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Roi des Sorcières - le Monde d'Alex Sanders
Souvenirs du Passé
par J.Jones version française Tof

Alex Sanders attendait de rencontrer la jeune fille qu’il avait vue dans le cristal, il était certain qu’elle allait se matérialiser aux côtés de Paul, avec qui elle était toujours apparue.
Pour Noël, il a emmené Paul avec lui à une fête organisée par des amis de Mme Morris. La plupart des invités avaient moins de trente ans et, se sentant plutôt vieux et pas à sa place, Alex s’était assis près de la cheminée pendant que les autres dansaient. Maxine aussi était assise et écoutait la musique. Puis en la regardant Alex a vu qu’il y avait eu un changement en elle. Elle s’était redressée et le regardait, la bouche légèrement ouverte. Ses longs cheveux blonds, qu’elle portait en chignon, s’échappaient de leur ruban et retombaient sur ses épaules. Son visage semblait rayonner de bien-être. Un par un, les couples de danseurs se tournaient vers eux et regardaient avec stupéfaction.
« Sais-tu ce qui se passe ? » lui a demandé Alex.
« Oh, oui » a-t-elle dit, mais elle était incapable de le verbaliser.
Ensuite, elle a comparé ce sentiment avec ce qu’elle ressentait enfant lorsqu’elle était couchée dans l’herbe haute d’une prairie par une chaude journée d’été, avec du vert tout autour d’elle et du bleu au-dessus, elle sentait qu’elle faisait partie de la terre, de l’herbe et du ciel. C’était exactement le sentiment qu’elle avait quand elle a commencé à ressentir le pouvoir de la sorcellerie ce soir d’hiver. Ce sentiment ne l’a plus jamais quittée.
Enfant, Maxine avait été élevée au couvent Saint-Joseph de Blackley à Manchester. Elle était une fervente catholique, sa religion avait été la seule dominante stable d’une enfance assez mouvementée. L’épilepsie de son père l’avait empêché d’avoir un emploi stable, mais sa mère se consacrait à lui et elle nourrissait la famille pendant des mois avec l’argent qu’elle gagnait, tout d’abord comme infirmière, puis comme détective d’un magasin. Malgré l’insécurité financière, Maxine et sa petite sœur avait toutes deux eut une enfance heureuse. La perspective de déserter l’Eglise pour quelque chose d’aussi extrême que la sorcellerie ne lui était pas venue naturellement mais elle ne se sentait pas capable d’y résister.
Maxine s’était révélée être une sorcière naturelle, Alex était certain qu’elle et Paul se mettraient ensemble, mais en fait ils n’avaient attirance ni aucun respect l’un pour l’autre. Chaque fois qu’il invoquait le pouvoir et évoquait ses familiers, il constatait qu’il n’arrivait pas à les influencer en ce sens. Tout ce qu’il apprenait c’est qu’il devait accomplir son destin en formant le jeune couple. Irrité de se trouver aussi hésitant, il a convoqué le coven et a dit au groupe qu’il allait se mettre en transe pour que les puissances parlent par sa bouche. Il a promis qu’il obéirait à toutes les instructions qu’il recevrait et a dit à ses grand-prêtre et prêtresse de noter tout ce qui serait dit.
Les résultats ont été surprenants. On a entendu une voix, celle d’un homme d’âge moyen qui se faisait appeler Nick Demdike. Il avait un fort accent du Lancashire et proférait de nombreux jurons. Il prétendait avoir été une sorcière vivant dans le Lancashire au début du XVIIème siècle. Il avait été emprisonné mais avant d’être emmené il avait jeté son athamé dans un ruisseau près de Whalley Abbey où il était encore en train de rouiller. Nick s’est mis à se moquer grossièrement du problème d’Alex et il a déclaré qu’il devrait faire ce qu’il avait dit et initier les deux personnes et qu’ils avaient besoin d’être liés à l’art - il l’appelait « Wicca », l’ancien nom anglais pour sorcellerie – dès que possible.
