La Pierre Sorcière

J’ai assisté à la naissance d’une Sorcière

par Stewart Farrar in Reveille du 10 janvier 1970 version française Tof

Cela a pris 40 minutes pour initier une sorcière. Cela a pris des milliers d’années pour aboutir à ce rituel.
La cérémonie aux chandelles à laquelle j’ai assisté récemment dans un appartement de l’Est londonien, où un jeune employé de librairie à moitié indien fut admis dans le coven de la sorcière la plus puissance d’Europe était en un sens ancienne et récente.
Au cours des siècles de persécutions des familles ont préservé les anciens secrets de la Wica (un mot qui signifie « sagesse »), le mot qu’emploient les sorcières pour désigner le culte. La famille d’Alex Sanders était l’une d’entre elles, sa grand-mère l’a initié lorsqu’il avait sept ans.
Aujourd’hui, à 43 ans il est considéré comme le « Roi » de la plupart des sorcières blanches d’Europe. « Nous ne vivons pas dans le passé » m’a-t-il dit.
« Nous marchons dans les traces de ceux qui s’en sont déjà allés et nous essayons d’aller de l’avant. Nous avons dû traverser les Ages Sombres et nous avons recouvré nos droits. »
Alex admet que de nombreuses personnes se tournent vers la sorcellerie pour des raisons étranges ou ignominieuses, mais ceux qui la considèrent avec respect, comme elle doit incontestablement être traitée, combinent le savoir héréditaire à l’étude des textes anciens.
Leur but est de retrouver et développer l’essence pure de cette religion qui est bien plus ancienne que le Christianisme, le Judaïsme, l’Islam ou le Bouddhisme, mais Alex pense qu’elle est compatible avec toutes ces religions.
Le Grand Autel du Cercle magique dans lequel j’ai vu l’initiation d’Indra témoigne de cette croyance. Devant un tableau représentant le Terre-Mère il y avait une statuette de la Vierge Marie.
« Ce n’est qu’une autre personnification du principe féminin de divin » m’a dit Alex. « Même ses vêtements bleus et blancs et ses mains tournées vers le ciel s’inspirent des représentations traditionnelles de Diane ».
Quatre bougies allumées marquent le Nord, l’Est le Sud et l’Ouest du Cercle Magique. Indra, vêtu d’une cape bleue, se tient au Nord-Est et attend de pouvoir pénétrer dans le Cercle.
Alex porte la robe violet profond du Grand Prêtre. Les autres membres du coven qui sont présents sont nus comme le veut la tradition.
La demoiselle, Pat (18 ans, les cheveux sombres et Galloise) tient le rôle de la Grande Prêtresse car seule une femme peut initier un homme et seul un homme peut initier une femme.
Elle a placé un bandeau sur les yeux d’Indra et lui a retiré sa cape sous laquelle il était nu lui aussi. Derrière le Grand Autel, Alex a lu un avertissement solennel sur l’importance du serment qu’Indra était sur le point de prêter.
Pat et les hommes ont lié les poignets et les chevilles d’Indra avec des cordes rouge et blanche et Pat a placé la pointe de son « athamé » - le couteau à manche noir des sorcières - sur sa poitrine.
« Il y a quelque chose du divin dans chaque chose vivante » lit Alex. « Utilise cette force de manière constructive et tu seras plus fort. Utilise-là pour détruire et tu te détruiras ».
Après avoir poursuivi sa lecture, Alex s’est placé devant chacune des quatre bougies convoquant « les Seigneurs des Tours de Guets » de l’Est, du Sud, de l’Ouest et du Nord pour assister aux rites et protéger le Cercle ».
Représentant le dieu, ou le principe divin masculin, Alex s’est ensuite agenouillé devant Pat qui représente la déesse. Commençant par ses pieds il a appliqué sur son corps le quintuple baiser tout en murmurant :
« Bénis soient tes pieds qui t’on menée sur ces chemins. Bénis soient tes genoux qui s’agenouilleront devant l’autel sacré.
Béni soit ton ventre sans qui nous ne serions pas. Bénis soient tes seins formés dans la beauté et la force.
Bénies soient tes lèvres qui prononceront les noms sacrés.»
Le coven a ensuite conduit Indra, qui avait toujours les yeux bandés, au centre du cercle et il fut aidé à s’agenouiller face au nord. Alex est retourné à l’autel pour lire la légende où la déesse est descendue sous terre, fut battue, aimée et instruite par la Mort puis est retournée à la surface de la terre.
Pendant ce temps, Pat a donné à Indra une douce « flagellation » rituelle de 40 coups, utilisant un fouet à lanières de soie.
La cérémonie s’est poursuivie par un chant – la Rune Sorcière. Ensuite Indra a prêté un serment et on a détaché son bandeau et ses membres.
Pat l’a oint « avec de l’huile, avec du vin et avec mes lèvres » formant un triangle inversé les deux seins et le pelvis. A partir de ce moment, Indra était une sorcière initiée.
Pour un témoin à l’esprit ouvert – sauf s’il considère tous les rituels Chrétiens ou autres comme de la foutaise - la cérémonie était digne et belle.
Est-ce que la sorcellerie « fonctionne » ? Alex Sanders et Maxine sa Grande Prêtresse habituelle n’en ont aucun doute. Pour eux, la Wicca c’est la clairvoyance, les soins et le pouvoir d’influencer.
Au niveau le plus élémentaire ils affirment pouvoir ouvrir des portes et des fenêtres fermées.
En ce qui concerne les soins, la nièce adoptive de Maxine était gravement épileptique il y a quatre ou cinq ans. Alex s’en est occupé et depuis elle n’a plus eu de crise.
Les Chanteurs folk Toni et David Arthur ont un petit garçon, Jonathan qui avait perdu l’extrémité d’un de ses doigts en jouant avec une tondeuse à gazon. Toni a demandé à Alex de l’aider, il avait des doutes, mais il a essayé.
Après quelques semaines, raconte Alex, le bout du doigt Jonathan a commencé à repousser, même l’ongle, bien que la racine de l’ongle avait été détruite. Est-ce qu’Alex et ses amis utilisent ces poupées de cire à la si mauvaise réputation ? « Jamais pour faire du mal » m’a assuré Alex.
« Une amie journaliste avait des soucis avec la secrétaire d’un homme sur lequel elle écrivait un livre. J’ai fait une ‘fith-fath’ (poupée) de la secrétaire pour elle et je l’ai liée cérémoniellement.
Depuis la secrétaire s’est toujours montrée sympathique et coopérative.»
Pour tout cela je n’ai, bien entendu, que la parole d’Alex, mais il m’a dit des choses, à mon sujet et sur mon futur, qui m’ont pour le moins interloquées.
L’an prochain je saurai si ce coup il avait raison.

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!