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Le Monde Magique de Dion Fortune 

 par G.Knight version française Tof et Maud K.

Tracez une ligne allant de St Alban sur la côte sud de l’Angleterre jusqu'à l’île sacrée de Lindisfarne dans le nord-est, en passant par le grand cercle de pierre à Avebury. Tracez-en une autre partant du lieu légendaire de naissance du Roi Arthur à Tintagel, en Cornouailles, jusqu’à St Alban au nord de Londres, l’ancienne cité romaine de Verulamium et lieu du premier martyre chrétien de Grande-Bretagne, cette ligne passera par Avebury. Voila ce que dit Mona Wilton, l’héroïne du roman de Dion Fortune The Goat-Foot God à Hugh Paston quand il cherche un emplacement approprié pour construire un temple naturel consacré au grand dieu Pan. Ainsi, la terre d’Albion (le nom antique de la Grande-Bretagne, l’Ile Blanche) est divisée en quatre quarts de réelle importance, chacun ayant une approche et une réponse différentes aux légendes et aux traditions, qu’elles soient Brittoniques, Celtiques, Saxonnes ou Vikings.

Ce qui fait que les romans de Dion Fortune différent de la moyenne des romans de fantasy, c’est qu’elle croyait totalement à tout ce qu’elle écrivait, et ce qu’elle a écrit sous la forme de fictions lui permettait de parler de choses qui pourraient sembler étranges si elles étaient présentés comme des faits nus. Il y a une vérité de l’imagination, celle qui quand elle vient d’une profondeur suffisante de connaissances et de convictions est tout aussi valide que toute autre spéculation plus prosaïque.

Liens avec Glastonbury

La preuve de tout ceci se trouve dans le fait que ses romans écrits il y a presque 70 ans sont toujours édités aujourd’hui et beaucoup de ce qu’elle a écrit a été repris par le monde ésotérique. Les ley lines sont un sujet de conversation banal de nos jours mais Dion Fortune en fut une pionnière en diffusant leur connaissance. Elle était aussi tout à fait consciente des points de pouvoir dans tout le pays, dont notamment Glastonbury, qu’elle a décrit comme le coeur mystique de l’Angleterre, et c’est là qu’elle a installé la première fois un groupe d’amis ayant les mêmes idées dans un chalet au bas des pentes du massif de Glastonbury Tor.

Son amour pour Glastonbury se retrouve dans un guide imaginaire qu’elle a écrit, qui lui aussi est toujours édité Glastonbury, Avalon du cœur, dans lequel elle décrit les diverses strates de la légende qui non seulement pénètrent Glastonbury mais se diffusent dans l’esprit subconscient de la nation comme une partie de son héritage naturel.

Ainsi, dans un sens, Glastonbury fait partie de Camelot, car les corps du Roi Arthur et de la Reine Guenièvre ont été découverts par les moines, à l’époque de Richard Cœur de Lion, enterrés devant l’autel de leur abbaye. C’était aussi là que fut construite la première église Chrétienne d’Angleterre, une construction circulaire en acacia qui datait d’avant la construction de l’abbaye. Selon la légende elle date de la venue de Joseph d'Arimathie, qui après avoir reçu le corps du Christ de Ponce Pilate, a reçu une vision du Saint Graal et a emmené avec lui une partie des disciples dans l’île. Il a débarqué sur la colline de Wearyall, qui était une île à l’époque et a planté son bâton en terre où il a pris racine et peut toujours être admiré, il s’agit de la Sainte Epine, l’églantier qui fleurit chaque année à Noël, dont un rejet pousse sur le sol de l’abbaye. L’évocation par Dion Fortune des traditions antiques de Glastonbury a inspiré une autre génération des romanciers qui ont repris l’histoire, dont la fresque épique de Marion Zimmer Bradley Les Brumes d’Avalon n’est pas la moindre.

Inspiration Enfantine

Elle a également évoqué des traditions plus anciennes de l’Occident et été bien placée pour le faire car elle a passé ses années d'enfance dans le Somerset. Née en 1890 à Llandudno, au Nord du Pays de Gales, sa famille a déménagé peu après sa naissance à Weston uper Mare, où ils ont travaillé dans un établissement thermal à Bath.

