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Dans les Livres des Ombres utilisés par Gerald Gardner et ses Grandes Prêtresses, on trouve quelques extraits de textes en français. Parmi ceux-ci il y a, dans le Livre des Ombres d’une Grande Prêtresse Initiée par Gerald Gardner un grand passage de tiré de « Vénus, la Déesse Magique de la Chair » un livre écrit en 1908 par Pierre Piobb.

Vénus, la Déesse Magique de la Chair
par Pierre Piobb

MORALITE DU SPASME

Il faut qu’un sacrement, pour avoir une portée hiératique, soit non seulement une fonction cosmique, mais présente aussi une moralité et une utilité. En d’autres termes, il ne suffit pas que le moyen initiatique - le sacrement - constitue uniquement une pratique nécessaire pour entrer en relation avec les plans supérieurs ; il convient, également, que cette pratique soit légitimée par les modes rationnels de l’existence et par la constitution naturelle de l’homme.

A force de pratiquer la morale de la religion du Christ, nous n’apercevons plus les bases cosmologiques de la morale universelle. Aussi nos idées sur la morale sont-elles en perpétuel conflit avec la science.

Elargissons nos conceptions. Une morale n’est-elle pas un ensemble de modes rationnels de vie ? Soit un code des coutumes qui résume ce qu’il faut ou ne faut pas faire ? Sans aller plus loin, on comprend que cette morale puisse présenter divers aspects, selon l’orientation que l’on donne à la vie.

Les divers aspects de la morale, ainsi envisagée, seront donc égaux entre eux, aucun n’étant meilleur ni pire. Le bien et le mal, le plaisir et la douleur, le beau ou le laid, l’utilité ou l’inconvénient, ne seront plus, alors, que les rapports subjectifs de nos actes considérés d’après le code adopté.

Ces rapports sont des postulats de la morale : ce n’en sont pas le fondement.

Le fondement de la morale est simplement la logique. On ne peut demander à toute institution humaine d’autre qualité que celle d’être logique, - ou mieux rationnelle.

L’acte immoral est un acte anti-humain. L’acte moral sera un acte humain. Mais on doit entendre ces expressions dans leurs acceptions les plus larges. Tout ce qui n’est pas dans le même sens que le mouvement général de l’univers se trouve indubitablement anti-humain et immoral. Toute autre idée de l’immoralité est particulière et non générale : elle est susceptible d’être entachée d’équation personnelle.

Mais c’est là de la métaphysique. Pour rendre ce raisonnement valable, il faudrait le reprendre d’une façon cosmologique. On aurait alors une notion exacte du mouvement universel ; on comprendrait comment nous percevons des rapports d’arrêt qui nous causent la sensation du mal, de la douleur, du laid ou de l’inconvénient. Si l’on avait su lire Zénon, il y a longtemps qu’on aurait compris le mouvement et qu’on aurait raisonné de la morale comme les stoïciens.

Le spasme, pour les fidèles de Vénus, est éminemment moral. C’est même, pour eux, le fait le plus moral. N’est-il pas humain ? N’est-il pas dans le sens du mouvement universel ? Ne fait-il pas vibrer l’être à l’unisson de courants attractifs absolument nécessaires, absolument normaux, absolument naturels ?

Le spasme, pour les fidèles de Vénus, est donc le souverain bien, la suprême beauté, la meilleure utilité, - le parfait plaisir. En faisant, du reste, abstraction de notre moralité vulgaire et actuelle, quel est l’homme qui n’est pas enclin à penser ainsi ?

Le spasme, cependant, présente une réelle utilité physique. Tous les physiologistes proclament que l’être doit nécessairement éprouver le spasme. C’est un besoin. Si on ne le satisfait pas, des troubles graves se manifestent dans l’organisme, dont les moindres sont ces interférences vibratoires connues sous le nom de névralgies, de neurasthénie, de folie, etc. L’utilité du spasme est incontestable.

Par conséquent, le sacrement principal de la religion de: Vénus, la communion avec la déesse de la chair, est bien un sacrement.


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