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Dans les Livres des Ombres utilisés par Gerald Gardner et ses Grandes Prêtresses, on trouve quelques extraits de textes en français. Parmi ceux-ci il y a, dans le Livre des Ombres d’une Grande Prêtresse Initiée par Gerald Gardner un grand passage de tiré de « Vénus, la Déesse Magique de la Chair » un livre écrit en 1908 par Pierre Piobb.

Vénus, la Déesse Magique de la Chair
par Pierre Piobb

Derceto ou Vénus des Poissons

On doit penser que les cérémonies de ce second grade sont celles du culte de Derceto. Dans ce cas le nom de Derceto serait celui de Vénus des Initiés assimilables aux compagnons et constituerait pour eux un mot sacré, comme Cotyto devait l’être pour ceux qui correspondent aux apprentis (1).
On a discuté sur Derceto. On a pu la confondre avec Atargatis. C’est une lecture peu attentive de Lucien (2) qui a induit en une erreur que Pline l’Ancien (3) et Tertullien (4) ont répandue. Lucien, cependant, fait remarquer qu’il était syrien et très au courant des moeurs de son pays. Certains passages de ses oeuvres tendent même à laisser croire qu’il avait reçu une initiation. Or, il distingue formellement Derceto d’Atargatis. La première était, selon lui, la déesse d’Ascalon (ou Damas) en Phénicie, et la seconde celte d’Hiérapolis en Phrygie.
La première était représentée sous les traits d’une femme dont le bas du corps, depuis le nombril, se terminait en queue de poisson, tandis que la seconde avait des pieds à la tête la figure d’une femme. Diodore de Sicile confirme Lucien au sujet de la déesse d’Ascalon (5).
La confusion entre les deux déesses provient surtout du respect des poissons que comportait leur culte. Les fidèles s’abstenaient d’en manger, voulant vénérer par là certains symboles des sous-mythes particuliers à Atargatis et à Derceto. Mais il ne faut pas oublier que, dans la représentation du signe du Verseau, nous voyons le poisson austral, Fomalhaut, avaler l’eau répandue. Il ne faut pas non plus oublier que le signe des Poissons, qui suit immédiatement le Verseau, s’oppose, sur le cercle zodiacal, au signe de la Vierge. Or, Germanicus Caesar (6) a justement fait observer que le signe de la Vierge a été déifié par les uns sous le nom de Cérès et par les autres sous celui d’Atargatis. D’autre part nous remarquerons qu’Isis a également et indubitablement personnifié la Vierge. Ce n’est pas à dire qu’Atargatis soit Cérès ou Isis, mais c’est à penser qu’elle correspond à la Vierge. Eratosthène appelle du reste ce signe indifféremment du nom d’Isis ou d’Atargatis (7).
Les cérémonies du temple d’Hiérapolis, où les Galles officiaient, établissent encore une plus grande démarcation entre les deux déesses. Les Galles étaient les prêtres de Cybèle. Or, Cybèle c’est la Terre, ou Rhéa. Phornutus (8) identifie Rhéa à Atargatis, tandis que Macrobe (9) rapporte que les lions, attribut de Cybèle en Phrygie, se trouvaient également auprès de la statue d’Atargatis. Cette déesse n’a donc rien de commun avec Vénus.
Derceto, au contraire, lui est parfaitement identifiable. Pausanias dit formellement que Vénus-uranie était la déesse d’Ascalon. Il ajoute que le culte grec de Vénus-uranie, venu d’Assyrie, s’était répandu également à Paphos, à Athènes et à Ascalon. Les anciens auteurs, sur leurs planisphères célestes (10), figuraient souvent le signe des Poissons sous les traits d’une femme dont la partie inférieure du corps se terminait en queue de Poisson. Cette femme tenait dans ses bras un petit enfant. Hygin fait observer que la statue de Derceto à Ascalon avait dans ses bras un simulacre d’enfant et que l’attitude de la déesse était semblable à celle de Vénus franchissant l’Euphrate pour échapper à Typhon (11)
Derceto est bien, à n’en pas douter, la Vénus du second grade initiatique qui correspond au signe des Poissons sur le Zodiaque, et à la fuite de la déesse devant Typhon, dans le mythe (12). L’astrologue Manilius, d’autre part, dans ses correspondances des contrées avec les astres et le Zodiaque, considère la Syrie et les rives de l’Euphrate comme régies par le signe des Poissons. (13)
Lucien attribue à Deucalion la fondation du temple de Derceto. Deucalion est le demi-dieu du signe du Verseau ; le sous-mythe qui le concerne parle d’un abondant déluge, c’est-à-dire de l’expansion des eaux. Or, on a vu que le premier grade initiatique de Vénus correspondait à ce signe du Verseau. Il est naturel de penser que Lucien a voulu, en ce cas, exprimer par une fiction la filiation des deux grades. Peut-être même cette fiction faisait-elle partie du rituel que l’on récitait ou lisait eux récipiendaires du second grade. 

(1) Remarquons le verbe signifiant jouir de la lunaire, ce qui est, à symboliquement parler, le travail des initiés du second grade.
(2) Cf. Lucien, De la Déesse syrienne.
(3) Cf. Pline l’Ancien, Histoire naturelle.
(4) Cf. Tertullien, Apologélique.
(5) Cf. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique.
(6) Cf. Germanicus, Oeuvres fragmentaires.
(7) Cf. Eratosthène, Oeuvres fragmentaires.
(8) Cf. Phornutus, De natura deorum gentilium.
(9) Cf. Macrobe, Saturnales.
(10) Cf. Dupuy, Origine de tous les cultes.
(11) Cf. Hygin, Fables Mythologiques – Astronomicum poeticum.
(12) Cf. Dupuy, Origine de tous les cultes. Les latins donnaient indifféremment au signe des Poissons les noms de : Pisces, Dercetia proles. Derceto, Dercetis, Dea syria et même Vénus et Cupidon. Cf. aussi Bayer, dans les Actes de l’Académie de St-Pétersbourg.
(13) Cf. Manilius, Astronomicum – Cf. aussi, Théon, Commentaires sur l’Almageste. Cet illustre mathématicien et remarquable astrologue dit que, en mythologie, les poissons ont sauvé des eaux la déesse Derceto, fille de Vénus.

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