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Quelques mots sur Gerald Gardner

par Doreen Valiente version française Tof

Aujourd’hui, Les gens n’imaginent absolument pas à quel point la société était rigide et répressive dans les années 50 lorsque Gerald Gardner a parlé pour la première fois de la sorcellerie comme la survivance d’une ancienne religion. Vous ne pouviez pas entrer dans un magasin et acheter un paquet de cartes de Tarot ou un livre sur l’occulte sans qu’on vous lance des regards curieux et on vous répondait habituellement qu’on n’avait pas ce genre de choses. Il n’y avait aucun livre broché sur l’ésotérisme, si ce n’est des almanachs et des ouvrages populaires comme ceux expliquant comment lire dans les feuilles de thé. Les livres sérieux sur l’occulte ne se trouvaient que chez les bouquinistes et coûtaient fort cher. La mentalité de cette époque est parfaitement illustrée par la fameuse question posée par un avocat distingué au cours d’un procès au sujet de la publication du livre de D.H. Laurent, « L’Amant de Lady Chatterley », quand il a demandé très sérieusement au jury, « autoriseriez vous vos domestiques à lire ce livre ? » On pensait que les gens ordinaires ne devaient pas être autorisés à lire ce qu’ils voulaient, ou ce qu’on pensait qu’ils avaient envie de lire. Ainsi, « Witchcraft Today » le livre de Gerald Gardner sorti en 1954 eut bien sûr un impact considérable. Riders, son éditeur, s’est vraiment fait tirer l’oreille avant de le publier et il ne l’a fait, je crois, qu’après avoir fait soigneusement relire ce texte par Ross Nichols. Même des auteurs connus tels que Dion Fortune se sont heurtés à cette barrière des préjugés. Elle a dû autoéditer son roman le plus célèbre, « The Sea Priestess » car, à son époque, aucun éditeur ne voulait s’en charger à cause de ses références à la magie lunaire et à la sorcellerie…

Vous devez vous demander, à quoi ressemblait réellement Gerald Gardner ? En vérité, c’était un personnage vraiment singulier, à l’aspect impressionnant avec ses cheveux blancs et fous, son visage bronzé, ses tatouages sur les bras et un grand bracelet en bronze au poignet. Mais c’était un homme très aimable, absolument pas pompeux comme certaines personnes s’imaginant être des leaders du monde occulte, mais quelqu’un avec de vraies connaissances recueillies dans des pays lointains et en rencontrant des personnes comme Aleister Crowley et d’autres praticiens réels de la magie, pas des gens qui se contentent d’en parler.

Il avait aussi un merveilleux sens de l’humour. Je me souviens qu’un fois il souhaitait envoyer un objet qu’il avait fabriqué à un correspondant en Amérique. Il était très habile pour fabriquer des outils sorciers, car à cette époque il n’était pas question de pouvoir acheter ce genre de choses. Il avait donc fait un très joli petit objet servant de tête à une baguette magique. Le problème c’est que cet objet avait la forme d’un phallus en érection (ce qui est tout à fait traditionnel), mais comment devait il décrire cet objet sur le formulaire d’expédition nécessaire pour envoyer quelque chose outre-mer ? Gerald Gardner a trouvé une formule qui convenait. Il l’a appelé « une érection religieuse portative ». Bien sûr, personne n’a remis cela en cause et l’objet est arrivé entier à destination.

Dans un premier temps j’ai accepté tout ce que me disait Gerald Gardner au sujet de ce qu’il prétendait être les enseignements traditionnels de l’Ancienne Religion. Mais par la suite, j’ai commencé à poser des questions et j’ai demandé qu’est-ce qui était vraiment traditionnel et qu’est-ce qui était dû à Gerald. Par exemple, il était absolument opposé à ce que deux personnes du même sexe pratiquent ensemble, surtout s’ils étaient homosexuels. Il en est arrivé à un point où il disait que les homosexuels étaient « maudits par la Déesse ». Franchement, je ne vois aucune bonne raison de croire cela. A chaque période de l’histoire, dans chaque pays du monde il y a eu des homosexuels, des hommes et des femmes. Mère nature devait bien savoir ce qu’elle faisait lorsqu’elle faisait de telles personnes. Je ne suis pas d’accord avec cette ségrégation anti-homosexuels que ce soit au sein de la sorcellerie ou en dehors.

