Le Roi a interdit à Jeannette
Celle qui porte de l’or dans ses cheveux
D’aller et venir à Carterhaugh,
Car le Jeune Tam Lin se trouve là-bas.
Jeannette a mis son manteau vert
Celui qui descend au-dessous du genou
Et s’est rendue à Carterhaugh
Aussi vite qu’elle le put.
A peine Jeannette tend elle la main
Pour cueillir une rose
Que tel un faon surgit le jeune Tam Lin
Et crie : « ne le faites pas
Comment osez vous cueillir ces fleurs
Comment osez briser ces branches
Comment osez venir à Carterhaugh
Sans que je vous y autorise »
Jeannette à dit : «Carterhaugh est à moi
Mon père me l’a donné
Et je m’y promènerais
Sans que tu m’y invites »
Il y avait là vingt quatre dames
Toute assises devant les échiquiers,
Et Jeannette est entrée,
Blanche comme le lait.
Son père est venu et lui a dit
Il lui a parlé tout doucement,
« Hélas, Jeannette », a-t-il pleuré,
« J’ai peur que tu aies un enfant
Et si tu as un enfant
C’est moi qu’il faut blâmer!
Et nul seigneur en ce lieu
Ne donnera son nom à cet enfant! »
Jeannette a mis son manteau vert
Celui qui descend au-dessous du genou
Elle est allée à Carterhaugh
Pour arracher l'arbre blessé.
« Comment osez vous arracher cette herbe
Dont les feuilles sont si vertes
Pour tuer le joli petit
Que nous avons fait! »
« Vous devez me dire Tam Lin,
Oui, vous devez me le dire
Etiez vous autrefois
Un chevalier mortel ? »
« J'étais autrefois un chevalier mortel
Et alors que je chassais ici un jour,
Et je suis vraiment tombé de cheval,
La Reine de Fées m'a emporté au loin.
Qu’il est beau le Pays des fées,
Mais un conte étrange que je vais vous narrer
Car lorsque après sept ans passés
Ils payent un écot à l’enfer
Et moi si juste et en bonne santé
Je le crains aussi
Et demain soir c’est Halloween
Et le Peuple de Féerie sortira,
Ceux qui gagneront leur amour
A la Croix de Miles doivent se cacher!
Et laisser passer le cheval noir
Puis laisser passer le brun,
Et monter sur le cheval blanc comme le lait
Et faire tomber le cavalier.
Ils me changeront dans vos bras
En un serpent ou autre animal
Serrez-moi contre vous et ne me craignez pas,
Car je suis le père de votre enfant.
Puis dans vos bras ils me changeront
En un lion sauvage
Serrez-moi contre vous et ne me craignez pas,
Car vous portez votre enfant.
Puis dans vos bras ils me changeront
En une barre de fer chauffée au rouge
Serrez-moi contre vous et ne me craignez pas,
Puis dans vos bras ils me changeront
En plomb en fusion
Jetez-moi dans de l’eau de source
Jetez-moi bien vite
Puis dans vos bras ils me changeront
En un chevalier nu
Enveloppez-moi dans votre manteau vert
Et me cachez-moi hors de leur vue ».
Elle a fait ce qu'il lui a dit
Et son amour pur a gagné
Elle l'a enveloppé dans son manteau,
Il s’y est réfugié comme l'oiseau au Printemps.
La Reine des Fées est venue et a parlé
En colère elle s’est écriée,
« Si j'avais su cela Tam Lin,
Qu'une dame vous a connu,
J'aurais crevé de vos yeux de chair
Et y aurai mis les yeux d'un arbre!
Si j'avais su cela Tam Lin,
Avant que nous ne soyons revenus de la maison,
J'aurais crevé votre coeur de chair
Et y aurai mis dans un coeur de pierre! »