intérêt de Malcolm : c’est aussi le véhicule par lequel Lillith prévoit de parvenir à une oeuvre plus grande encore – c’est là que nous pouvons lire une partie de la philosophie de Dion Fortune. Lillith assumant le rôle de la déesse et Malcolm celui du dieu, ils agissent en fait au nom du tout ceux qui sont représentés par la déesse et le dieu. Ainsi Lillith est « toutes les femmes » et Malcolm « tous les hommes » et comme tels, chacun d’eux ne fait magiquement qu’un avec eux. Ainsi « l’Alchimie » est une sorte de magie sexuelle spirituelle (strictement de la voie de la main droite), qu’ils pratiquent au bénéfice de toute la race humaine.

Même si on dit qu’il ne s’agit que d’une suite, Magie Lunaire est un livre en soi. Fortune adopte délibérément un style d’écriture différent : le début et la fin sont écrits du point de vue de Malcolm, mais le milieu du livre est raconté à la première personne par Lillith. Alors que La Prêtresse des Mers était en réalité l’histoire de Wilfred, Magie Lunaire est à la fois l’histoire de la prêtresse et du prêtre.

On peut observer ici un fait curieux : à la fin de sa vie, Dion avait apparemment l’habitude de flâner dans Londres en portant un manteau et un chapeau à large bord et ressemblait presque au personnage de la publicité pour le Porto Sandeman. Dans le livre, la première fois que Malcolm rencontre Lillith, elle est justement vêtue de la sorte. Il n’est pas besoin d’être un génie pour déduire que Dion s’identifiait au personnage de Lillith / Morgan lorsqu’elle écrivait La Prêtresse des Mers et Magie Lunaire, ou que quand plus tard Lillith parle à la première personne, c’est Dion qui nous parle directement.

En dépit du thème attrayant, il y a des détails dans le roman qui montrent que seule la première ébauche a été trouvée dans les papiers Dion Fortune. En raison du changement du point de vue narratif au cours du roman, la prose n’atteint le lyrisme de son livre précédent que dans les passages décrivant de réelles opérations magiques. Même si nous supposons que c’est délibéré, c’est le personnage de Wilfred qui est mis en avant dans La Prêtresse des Mers.Pour commencer, dans Magie Lunaire, Lillith n’est pas aussi mystérieuse qu’elle ne l’était dans le roman précédent. En parlant d’elle, elle révèle que son histoire aussi est fantastique : un adepte cosmique qui a découvert l’élixir de vie (elle a apparemment 120 ans - plus de 80 ans de plus que l’âge qu’on lui donne). Ses qualités magiques sont réelles et c’est une femme pleine d’esprit et moderne. Pourtant elle n’affirme pas être la réincarnation de La Prêtresse des Mers : ainsi on peut penser que ce personnage est dans ce roman une projection de l'esprit de Wilfred, une théorie qui s’adapte bien à la manière mystérieuse par laquelle elle disparaît au trois quarts du livre.

D’un autre côté, la fin semble un peu brutale. Malcolm trouve ce qu’il recherchait et qui équivaut à compréhension mystique de la signification de l’initiation - et c’est là que s’arrête l’histoire. Le fait que l’histoire s’arrête au point culminant du rituel final signifie au moins qu’il n'y a plus de danger de rechute, mais on ne sait pas comment ce succès affecte ensuite sa vie, ou celle de Lillith.

 

retour

 

 

Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!