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Le Coven d'Atho
par
Melissa Seims
version française
Tof
Dans les années
1950 et le 60 la Sorcellerie britannique a attiré une série des caractères
colorés dont Gerald Gardner, Doreen Valiente, Alex Sanders, Robert Cochrane et
Charles Cardell. Il y a eu diverses rixes et « Guerres Sorcières » sur
l’ancienneté et les origines de leurs pratiques et se battaient pour savoir qui
détenait et qui ne détenait pas les vrais secrets. Certaines choses sont
immuables.
Dans ce texte il sera question d’un groupe particulier de «Wiccens » qui ont
attiré l’attention des médias dans les années 60 à cause de révélations sur des
rites secrets, des têtes réduites et de lévitation. Il y a aussi eu l’apparition
d’une mystérieuse tête cornue en bois aux yeux rouges luisants, décorée de
symboles étranges et qui était censée avoir plus de deux mille ans.
Tout cela peut sembler être tiré d’un roman de Dennis Wheatley mais je vous
invite maintenant à entrer dans le monde de Charles et Mary Cardell, Ray Howard
et le Coven d’Atho.
Charles et Mary Cardell
Né en 1892, dans l’Est du Sussex, le « Major » Charles Cardell (à l'origine
Charles Maynard) s’est engagé dans l'Armée et a servi aux Indes. Il fut aussi
prestidigitateur et psychologue (sans aucune qualification officielle) et pour
cette dernière spécialité, il pratiquait dans des salles de consultation très
décorées à Queens Gate à Londres, pendant les années 1950 et 60. Sa « sœur »
Mary n’était pas réellement sa soeur. De vingt ans sa cadette, elle était la
fille d’un prédicateur de Cornouailles, elle a choisi de changer légalement son
nom de famille d’Edwards en Cardell en même temps que Charles passait de Maynard
à Cardell.
Se faisant passer pour frère et sœur, Mary a vécu avec Charles sur un grand
domaine appelé « Dumbledene » à Charlwood dans le Surrey pendant de nombreuses
années d’où ils dirigeaient une société « Dumblecott Magick Productions » qui
produisait entre autre le « Baume de Beauté de Magie Lunaire » « fabriqué
d’après une véritable veille recette sorcière – livrée avec le mode d’emploi et
une rune de beauté sorcière. 10£ - frais de port offerts ».
Ils n’ont pas fait spécialement parler d’eux avant 1958 quand Charles a écrit un
article, publié dans Light Magazine, intitulé « L’Art des Wiccens » qui était
accompagné d’une publicité invitant toutes les véritables sorcières à prendre
contact avec eux. Doreen Valiente qui depuis peu s’était éloignée du cercle
Gardnerien à cause de la soif de publicité excessive de Gardner a lu cet article
et a commencé à enquêter sur les Cardell.
Doreen a rencontré Charles et Mary à la mi 1958 et fut tout d’abord assez
impressionnée par ce qu’ils avançaient. Ils lui ont dit que la mère de Cardell,
Lillian, avait été une véritable sorcière et avait passé à Charles son Athamé et
à sa « soeur », son bracelet. Ces objets ont été montrés à Doreen qui a plus
tard écrit à « Dafo » (Edith Woodford-Grimes) : « Ils ne sont pas identiques aux
nôtres, mais sont suffisamment ressemblants pour devoir retenir notre
attention. »
Un peu plus tard Cardell a invité Doreen à lui rendre visite dans une de ses
salles de consultation à Londres. Elle les a décrites ainsi : « Elles sont
aménagées de façon magnifique en une sorte de temple privé, mais quand Cardell
m’a montré un trépied en bronze qui datait de toute évidence du 19ème siècle et
a essayé de me dire qu’il a été déterré dans les ruines de Pompéi, j’ai perdu
mon enthousiasme. Puis il m’a montré une statue en bronze de Thor et a essayé de
me faire croire qu’il s’agissait d’un dieu cornu celte. Je n’ai pas pu
m’empêcher de dire que Thor n’était pas un dieu Celte - et là c’est lui qui a
perdu son enthousiasme.
Il y a eu des rumeurs selon lesquelles il y avait un temple secret souterrain à
Dumbledene qui avait été construit dans ce qui restait d’un ancien abri
anti-aérien. Dans une clairière dans la forêt sur leur terrain de 16 hectares,
il y avait un autel et un arbre sur lequel étaient fixés sept « D » en bois,
sous lesquels on avait cloué un poisson en bois où était gravé « Magie
Lunaire ».
