Magie Grise

C'est par « Pentagram » que les croyances de Cochrane ont été présentées à un plus vaste auditoire en Angleterre. Dans le numéro de 1964, figurait une lettre ouverte d'une journaliste et écrivain nommée Justine Glass. Elle disait avoir été approchée par un éditeur pour écrire un livre sur la sorcellerie moderne. Elle recherchait l'aide de sorcières acceptant de l'aider dans son projet. Glass avait écrit des articles pour un journal national défunt « le Daily Sketch » et avait participé à des articles pour le magazine occulte « Prediction » sur son sujet de prédilection : les perceptions extra-sensorielles. Elle était aussi logée chez Ross Nichols, le Chef Druide de l'Ordre des Bardes, Ovates et Druides, et connaissait beaucoup de monde dans le milieu ésotérique londonien.

Suite à cette lettre, Glass a été présentée à Cochrane et son Coven. Il a contribué de manière anonyme à un chapitre de son livre « Witchcraft, the Sixth Sense & Us », où il interprète le symbolisme soi-disant sorcier d’un menhir christianisé britannique. On a dit depuis, que Cochrane a induit Glass en erreur. Doreen Valiente a dit que Cochrane s’est moqué de la pauvre Justine Glass sans vergogne et qu’il l’admettait sans difficulté. On a dit qu’il y a des doutes quant à la provenance et à l’authenticité des outils sorciers fournis par Cochrane pour l’illustration photographique du livre. Ce fut particulièrement le cas d’un plat en cuivre censé être dans sa famille depuis des générations. Valiente dit avoir acheté ce plat chez un antiquaire de Brighton et l’a donné à Cochrane qui recherchait quelque chose qui puisse servir pour le repas rituel des gâteaux et du vin. Evan John Jones a dit que tout le concept de « 1734 » est un faux et fut basé sur ce plat où ce nombre était gravé.

Cochrane a expliqué cela en disant que l’éditeur avait mal compris son propos. Même Valiente disait que ce livre « semble avoir été sorti dans l’urgence et grouille de fautes d'impression et de déclarations qui, à mon avis, sont des non-sens purs ». Mais, malgré tout ce qui a été dit, le chapitre auquel Cochrane a contribué contient des propos que l’on retrouve dans son enseignement (via sa correspondance), ainsi que dans d’autres écrits. Il est certain que Cochrane n’avait pas une très haute opinion de Glass, qu’il décrivait dans une de ses lettres à Wilson comme « une imbécile, et c’est une honte de lire son livre qui ne s’intéresse qu’au sensationnel et non à la connaissance ». Valiente pensait que cette opinion provenait de son attitude misogyne habituelle, mais Cochrane a confirmé à Wilson que ce qu’il a écrit sur le Menhir breton est une description des mystères masculins et féminins de l’ancienne religion telle qu’il la connaît (dans une lettre datée d’avril 1966).

En novembre 1964, Cochrane a écrit un article pour une petite revue ésotérique « New Dimension », éditée par Basil Wilby, intitulé « The Witches’ Esbat ». Cet article est reproduit dans « Le Chevreuil dans le Bosquet ». Il y décrit principalement un rituel qui est une des composantes du système mythique de Clan de Tubal Cain, que l’on connaît sous le nom de « La Grotte et le Chaudron ». Il se déroulait dans une grotte et Cochrane était spéléologue. Dans une lettre à Bill Gray, Cochrane a dit que cet article était en grande partie de la fiction et le reste était chamboulé. C’est probablement cela qui a fait que l’on a dit que lorsqu’il décrivait un rituel, il ne le faisait pas en fonction de ce qui se passait dans la vraie vie, mais en fonction de la manière dont il aurait voulu que cela se passe. Cochrane a dit que son intention en écrivant cet article était de décrire ce que ressentaient ceux qui participaient à ce genre de rituel. Cet article est surtout une description d’atmosphère et probablement une des meilleures descriptions d’un rituel sorcier jamais publié.

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