Brean Down est une langue de terre qui s’étire dans la mer devant Bristol juste au point où elle fait face à l’Atlantique, à un endroit où la vue n’est gênée que par les terres d’Irlande, du Pays de Gales ou de Cornouailles . Ce lieu a frappé l’imagination de la jeune Dion Fortune. C'est maintenant une réserve naturelle et un site de grande importance historique, propriété du National Trust : au loin une ligne de roches déchiquetées jaillit hors de la mer où un vieux fort a été construit. Il fut construit comme défense contre les Français au milieu du dix-neuvième siècle ; il a été abandonné en 1900 même s’il fut à nouveau utilisé provisoirement pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le fort au loin reste un lieu sauvage et romantique malgré la proximité des camps de vacances le long de la côte. C’est ici que l’héroïne du roman principal de Dion Fortune, « The Sea Priestess » a érigé un temple pour évoquer les puissances de la Mer. Son but principal était d’instiller, par ses évocations, d’anciennes puissances oubliées dans la société répressive et conventionnelle des années 1930. Dans le même temps elle rebâtissait la vie émotionnelle brisée du prêtre qu’elle avait choisi, Wilfred Maxwell qui n’était plus qu’un mou vampirisé par sa mère et une soeur aînée, mais elle en a fait un homme vibrant et actif, marié avec bonheur avec une fille de la région avec qui il a développé une connaissance personnelle des mondes intérieurs que lui avait révélés la prêtresse des mers.

Le côté psychologique de son travail était toujours important pour Dion Fortune. Lorsqu’elle avait un peu plus de 20 ans, elle était conseillère à la Clinique Medico-Psychologique de Londres jusqu’à ce qu’elle en arrive à la conclusion qu’il y avait plus dans l’esprit humain que la psychologie orthodoxe qu’on lui avait enseignée. Elle est arrivée à ces conclusions après avoir fait quelques expériences peu communes. Elle a découvert qu’elle était télépathe quand elle a assisté par hasard à une conférence sur la télépathie et après avoir lu The Ancient Wisdom d’Annie Besant : elle a eu une vision poignante où il lui a semblé être emmenée au sommet de l’Himalaya pour y rencontrer deux grands êtres spirituels qui feront fait d’elle une enseignante ésotérique dans sa vie à venir.

Le Bon Docteur

Elle a d’abord appris les bases avec un remarquable occultiste le Dr Theodore Moriarty, et c’est en l’observant travailler qu’elle fut pour la première fois déçue par la psychologie orthodoxe. Elle a parlé de ce qu’elle avait fait avec Moriarty dans une série de nouvelles publiées sous le nom de The Secrets of Dr Taverner et elle est parvenue à reproduire ce qu’il faisait lorsque, après la mort de Moriarty en 1923, elle a rencontré et épousé le Dr Thomas Penry Evans, avec qui elle souhaitait créer une clinique qui combinait la connaissance et la pratique de la médecine orthodoxe avec des connaissances ésotérique et les soins spirituels. Une partie de son travail à ce sujet a été récemment découverte et publiée sous le nom de Principes de Soins Esotériques.

Ses espoirs de fonder une clinique ont été par la suite reportés suite à une invitation à fonder une école ésotérique. Elle avait déjà été initiée dans le célèbre Hermetic Order of the Golden Dawn, où elle travaillait avec le romancier écossais Brodie Innes et Moina MacGregor Mathers, l’épouse du fondateur de la Golden Dawn. Elle n’oubliait pourtant pas le côté oriental puisqu’elle était aussi membre de la Société Théosophique et devint Présidente de sa Loge Mystique Chrétienne. Mais en 1927, elle a senti qu’au lieu de travailler avec l’un ou l’autre de ces Ordres, elle ferait mieux de créer son propre Ordre. Cela a marqué une rupture dans sa vie. Elle a exprimé ses idées sur la création d’une école dans deux livres importants : The Esoteric Orders and their Work et The Training and Work of an Initiate, qui expliquaient en termes modernes comment on pouvait s’exercer pour devenir un initié selon le modèle des antiques écoles initiatiques. C'était la genèse de la Société de la Lumière Intérieure dont le travail continue encore aujourd’hui.

Elle a continué par quatre années de travail intensif qui eurent pour conséquence la publication de La Kabbale Mystique, considérée par beaucoup comme l’introduction la plus lucide et la plus facile d’approche pour l’étudiant de l’Arbre de Vie, le grand système symbolique qui forme la colonne vertébrale d’une grande partie de la tradition ésotérique occidentale. Puis comme un moyen d’illustrer certains de ses principes métaphysiques, elle a commencé à écrire une série de romans pour montrer leur application possible dans la vie quotidienne.