Des symboles ésotériques et païens étaient dispersés tout autour de leur maison.
Il y avait des andouillers au-dessus des portes, un Ankh caché dans le toit en
chaume et une grande étoile à sept branches (heptagramme) sur le plafond d’une
des pièces, on retrouvait aussi ce symbole sur les murs du bureau londonien de
Charles. Il y avait également des grands « D » sur les grilles en métal du
domaine des Cardell. Ces « D » semblaient correspondre aux 7 « D » de la Magick
Lunaire, une liste de principes associés à des mots étranges commençant tous par
la lettre « D » et liée au symbole géométrique de l’étoile à sept branches.
Charles avait par le passé parlé dans un de ses articles des 7 « D » et il est
clair que pour lui, ils résumaient sa philosophie de vie.
Les 7 « D » sont : Humilité - DALEN (Lune), Respect - DONNA (Saturne), Confiance
- DELLO (Jupiter), Bonté - DOVEN (Vénus), Vérité - DESSA (Mercure), Honneur -
DORRAN (Mars), Dignité - DETH (Soleil).
Cinq de ces sept « D », avec exactement les mêmes associations, peuvent être
trouvés sur une liste non datée de « Mots de Sorcières » que Gardner semble
avoir communiquée à Jack Bracelin. Il y a une petite note sur la première page :
« Cher Gerald, je ne pense pas avoir envie de cela. Si je changeais d’avis je te
le ferai savoir. BB Jack [Bracelin].”
Il y avait d’autres mots sur la liste dont « Atho » défini comme « Le Dieu ou
image visuelle » et Qwoss – hanté par des visions, perturbé », un mot que
Charles Cardell a employé avec cette signification quelques années plus tard, en
1967. Cela semblerait indiquer que la source de ce document était très
probablement Charles Cardell. Il fut très proche de Gardner à une époque. Au
milieu des années 50 ils avaient parlé de la possibilité de déménager le Musée
de la Sorcellerie de Gardner à Londres et Jack a dit plus tard à Doreen qu’il y
a eu un échange de documents entre Cardell et Gardner, à cette époque.
Cardell s’est brouillé avec Gardner vers la fin 1958, il a dit que c’était parce
qu’il en avait assez de la quête incessante de publicité de Gardner. L’hostilité
entre Cardell et Gardner a augmenté quand, peu de temps après la mort de ce
dernier en 1964, lorsque Cardel a publié, à la consternation de certains Wica,
« Witch » une brochure diffamatoire qui incluait de nombreux extraits du Livre
des Ombres Gardnerien et qui dénigrait les noms de Gardner et de Doreen Valiente.
Mais il s’agit là d’une autre histoire.
Une autre source possible des « Mots de Sorcières » peut être Raymond Howard
(aucun lien avec le fabuleux éditeur de « The Cauldron »), qui, en 1959, a
travaillé comme homme à tout faire pour les Cardell et qui avait aussi des liens
très forts avec Atho, car il s’agissait du nom d’une tête cornue en bois très
ancienne qu’il possédait.
Raymond Howard
Ray Howard et sa première épouse ont vécu juste à une rue de Dumbledene, dans
les Cottages de Ricketts Wood, mais en 1960, Ray et les Cardell se sont
brouillés. Ray et son épouse ont divorcé peu après, Mary Cardell s’est rangée du
côté de l’épouse d’Howard et a témoigné contre Ray. J’imagine qu’une certaine
animosité est née de cet incident, ce qui a mené Howard à parler des activités
Sorcières des Cardell à des journalistes.
Suite à ces indiscrétions William Hall du London Evening News a assisté à un des
rituels de Cardell et a rapidement rédigé un article « Sorcellerie dans les
Bois » qui fut publié en mars 1961 déclenchant une action en justice contre le
journal qui mit plusieurs années à être jugée.
Hall a déclaré qu’il avait été témoin d’un rituel de Sorcellerie qui avait duré
deux heures. Mary Cardel vêtue d’un vêtement rouge y jouait le rôle de la Fille
Sorcière, elle était assise dans un arbre à cinq troncs et Charles Cardell, vêtu
d’un manteau noir orné d’un pentagrame, a tracé un cercle avec une épée, soufflé
dans une corne et tiré avec un arc droit. On a dit qu’il y avait une « tête
réduite » sur l’autel, qu’il y a eu un acte de lévitation et dix autres
personnes auraient également participé aux rites !