Quand Alex est sorti de sa transe, les autres étaient impatients d’aller à l’abbaye de Whalley pour y chercher le couteau. Bien qu’il était très tard ils y seraient allés directement si Alex ne les avait pas retenus. N’ayant pas entendu les paroles que sa bouche avait prononcées, il était moins enthousiaste que les autres. Mais à l’aube tous les membres du coven se sont entassés dans leurs voitures et sont partis pour l’abbaye en ruines, où, selon leur informateur invisible, les sorcières du Lancashire complotaient pour renverser le roi et de rétablir les monastères. Nick avait affirmé avoir été un moine et une sorcière, et s’il disait la vérité, sa vulgarité n’était pas à mettre au crédit de l’une ou l’autre de ces religions.
Ils ont dû laisser leur voiture à une certaine distance du lieu où devait être le ruisseau. Lorsqu’ils ont atteint le bas de la pente après la prairie bordant la route leurs pieds étaient trempés. En ce mois de février l’air était chargé de brume. Peu après ils sont arrivés au ruisseau – mais il s’était transformé en rivière.
« Comment allons-nous trouver quelque chose là-dedans? » a demandé Alex avec effroi quand il vu la grande étendue d’eau clapoter sur son lit de pierres.
Les autres ont écarté ses protestations et ont insisté sur le fait qu’ils savaient exactement où chercher. Nick avait décrit exactement l’endroit par rapport à l’Abbaye. Ignorant l’eau glacée autour de leurs chevilles, trois hommes sont entrés dans la rivière pour soulever les grosses pierres avec leurs pieds.
Alex a cessé de protester et est allé fumer une cigarette. Il ne pouvait pas croire qu’un couteau ait pu rester préservé pendant trois cents ans. En plus, il était franchement contrarié d’avoir laissé utiliser son corps par l’esprit d’une personne décédée. Il pensait avoir laissé tout cela derrière lui quand il avait abandonné le spiritisme. Il avait découvert qu’être un réceptacle pour les morts était épuisant et que cela n’offrait aucune des stimulations qu’on avait lorsqu’on hébergeait ses propres familiers qu’on avait créés.
« Nous l’avons ! » Le cri a retenti dans les collines. Alex s’est précipité pour voir. C’était une arme miteuse, avec des taches vertes et de points de rouille. Son manche s’est désagrégé dès qu’ils l’ont touché. Alex a gratté le couteau avec son ongle et a révélé un symbole, plus secret que le pentacle, profondément gravé dans le métal. Il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait de l’athamé d’une sorcière. Ebranlé par la découverte et par la potentialité d’avoir une véritable sorcière du XVIIème siècle comme informateur, ils sont retournés à Manchester emportant leur précieuse relique.
Plus tard, Alex a surmonté ses réticences et a accepté de retourner en transe pour que Nick puisse parler. Mais Nick avait d’autres plans. Dès le début il ne venait que quand il avait quelque chose à dire et refusait d’être convoqué par le coven. Assuré que son énergie ne serait pas utilisée vainement par des bavardages triviaux, Alex ne s’est plus jamais refusé à offrir son corps à la sorcière morte depuis longtemps.
Suivant les instructions qu’il avait reçues, Alex a commencé les préparatifs pour la première cérémonie pour ses deux initiés spontanés. Les serments les plus contraignants qu’il ait pu trouver se trouvaient dans un ancien manuscrit appartenant à l’une de ses connaissances, Pat, qui descendait d’une sorcière qui avait été brûlée sur le bûcher. Son grand-père avait été ami avec l’un des plus grands égyptologues de l'époque, Sir William Matthew Flinders Petrie, qui à la fin du siècle dernier avait entre autre participé aux fouilles des pyramides de Gizeh, du grand temple de Tanis ainsi qu’aux découvertes de la ville grecque de Naucratis et des villes de Nebesheh et Defenneh, où l’on a trouvé des vestiges liés aux Pharaons. Il avait donné une partie de ses documents au grand-père de Pat et parmi eux il y avait la cérémonie d’initiation d’une religion étroitement liée à la sorcellerie. Le dieu et la déesse avait des noms différents, mais les instructions pour invoquer le pouvoir et sur la façon de l’utiliser étaient identiques. Cette cérémonie incluait la dorure et l’embaumement symbolique des novices pour qu’ils puissent renaître et c’est avec elle qu’Alex a initié Paul et Maxine dans le culte après les avoir « adoptés » comme fils et fille. Alors qu’ils étaient couchés sur l’autel devant lui, côte à côte dans leurs somptueux habits blancs, Alex a compris sa vision. Ils n’étaient pas liés l’un à l’autre comme mari et femme, comme il avait interprété sa vision dans son cristal, mais ils étaient tous deux liés à lui.