En 1978 est paru aux USA un livre très intéressant écrit par Arthur Evans et intitulé «Witchcraft and the Gay Counterculture ». Il est sous-titré « une vision radicale de la civilisation occidentale et d’une partie des gens qu’elle a cherché à détruire ». J’aurais aimé que Gerald Gardner puisse avoir lu ce livre car cela aurait pu lui ouvrir les yeux (comme ce fut mon cas lorsque j’en ai acheté récemment un exemplaire). Pour toute une partie de la sorcellerie c’était jusqu’ici considéré comme un sujet tabou. Comme ils disent dans X-Files « la vérité est ailleurs ».

Un autre enseignement de Gerald que je remets en cause est la croyance connue sous le nom de « Loi du Triple Retour ». Selon cette loi, tout ce que vous envoyez par le biais de la sorcellerie vous revient en triple, que ce soit du bien ou du mal.

Je n’y crois pas ! Pourquoi devrions-nous croire qu’il y a une loi karmique spéciale qui ne s’applique qu’aux sorcières ? Nous ne croyons tout de même pas que nous sommes aussi importants que cela ? On m’a dit que pour de nombreuses personnes, surtout aux Etats-Unis, ceci fait partie de leur foi. Je n‘ai jamais trouvé ça dans aucun vieux livre de magie et je pense que c’est Gerald qui l’a inventé.

Je n’essaye pas de m’attaquer à Gerald Gardner. Il y a assez de personnes qui s’en chargent, en général ce sont des gens qui n’auraient jamais entendu parler de sorcellerie s’il n’avait pas été là avant eux.

Je me suis aussi demandé comment il pouvait demander à ses initiés de jurer solennellement de respecter le secret et d’aller ensuite donner des interviews aux journaux dont il savait qu’il s’agissait de véritables torchons à scandales.

Gerald recherchait la publicité au grand désespoir de Dorothy, son initiatrice parmi les sorcières de la New Forest, de Dafo sa Grande Prêtresse et par la suite du mien. Mais il n’avait qu’un but en agissant de la sorte. Il pensait sincèrement que l’Ancienne Religion allait s’éteindre dans le pays à moins qu’elle n’attire du sang neuf. Je ne sais pas s’il avait raison ou tort lorsqu’il pensait cela même si personnellement je crois que l’Ancienne Religion a ses propres gardiens sur les Plans Intérieurs. Mais Gerald avait l’enthousiasme d’un converti et il a alarmé considérablement les gens plus âgés.

Je me souviens quand finalement j’ai cessé de pratiquer avec Gerald et que j’ai rejoint Robert Cochrane qui prétendait être une sorcière héréditaire, Robert m’a dit que les sorcières traditionnelles qu’il connaissait étaient outrées par les activités de Gerald.

En fait certaines d’entre elles déploraient l’abrogation de la vieille loi contre la Sorcellerie, parce qu’elles ont dit que cela ouvrirait les portes à toutes sortes de charlatanisme. Elles souhaitaient qu’on continue à croire que la sorcellerie était morte. Elles pensaient qu’ainsi elles pourraient pratiquer tranquillement de manière traditionnelle. Les gens doivent décider eux-mêmes si ces anciens pratiquants avaient raison. Il y a eu des moments, je l’admets, où je n’étais pas loin de penser qu’elles avaient raison. Mais je vois bien que rien n’est immuable. Nous ne pouvons pas vivre dans le passé. Nous devons nous tourner vers le futur.

 


 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!