Lilith
par Doreen Valiente
La déesse lunaire Lilith est la séductrice archétypale, la personnification du
dangereux attrait féminin de la lune. Comme Hécate, elle est la patronne des
sorcières, mais alors qu’Hécate est conçue comme une vieille femme, Lilith est
plutôt la sorcière attrayante, la femme vampire sublime, la femme fatale. Sa
beauté est plus qu’humaine, mais sa beauté a un étrange défaut. Ses pieds ont de
grandes griffes, comme celles d’un oiseau de proie géant.
Elle est représentée ainsi sur une céramique sumérienne datant d’environ 2OOO
ans avant notre ère. Le même personnage est réapparu en France au moyen-age où
elle était connue sous le nom de Reine Pédauque, la reine au pied d’oiseau, un
personnage mystérieux et légendaire qui volait de nuit à la tête d’une meute de
fantômes, un peu comme la Chasse Sauvage.
La légende juive au sujet de Lilith dit qu’elle fut la première femme d’Adam,
avant qu’Eve ne lui soit donnée. Lilith est venue à Adam pendant qu’il dormait
et s’est unie à lui dans ses rêves. Elle devint ainsi la mère de tous les êtres
inconnus qui, invisibles, partagent cette planète avec les mortels, et on les
connaît sous le nom de race féerique ou « djinn ».
Les Juifs la voyaient comme la reine des esprits mauvais et faisaient des
amulettes pour s’en protéger. Elle est la personnification des rêves érotiques
qui troublent les hommes, les désirs réprimés pour les plaisirs défendus.
Charles Godfrey Leland dans son « Etruscan-Roman Remains » (Londres 1892)
identifie Lilith avec Heredia ou Aradia. Il note que dans les anciens sorts et
charmes slaves, Lilith est mentionnée, et qu’on dit qu’elle a douze filles qui
sont les douze types de fièvre. Et revoilà un nouvel exemple des treize
sorcières.