La Wica

  Le NROOGD

  Dion Fortune & The Society of Inner Light

  Alex Sanders

  Chamanisme / Faery / Huna

  Magie Enochienne

  Reclaiming / Feri / 3rd Road

  Thelema

  Tubal Cain

  Autres

 

La Librairie

Le Cercle de la Pierre Sorcière

Liens

Dernières mises à jour du site


 

Roi des Sorcières - le Monde d'Alex Sanders
Couronnement du Roi des Sorcières
par J.Jones version française Tof

En 1965, Alex Sanders a reçu une invitation de l’une des 1623 sorcières qui à l’époque été liées à ses covens. Une fête devait se tenir au cours de laquelle il devait être l’invité d’honneur. Il savait qu’une cérémonie spéciale avait été organisée, mais il n’en connaissait pas les détails.
En arrivant à la fête, il a été conduit au salon, où soixante-cinq personnes - cinq covens complets - l’attendaient. Sur une chaise il y avait de nouveaux vêtements en velours bleu foncé. Ils avaient apparemment été cousus spécialement pour lui.
« Mais je n’ai pas besoin de vêtements neufs » a-t-il dit. Il avait toujours conçu et cousu les siens.
« Nous nous sommes réunis avec tous les autres covens » a dit l’un des anciens. « Nous en sommes arrivés à la conclusion que puisque tu es notre fondateur, le seul parmi nous à descendre directement de sorcières, et que tes connaissances sont bien plus importantes que les nôtres, nous voulons te couronner « Roi des Sorcières » et te reconnaître officiellement comme le plus grande autorité de la sorcellerie. »
Alex fut très flatté par tant d’estime et de loyauté, mais il n’avait nullement envie du travail et des responsabilités liés à ce titre. Pacifique par nature, il était heureux de transmettre ce qu’il savait sur le culte et d’essayer d’aider ceux qui sont dans le besoin. Agir comme arbitre dans les innombrables litiges dans son groupe hétérogène de disciples ne lui est pas venu naturellement. En matière de rituel et de dogme, son autorité sur les autres covens était de toute façon incontestée, pourquoi serait-il nécessaire de le désigner comme roi ? L’aîné, ou grand prêtre, dans chaque coven était généralement en mesure de régler les problèmes du coven, seuls ceux qui étaient insolubles étaient transmis à Alex Sanders. « Je ne suis pas Dieu » leur a-t-il dit « Je ne peux pas faire plus que quiconque parmi vous ».
Ils en ont convenu, mais ils ont aussi énuméré les fois au cours des années où l’autorité Alex avait été remise en question, où il avait été contesté et même maudit. Quand il a commencé à faire des apparitions publiques pour parler de la sorcellerie et de sa compatibilité avec les autres religions, il avait reçu une missive explicite jetant la malédiction des sorcières sur lui. Elle était dactylographiée à l’exception d’un pentacle talismanique en haut et de l’inscription en hébreu en bas. Dans cette lettre il était comparé à Joris Karl Huysmans, un écrivain français, qui, au dix-neuvième siècle s’était tourné vers la sorcellerie et avait développé une obsession pour ses pouvoirs. Plus tard, il devint un fervent catholique et il a décrit dans ses livres les secrets de la sorcellerie, principalement de la sorcellerie noire. Les sorcières contemporaines pensent qu’il a été maudit par ses contemporains car il est mort du cancer du palais après une longue agonie. Maintenant, la malédiction a été répercutée sur Alex parce qu’il avait osé révéler les détails du culte.
A cette époque, Alex a connu une période où son avenir ne se révélait ni dans le cristal ni dans les cartes de tarot. Au bas de la missive avait été dessiné avec tous les détails un jeu complet de cartes de tarot avec l’interprétation des cartes. Certains des événements prophétisés au moment où la lettre se sont réalisés mais ils ne pouvaient pas être connus, même par ses propres sorcières, alors des autres... Il ne fait aucun doute que la lettre était maléfique et que ses auteurs étaient des sorcières expérimentées. Leur seul oubli était la mention traditionnelle de malédiction, généralement inscrite sur le pentacle, la phrase: « Qu’un maléfique le domine. Que Satan se tienne à sa droite. »
Cette nuit Alex s’est adressé au coven et, à la surprise des présents, il a fait passer à tous la malédiction qui mesurait 45 cm. Il a ensuite été invité à s’exprimer lors d’une émission télévisée et l’intervieweur lui a demandé ce qu’il pensait de la malédiction. Faisant claquer ses doigts, Alex Sanders a répondu: « c’est ce qu’ils peuvent faire de pire, voilà ce que je pense de la malédiction. »
