La Wica
    Textes de/sur Gerald Gardner

       Textes de/sur les Prêtresses de Gardner
        Textes de / sur Doreen Valiente
        Texte de / sur Dayonis
        Texte de / sur Lois Bourne
        Textes de / sur Eleanor Bone

        Textes de / sur Patricia Crowther
        Textes de / sur Monique Wilson

    Les Anciennes Lois
    Théologie, Dogmes et Croyances
    Sur la Pratique
    Sur l'Histoire
    Lignée & Traditions
    Le Livre des Ombres
    Le Livre des Plantes
    Les Gens
    L'Initiation
    Le(s) Secret(s)
    La Validité
    Outils et Accessoires

  Le NROOGD

  Dion Fortune & The Society of Inner Light

  Alex Sanders & la Tradition Alexandrienne

  Chamanisme / Faery / Huna

  Magie Enochienne

  Reclaiming / Feri / 3rd Road

  Thelema

  Tubal Cain

  Autres

 

La Librairie

Le Cercle de la Pierre Sorcière

Liens

Dernières mises à jour du site


 


Un peu d'histoire


7 - Old George Pickingill

par Doreen Valiente version française Tof

Mais revenons plutôt  à ce remarquable mais trop peu connu personnage qu’était George Pickingill. Il est né à Hockley, Essex en 1816 et est mort à Canewdon en 1909. Bien qu’il n’était qu’un simple ouvrier agricole il pouvait remonter sa généalogie sur des siècles, jusqu’à Julia la sorcière de Brandon, qui fut tuée en 1071. Selon mon informateur de l’Essex, depuis cette époque chaque génération de la famille Pickingill a fourni des prêtres à l’Ancienne Religion. « Old George » lui-même était considéré avec crainte dans le village de Canewdon, à cause de ses pouvoirs étranges, et des nombreuses histoires qui couraient à son sujet. Eric Maple en a relatées certaines dans son livre « The Dark World of Witches ».


Dans un journal à l’époque de la mort de Pickingill, une nécrologie affirmait que l’Angleterre n’avait produit que deux magiciens remarquables : George Pickingill et Merlin ! Durant sa vie il fut consulté par des personnes venant de tout le pays et même d’Europe et d’Amérique. Deux Maîtres Maçon, qui furent plus tard membres fondateurs de la « Societas Rosicruciana in Anglia », d’où émergea plus tard l’Ordre de la Golden Dawn, furent les élèves de Georges Pickingill. Il s’agit d’Hargrave Jennings et W.S. Hughan. Il faut noter qu’un des buts déclarés de la S.R.I.A. était de permettre aux maçons d’étudier l’antiquité de l’Art ainsi que de rassembler des informations sur « ces mystérieuses sociétés qui existaient lors des âges sombres lorsque la force était le droit, lorsque la main de chaque homme se levait contre son frère et lorsque de tels groupes étaient nécessaires pour protéger le faible du fort. »


Dans l’article de « The Wiccan » on pouvait lire : « Un petit groupe de Maîtres Maçon ont établi une relation longue et fructueuse avec George Pickingill à partir des années 1850.» 
Ces Francs-maçons faisaient leurs les idées rosicruciennes et cherchaient à vérifier secrètement que Francs-Maçons et Rosicruciens étaient tous deux issus de l’ancienne religion.


« Old George » alarma ces Maçons Rosicruciens en leur démontrant sa maîtrise de divers élémentaux. Il les fascina en expliquant « les secrets intimes de la Maçonnerie. » Aucun de ces Maîtres Maçons ne pouvait comprendre comment ce non-maçon avait pu pénétrer les mystères. Ils ont dû admettre à contre cœur que le Culte Sorcier possédait un certain savoir secret.


Mon informateur continue en parlant de ce qui est selon lui la véritable origine du fameux « Cipher MS » qui entra en possession de la S.R.I.A. et à partir duquel les rituels de la Golden Dawn ont été élaborés. Il dit que Hargrave Jennings a retrouvé des manuscrits soi-disant rosicruciens qui faisaient partie de l’héritage laissé par J.B. Ragon un occultiste français décédé en 1862. A partir de ces manuscrits où étaient détaillés une structure en degrés, des rituels, etc… Hargrave Jennings avec l’aide de George Pickingill a concocté le « Cipher MS ».

Si cette histoire est exacte, elle résout une des grandes énigmes liées à ce sujet épineux, à savoir que même si le Cipher MS était supposé venir du continent il a été décodé en anglais.


