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Dans
les Livres des Ombres utilisés par Gerald Gardner et ses
Grandes Prêtresses, on trouve quelques extraits de textes en
français. Parmi ceux-ci il y a, dans le Livre des Ombres
d’une Grande Prêtresse Initiée par Gerald
Gardner un grand passage de tiré de « Vénus,
la Déesse Magique de la Chair » un livre écrit
en 1908 par Pierre Piobb.
Vénus,
la Déesse Magique de la Chair
par
Pierre Piobb
Grands et petits Mystères L’initiation
se divise en deux parties bien distinctes : on les a appelées, l’une,
celle des Grands-Mystères, et l’autre, celle des Petits-Mystères. Les
Grands-Mystères consistent dans l’étude et l’application de la Kabbale
ordinaire. Ils traitent du fonds commun à toutes les religions et
parviennent à faire entrevoir les rapports des dieux entre eux. C’est,
si l’on veut, une initiation générale. Dans cet enseignement, la
religion d’une des formes quelconques de la Divinité inconnaissable est
considérée comme une simple face de la vérité. Il s’ensuit que
l’initiation générale pratique une large tolérance, parce qu’elle
établit en principe l’égalité de toutes les religions. Les adeptes des
Grands-Mystères sont ceux que, de tout temps, on a nommé proprement des
Initiés (1). Au-dessus de cette classe se trouve celle des
Hauts-Initiés, de ceux qui connaissent la Haute-Kabbale et pratiquent
la Haute-Science. On les a souvent appelés Prophètes (2). Leur savoir
en hiérologie n’établit pas seulement l’égalité des religions, mais
encore la nécessité de la multiplicité de ces religions. Pour eux, les
dieux ne sont pas uniquement des dieux égaux, mais aussi, et surtout,
des formes analogues de la Divinité inconnaissable. Si les Initiés
proprement dits suivent encore une religion, les Hauts-Initiés ou
Prophètes n’en ont plus. Tandis que l’initiation générale des
Grands-Mystères est commune à tous les hiératismes, la Haute-Initiation
rassemble les divers cultes pour les comprendre dans des formules
scientifiques. Au-dessous des Grands Mystères se trouvent les
Petits-Mystères. Ils constituent l’initiation particulière à chaque
religion. Ils traitent des fonctions de la potentialité-dieu et
utilisent le symbolisme spécial de cette dernière. Les adeptes qui y
étaient admis ont reçu le nom de mystes. De sorte que pour envisager
seulement la religion de Vénus, le croyant qui en connaissait l’essence
intime était un myste ; celui qui savait la rattacher aux hiératismes,
un initié ; et celui qui la considérait seulement comme une forme de la
compréhension du Divin, un prophète. En d’autres termes, le myste
était capable de comprendre les raisons cosmologiques de l’amour,
manière terrestre de l’attraction universelle ; l’initié raisonnait de
cette attraction par rapport aux autres potentialités, et le prophète
établissait la nature intime de l’attraction émanée de la Divinité
inconnaissable. Dans la suite des temps, ces appellations ont un
peu dévié de leur sens primitif. Tandis qu’on réservait le mot prophète
pour qualifier certains hiéreutes qui ont établi des textes
hiérophantiques, on a souvent donné simplement le nom de philosophes
aux Hauts-Initiés. Aussi bien la Haute-initiation n’est que la pratique
de la Haute-Science. Par là on a écarté du domaine religieux cette
branche supérieure des études. Les initiés aux Grands-Mystères
sont demeurés plus longtemps rattachés par l’esprit de la postérité à
la connaissance hiératique. Peu de savants ont soupçonné la
Haute-Initiation. Il a fallu les travaux cosmologiques contemporains
pour la retrouver. Personne, au contraire, n’a nié les Grands-Mystères.
Mais maintes erreurs ont été répandues sur leur compte. Les moindres
furent de confondre ce groupe avec celui des Kabbalistes ordinaires,
mystes de la religion de Jéhovah. Il est vrai que le rapport outre ces
deux modes d’études hiératiques se trouve si étroit qu’on est tenté d’y
voir une similitude (3). Enfin le vocable initié a été réservé pour l’initiation simple, celle des mystes.
(1) Les Grecs disaient époptes, c’est-à-dire spectateurs, contemplateurs. (2) C’est-à-dire interprètes. (3)
Chaque religion conduit, comme complément des Petits-Mystères qui lui
sont propres, à l’Initiation des Grands-Mystères. Ceux-ci étant communs
à tous les hiératismes, il en résulte que la plupart des auteurs
modernes ont cru que ces Grands-Mystères étaient calqués sur le modèle
de ceux d’Isis. Car ces derniers ont eu, en Grèce, une grande vogue. De
là une certaine confusion. En réalité les Grands-Mystères d’Isis
étaient les mêmes que ceux de tous les dieux. Il n’y a pas de Grands
Mystères d’une religion, il y a les Grands-Mystères de toutes les
religions.
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