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L’époque des persécutions est passée. Un froncement de sourcils désapprobateur, un peu de mépris amusé… c’est tout ce que risque aujourd’hui une sorcière qui vit en Grande-Bretagne. Peter Lennon a rencontré, chez elles, des femmes détenant les pouvoirs païens


Rite attitude

par Peter Lennon in « The Guardian » du 14 juillet 1999 version française Tof

Lorsque Paddy Slade est allée la première fois à la procession ecclésiastique avec les auxiliaires féminines de la Royal Air Force, l’ordre a été donné : « Les catholiques et les juifs peuvent sortir du rang ». Elle est sortie. « Ils m’ont incendiée et j’ai dit : « Je ne suis ni catholique ni juive – mais je suis sorcière ». Ils m’ont punie pour insubordination » se souvient-elle « frotter les parquets pendant une semaine ».
Mais l’Armée de l'Air partageait l’attitude britannique vis à vis des sorcières – un mépris amusé avec un brin de prudente déférence. Paddy Slade, née en 1931, a rapidement été autorisée à être païenne.
La Grande-Bretagne semble être le pays où les sorcières s’assimilent le plus facilement, la tradition de tolérance vis à vis des excentriques est bien pratique. Les sorcières britanniques sont différentes à bien des égards de leurs sinistres consœurs étrangères. « C’est parce que la Grande-Bretagne est une île » écrit Ronald Holmes dans son livre « Witchcraft in British History» (1974) « et les eaux qui isolent ont aidé à modifier les influences des autres pays comme aucune autre barrière n’aurait pu le faire… l’histoire de la sorcellerie en Grande-Bretagne est unique, dans sa forme et sa bienveillance si on la compare à celle du reste de l’Europe. »
Les sorcières d’aujourd'hui comme Paddy Slade, qui vit dans les Dartmoor, Patricia Crowther, à Sheffield, et Doreen Valiente qui vit dans une HLM à Brighton, peuvent danser autour de leurs feux sans risquer plus qu’un froncement de sourcil de la part de prêtres chrétiens outrés. Vers 1650 on était obsédé par l’extermination du mal, elles auraient été utilisées pour réchauffer l’âme réfrigérée de Matthew Hopkins, le chasseur de sorcières général qui a aussi été décrit comme un « sadique et assassin à une grande échelle ».
La sorcière du 20ème siècle a à plusieurs reprises trouvé un rôle acceptable dans la société. Dans les années 30, quand il n’y avait alors que peu de médecine gratuite, la sorcière avec ses breuvages magiques mystérieux mais peu coûteux remplaçait le médecin chez les moins fortunés. C’était encore plus vrai au début des années 40, où tant de médecins servaient dans les forces armées.
Doreen Valiente, née en 1922, est décrite comme « La leader des sorcières britanniques ». Comme Paddy Slade, elle est une ancienne disciple de Gerald Gardner, qui dans les années 40 a ouvert un musée des sorcières sur l’Ile de Man et on dit qu’il a fait sortir la sorcellerie de l’obscurité. Ses disciples se font appeler Wiccans.
Bien que Doreen Valiente soit venue au monde dans une famille pieuse qui allait régulièrement à l’église, elle fut très jeune convaincue qu’elle était une sorcière. Elle a rencontré Gardner, est devenue l’une de ses grandes prêtresses et a par la suite formé son propre coven.
Paddy Slade affirme que les sorcières ont contribué à l’effort de guerre, en sauvant l’île des nazis. Elle raconte qu’elles sont descendues sur la côte, ont jeté des sorts et on a lancé de la poudre blanche dans la mer pour repousser les nazis.
Patricia Crowther, dont le titre est Grande Prêtresse de la Déesse et de Grand-Mère de l’Art, raconte comment son mari, un Grand Prêtre du groupe de Gardner, a pris part en 1939 à « l’opération cône de pouvoir », un rituel pour stopper l’invasion. « On attendait à tout instant Hitler sur nos côtes, » dit-elle « Ils n’ont pas jeté de poudre blanche mais ont oeuvré dans la New Forest en chantant « Tu ne peux pas traverser la mer / Tu ne peux venir », en répétant encore et encore et en générant du pouvoir par la danse.
Les historiens disent qu’il n’y avait que deux choses qui ont empêché Hitler de venir : L’une fut la bataille d'Angleterre et l’autre était qu’il avait changé d’avis. Il a dit : ‘Allons envahir la Russie à la place’ ou d’autres paroles dans cet esprit ».
