La Clef

 Lors d’un rituel où j’étais invité j’ai remarqué la présence d’une clef sur l’autel. C’est un outil sorcier que je n’ai vu que très rarement sur un autel et il en est peu question dans la littérature sorcière. Mais quel peut bien être le rôle de la clef en sorcellerie ?

Tout d’abord ce qui saute tout de suite à l’esprit c’est qu’il s’agit de la clef du temple d’Hiram, mais j’ai du mal à trouver cette explication satisfaisante car nous ne sommes pas dans le bon contexte et que la clef était en métal et non en ivoire, alors qu’est ce que cette clef ?
Comme la plupart des outils sorciers présents sur l’autel, la clef n’est pas là pour son utilisation première c'est-à-dire pour ouvrir la serrure d’une porte physique. Cette clef est un symbole.

La clef initiatique
On voit aussi rapidement l’idée de la clef dans l’initiation. Celui qui détient la clef a la capacité d’ouvrir ou de fermer, de lier ou de délier, la clef symbolise l'initiateur, celui qui sait interpréter les symboles. L’initiateur a la clef, il peut donc ouvrir ou fermer, il peut initier, mais aussi refuser cette initiation.
Dans la tradition hermétique, la clef était liée aux Grands et aux Petits Mystères. Saturne avec sa clef ouvrait les portes des solstices, c'est à dire, les moments où le jour croit et décroît que l’on oppose à l’équilibre des équinoxes.
Comme la clef ouvre et ferme la porte, sur le plan ésotérique, celui qui possède la clef a été initié. La clef indique l'entrée dans un lieu ainsi que l'accès à une demeure spirituelle, à un degré initiatique.

La mythologie et les contes
Dans la mythologie romaine, on sait que Janus était le gardien des portes et le guide des âmes, c’est lui qui ouvre la voie initiatique. Janus détient la clef des portes du Jour qu’il ouvre tous les matins, mais il a aussi celle de l’année puisque janvier (de Janus) est le premier mois de l’année.
On se souvient aussi que chez les celtes Dahut avait volé à son père, le roi de la cité d’Is, les clefs de l’écluse protégeant la ville causant ainsi l’ensevelissement de la ville sous les eaux. Le roi ayant perdu les clefs protégeant la ville perd tout.
Dans les contes et légendes, on a souvent affaire à trois clefs. Elles donnent accès successivement à trois enceintes ou trois chambres secrètes (trois approches du mystère). Ces trois clefs sont faites de fer, d'argent ou d'or, ce sont trois étapes de la purification et de l'initiation.
La clef est le symbole du mystère à percer, de l'énigme à résoudre, des étapes qui conduisent à l'illumination et la découverte.
Celui qui possède la clef a des droits, celui de posséder, d’agir, d’exister.

Autre
Lorsqu’on a le hoquet deux solutions opposées s’offrent à nous pour nous en débarrasser, soit une grande frayeur, soit à l’opposé si l’on veut éviter cette peur on peut se mettre une clef dans le dos, ce qui aura pour effet de chasser le hoquet.
La clé c’est aussi ce qui permet d'interpréter et de comprendre, si on a la clef du problème on découvre une vérité qui était masquée. Ainsi dans les "romans à clés" si l’on lit entre les lignes on parvient à trouver l’identité réelle des protagonistes. De même, la « clé des songes » nous permet (en théorie) de comprendre les messages que nous envoie notre subconscient pendant nos rêves.
Et pour en revenir à Hiram, la clé de voûte en architecture c’est la pierre centrale d’une voûte que l’on place en dernier mais qui maintient toutes les autres, par extension, c’est devenu le point central sur lequel repose une théorie.
Enfin, il ne faut pas oublier que le rituel se déroule dans un cercle, et que dans un cercle nous ne sommes pas dans un endroit comme un autre. Dans le cercle, nous sommes dans une autre réalité, un autre monde, la clef ne peut être que celle qui permet d’ouvrir les portes menant à cet autre monde.
 

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