Les Rituels utilisés par Gerald Gardner
par Doreen Valiente
Un grand nombre de versions fausses et déformées des
rituels utilisés par Gerald Gardner et les covens qu’il a fondés circulent de
nos jours et sont présentés comme d’anciennes versions de rites sorciers.
Par exemple, j’ai découvert dans une librairie un livre de poche américain qui
était présenté comme des rituels passés oralement depuis des générations et
publiés maintenant avec l’autorisation express d’une dame qui se présentait
modestement comme la « Reine des Sorcières d’Amérique ». J’ai acheté le livre,
je l’ai ouvert et les premiers mots que j’ai lus étaient ceux du poème
« Invocation of the Horned God » qui est paru pour la première fois dans le
périodique « Pentagram » sous mon nom et copyright en 1965 ! Pour ajouter une
insulte à l’injure, ils l’ont mal cité et malgré de multiples lettres à
l’éditeur américain, il n’a même pas eu la courtoisie de me répondre.
Je pense qu’il faut voir cela comme une sorte d’hommage, et je dois avouer que
j’ai eu une sorte de joie enfantine en lisant attentivement une autre série de
rituels, ce coup ci copiée par une personne dont la « grand-mère sorcière »
l’avait initié lorsqu’il n’était encore qu’un petit garçon. Parmi ces rituels il
y avait poème commençant par : « Darksome night and shining moon… » que Gerald
Gardner et moi avons écris ensemble vers 1954 ou 55. Et une fois de plus nous
avons été mal cités !
(…)
Je dois aussi dire que je possède le Livre des Ombres original de Gerald Garder
qu’il m’a donné. C’est le livre qui est représenté dans l’édition originale du
livre de Gerald Gardner « Witchcraft Today » sur la photographie représentant un
autel sorcier préparé pour une initiation qui est, dans cette édition, à côté de
la page 96.
C’est la circulation de versions châtrées des rituels sorciers dont je parle
plus haut qui fut un des motifs pour lesquels j’ai écris mon livre « Witchcraft
for Tomorrow » car d’une part ça m’ennuie de voir que de mauvaises versions de
textes que j’ai écris pour Gerald Gardner sont mis en vente, quel qu’en soit le
prétexte. D’autre part, si des rituels doivent être publiés, que ce soit fait de
manière littérale et qu’on puisse s’en servir. Après tout, le temps et les
circonstances ont radicalement changé depuis l’époque où tout était transmis
sous couvert d’un serment de secret. Aujourd’hui les gens dans tout le monde
anglophone forment ou essaient de former des covens de l’Ancienne Religion. Il
est temps qu’ils trouvent de l’aide au lieu d’être exploités.