Deux semaines plus tard, ils se sont présentés devant tout le coven et ont reçu la cérémonie d’initiation normale. Maxine, dont le père était très strict, craignait de paraître nue devant les autres. Elle n’avait jamais vu d’homme nu. Les yeux baissés, elle attendait au bord du cercle, sa chevelure abondante dissimulait ses seins. Mais une fois la cérémonie commencée son appréhension s’est dissipée elle a donné les mains à ses voisins et dansé sans aucune gène.
Maintenant que Paul avait été accepté comme membre du coven il a pu, comme les autres, exposer ses problèmes personnels devant le cercle lorsqu’ils ont commencé leur séance d’aide hebdomadaire. La pratique courante était de générer un cône de pouvoir - communément qualifié de familier - qui peut être chargé soit d’aller voir l’avenir et d’en rapporter des détails soit d’influencer d’autres personnes, généralement des personnes qui ne sont pas sorcières.
Face aux problèmes de Paul, les sorcières ont débattu des pouvoirs à utiliser et ils ont finalement envoyé deux familiers, l’un pour convaincre son ex-fiancée de cesser les poursuites suite à la rupture de fiançailles et l’autre pour attirer l’argent et éloigner les poursuites.
Le premier résultat est arrivé presque instantanément, la demoiselle a demandé à voir Paul. Il a emmené Alex comme témoin et elle a dit qu’elle annulait son action en justice et qu’elle ne voulait plus jamais le revoir. Bien qu’il ait été bouleversé par son attitude - aucune femme ne l’avait jamais rejeté avant - Paul était ravi de l’échappatoire. Le second résultat a suivi quelques jours plus tard et a été plus mystérieux, le directeur de sa banque a écrit pour lui signaler qu’un parent de Paul, qui souhaitait rester anonyme, avait déposé un chèque pour couvrir ses dettes actuelles.
« Génial ! » fut la réaction de Paul. « Je vais maintenant pouvoir m’acheter un nouveau costume ».
Caustique Alex lui a dit que l’aide n’était apportée qu’à ceux qui en ont besoin, que si le pouvoir était mal utilisé il se retournerait contre lui. Avec quelques réticences Paul a mis de côté son idée de regarnir sa garde-robe et s’est mis à travailler dur, à vivre frugalement et à étudier la sorcellerie. Une fois qu’il a commencé à cesser de ne penser qu’à lui, il a progressé très rapidement.
Son initiation a apporté bien des ennuis à Maxine. Sa mère avait été malade depuis quelque temps et elle savait maintenant qu’elle avait un cancer. Quand elle a découvert que sa fille était devenue sorcière, elle a exigé qu’elle se tourne à nouveau vers l’Eglise catholique, où elle pourrait prier pour le rétablissement de sa mère. Maxine lui a expliqué que la sorcellerie était la véritable religion et lui a offert de le prouver en laissant Alex la guérir grâce à ses pouvoirs. Alex hésitait à mettre sa foi à l’épreuve. « Je vais vous guérir avec plaisir » a-t-il dit, « mais vous devez oublier qu’il s’agit de sorcellerie. Essayez de penser qu’il n’y a qu’un seul dieu qui aide tout le monde quelle que soit sa religion ».
Il a demandé à Mme Morris, si elle serait effrayée à la vue d’un esprit. « Je ne crois pas ». A-telle dit en hésitant. « Mais à quoi va-t-il ressembler ? »
Il a expliqué qu’il ressemblera sans doute à une boule de feu en mouvement perpétuel qui jette des rayons de chaleur. En aucun cas, elle ne devra crier ou bouger si la boule s’approche d’elle, car le pouvoir disparaîtra si la concentration était interrompue.