Hargrave Jennings a pris la précaution de demander une facture lorsqu’il a acheté les manuscrits de Ragon et si je comprends bien ce que dit mon informateur, il l’a montré en même temps que le manuscrit codé qu’il avait lui-même concocté en se servant d’un code trouvé dans un vieux livre du British Museum. Il a dit aux Frères de la  S.R.I.A. fort impressionnés que la possession de ces documents affranchissait son ou ses propriétaires de retrouver une branche de l’authentique fraternité Rose Croix. Mon informateur affirme :
« Il est inutile de préciser que Jennings a omis de mentionner qu’il avait collaboré avec une des sorcières les plus connues d’Angleterre pour amender et modifier ces rituels authentiques. »

Cette histoire sur la fondation de l’Ordre de la Golden Dawn d’après des rituels élaborés à partir du Cipher MS a été formidablement détaillée et documentée par Ellic Howe dans « The Magician of the Golden Dawn » auquel je renvoie le lecteur qui veut en savoir plus sur ce sujet qui n’est pas le mien. Mon informateur décrit la Golden Dawn comme ayant été « fondée sur une série de montages ingénieux » mais je pense qu’il faut rajouter que ces mystifications n’ont pas forcement étaient accompagnées de mauvaises intentions et que l’Ordre de la Golden Dawn participa largement à l’étude sérieuse de l’occultisme en Angleterre et en Amérique.


Pour en revenir aux « neuf covens » de George Pickingingill, ils ont été fondés, selon mon informateur, dans le Norfolk, l’Essex, l’Hertfordshire, le Sussex et l’Hampshire sur une période de 60 ans. A chaque fois on se servait des mêmes rites de base mais « Old George » modifiait à chaque fois des phrases et introduisait de nouveaux concepts.
Ces covens de Pickingill étaient toujours dirigés par une prêtresse qui pouvait conduire les rites et elle le faisait ! Cette idée est censée venir de sources scandinaves et françaises.

Il y a eu autrefois de nombreux établissements scandinaves en East Anglia comme l’atteste la toponymie. Il y eu plus tard une irruption d’émigrants français et flamands qui ont emporté avec eux leurs coutumes secrètes. L’idée de covens dirigés par une femme n’était pas acceptable pour certains leaders héréditaires du culte sorcier. Ils avaient l’habitude de covens dirigés par un homme, le Maître ou le Magister comme on l’appelait. C’était lui qui acceptait des candidats des deux sexes. D’ailleurs, ils préféraient (tout naturellement je pense si l’on considère le climat anglais) conduire le rite en restant habillé plutôt qu’en état de nudité rituelle. Mais, ils reconnaissaient la tradition héréditaire dont a hérité la famille Pickingill, et les deux branches du culte sorcier connaissaient la succession des « trois rites » qui sont devenus les « trois degrés » actuels.

On m’a dit qu’il y avait une autre raison pour laquelle les covens sorciers secrets et héréditaires étaient réticents à l’égard de George Pickingill, c’est parce qu’il militait ouvertement pour renverser la religion chrétienne et l’establishment en général. A son époque il était bien osé et déraisonnable d’agir de la sorte, surtout pour un pauvre. « Que Dieu bénisse le seigneur et les siens et qu’il nous laisse à notre place » était pour ainsi dire un article du credo des chrétiens et on pouvait être jugé, emprisonné et déporté si on y contrevenait comme l’ont compris à leur dépends les « Martyrs de Tolpuddle » du Dorset lorsqu’ils ont essayé de créer un syndicat. D’autres leaders sorciers avaient de bonnes raisons de penser que la discrétion était préférable à cette époque.

« Old George » détestait à ce point le christianisme qu’il acceptait même de collaborer avec des satanistes déclarés et ce fut un argument de plus contre lui. Contrairement à l’image de la sorcellerie que l’on retrouve dans la presse à scandale, les vraies sorcières ne pratiquent pas un « culte diabolique » et n’invoquent pas Satan. Elles pensent que leur Ancienne Religion est le culte indigène de l’occident, qu’il est bien, bien plus ancien que le christianisme, et que Satan n’est rien de plus qu’un personnage de la mythologie chrétienne et que les satanistes ne sont que des chrétiens embrouillés.
C’est pour toutes ces raisons que la réelle importance de Old George Pickingill et le rôle qu’il a joué dans le revival actuel de la sorcellerie ne sont pas reconnus. Il est remarquable pourtant que ceux qui disent le plus de mal de la sorcellerie contemporaine sont des personnes qui ont suivi une autre voie occulte. Cela fait irrésistiblement penser à la définition de H.G. Wells de l’indignation morale : « de la jalousie avec une auréole».
 

retour


 

 

Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!