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Dans les Livres des Ombres utilisés
par Gerald Gardner et ses Grandes Prêtresses, on trouve quelques extraits de
textes en français. Parmi ceux-ci il y a, dans le Livre des Ombres d’une Grande
Prêtresse Initiée par Gerald Gardner un grand passage de tiré de « Vénus, la
Déesse Magique de la Chair » un livre écrit en 1908 par Pierre Piobb.
Vénus,
la Déesse Magique de la Chair
La Divinité et les
Dieux
par
Pierre Piobb
L’homme tend naturellement à déifier
ce qui est à la limite de sa compréhension.
C’est un principe auquel on ne semble pas avoir pris garde ; on ne peut
cependant raisonner des dieux sans en tenir compte.
Les philosophes discourent volontiers sur Dieu et sur son existence. Ils ne
s’entendent pas. Aucun d’eux ne parle la même langue.
Ce que nous nommons couramment Dieu n’est point la Divinité ; c’est souvent un
des dieux, parfois même moins encore : ce que les initiés appelaient à juste
titre un demi-dieu.
Que valent les preuves philosophiques de l’existence de Dieu ? Rien. Elles ne
convainquent que les esprits dont la limite de compréhension est semblable à
celle du philosophe qui les inventa. Kant, protestant et moraliste, se satisfait
d’un postulat moral : pour lui la limite de compréhension est la moralité, et
son dieu se trouve là. Pour les ontologistes, le parfait est dieu ; pour les
téléologistes, c’est l’intelligence ; pour les cosmologistes c’est la cause
première…. Tout autant de petits dieux, inférieurs et misérables, qui ne
peuvent résister au moindre argument du plus illettré des hommes. Ces dieux-là
n’ont jamais créé le monde, ils n’ont créé que l’athéisme !
On veut prouver Dieu, et on ne peut même pas définir la Vie, la Force, la Forme
et toutes les qualités élémentaires que la mathématique calcule cependant !
Prouver Dieu c’est savoir ce qu’il est. Or, nous ne le connaissons que par des
rapports successifs ou simultanés. Pouvons-nous établir un rapport entre Dieu et
quelque principe nettement défini ?
Nous sommes plongés dans l’inconnaissable, parce que nuits existons dans le
relatif. Nous ne connaissons rien exactement, nous n’avons surtout que des
approximations.
Quel est le rapport de la circonférence au diamètre ? Ce rapport doit nous
donner exactement la définition de la circonférence. C’est cependant un nombre
indéfini, - qui forcément même (certaine science le démontre) doit être
indéfini. Nous ne savons donc pas d’une façon précise ce qu’est une
circonférence. La nature, du reste, se refuse à la réaliser : l’ellipse est la
courbe fermée que l’on rencontre communément : la sphère et la circonférence
n’existent que sur le tableau noir, - en dehors des phénomènes : ce sont des
noumènes.
Nous habitons une planète minuscule, dont les mouvements dépendent pour la
plupart du Soleil autour duquel nous tournons. Ce Soleil lui-même dépend d’un
astre autour duquel vraisemblablement il gravite. Cet astre de qui dépend-il ?
d’un autre sans doute et celui-ci d’un troisième… jusqu’à l’infini. En admettant
que la précision puisse exister à l’infini, quelle part pouvons-nous en
connaitre ? Une bien minime.
Nous devons nous borner. Nous pouvons parcourir notre astre, nous ne pouvons en
sortir. Toutes nos certitudes seront limitées, sinon à cet astre même, du moins
au système stellaire dont il fait partie ; - notre imagination, légère, est
capable de divaguer à travers l’univers entier ; elle ne rencontrera jamais que
l’hypothèse ; la raison, impuissante à la suivre, demeurera enfermée dans les
limites du Cosmos solaire (1).
Qui ne connait l’aventure de la loi de Newton? Quand elle fut découverte, on
proclama partout qu’on possédait la raison mathématique de la gravitation
universelle. Des savants, convaincus et confiants, affirmèrent que, partout,
les corps s’attiraient en raison directe de leurs masses et inverse du carré de
leur distance. Ils recherchèrent cependant si les étoiles voisines
obéissaient à cette loi. Ils trouvèrent, à leur grande confusion, que les astres
situés hors de notre système y échappaient. La loi n’était pas universelle ;
elle était seulement générale pour le Cosmos solaire (2).
Notre connaissance certaine est donc bien limitée.
Dieu - ou plutôt la Divinité – n’est pas un phénomène : il napperait pas dans la
réalité évidente. C’est un noumène, en ce sens qu’il ne peut se trouver qu’en
dehors de la réalité. Si nous ne possédions pas la faculté d’abstraire, nous ne
nous en inquiéterions pas.
Nous devons le supposer comme la dernière limite de la compréhension de l’homme
terrestre le plus évolué. Il doit être par-delà tout ce que cet homme
hypothétique pourrait concevoir. Et encore, en reculant indéfiniment cette
limite de compréhension, rien ne dit que nous soyons au terme exact. On ne
saisit pas bien ce que peut être la Divinité ainsi envisagée. Mais elle est l'Ensoph
des Kabbalistes, c’est-à-dire l’Inconnaissable.
Un Dieu eu delà de l’univers, au-delà de l’infini, au-delà du néant même, quand
nous ne savons pas ce qu’est l’univers, où s’arrête l’infini, ni comment le
néant est fait, ce n’est plus qu’un X innommable et inconcevable. En dehors de
toute loi, de toute qualité, de toute forme, supérieur même à ce que nous
appelons communément l’absolu, il nous est impossible, à nous, hommes
terrestres, d’en avoir l’ombre d’une idée. Échappant à toute condition, il doit
échapper aussi à celle d’existence… et, alors, pouvons-nous dire s’il existe.
