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Dans les Livres des Ombres utilisés par Gerald Gardner et ses Grandes Prêtresses, on trouve quelques extraits de textes en français. Parmi ceux-ci il y a, dans le Livre des Ombres d’une Grande Prêtresse Initiée par Gerald Gardner un grand passage de tiré de « Vénus, la Déesse Magique de la Chair » un livre écrit en 1908 par Pierre Piobb.

Vénus, la Déesse Magique de la Chair
par Pierre Piobb

La Morale du Plaisir et de l'Amour

 II

Toute forme de décalogue dans un hiératisme se différencie par la manière de comprendre les droits et les devoirs de chacun des plans envisagés, selon l’interprétation particulière à cet hiératisme.
On sait que les dix plans du schéma-type correspondent à des épisodes du mythe. Si le mythe est considéré comme la vie symbolique du dieu, le croyant ne pourra mieux faire que de conformer sa propre existence à ce modèle.
Par suite, cependant, de la partie inconnaissable, les deux premiers épisodes de tout mythe doivent se négliger. Ainsi pour Vénus, on laissera de côté sa naissance et son enfance, de même que son mariage avec Vulcain. Vénus ne commence, du reste, à éprouver du plaisir qu’en s’unissant avec Mars.
Le premier principe du décalogue aura donc trait à l’union de Vénus et de Mars, qui se place, sur le Zodiaque, au signe du Sagittaire. Les symboles de l’épisode mythologique et du signe indiquent la manière d’envisager les devoirs envers le dieu lui-même. Ces symboles expriment la souveraineté du plaisir. Le fidèle de cette doctrine morale aura par conséquent pour but de son existence le plaisir.
Epicure, qui fit la philosophie de cette morale et dont les disciples contribuèrent beaucoup à répandre la religion de Vénus, a distingué le vrai plaisir stable ou constitutif du plaisir en mouvement, vif, mais passager. Selon lui, le premier est obtenu par la vibration nerveuse : c’est celui que l’homme éprouve quand sa chair s’enflamme sous l’ardeur des fluides attractifs de l’amour. Le second résulte de l’harmonie générale de l’être et donne la pure sensation de la vie, dans l’absence de la douleur.
Le devoir épicurien se résume alors dans l’ataraxie ou suppression de la douleur. Les moyens de l’obtenir sont : 1° la prudence qui opère la distinction entre les vraies et les fausses voluptés ; la tempérance qui empêche les excès ; 3° le courage qui permet de mépriser les douleurs passagères afin de se préparer un meilleur plaisir dans l’avenir ; 4° la justice qui s’oppose à occasionner à autrui une douleur que l’on ne voudrait pas ressentir ; 5° l’amitié qui unit l’être à un autre être, lui procure la liaison d’amour, entretient autour de soi une atmosphère protectrice contre le mal social, fournit la consolation et même la satisfaction (1).
C’est, comme on le voit, une doctrine sévère. Elle préconise la recherche d’un plaisir négatif en quelque sorte. Aussi doit-on la considérer comme la morale initiatique de Vénus, réservée à une élite. Elle repose sur le principe général : rechercher le plaisir tout en évitant de se laisser dominer par lui. C’est là la philosophie du troisième grade, pure et élevée, ainsi qu’il convient.
Epicure, d’ailleurs, était, dit-on, fils d’une magicienne. Par ce mot, ne devons-nous pas entendre que sa mère avait reçu l’initiation, ou encore qu’il sortait des cénacles, du deuxième grade de Vénus où, on l’a vu, s’étudiaient les oeuvres magiques de l’attraction ?
Jamais la masse des fidèles ne pratiqua une semblable morale. Pour elle, le plaisir a toujours été la satisfaction des aspirations physiques, et principalement celle des désirs amoureux. Métrodore, disciple d’Epicure, a fait la philosophie de cette morale profane : c’est celle que l’on connait vulgairement sous le nom d’épicurisme. Aristippe, avant Epicure, l’avait déjà exprimée, et Lucrèce, plus tard, la glorifia en un magistral poème. Mais Lucrèce vivait à une époque où déjà la religion était adultérée par l’hérésie : aussi son oeuvre se trouve-t-elle empreinte d’un cachet étroitement matérialiste que jamais l’hiératisme de Vénus ne présenta (1).
Le premier précepte du décalogue de Vénus peut s’exprimer ainsi : la forme concrète de la potentialité attractive est, chez l’homme, l’amour qui, satisfait, procure le suprême plaisir. On doit donc réitérer et rechercher la volupté.
Ce seront là nos devoirs envers le plan de l’existence générale. Celle-ci constitue le fait d’être : Elle comprend one aussi le fait d’harmonie générale, donc de plaisir. Aussi bien, du reste, le plaisir participe au fait d’être, puisque nous constatons son existence.
Du moment que le plaisir existe, nous y avons droit ; mais nous devons, également, l’éprouver.
Car, selon la logique de notre évolution, nous sommes des hommes, et rien de ce qui est humain ne peut et ne doit nous être étranger (2).

*
* *

Le deuxième précepte correspondra, dans le mythe, à l’adultère constaté par Vulcain en présence d’Apollon, Neptune et Mercure. Sur le Zodiaque, il a trait au Capricorne.
C’est l’expression des déterminations de l’amour, de son cortège de misères et de sa beauté. C’est aussi la liberté de l’évolution et la loi du caprice en amour.
Tout être doit aimer. L’amour humain, magnifique dans son acte, s’accompagne de nécessités vilaines, résultant de notre origine défectueuse. Nous sommes à la fois matière et spiritualité. Nous ne pouvons seulement aimer d’âme ; notre corps veut sa part de joies. Nous n’aimons pas non plus qui nous voulons et les lois supérieures déterminent notre choix. Nous agissons par caprice mais le caprice même nous est imposé.
Tels seront nos devoirs envers les éléments de l’Absolu. Entre le vrai, le beau et le bien, nous considérerons plutôt le bien dans sa modalité inférieure, « le bon ».
L’acte d’amour, du reste, nous est dicté par les lois de l’Absolu. Il est vrai, car il est juste et nécessaire : sans lui, nous ne connaîtrions pas la vibration voluptueuse. Il est beau, car il est l’expression la plus haute des sentiments matériels humains. Il est bien, enfin, car il a pour conséquence la multiplication de l’humanité, c’est-à-dire la perpétuation des lois de création.
Le deuxième précepte moral sera donc : l’amour humain est divers dans ses formes ; certaines peuvent paraître choquantes, elles n’en sont pas moins logiques, car mystérieuses sont les voies par lesquelles l’homme est appelé à aimer. On doit respecter toutes les amours et ne médire d’aucunes.
Les bigots de la religion de Vénus pouvaient ajouter : toute dépréciation des formes de l’amour est un blasphème envers la déesse (3). Et, dans un sens, ils avaient raison.

(1) Cf. Lucrèce, De Natura rerum. Gassendi, De vita, moribus et doctrina Epicuri, - Syntagma philosophia epicurae.
(2) Cf. Horace, Odes. Horace, du reste, se proclame avec esprit : « un pourceau du troupeau d’Epicure ».
(3) Cf. Lucrèce. De natura rerum


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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!