La Roue de la Fortune

 par Arthur Edward Waite version française Tof

 

10. La Roue de la Fortune. Il y a un Manuel de Cartomancie qui a eu un très grand succès en Angleterre, et au milieu d’un grand nombre de choses curieuses n’ayant aucun sens on retrouve quelques sujets graves. Dans sa dernière édition qui est la plus épaisse il y a une section sur le Tarot, que l’auteur - si je comprends bien ce qu’il veut dire  - considère du début à la fin comme une Roue de la Fortune, cette expression étant comprise dans le sens que je lui donne. Je n’ai aucune objection à ce qu’on dise cela et je me demande si elle n’a pas été adoptée avant qu’on ne parle de diseuses de bonnes fortunes. C’est aussi le nom d’une des Arcanes Majeures – celle qui nous concerne maintenant comme le montre mon sous-titre. Dans les dernières années elle a subi de nombreuses versions fantastiques et une reconstruction hypothétique qui est évocatrice de son symbolisme. La roue a sept rayons, au Dix-huitième siècle les animaux montants et descendants étaient vraiment indéterminés, l’un d’eux ayant une tête humaine. Au sommet il y avait un autre monstre avec le corps d’une bête indéterminée, des ailes sur les épaules et une couronne sur la tête. Il tenait deux baguettes dans ses griffes. Ils ont été remplacés par un Hermanubis se levant avec la roue, un Sphinx couché  au sommet et un Typhon du côté descendant. Voici un autre exemple d’une invention à l’appui d’une hypothèse, mais si on met de côté le Typhon, le groupe est symboliquement correct et peut donc être accepté.

 

Particularités de la carte de la Roue de la Fortune du Jeu Rider-Waite :

Dans ce symbole j’ai suivi à nouveau la reconstruction d’Eliphas Lévi qui a proposé plusieurs variantes. Il est légitime - comme je l’ai laissé entendre – d’utiliser le symbolisme égyptien lorsque cela sert notre but, à condition qu’aucune théorie d’origine n’y soit implicite. J’ai, cependant, présenté Typhon sous sa forme de serpent. Le symbolisme n’est, bien sûr, pas exclusivement égyptien, tout comme les quatre Créatures Vivantes d’Ezéchiel occupent les angles de la carte et la roue elle-même suit d’autres indications de Lévi liées à la vision d’Ezéchiel, pour illustrer cette Clef particulière du Tarot. Avec l’occultiste français, et dans le dessin lui-même, l’image symbolique représente le mouvement perpétuel d’un univers fluidique et le flux de la vie humaine. Le Sphinx en est l’équilibre intérieur. La translittération de Taro en Rota est inscrite sur la roue, en opposition aux lettres du Nom Divin - pour montrer que la Providence est suggérée à tous. Mais c’est l’intention divine à l’intérieur et l’intention similaire à l’extérieure qui est illustrée par les quatre êtres vivants. Parfois, le sphinx est représenté couché sur un piédestal au-dessus, ce qui nuit au symbolisme en masquant l’idée essentielle du mouvement au milieu de la stabilité.

Derrière la notion générale exprimée dans le symbole, il y a la négation du hasard et la fatalité qui y est implicite. On peut ajouter que, depuis l’époque de Lévi, les explications occultes de cette carte sont - même pour l’occultisme – d’un genre particulièrement stupide. Il a été dit qu’elle désigne surtout la fécondité, l’honneur viril, l’autorité au pouvoir, etc. Les conclusions des diseuses de bonne aventure habituelles sont meilleures que cela sur ce plan.

 


retour

 

 

 

 

 

Le Cercle de la Pierre Sorcière Wica, Wicca et Sorcellerie