Des paroles courageuses, mais quand plus tard il est revenu chez lui avec Maxine, il sentait le mal autour d’eux. L’obscurité semblait l’engloutir. Pendant des jours, il a purifié son appartement avec de l’encens et a invoqué les pouvoirs avec des prières et des incantations. Seule sa grande confiance en sa capacité à chasser la malédiction et à protéger sa femme et ses covens a empêché que ses disciples ne paniquent.
Finalement Alex Sanders a été convaincu qu’il devait être leur roi. Il a mis les nouveaux vêtements. Lors d’une cérémonie composée en partie des rites du couronnement des Pharaons d’Egypte et en partie des rituels des sorcières, les anciens ont placé sur sa tête une couronne de cuivre, de laiton, d’un peu d’argent et de velours bleu. Ils ont oint d’huile ses pieds nus et l’ont assis sur le trône devant l'autel puisqu’il était le représentant de leur dieu cornu. Puis ils ont jeté dans un chaudron en feu la couronne afin que les serments d’allégeance qu’ils avaient faits soient définitifs, sinon ils pourraient retourner en poussière, comme la couronne.
La royauté a apporté à Alex encore plus de problèmes qu’il n’avait avant. Alors qu’il se préparait pour les célébrations d’Halloween, il a reçu une lettre de Bangalore en Inde. Son correspondant qui se décrivait comme un « prêtre de Kali », déclarait qu’il avait lu une lettre qu’Alex avait écrite à un magazine occulte, où il défendait la sorcellerie et affirmait que ses pouvoirs étaient très fréquemment utilisés aujourd’hui.   
« Je vais arriver très bientôt en Angleterre» disait le prêtre de Kali, « et j’aimerais vraiment faire votre connaissance. Me feriez-vous l’honneur de dîner avec moi afin que nous puissions discuter de quelque chose qui, j’en suis sûr, sera important pour nous deux ?
Alex a répondu qu’il acceptait de le rencontrer, mais il a oublié toute cette histoire après s’être renseigné sur le culte de Kali. Kali était une des déesses de l’Hindouisme, elle représentait la destruction. Elle était représentée sous l’apparence d’une femme énorme à la peau noire avec une grosse langue rouge sang sous laquelle apparaissaient des défenses féroces. Elle avait un collier de crânes humains. De nos jours les hindous désapprouvent les anciens rites de culte qui, dans certaines régions d’Inde, sont encore pratiqués et des animaux vivants sont sacrifiés. Plus Alex lisait moins il aimait ce culte, mais il a essayé de garder l’esprit ouvert: peut-être que comme pour la sorcellerie, on se faisait une image fausse du culte de Kali.
Environ un mois plus tard, début décembre, une autre lettre est arrivée. Cette fois elle avait été postée de Londres. Le prêtre de Kali envoyait de l’argent à Alex pour couvrir ses frais de transport jusqu’à Londres où une chambre d'hôtel lui avait été réservée. Accepterait-il de venir deux ou trois jours pour rencontrer son correspondant et deux de ses deux amis qui étaient avec lui ?
Le lundi suivant, Alex s’est rendu à Londres et s’est rendu à l’hôtel du West End où ses hôtes indiens étaient descendus. Vêtus de costumes sombres, ils auraient pu être des hommes d’affaires. Monsieur C. et monsieur R. avaient environ 55 ans, le troisième, monsieur G., le correspondant d’Alex devait avoir 35 ans. Il semblait être le porte-parole du groupe.
Ils se sont rencontrés au début de l’après-midi et ils ont parlé religion du monde autour d’un thé, tout en n’évoquant pas les questions personnelles. Ils avaient tous trois reçu une bonne éducation et parlaient un excellent anglais. Quand Alex a tenté d’orienter la conversation sur le culte de Kali, ses remarques ont été habilement esquivées et ses questions se sont perdues sous un flot de paroles. Abandonnant face au goût des asiatiques pour les périphrases, Alex s’est installé confortablement et les a laissés diriger la conversation.
Ils n’ont parlé que de choses futiles pendant le dîner mais après avoir terminé les cafés et pendant qu’ils dégustaient des liqueurs dans le salon de l’hôtel, la discussion futile a cessé. Alex savait qu’ils voulaient quelque chose de lui, sinon ils ne l’auraient pas invité. D’après leur conversation il était évident qu’ils n’étaient venus en Angleterre que pour le rencontrer. Il se sentait flatté mais était quelque peu effrayé.
« D’après ce que nous avons compris vous êtes un descendant direct d’une lignée de sorcières remontant au moyen age, c’est bien ça ? » a demandé à monsieur G.
Alex a confirmé que c’était bien le cas.
« Et que vous êtes le maître incontesté de la sorcellerie en Europe?
Alex a expliqué qu’il le pensait même s’il n’avait pas eu beaucoup de contacts avec les covens de France et de Belgique.