*
La haute initiation, celle à laquelle
atteignirent seulement quelques esprits d’élite, comme ultime postulat de la
Haute-Science, arrive à peine à faire comprendre comment la Divinité peut se
raisonner.
La divinité si lointaine, si intangible, si inconnaissable, n’a jamais été pour
les hauts initiés qu’on objet dont les formes plus accessibles sont les dieux.
Les dieux représentent les diverses potentialités à la compréhension desquelles
un initié moyen peut arriver. Certes ces potentialités exigent encore pour les
concevoir une limite de compréhension plus reculée que celle des philosophes
ordinaires. Néanmoins, la Haute-Science aidant, il n’est pas de raison bien
assise qui ne puisse les admettre.
Car, si on ne prouve pas la Divinité, on démontre l’existence des dieux.
Une géométrie spéciale expose que, sur tout cercle, se trouvent douze points
principaux ayant chacun des qualités diverses. Ces douze points existent : mais
de leurs douze qualités, dix seulement sont perceptibles. Si nous envisageons la
Divinité comme un cercle parlait (elle seule réalisant le cercle parlait), nous
lui trouverons douze faces, dont dix seront accessibles.
C’est là tout le secret des dix séphires kabbalistiques.
Et chacune des faces de la Divinité personnifiera un dieu. Car pour rapprocher
le dieu de l’esprit des hommes, nous lui donnerons des conditions dont la
première sera l’existence, nous lui attribuerons des qualités, puis, même, à
l’aide du mythe, nous le revêtirons d’une forme.
Mais nous n’agirons pas au hasard, nous procéderons toujours par la méthode
rigoureuse et sûre de la Haute-Kabbale. Celle-ci n’est, après tout, qu’une
manière logique, scientifique, rationaliste, adéquate à l’esprit humain, de
rendre accessible aux gens non seulement de la Terre, mais de tout le Cosmos
solaire, les choses qui échappent, autrement, à la relativité.
La Haute-Kabbale, en effet, est un moyen commode que les hommes terrestres
peuvent en toute certitude appliquer et que, s’ils existent (ce qui est
vraisemblable), les habitants des autres planètes de notre système pourraient
utiliser. C’est dire que, comme la loi de Newton, elle est pour nous suffisante.
Hors du Cosmos solaire, elle se trouve, peut-être, inutile, impossible ou
fausse. Mais nous n’avons pas à nous en inquiéter : en rapprochant les dieux de
nous, nous les englobons, en quelque sorte, dans l’ensemble des choses que nous
pouvons connaître avec certitude.
La Haute-Kabbale réduit le cercle à un schéma polygonal sur lequel se placent
les dix séphires.
L’analyse de ce schéma et l’étude de ses propriétés constitue l’ensemble de la
Kabbale ordinaire. Celle-ci s’occupera de rechercher d’abord les diverses et
multiples applications du schéma : elle pourra en tirer des conclusions
cosmogoniques et cosmologiques, elle s’en servira pour construire ou débrouiller
un mythe ; enfin, elle fournira les éléments constitutifs d’une religion
spéciale, - de la religion judaïque.
La Haute-Kabbale, moins connue des érudits, tenue jalousement secrète par les
hauts initiés, n’entrera point dans ces détails. Elle se contentera de fournir
les raisons géométriques de la réduction du cercle à ce schéma-type et les
nécessités de l’ordre et de l’arrangement des dix points accessibles.
On ne peut, dans un bref exposé, entrer dans des raisonnements mathématiques où
les figures et les formules sont nécessaires. On prouverait certes de la sorte
la légitimité de la méthode. On démontrerait son excellence. Mais on
s’engagerait dans des développements considérables et, pour vouloir trop
élucider, on obscurcirait l’ensemble.
La Haute-Science pose le principe des douze formes de la Divinité. La
Haute-Kabbale réduit ces formes à dix seulement accessibles.
Nous ne devons donc trouver que dix sortes de religions.
Si nous pouvons ramener tous les dieux connus à dix, la thèse sera juste. Dans
le cas contraire, on sera en droit de la considérer comme inexacte.
(1) Cf Gustave Le Bon, Évolution de la
matière (p. 298) : « Les hypothèses servent surtout à fonder ces dogmes
souverains qui jouent dans la science un rôle aussi prépondérant que dans les
religions et les philosophies. Le savant, autant que l’ignorant, a besoin de
croyances pour orienter ses recherches et diriger ses pensées. Il ne peut rien
créer si une foi ne l’anime pas : mais il ne doit pas s’immobiliser trop
longtemps dans sa foi. Les dogmes deviennent dangereux quand Ils commencent à
vieillir.
« Il importe peu que les hypothèses et les croyances qu’elles enfantent soient
insuffisantes ; il suffit qu’elles soient fécondes, et elles le sont dès
qu’elles provoquent des recherches. D’hypothèses rigoureusement vérifiables, il
n’en existe pas. De lois physiques absolument sures, il n’en existe pas
davantage. Les plus importants des principes sur lesquels des sciences entières
reposent ne sont que des vérités approchées, à peu près vraies dans certaines
limites, mais qui, en dehors de ces limites, perdent toute exactitude. »
Cf. aussi H. Poincaré, La science et l’hypothèse.
(2) Cf. Charles-André, Traité d’astronomie stellaire.
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