Le premier de ces derniers romans était The Winged Bull suivi de The Goat foot God et The Sea Priestess, et finalement Moon Magic.  Ce dernier roman est peut-être le plus pratique de ses livres donnant des détails très complets sur la façon dont la Prêtresse des Mers pratique sa magie dans la ville Londres, sur la rive sud de la Tamise et comment elle enseigne à son prêtre qu’elle a choisi les méthodes et les explications de son travail.

Secrets Perdus

Une grande partie de la théorie et de la pratique dans ses romans illustre ce qu’elle a appelé plus tard « les secrets perdus de l’Occident ». C'est un amalgame de pratiques psychologiques orthodoxes et moins orthodoxes. Elle s’intéressait beaucoup aux derniers développements de la psychologie analytique et échangeait une correspondance étroite avec la Fondation Jungienne à Zurich. En partant de son travail psychologique antérieur, elle réalisait l’importance des techniques de l'autosuggestion induite alors que dans le même temps elle devenait l’amie d’un chercheur de l’Université de Londres qui s’intéressait aux techniques de Yoga.

Les exemples pratiques abondent dans les liens entre ses personnages principaux et les échanges de magnétisme éthérique, des techniques qui sont tombées en désuétude dans les pays anglophones au milieu du dix-neuvième siècle mais qui continuaient d’avoir des adeptes en France.

En ses années dernières années Dion Fortune a dû vivre avec les problèmes liés aux restrictions sur les publications et les réunions publiques qui avaient cours durant la Seconde Guerre Mondiale. Pas le moins du monde découragée par ces difficultés, elle s’est occupée d’un groupe de méditation sous la forme d’une série de lettres hebdomadaires, dont l’essentiel a été publié depuis sous le nom de Magical Battle of Britain. Ces textes écrits dans un Londres bombardé ont trouvé une nouvelle vie en apportant du réconfort et des conseils aux victimes du 11 septembre à New York.

Le travail de ce groupe de méditation a entraîné un grand intérêt pour les légendes Arthuriennes et le Saint Graal, et la possibilité de lancer un système complet de formation en trois degrés : le grade d’Arthur, lié aux idéaux de la civilisation et de la chevalerie, le grade Merlin, lié à la conscience des plans intérieurs et des contacts particuliers avec l’ancienne nature et les fées, et le grade Guenièvre, lié aux pouvoirs de l’aura humaine et de leur utilisation polaire. Puis ils sont arrivés aux contacts mystiques élevés du Saint Graal. Une grande partie de cette entreprise a été la base du travail de la Société de la Lumière Intérieure juste après la guerre et j’en ai publié plus tard l’essentiel dans La Tradition Secrète dans la légende Arthurienne.

Le Futur

Une autre partie importante du travail de Dion Fortune dans les derniers jours de la guerre est liée à ses idées sur la reconstruction après la guerre. Elle envisageait un monde où les forces matérialistes pourraient êtres contrebalancée. Elle a donc cherché un auditoire plus large dans le monde ésotérique et le mouvement plus grand des spirites. Depuis 1933, elle a développé ses propres capacités médiumniques qui ont beaucoup servi dans son travail tout au long du reste de sa vie. Bien que l’abus occasionnel de telles techniques ait fait sourciller les cercles ésotériques, elle a conservé ses capacités secrètes à tous, mis à sauf à ses collègues immédiats.

Le chanelling sous diverses formes est maintenant devenu un phénomène largement accepté. Dion Fortune en a eu de nombreuses expériences comme psychologue et occultiste et fut capable de les décrire en ne se servant que de son expérience personnelle. Ces écrits ont été dispersés en de nombreux textes non publiés ou d’autres publiés mais difficiles à trouver. Ils ont maintenant été rassemblés sous le titre de Spiritualisme et Occultisme et donnent peut-être la description la plus lucide de la littérature occulte ou spirite, des dynamiques et techniques de perception psychique et de communication verbale.

Dion Fortune est morte en janvier 1946, son corps a été enterrée dans le cimetière municipal de Glastonbury Close par son proche collaborateur Charles Thomas Loveday, l’avocat de l’Eglise du Graal. Le travail qu’elle a engagé vit toujours non seulement dans la société qu’elle a fondée, mais aussi pour ceux qui s’inspirent de sa vie. Ce fait m’est apparu en compulsant les archives de la Société pour préparer sa biographie Dion Fortune and the Inner Light (Thoth Publications Loughborough), un projet qui s’est avéré être un des plus éducatifs et une des expériences les plus enrichissantes de ma propre vie et que j’ai eu le privilège d’avoir pu partager avec d'autres.

 

 

 

 

 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!