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La Mère de la Sorcellerie Contemporaine
était aussi une Espionne et une militante pro-avortement

par Sarah Waldron in Broadly du 14 avril 2016

Doreen Valiente est connue pour avoir popularisé la Sorcellerie Wicca et son travail est maintenant célébré par une nouvelle exposition au Royaume-Uni. Mais elle était aussi bien d’autres choses, y compris espionne lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Preston Park possède toutes les caractéristiques possibles de ce qu’un touriste en quête de clichés s’attendrait à trouver dans les espaces verts dans l’une des villes les plus pittoresques de la côte britannique. Si jamais vous passez par là, commencez par cette partie de la ville. Tout d’abord, vous passerez par un jardin de roses et un étang plein de bébés tritons que des petits enfants, caressent timidement dans l’eau avec des bâtons. Puis, un terrain de boules et un terrain de cricket. Un jardin clos, puis un petit cimetière et enfin, vous arriverez à Preston Manor, une maison qu’on dit être hantée où il faut frapper pour entrer. C’est là où les possessions païennes de Doreen Valiente, la mère de la Sorcellerie Britannique, ont trouvé un foyertemporaire.
Si Preston Manor est en effet en proie à des esprits farceurs (comme le précisent régulièrement les écrits sur le Musée), Doreen Valiente n’est pas l’un d’entre eux. Sa dernière résidence était loin de l’élégance édwardienne surchargée du Manoir. Lors des 20 dernières années de sa vie, elle vivait dans un grand immeuble, son appartement HLM était rempli du sol au plafond de livres ésotériques et occultes, ses propres écrits et recherches et une grande quantité de sacs à main en peau de crocodile. C’est là qu’elle a consolidé sa réputation d’avoir réformé et enrichi des traditions Wicca, rendant la Wicca plus accessible aux non Initiés. « Doreen a, à bien des égards, mis de « la viande sur les os » a dit Ashley Mortimer, un administrateur de la Fondation Doreen Valiente.
Doreen Valiente est née Doreen Dominy en janvier 1922 à Colliers Wood, dans la banlieue sud-ouest de Londres. Quand elle avait neuf ans, Doreen Valiente a eu ce qu’elle a qualifié de première expérience mystique, regardant le ciel nocturne et voyant, comme elle l’a dit, la réalité disparaître dans le noir. « J’ai vu le monde de la force derrière le monde de la forme, » a-t-elle dit plus tard.
Doreen Valiente était intelligente, mais souffrait beaucoup dans son école religieuse. Elle l’a quittée à l’âge de quinze ans (mais pas avant d’avoir mordu avec violence un surveillant). Cette grande fille à lunettes a eu toute une série d’emplois de secrétariat jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, quand elle est devenue traductrice dans la section des casseurs de codes à Bletchley Park. Pendant la durée de la guerre, Doreen Valiente s’est partagée entre Bletchley Park et le Pays de Galles, apparemment pour occuper une série de petits boulots.
Il y a des preuves circonstancielles suggérant que Doreen Valiente était, en fait, une espionne britannique pendant la guerre. Comme toutes les bonnes sorcières, Valiente pouvait garder un secret et elle n’a presque jamais abordé ce sujet.
En 1952, Valiente avait déjà eu deux maris (le premier est mort pendant la guerre, lorsque son navire a été torpillé) et amassé de grandes connaissances occultes grâce à ses recherches dans les bibliothèques locales. Elle a commencé à pratiquer activement la magie avec un ami. C’est cette année où elle est tombée sur un numéro du magazine Illustrated où elle a lu un article intitulé « Sorcellerie en Grande-Bretagne » où il était question d’une Sorcière nommée Gerald Gardner. Gardner affirmait être un membre d’un coven ayant des racines pré chrétiennes. Ce fut une révélation pour Doreen Valiente, qui lui a écrit peu après.
Gardner l’a initiée dans son coven, et leur collaboration allait changer la face de la Sorcellerie contemporaine. En 1951, la Loi britannique de 1735 sur la Sorcellerie avait été abrogée, ce qui rendait sa pratique à nouveau légale. Les sorcières ont commencé à sortir du bois et on a parlé d’elles dans les journaux et les magazines. Cela a conduit à une explosion massive de l’intérêt du public pour Gerald Gardner et, plus tard, pour Doreen Valiente elle-même.
Les qualités de Doreen Valiente en matière de recherches lui ont bien servi. Elle a collaboré à l’écriture de livres avec Gardner, a extirpé des éléments douteux ou liés à la Magie Noire de ses écrits et de son Livre des Ombres (le manuel personnel d’une sorcière), rassemblant un ensemble fragmentaire de traditions et de mystique pour en faire un tout cohérent. Elle a également bâti une liturgie Sorcière, une série de chants et de rituels qui allaient se populariser dans la communauté sorcière. Sa Charge de la Déesse est toujours prononcée aujourd'hui.
