La Justice

 par Arthur Edward Waite version française Tof

 

11. La Justice. Cette carte qui aurait pu être présentée d’une façon beaucoup plus archaïque montre que le Tarot, même s’il est assez ancien, ne remonte pas à des temps immémoriaux. Mais ceux qui sont capables de discernement en la matière n’auront pas besoin qu’on leur dise que l’âge n’est en aucune façon le point essentiel ici. le Rite de Clôture de la Loge du Troisième Degré en Maçonnerie remonte à la fin du Dix-huitième siècle, mais cela n’a aucune importance, cela reste le résumé de tous les Mystères institués et officiels. On dit que le personnage féminin de la onzième carte est Astrée qui incarnait la même vertu et qui est représentée par les mêmes symboles. Bien qu’il y ait cette déesse et bien qu’il y ait Cupidon, le Tarot n’est pas lié aux mythologies romaine ou grecque. Sa présentation de la justice est censée être l’une des quatre vertus cardinales inclues dans la séquence des Arcanes Majeures, mais, comme cela arrive, on cherche toujours quel est le quatrième emblème et les commentateurs cherchent à le découvrir à tout prix. Ils ont fait tout ce qu’il était possible de faire et pourtant ils ne sont pas parvenus à dégager la Perséphone manquante sous la forme de la Prudence. Court de Gebelin a essayé de surmonter la difficulté par un tour de force et a pensé avoir extrait ce qu’il voulait du symbole du Pendu – mais il se trompait. Le Tarot a ainsi sa Justice, sa Tempérance et aussi sa Force, mais - en raison d’une curieuse omission – elle ne nous propose nulle forme de Prudence. Mais il peut être admis que, à certains égards, l’isolement de l’Ermite, poursuivant un chemin solitaire à la lueur de sa lampe, donne à ceux qui peuvent le recevoir un conseil lié à la via prudentiæ.

 

Particularités de la carte de la Justice du Jeu Rider-Waite :

Comme cette carte suit le symbolisme traditionnel et a surtout un sens évident, il y a peu à dire à son sujet en dehors des considérations qu’on retrouve dans la première partie, à laquelle le lecteur est renvoyé.

On verra, cependant, que le personnage est assis entre les piliers, comme la Grande Prêtresse, et à ce sujet il semble bon d’indiquer que le principe moral qui concerne tout homme selon ses travaux - alors que, bien sûr, il y a une analogie stricte avec des choses plus élevées - diffère dans son essence spirituelle de la justice qui est impliquée dans l’idée d’élection. Ce dernier appartient à un ordre mystérieux de la Providence, en vertu de laquelle il est possible à certains hommes de concevoir l’idée de dévouement à un niveau des plus élevés. Faire cela c’est comme la respiration de l’Esprit là où il veut et nous n’avons aucun repère pour en parler ou donner une explication à son sujet. C’est comme la possession de dons féeriques, de dons élevés et des dons délicats du poète : nous les avons ou nous ne les avons pas et leur présence est autant un mystère que leur absence. La loi de la Justice n’est toutefois pas concernée par ses deux alternatives. Pour conclure, nous avons les piliers de la Justice ouverts sur un monde et les piliers de la Grande Prêtresse ouverts sur un autre.

 


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Le Cercle de la Pierre Sorcière Wica, Wicca et Sorcellerie