« Mais y a-t-il quelqu’un de plus expérimenté que vous en sorcellerie et magie ? » a insisté monsieur M.
Alex a répondu que s’il y avait une telle personne, il ne l’avait jamais rencontrée ni même entendu parler d’elle. « Pourquoi les prêtres de Kali s’intéressent ainsi à la sorcellerie? Cherchez-vous à être initiés ? »
L’homme sourit et lui a assuré qu’ils étaient totalement satisfaits de leur propre religion et ne souhaitaient pas devenir sorcières. « Mais nous avons besoin de vous » a-t-il continué. « Laissez-moi vous expliquer : Kali est l’ancienne déesse de la destruction qui nous prête ses pouvoirs pour que nous en fassions ce que nous voulons tant que nous l’adorons de la façon qu’elle préfère. Lors d’un de nos pèlerinages aux anciens sanctuaires, nous sommes tombés sur un temple en ruine qui a été dédié à la déesse il y a de nombreuses générations. Plus tard ce temple a été profané par les adeptes de l’hindouisme moderne qui ont retiré une grande partie des rituels antiques de la religion et ont choisi de négliger Kali. »
Alex a hoché la tête, cela cadrait avec ce qu’il avait lu. « Mais qu’est-ce que tout cela a à voir avec moi ? » a-t-il demandé.
Les trois hommes se sont regardés. Puis monsieur G. a continué. « Depuis plusieurs années, les adeptes de notre culte ont réuni des fonds pour la restauration de ce temple. Maintenant, il est prêt à être consacré et nous avons décidé que vous êtes la personne la plus apte à le faire. »
Avant qu’Alex ait pu dire quoi que ce soit, monsieur G a dit : « Nous sommes prêts à vous payer £1000 maintenant et nous vous donnerons £1000 de plus après la cérémonie. En plus nous payerons votre billet d’avion et toutes vos dépenses lorsque vous serez en Inde. » Il s’est adossé et a souri pendant que ses amis approuvaient de la tête.
« Quel genre de cérémonie avez-vous à l’esprit ? » a demandé Alex.
« Bien, les rites mystiques habituels de consécration d’un temple. » Monsieur G. a placé ses mains paumes vers le ciel pour exprimer son étonnement face à cette question. .
Alex a senti les poils de son dos se dresser. « Un sacrifice humain ? » a-t-il a demandé.
« Mais bien sûr. »
Le serveur silencieux a remplacé leurs verres par des verres pleins. Tout autour dans la salle des petits groupes discutaient pendant que les trois indiens souriants planifiaient calmement un meurtre rituel qu’Alex devait accomplir pour de l’argent.
Ils ont rejeté ses protestations en assurant que la victime, qui avait déjà été choisie, étaient l’une de leurs membres et était pleinement disposée à offrir sa vie sur l’autel de Kali.
« Elle est honorée d’avoir été choisie », a déclaré monsieur G. « Nous lui avons dit qu’elle sera récompensée par la déesse qui lui accordera la vie éternelle à ses côtés. En plus sa famille sera récompensée de sa mort. Elle a hâte de vous rencontrer.
Alex ne put cacher un regard horrifié.
« Cela ne sera pas une opération désagréable » lui a assuré monsieur G. « La demoiselle sera droguée, elle ne luttera pas et n’interrompra pas le rituel et vous n’aurez pas à la démembrer, comme le fait, d’après ce que j’ai compris, votre confrérie. Oh non, » il a souri légèrement - « vous n’aurez qu’à l’éventrer pour que son sang encore chaud coule sur l’autel et transfère sa force de vie au pouvoir que nous allons générer pour protéger le temple. »
Interprétant le silence abasourdi d’Alex comme un consentement, monsieur G. s’est empressé d’ajouter que la sorcellerie, ininterrompue depuis des siècles, avait développé tant de pouvoir. On demandait à Alex de rester en Inde pendant six mois afin de pouvoir instruire les prêtres sur la manière européenne de créer les cônes de pouvoir et de s’en servir. Comme le nouveau temple devait avoir « ce qu’il y a de meilleur en matière d’équipement, ils étaient prêts à consacrer une somme très importante pour acheter de véritables couteaux et épées… de sorcières et d’autres armes magiques qu’Alex pourrait graver et consacrer puis remettre au temple après la cérémonie.  
Retrouvant son sang-froid, Alex a dit aux prêtres incrédules que « cela fait des siècle que les dieux de la sorcellerie ne demandent plus de sacrifice. Autrefois les gens étaient malmenés par leur environnement, mais maintenant, tous nos pouvoirs sont dédiés au bien. Nos dieux et déesses demandent que nulle vie humaine ou animale ne soit sacrifiée. Il doit en être de même pour votre Kali, n’est-ce pas ? »