« Sans Doreen, je pense que le culte Gardnerien, qui était en train de se mettre en place, n’aurait pas connu un tel développement. Son organisation du matériel écrit (dont Gerald convenait qu’il était fragmentaire) et ses propres ajouts inspirés et poétiques ont donné au Culte une robustesse, un sens de la signification et un objet qu’il n’avait peut-être pas auparavant et qui a touché une partie de la société. Mais plus prosaïquement la cohérence qu’elle a donnée à ces écrits fut un très grand facteur dans sa propagation. » confirme Ashley Mortimer.
Cela ne s’est pas fait tout seul : Gerald Gardner aimait lancer des défis à Doreen Valiente. Avant de devenir sa Grande Prêtresse, il lui a demandé de conduire un rituel lors d’une cérémonie. Philip Heselton, le biographe de Doreen Valiente, a écrit dans son livre « Doreen Valiente : Witch » que, le jour dit, il l’a informée que le rituel n’avait pas encore été écrit et que c’était elle qui devait le rédiger sur place, ce qu’elle a fait, sur la mélodie d’un chant de Noël. Gardner avait d’autres attentes. Dans son livre « 50 ans de Wicca » Frederic Lamond a écrit qu’il demandait à ses Grandes Prêtresses de « se blottir » contre lui après les réunions tardives. Doreen Valiente, qui était mariée, « trouvait cela très embarrassant » pour ne pas dire plus. Elle a finalement quitté le coven et déménagé à Brighton et a tissé des liens avec d’autresSorcières.
Entre 1962 et 1989, période pendant laquelle Doreen Valiente suscitait l’intérêt du public, elle a publié cinq essais sur la pratique de la Sorcellerie, qui traitaient de toutes les croyances Wicca existantes et a apporté un savoir ésotérique, qui était jusque-là uniquement oral, à un public bien plus large. Sa réputation comme source accessible bien qu’excentrique de savoir occulte a grandi en dehors de la communauté Wicca et s’est répandu très largement. Elle communiquait avec Marc Bolan. Dans sa biographie, un ami raconte que Doreen Valiente a été invitée à prendre un jet privé pour rejoindre la Reine Mère. Ses racines s’étaient étendues bien plus profondément qu’elle ne s’y serait attendue.
Il y a aussi eu des erreurs. Doreen Valiente était pour la contraception, pour le droit à l’avortement, intéressée par le féminisme et la libération sexuelle, elle était antiraciste et anti-homophobe longtemps avant que ça ne soit commun, c’est donc une surprise que d’apprendre qu’en 1973 elle a rejoint le National Front, un parti d’extrême droite. Elle a participé à la Northern League, un groupe néo-nazi dont l’idéologie était totalement opposée à ses croyances les plus profondes. Durant la Guerre Mondiale, Doreen a lutté contre les fascistes. Après 18 mois, elle s’est éloignée du groupe. Il y a de nombreuses théories. Doreen Valiente était naturellement pragmatique, habile à gérer des transactions douteuses et capable de recherches méticuleuses. Elle n’était pas fasciste. On pense qu’elle estimait que ces groupes, encore relativement jeunes, pourraient, par patriotisme, légitimer le paganisme. Une autre théorie venant de Ronald Hutton avance qu’elle travaillait encore pour le gouvernement et qu’elle espionnait les fascistes qui avaient peu de chances de soupçonner une femme d’âge moyen, mais Hutton confesse qu’il n’y a pas encore de preuve de cela.
Jusqu’à sa mort en 1999, d’un cancer du pancréas, Doreen Valiente était constamment en train d’écrire et de faire des recherches. Elle avait commencé à rédiger son autobiographie mais elle n’a jamais été achevée. Elle a aussi écrit un livre de poésie, « Charge of the Goddess » qui a été publié à titre posthume. Elle a écrit énormément de lettres. Elle a laissé d’importantes archives à un ami, John Belham-Payne, qui a contribué à la formation d’une fiducie pour s’en occuper.
Maintenant, certaines parties de ces archives sont placées dans une petite pièce sombre à droite du hall d’entrée de Preston Manor. Le Livre des Ombres de Doreen Valiente est ouvert pour que les visiteurs puissent le voir, comme le faisait Gerald Gardner. Ses épées, cartes de tarot et chandeliers sont exposés, comme des perles et d’autres souvenirs éphémères – ce qui reste d’une foi. Ce qui était privé est devenu public, dans un écho au travail de Doreen Valiente, l’ésotérique et le caché a été mis en lumière. Maintenant, tout le monde peut voir.
 

 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!