Patricia Crowther a trouvé une confirmation de l’affirmation des sorcières en un lieu surprenant : à une réunion du parti Conservateur. « Il y a quelques années, je donnais une conférence pour le parti conservateur » dit-elle « et un jeune homme s’est levé et a dit avoir lu un livre où il était dit qu’Hitler était tombé dans une légère somnolence lors d’une réunion, ce qui ne lui arrivait pas d’habitude. C’était vers cette époque. Lorsqu’il s’est réveillé il a dit : ‘Nous allons oublier l’Angleterre pour le moment et nous allons marcher vers la Russie.’»
Patricia Crowther a été danseuse et saltimbanque professionnelle dans les cabarets pendant des années. Puis elle a été marionnettiste et a fait des spectacles de magie pour les enfants. Mais, dit-elle, les sorcières n’ont pas le droit de pratiquer pour l’argent.
La notion selon laquelle les praticiens de l'occulte, ceux qui cherchent à avoir un contact direct avec l’âme de l’univers ont nécessairement une vision universelle est plutôt battue en brèche par Paddy Slade : Ils sont patriotes jusqu’à la xénophobie. « Je ne lèverai pas le petit doigt pour un autre pays, pour moi il n’y a que ce pays, l’Angleterre, » dit-elle.
Je pensais que la sorcellerie avait un point de vue universel, ai-je dit, êtes-vous xénophobe ? « Absolument, complètement et tout à fait. C’est pour cela que nous sommes allées sur la côte et que nous avons versé de la poudre dans la mer pour repousser les nazis - pas simplement parce qu’ils étaient nazis, mais parce qu’ils étaient étrangers. Parce qu’ils ont osé essayer d’envahir les frontières de ce pays. »
Patricia Crowther, cependant, accepte ses sœurs de l’étranger, en particulier celles des USA, où elle donne des conférences. Et quand, dans les années 50 l’homme a produit une arme capable de détruire l’univers, les gens ont adhéré à des groupes religieux qui revendiquaient des rapports harmonieux et protecteurs avec la nature.
Mais est-ce que quelqu’un admet être une sorcière noire ? Doreen Valiente, qui admet avoir pratiqué la magie sexuelle ne le pense pas. « Pour moi ces distinctions n’ont pas beaucoup de sens car je pense que la sorcellerie c’est de la sorcellerie – qu’une sorcière est une sorcière. Naturellement, les gens disent : ‘Je ne fais jamais de mal, nous ne faisons que de la magie blanche, pas comme ces gens là-bas.’ Mais la-bas, ils disent la même chose. »
Patricia Crowther est d’accord : « Sorcière blanche, sorcière noire – tout dépend si vous aimez ou non cette personne et ce qu’elle fait. »
Et les messes noires ? « c’est de la littérature à la Denis Wheatley », dit Valiente. « L’idée de la messe noire est un peu stupide, vous ne trouvez-pas ? Vous ne pouvez dire une messe noire que si vous croyez dans la véritable messe et si vous croyez dans la véritable messe vous êtes catholique et non païen. »
J'ai demandé à Paddy Slade si elle était médium ? « Je suis à peu près aussi médium qu’une chaise » a-t-elle dit. « Mon plus jeune fils est vraiment médium. C’est un très bon Sorcier. Je pense qu’il se fait peur lui-même. Il est maintenant un journaliste. Mon fils aîné pensait que tout cela n’était que foutaises. Il faisait partie du régiment assurant la protection de la reine. Il a maintenant quitté l’armée et vit avec moi. Il participe à la majorité de nos rites. »
Toutes les sorcières sont des guérisseuses, n’est-ce pas ? « Je ne me considère pas du tout comme une guérisseuse, » dit Paddy Slade. « Les gens viennent me demander quelque chose ou veulent que je leur donne des conseils, puis je fais ce que je peux pour eux. Mais je me dis que ça fait terriblement new age tout ça, moi je m’occupe de la terre et du pays.
Est-ce que ça sert d’être une sorcière dans ce monde moderne ? « Beaucoup » dit Patricia Crowther.
La sorcellerie moderne, telle que l’a fait évoluer Gardner et ses disciples, semble être une forme exotique de la libération de la femme
« Je voulais qu’on reconnaisse à nouveau la Déesse car nous avions eu cette religion patriarcale depuis si longtemps, » dit Patricia Crowther. « Puis sont arrivés la libération de la femme, l’égalité entre les sexes et le féminisme et toute cette sorte de chose. Mais il fallait tout d’abord retrouver la Déesse. »
 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!