La conversation a tourné au cauchemar, les trois Indiens, le visage toujours souriant, repoussaient le refus d’Alex et insistaient sur le fait qu’ils l’avaient choisi et qu’il ne pouvait pas refuser cet honneur.
« S’il faut que force de vie soit sacrifiée sur l’autel » a dit Alex, « pourquoi ne pas utiliser des œufs frais ? Ca s’est fait en Europe et cela a eu d’excellents résultats. »
« Peut-être » a dit monsieur R. « peut être serait il possible de vous convaincre si nous augmentions vos gages, disons, de cinq cents livres ? »
Alex lui a assuré que ce n’était pas une question d’argent. Il était étonné de son honnêteté car il aurait pu gagner là un somme d’agent qu’il n’avait plus possédée depuis qu’il avait cesser de pratiquer la magie noire et en plus il avait cruellement besoin d’argent. Il avait moins de dix shillings en poche et ne pouvait même pas payer une tournée.
Bien qu’il ait essayé de toutes ses forces il n’a pas réussi à convaincre les prêtres de Kali que jamais il n’accepterait leur offre. Quand il s’est mis en colère, ils eurent l’air blessé et ont secoué tristement la tête devant son manque de considération.
« Beaucoup de nos adeptes sont des personnes très pauvres » a dit monsieur G. « Ils nous ont fait confiance pour que nous leur fournissions un nouveau temple où ils pourront présenter leurs problèmes en sachant que Kali les aidera en retour de tout ce qu’ils ont fait. Leur refuseriez vous aide et prospérité parce que vous avez, disons, un dégoût emphatique ? Nous avons lu des textes détaillés sur la sorcellerie britannique, il y est question de potions composées de sang et de graisse de bébé... D’autres membres de votre fraternité doivent avoir moins d’inhibitions que vous. » La voix s’est mise à être plus rude. « Peut-être que vous réservez vos sacrifices à vos compatriotes et que vous nous les refusez ? »
Alex a expliqué en détails comment la sorcellerie contemporaine avait évolué en utilisant le symbolisme à la place du meurtre rituel. Sans dévoiler de secrets, il les a assurés que les pouvoirs qu’il pourrait utiliser étaient tout ce que tout le monde pouvait souhaiter et que les dieux devaient être satisfaits sinon ils refusaient de se manifester. Quand ils se furent un peu calmés, il a décidé de quitter le salon avant de rester seul avec les trois hommes et d’être à leur merci. Il sentait que même ses familiers ne pourraient pas le protéger très longtemps face à ces trois hommes avec des intentions aussi mauvaises. Il s’est levé et les a salués.
« Nous allons prendre notre petit déjeuner avec vous » lui ont-ils dit. « Peut-être aurez-vous changé d’avis demain matin ». Sans en dire plus Alex est monté dans sa chambre.
Bien avant l’aube, il a fait sa valise et quitté l’hôtel en disant au réceptionniste qu’on lui avait téléphoné et qu’il devait s’en aller. Il y a eu un petit souci au sujet de la facture, mais finalement le réceptionniste a trouvé une note dans son registre où il était précisé que la chambre était à facturer aux Indiens.
Pendant près de deux heures Alex a marché dans les rues désertes de Londres avant de se rendre à la gare pour prendre le premier train pour Manchester. Il avait peur d’attendre à la gare car ses hôtes pouvaient avoir découvert son absence et être venus le chercher. Une fois chez lui ça allait à nouveau mieux. Mais son soulagement fut de courte durée. Le lendemain matin, il a reçu un télégramme assez rude de monsieur G. qui disait : « Venez à Londres immédiatement ou des mesures seront prises. »
Alex n’a pas perdu de temps. Il a écrit une lettre aux trois hommes leur disant de quitter l’Angleterre dans les huit jours. Ils devaient retourner dans leur pays sinon il les maudirait  rituellement. Même s’il ne ferait pas couler le sang ses malédictions n’en seraient pas moins efficaces. . .
C’était un mercredi, le samedi suivant il a reçu une lettre de monsieur G. disant que monsieur R. était mort d’une pneumonie après une maladie foudroyante n’ayant duré que douze heures. Il a été incinéré au Golders Green et ses compagnons ont dû rester pour y assister. Même s’ils devaient penser que la malédiction d’Alex avait touché leur ami, ils ne perdaient pas espoir, une note déclarait qu’Alex pourrait décider du montant de sa rémunération s’il changeait d’avis.
En fait, Alex ne les avait jamais maudits. Il supposait que l’homme était soit mort de causes naturelles ou qu’il avait approché d’autres sorcières qui l’avait maudit sans avertissement. En tout cas Alex n’a plus jamais entendu parler des prêtres de Kali.
 

  

retour

 

 

Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!