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par Doreen Valiente version française Tof Mais revenons plutôt à ce remarquable mais trop peu connu personnage qu’était George Pickingill. Il est né à Hockley, Essex en 1816 et est mort à Canewdon en 1909. Bien qu’il n’était qu’un simple ouvrier agricole il pouvait remonter sa généalogie sur des siècles, jusqu’à Julia la sorcière de Brandon, qui fut tuée en 1071. Selon mon informateur de l’Essex, depuis cette époque chaque génération de la famille Pickingill a fourni des prêtres à l’Ancienne Religion. « Old George » lui-même était considéré avec crainte dans le village de Canewdon, à cause de ses pouvoirs étranges, et des nombreuses histoires qui couraient à son sujet. Eric Maple en a relatées certaines dans son livre « The Dark World of Witches ».
Si cette histoire est exacte, elle résout une des grandes énigmes liées à ce sujet épineux, à savoir que même si le Cipher MS était supposé venir du continent il a été décodé en anglais.
Cette histoire sur la fondation de l’Ordre de la Golden Dawn d’après des rituels élaborés à partir du Cipher MS a été formidablement détaillée et documentée par Ellic Howe dans « The Magician of the Golden Dawn » auquel je renvoie le lecteur qui veut en savoir plus sur ce sujet qui n’est pas le mien. Mon informateur décrit la Golden Dawn comme ayant été « fondée sur une série de montages ingénieux » mais je pense qu’il faut rajouter que ces mystifications n’ont pas forcement étaient accompagnées de mauvaises intentions et que l’Ordre de la Golden Dawn participa largement à l’étude sérieuse de l’occultisme en Angleterre et en Amérique.
Il y a eu autrefois de nombreux établissements scandinaves en East Anglia comme l’atteste la toponymie. Il y eu plus tard une irruption d’émigrants français et flamands qui ont emporté avec eux leurs coutumes secrètes. L’idée de covens dirigés par une femme n’était pas acceptable pour certains leaders héréditaires du culte sorcier. Ils avaient l’habitude de covens dirigés par un homme, le Maître ou le Magister comme on l’appelait. C’était lui qui acceptait des candidats des deux sexes. D’ailleurs, ils préféraient (tout naturellement je pense si l’on considère le climat anglais) conduire le rite en restant habillé plutôt qu’en état de nudité rituelle. Mais, ils reconnaissaient la tradition héréditaire dont a hérité la famille Pickingill, et les deux branches du culte sorcier connaissaient la succession des « trois rites » qui sont devenus les « trois degrés » actuels. On m’a dit qu’il y avait une autre raison pour laquelle les covens sorciers secrets et héréditaires étaient réticents à l’égard de George Pickingill, c’est parce qu’il militait ouvertement pour renverser la religion chrétienne et l’establishment en général. A son époque il était bien osé et déraisonnable d’agir de la sorte, surtout pour un pauvre. « Que Dieu bénisse le seigneur et les siens et qu’il nous laisse à notre place » était pour ainsi dire un article du credo des chrétiens et on pouvait être jugé, emprisonné et déporté si on y contrevenait comme l’ont compris à leur dépends les « Martyrs de Tolpuddle » du Dorset lorsqu’ils ont essayé de créer un syndicat. D’autres leaders sorciers avaient de bonnes raisons de penser que la discrétion était préférable à cette époque.
« Old George » détestait à ce point le christianisme qu’il acceptait même de
collaborer avec des satanistes déclarés et ce fut un argument de plus contre
lui. Contrairement à l’image de la sorcellerie que l’on retrouve dans la presse
à scandale, les vraies sorcières ne pratiquent pas un « culte diabolique » et
n’invoquent pas Satan. Elles pensent que leur Ancienne Religion est le culte
indigène de l’occident, qu’il est bien, bien plus ancien que le christianisme,
et que Satan n’est rien de plus qu’un personnage de la mythologie chrétienne et
que les satanistes ne sont que des chrétiens embrouillés.
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