L'Asthme de Gérald Gardner
par Loïs Bourne
Comme j’étais novice
dans ce nouveau monde de magie et de sorcellerie, j’acceptais la sagesse et le
savoir de Gérald et il ne m’est jamais venu à l’esprit de remettre en question
l’origine de ses manuscrits ou de ses charmes, rites ou incantations magiques.
Je n’ai jamais remis en question ce qu’il pensait de l’ancien monde ou sa
capacité à canaliser l’énergie des « Anciens ». J’ai accepté de tout mon cœur la
beauté des paroles, des rituels et des charges. La magie fonctionnait vraiment
et j’ai constaté que cette manière de pratiquer la sorcellerie produisait un
résultat rapide. Voilà ce qui était important pour moi et je n’ai eu depuis que
fort peu de raisons de changer d’avis.
Dans le coven, nous travaillions en groupe et de façon harmonieuse et personne
ne remettait en question ce qu’on nous disait. En tout cas, j’hésitais à aller
trop loin dans mes questions à Gérald pour ne pas le mettre mal à l’aise.
J’avais remarqué que ses attaques d’asthme avaient un petit côté
psychosomatique. Parfois, au cours de discutions avec Jack Bracelin au sujet des
affaires du Brickett Wood Club, si Gérald Gardner n’était pas d’accord ou s’il
ne parvenait pas à avoir raison, une attaque d’asthme pointait le bout de son
nez ou se produisait effectivement, ce qui alarmait tout le monde.
C’était un homme âgé, sa générosité et sa bonté envers ses amis étaient très
grandes et sans fin et il était inutile de se le mettre à dos ou de l’ennuyer.
Pour nous, ce n’était pas de la faiblesse, mais nous faisions attention à Gérald
Gardner et nous nous inquiétions pour lui.