Doreen Valiente, fascinée par le reportage a cherché à savoir qui étaient les
autres membres du Coven d’Atho. D’après ses conclusions, plusieurs occultistes
et sorcières assez connus étaient présents ainsi que Donald Campbell (le pilote
ayant battu des records de vitesse sur terre et sur l’eau) et son épouse.
Peu après l’article du London Evening News, Cardell a invité des journalistes à
une conférence de presse sur son domaine dans l’espoir d’avoir meilleure presse.
W.J. Locke, le journaliste du « The County Post » fut le seul à venir. Il a pris
quelques photographies de la scène du rituel dont une d’un cercle à l’aspect
sinistre tracé en sable sur un autel en pierre et entouré de deux, grandes,
fausses araignées. Le cercle contenait aussi une tête réduite et le mot « Ramoh »,
le nom magique d’Howard. Il y avait aussi un os, une coupelle d’eau et une boule
de cristal pour parachever cette scène mystérieuse. Quelques semaines plus tard,
Cardell qui avait clairement développé un certaine haine contre Howard, a été
convoqué par la justice, accusé d’avoir envoyé une effigie, percée d’une
aiguille et un miroir à Ray Howard.
Vers cette époque, Howard a déménagé à Norfolk où il a ouvert un magasin
d’antiquités dans le petit, mais curieux village de Field Dalling. Il avait
aussi une résidence secondaire dans un vieux moulin, en Cornouailles. En 1964,
Lois Bourne a rencontré Howard pendant qu’elle passait des vacances à Crantock
en Cornouailles et il lui a montré une mystérieuse tête en bois.
En 1967, Howard fut à nouveau dans la presse, photographié aux côtés d’une
grande Tête cornue qu’il présentait comme « Atho », le « Dieu Cornu de la
Sorcellerie ». Howard affirmait qu’elle lui avait été donnée, avec d’autres
vieux objets de Sorcellerie, par une vieille bohémienne appelée Alicia Franch
qui lui avait aussi enseigné la Sorcellerie traditionnelle.
Elle faisait environ 90 cm de haut avec des ornements en argent et en pierres
semi-précieuses, l’article disait que des tests scientifiques avaient prouvé que
la Tête avait été sculptée dans du Chêne Anglais vieux d’environ 2200 ans. Mais
cela ne signifiait rien quant à la date où la Tête avait été sculptée et
décorée. L’article disait aussi : « Elle est creuse et de nombreux symboles de
sorcellerie y sont gravés.
Lorsqu’on place une bougie allumée surmontée d’une petite coupelle d’eau sous la
Tête le résultat est effrayant. Les yeux en verre rouge s’allument et des
vapeurs sortent de la pointe des cornes.
Le défunt Donald Campbell, qui avait l’habitude de rendre visite à M. Howard,
quand il vivait à Norwood Hill dans le Surrey, s’intéressait à l’occulte et a
touché la tête en bois pour qu’elle lui porte chance avant sa tentative réussie
de record du monde de vitesse terrestre.
La Tête d’Atho est une réminiscence de l’énigmatique Ooser du Dorset, une autre
grande tête cornue en bois qui a disparu en 1897, mais on a découvert qu’en
réalité elle pourrissait dans le grenier d’un médecin. Personnellement je
soupçonne que la Tête d’Atho ait été inspirée par l’Ooser et il y a une rumeur
non confirmée selon laquelle le fils de Ray Howard aurait dit avoir vu son père
la fabriquer ! [Depuis la parution de ce texte, le fils de Ray Howard m’a
confirmé que la tête était un faux.]
Malheureusement la vérité sur la tête d'Atho ne sera peut être jamais connue car
elle a été mystérieusement dérobée dans le magasin d’antiquités d’Howard en
avril 1967. Aucun autre article, dont la caisse du magasin et d’autres objets de
valeur, n’avait été touché ce qui laisse à penser que le voleur n’était
intéressé que par Atho. Ce qu’il est maintenant advenu de la Tête d’Atho demeure
pour le moment un mystère car on n’a jamais retrouvé les responsables de ce vol.
Heureusement, des photos de la Tête d’Atho ont survécu et Doreen Valiente en a
peint un tableau détaillé. Un des symboles les plus intéressants peut être vu
sur le front d’Atho. Ce dessin qui représente cinq anneaux concentriques est
associé aux cinq cercles de Sorcellerie - un enseignement qui peut être trouvé
dans les documents du Coven d’Atho. Il s’agit aussi d’une forte réminiscence de
la description par Platon de l’Atlantide qui comprenait une île centrale
entourée par deux zones de terre et trois d’eau. C’est très intéressant si on
fait le lien avec d’autres documents d’Atho qui font référence au trident, à des
terres submergées et à la « Ville d’Eau ».
