Le Cercle Magique
par Doreen Valiente
Les Philosophes occultes considèrent depuis longtemps le cercle
comme la forme parfaite. Il est symbole d’infinité et d’éternité, car il n’a ni
début ni fin. Les premiers astronomes pensaient, à tord, que les corps célestes
devaient se mouvoir selon un mouvement circulaire puisque le cercle était une
figure parfaite.
Le cercle magique fait partie de ce que nous avons hérité de la pratique magique
universelle et vieille comme le monde. Les cercles magiques peuvent varier de la
forteresse spirituelle élaborée avec les noms divins, qui sera utilisée par le
magicien cérémoniel, au simple cercle tracé par la sorcière.
Des artistes ont dessiné des représentations dramatiques où l’on peut voir des
cérémonies magiques où un magicien, vêtu de façon surprenante, invoque un esprit
dans un cercle, alors que lui-même se tient à l’extérieur du cercle. C’est
exactement le contraire de la manière dont un cercle magique est utilisé.
Le cercle est tracé pour protéger l’opérateur d’un danger potentiel ou de forces
hostiles se trouvant à l’extérieur du cercle, ainsi que pour concentrer à
l’intérieur du cercle la puissance qui y est produite. La puissance produite
dans le cercle magique est appelée « Cône de Pouvoir ». Le chapeau pointu
traditionnel des sorcières et le bonnet pointu du mage sont des symboles de ce
Cône de Pouvoir. Des clairvoyants ont affirmé pouvoir voir le Cône de Pouvoir
qui apparaît dans le cercle magique sous l’apparence d’une lumière bleu argent.
Le cercle magique est soigneusement orienté selon les points cardinaux. Une
lumière ou un objet symbolique est placé à l’est, à l’ouest, au sud et au nord.
Pour la magie blanche, en général, les mouvements se font toujours dans le sens
du soleil. Les mouvements dans l’autre sens sont liés à la magie antagoniste et
aux malédictions.
Le cercle peut être tracé sur le sol de diverses façons ; par exemple, en le
traçant à la craie. Mais pour lui donner du pouvoir, sa circonférence doit être
tracée avec l’Athamé ou le couteau rituel consacré. Les magiciens cérémoniels
utilisent parfois une épée pour cela. On trouve des détails très précis sur la
manière de tracer un cercle dans le roman occulte de Gerald Gardner « High
Magic’s Aid » (Michael Houghton, Londres 1949), ainsi que dans « Magick in
Theory and Practice » d’Aleister Crowley (Edition privée, Paris 1929 et Castle
Book, New York).
Pour avoir un cercle magique permanent, des magiciens utilisent un grand tapis
carré ou de la moquette où un cercle a été peint. Ainsi on peut rouler le cercle
lorsqu’on ne s’en sert pas. Les loges occultes adoptent souvent cette méthode,
même si, bien sûr, le cercle doit être re-consacré cérémoniellement avec l’arme
magique comme décrit plus haut à chaque fois qu’on s’en sert.
Il y a une petite table ou un piédestal au centre du cercle qui sert d’autel.
Sur cet autel sera placé ce qu’il faut pour le rituel, comme la chandelle
allumée, l’encensoir, etc….
Selon la tradition, la taille la plus efficace pour un cercle est de 9 pieds.
Parfois on trace un second cercle à l’extérieur du cercle, à un pied du premier,
et, entre les deux cercles, on trace des pentagrames aux quatre points
cardinaux. Les lumières qui marquent les quatre directions sont placées sur ces
pentagrames. Certains magiciens ont utilisé des cercles bien plus élaborés que
cela. On en trouve des exemples dans les vieux livres de magie qu’on appelle
grimoires.
On voit que le cercle magique est très ancien, puisqu’on en trouve déjà trace
dans les écrits des anciens Assyriens, qui ont été traduits à partir de
tablettes en argile. Les magiciens Assyriens appelaient le cercle magique usurtu.
Dans l’ancienne Inde, on utilisait aussi des cercles consacrés, tracés avec du
plomb de couleur rouge ou avec des pierres noires.
On constatera que l’image du cercle magique, orienté vers les quatre points
cardinaux avec l’autel au centre, est proche du mandala à qui Carl Gustav Jung
voit une signification profonde dans l’inconscient collectif de l’humanité. Jung
a beaucoup travaillé sur le symbolisme du mandala, figure archétypale qui
transmet l’idée de l’équilibre spirituel et les bonnes relations entre Dieu,
l’Homme et l’Univers. Selon la théorie de la haute magie, ce n’est que lorsque
cet équilibre et cette relation existent que l’homme peut devenir un vrai
magicien.