Mme Morris s’est rassise dans son fauteuil, comme on lui avait dit, le gonflement dans sa gorge a été accentué par la boule de feu. Alex a appelé solennellement à ses familiers, il les a invoqués pour qu’ils apparaissent et détruisent les cellules malignes et que le cancer puisse se résorber et guérir. Pendant un moment rien ne s’est passé puis Maxine a sursauté lorsqu’elle a vu une colonne translucide rouge et jaune qui tournoyait partant d’Alex et se stabilisant au-dessus de sa mère. Elle semblait jaillir de la tête et des épaules d’Alex et prendre des couleurs et de la substance en prenant la forme de la colonne cylindrique. Elle planait à quelques centimètres du sol en s’étendant sur une hauteur d’environ 90 cm, en se dilatant et se contractant régulièrement comme si elle était alimentée par du gaz sous pression. Il a commencé à faire chaud dans la pièce et la peau de Mme Morris picotait. L’apparition qui zigzaguait près du sol ne faisait aucun bruit mais quand elle ne fut plus qu’à quelques centimètres de Mme Morris, la terreur l’envahit. Elle a mis ses mains à sa gorge et elle a hurlé : « enlevez-le. Ca brûle. J’ai peur » et elle a éclaté en sanglots. Maxine a essayé de la consoler tout en la réprimandant pour avoir détruit sa chance d’être guérie.
Mais le gonflement a diminué et pendant quelques semaines, on avait l’impression que le traitement avait réussi. Puis de nouvelles grosseurs ont commencé à apparaître dans d’autres parties de son corps. Mme Morris ne voulait plus avoir à nouveau recours en la sorcellerie. Elle est devenue de plus en plus amère quant à la nouvelle foi de sa fille et elle a même fait venir des prêtres pour l’exorciser.
Maxine a quitté l’école de secrétariat pour s’occuper de sa mère mais il y avait des frictions constantes entre la mère et la fille et elles ont convenu qu’il serait préférable que Maxine quitte le domicile familial. Elle a loué un appartement à Didsbury et a trouvé un emploi de réceptionniste dans un garage. Très malheureuse à cause de la maladie de sa mère et de leurs dissensions, Maxine s’est souvent appuyée sur Alex et a suivi minutieusement ses instructions. Elle avait une aptitude naturelle à générer le pouvoir, créer des familiers et utiliser la télépathie. La plupart du temps le téléphone était inutile, car au lieu de téléphoner pour savoir si une réunion était prévue, elle pourrait « sonder » et lire dans les pensées de ses amies sorcières. Le soir, elle allait dans sa chambre, mettait ses vêtements rituels, traçait un cercle autour de son lit. En sécurité à l’intérieur du cercle, elle invoquait le pouvoir, analysait ses problèmes et les causes de ses soucis. Elle n’a pas été surprise de la réponse, elle savait déjà qu’elle était amoureuse d’Alex, malgré les vingt ans qui les séparaient.
Quand il lui a été dit qu’il serait son mari, Maxine n’a pas pu attendre que les choses se fassent d’elle même, elle a donc décidé de donner un coup de pouce au destin. Une nuit après avoir rendu visite à sa mère et qu’elle avait subi une scène particulièrement pénible, elle est allée dans son cercle et a demandé à son familier de faire venir Alex ici, puis en elle.
A dix km de là, dans sa maison de Newton Heath, Alex se préparait à se coucher lorsqu’il a senti qu’il devait sortir en vitesse de chez lui. Paul, qui passait la nuit sur le canapé du salon, l’a stoppé : « Où penses-tu aller en pyjama ? » a-t-il demandé.
Alex s’est redressé d’un coup et s’est concentré sur la situation. Tout de suite il a réalisé qu’il avait été commandé par une autre sorcière. Ses familiers ont découvert facilement de laquelle il s’agissait. Effrayé il s’est demandé pourquoi Maxine avait besoin de lui. Etait-elle en difficulté, ou danger ? La vérité l’a surpris car à aucun moment il ne lui avait donné le moindre espoir qu’elle puisse être plus que son élève. Il s’est assis avec ses cartes de tarot pour voir ce qui allait advenir d’elle.

  

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!