Le matériel du Coven d’Atho
Après avoir suivi le cours de Sorcellerie de Ray Howard dont il avait commencé à
parler au début des années 1960, Doreen Valiente, toujours en recherche, fut
initiée dans le Coven d’Atho, atteignant le rang la plus bas, celui de Sarsen en
1963. Elle a copié avec dévouement dans ses cahiers les documents que Raymond
Howard lui a communiqués.
Howard, semblait être le grand Mamamouchi du Coven d’Atho, il disait « The
Fish » (Le Poisson) lorsqu’il parlait de lui, encore une fois il est question
d’eau et cela semble aussi faire référence d’une manière ou d’une autre au
poisson en bois de « magie lunaire » de Cardell. Les 7 « D » dont Cardell était
visiblement un grand fan, étaient aussi dans les documents d’Howard même si dans
sa version, la liste des vertus a été modifiée en : Présence, Vérité,
Gentillesse, Tolérance, Conscience, Force et Perception.
D’après les notes de Doreen, elle a conclu qu’une grande partie des documents d’Atho
était fortement inspirée par « Sea Priestess » de Dion Fortune et du « Book of
Signs » de Rudolf Koch. D’autres sources potentielles semblent avoir été « Witchcraft
Today » de Gerald Gardner, Aradia de Leland et les livres de Lewis Spence sur
Atlantis. Ses notes indiquent aussi qu’Howard a avoué à Doreen qu’il avait
trouvé des idées de cours chez Charles Cardell, qui plus tard a affirmé vivement
que Ray Howard lui avait volé sa magie ! Doreen semblait le croire car en 1983,
en parlant des documents d’Atho elle a dit « Je considère Charlie Cardell, comme
une des nombreuses autres tragédies du monde occulte, comme Roy Bowers. Il avait
un talent et un potentiel merveilleux. Il a écrit des choses vraiment belles. »
La langue magique du livre de Coven d’Atho était, selon Doreen, une réminiscence
de la langue romanichelle et Doreen croit que le nom d’Atho est « de toute
évidence une version Saxonne du vieux Gallois Arddhu, « Le Sombre ».
Parmi les autres intégrations remarquables il y a l’utilisation du symbole
alchimique et astrologique pour Mercure représentant celui qui détient les
anciens enseignements, le messager qui a amené avec lui la connaissance
d’Atlantis. Les documents d’Atho utilisent aussi l’orthographe « Magick », tout
comme le faisait toujours Cardell (et bien sur Aleister Crowley avant lui !). Il
y a aussi « Huit Voies de Magick » qui sont relativement similaires aux Huit
Voies Gardneriennes, même s’il n’y a pas d’escourge dans la version d’Howard.
Dans les documents d’Atho, les rôles principaux sont ceux de la Demoiselle, ou
Fille Sorcière, qui porte un manteau rouge et un bracelet d’argent et du Grand
Prêtre, qui porte un manteau noir, une corne et une épée. Il y a également une
référence à un « Trône de Sorcière », un arbre à cinq troncs où s’assied la
Fille Sorcière. Bien sûr c’est précisément ce que William Hall, le journaliste
du « London Evening News », a vu lors de cette nuit fatidique près de Dumbledene
et qui l’a poussé son article déclarant que Mary Cardell était une « Fille
Sorcière ».
Mary Cardell - La « Fille Sorcière »
En 1967, l’action en diffamation que Mary Cardell avait intentée contre le
London Evening News, suite à leur article « Sorcellerie dans les Bois » six ans
plus tôt est arrivée devant la cour. Doreen, intriguée, a personnellement
assisté à l’audition. Mary a fermement nié s’être mêlée de Sorcellerie et a
affirmé que les Dumblecott Magick Productions n’étaient en réalité qu’un
stratagème pour attirer des adeptes de la Sorcellerie et ainsi recueillir des
documents qu’ils pourraient être employés pour révéler la vérité cachée derrière
Gerald Gardner et ses livres sur la Sorcellerie, dont ils pensaient qu’ils
causaient du tort aux personnes jeunes et vulnérables. Charles devait se servir
de ses compétences en tant que psychologue pour traiter des personnes qui
avaient souffert à cause de la Sorcellerie et de l’Occulte.
