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Genèse

par Doreen Valiente version française Tof

On m’accuse d’avoir contribué à fonder une nouvelle religion. Comme j’ai toujours pensé qu’une religion organisée n’était qu’une malédiction pour l’humanité, je me retrouve donc dans une position des plus embarrassantes, mon propos sera là de me défendre de cette grave accusation.

Je pense que ce qui s'est produit en 1951, lorsque Gerald Gardner s’est exprimé publiquement au sujet de la survie de la sorcellerie en Grande-Bretagne, n’était qu’un exemple de la manifestation d’une idée dont le moment était arrivé. Les gens comme Gerald Gardner et moi-même n’avons été que les moyens par lesquels cette idée s’est manifestée, grâce à quelque chose qui s’agitait sur les Plans Intérieurs. Pourquoi, je ne sais pas, mais c’est sûrement lié à l’entrée dans l’Age du Verseau.

J’ai entendu qu’une des raisons pour lesquelles la dernière Loi britannique contre la sorcellerie a été abrogée en 1951, était qu’on avait dit aux autorités que la sorcellerie était morte. Mais elles devaient bientôt être détrompées.

C’est en juillet 1951, que le Moulin des Sorcières de Castletown, sur l’Ile de Man a été inauguré en tant que Musée de la Sorcellerie, sous le nom de Centre de Folklore. Il semble que ce fut à la base l’idée de M. Cecil Williamson, qui est en train d’écrire son autobiographie, qui devrait être très intéressante. Dans la presse de cette époque, Gerald Gardner est qualifié de « sorcière résidente ». Plus tard, les deux hommes se sont brouillés et se sont séparés. M. Williamson a pris sa part du musée et s’est installé tout d’abord à Bourton-on-the-Water puis dans les Cotswolds et enfin à Boscastle en Cornouailles. J’ai été heureuse d’apprendre qu’à la retraite de M. Williamson, le musée de Boscastle a été acheté par de nouveaux propriétaires, bien sympathiques, et prêts à continuer.

Nous devrions tous nous souvenir du vieux Moulin des Sorcières avec affection, car il fut un signal pour les païens et sorcières du monde entier. C’est en lisant un article sur ce musée que j’ai été pour la première fois attirée par la sorcellerie. J’ai trouvé un article dans un magazine appelé Illustrated, daté du 27 septembre 1952, et j’ai écrit au musée pour demander plus d’informations. C'est comme cela que je suis par la suite parvenue à entrer en contact avec Gerald Gardner, comme je l’ai décrit dans mon livre, « The Rebirth of Witchcraft ».

Dans cet article, il y a un passage intéressant qui implique clairement que je ne suis pas, comme certains l’ont suggéré, celle qui a introduit le concept de la Déesse dans la sorcellerie contemporaine. Un paragraphe de cet article commence par : Les dieux des sorcières sont les plus anciens de tous – la fertilité et la mort. Aujourd’hui un coven est dirigé par une femme en raison d’une mise en avant de la Déesse de Vie - une femme – et la mise en retrait du Seigneur de la Mort. Ceci a été imprimé, souvenez-vous, avant que je ne rejoigne l’Art des Sages.

J’aime cette expression : l’Art des Sages ». La plus ancienne mention que j’aie pu en trouver se trouve dans les livres de l’historien Hugh Ross Williamson, qui furent publiés dans les années 40. L’autre expression qu’on utilise parfois pour décrire la sorcellerie est « l’Ancienne Religion ». Cette expression vient des travaux du folkloriste américain Charles Godfrey Leland, dont le plus connu est « Aradia : l’Evangile des Sorcières ». Ce livre parle de la survie de la sorcellerie en Italie sous forme de traditions très fragmentaires, où elle est connue comme la « vecchia religione », ce qui signifie « la vieille religion ».

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!