Plus tard, Mary a dit que le rituel dans les bois n’était en fait qu’une comédie
destinée à faire de la publicité à leur société Moon Magick, qui servait leurs
objectifs. Mais, le journaliste du London Evening News, M. William Hall a
insisté sur le fait qu’il ne s’agissait nullement d’une comédie publicitaire.
L’avocat de la défense a précisé que « Dumblecott Magick Productions » faisait
publiquement de la publicité précisant qu’ils fabriquaient « des vêtements, des
onguents et des parfums pour la Magick ». En outre, ils sortaient un magazine
appelé « Witchcraft », une réédition à tirage limité de « Aradia, l’Evangile des
Sorcières » et avait aussi écrit un article « L’Art des Wiccans » dans Light.
C’est sans surprise que les Cardell ont perdu leur procès. Ray Howard qui fut
aussi reconnu comme étant responsable de toute l’affaire est retourné à son
magasin d’antiquités et à un relatif anonymat.
Un an plus tard, en 1968, Charles a été condamné pour propos diffamatoires à
l’encontre d’un cabinet d’avocats de Londres, celui qui avait défendu M. Hall et
le London Evening News.
Cardell semblait avoir un réel problème avec le système judiciaire et à la fin
des années 1960 il fut mis en faillite à cause de ce que lui avaient coûté ses
procès. Charles n’a pas eu d’autre choix que de vendre une partie de ses
terrains et propriétés, et fut obligé de vivre avec Mary dans des caravanes dans
un coin de ce qui fut autrefois une propriété grandiose.
Mary a survécu à Charles et a demandé à ce que le psaume 23 soit lu lors de ses
funérailles. Elle a aussi demandé à être incinérée et que ses cendres soient
dispersées à Dumbledene. Le domaine tout entier, y compris les deux caravanes, a
été rasé et est redevenu un pâturage. Le nom du domaine fut également modifié
quand il a été vendu, il n’y a plus aucune trace de Dumbledene ou Dumblecott ni
même de Mary.
Quant à M. Hall, le journaliste dont l’histoire a déclenché la chaîne de
poursuites légales, il a reçu plus tard un poisson en bois avec la queue brisée.
Elle était adressée simplement à « M. William Hall, presque un journaliste ».
Analyse Finale
Il s’agissait d’une histoire compliquée pleine de rebondissements. D’une
certaine façon nous n’en savons toujours que peu au sujet des véritables
origines des documents du Coven d’Atho. Selon moi, les documents suggèrent
qu’une partie, sinon la majeure partie, des documents d’Atho, viennent de
Cardell qui a pu les trouver dans des textes pré-existants tels que « The Sea
Priestess ». Les 7 « D » viennent probablement des idées chiffres trois et sept
de Gurdjieff et d’Ouspensky, deux personnes dont les idées étaient à la mode à
cette époque. Mais l’utilisation d’une corne et d’un arc droit semble être une
réminiscence de pratiques Sorcières traditionnelles.
Dans le cahier du « Coven d’Atho » de Doreen nous avons découvert que les tenues
et régalia du Coven d’Atho étaient identiques à celles que Mary et Charles
portaient cette funeste nuit lors du rituel dans les bois. Est-ce que Howard,
dont Doreen tenait ses documents, avait simplement ajouté cette information à
son cours de Sorcellerie afin de déstabiliser encore plus Cardell d’une façon ou
d'autre ? Ou est-ce que Cardell pratiquait véritablement avec les documents d’Atho
qui ont été repris par et améliorés par Ray en produisant la « Tête d’Atho » et
est-ce que l’histoire d’Alicia Franch n’était qu’un ruse ?
Dans ce brouillard de mensonges et de demi-vérités l’histoire n’est pas aussi
claire qu’elle pourrait l’être. D’autres recherches, comme toujours, pourraient
révéler d’autres parties de ce casse-tête, et qui sait, peut-être qu’un jour, la
tête d’Atho elle-même se redressera et la science nous dira si elle est ancienne
ou non. Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne chose de le vérifier, car
parfois il est mieux que les mystères le demeurent.
Je suis totalement débitrice envers Doreen Valiente (1922-1999) dont les
recherches et les notes m’ont aidée à rédiger cet article. Par extension, je
suis aussi reconnaissante envers John Belham-Payne qui les détient maintenant et
Philip Heselton qui a partagé avec moi ses copies. Merci également à Tom Clarke
de Thoth Publication et pour finir à « The Fish ».
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