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Chaudron Sacré et Saint Graal
par Doreen Valiente in Prediction Magazine, septembre 1981

Si vous demandez à la plupart des gens ce qu’est le Saint Graal, ils vous diront probablement que c’est la coupe utilisée lors de la dernière Cène, qu’elle a été apportée par Joseph d’Arimathie à Glastonbury, où elle a soit été enterrée ou soit disparu d’une façon ou d’une autre. Mais comme l’a souligné Geoffrey Ashe dans son livre « King Arthur’s Avalon », cette idée commune est fausse en tous points. La légende raconte que ce que Joseph d’Arimathie a amené à Glastonbury étaient deux « burettes », des petits récipients contenant du sang et la sueur de Jésus. Un vieux texte appelé la prophétie de Melkin, attribué à un certain Maelgwyn de Llandaff, ayant vécu vers 450 dit la même chose. Les deux « burettes » apparaissent dans les armoiries de Saint Joseph d’Arimathie, on les voit entre autres sur le fragment d’un très ancien vitrail de l’une des fenêtres de l’église St Jean à Glastonbury et le saint lui-même est représenté portant les deux burettes sur le vitrail d’une vieille église à proximité de Langport. Le Puits du Calice (Chalice Well) à Glastonbury, au pied de la Coline du Calice, où la légende veut que Joseph ait enterré le Graal, est probablement un lieu sacré pré-chrétien. La littérature à ce sujet publiée par le Chalice Well Trust le dit très clairement. Le plan des pièces souterraines du Puits du Calice, creusées à une époque inconnue, a la forme d’un pentagone et a une curieuse ressemblance, en plus petit, avec le plan du célèbre château de Montségur, la forteresse sacrée des Cathares d’Aquitaine. (L’importance de cela sera explicitée plus loin.) Est-ce que le Saint Graal est une relique ou un talisman sacré réel ? Ou alors est-ce un puissant symbole d’une vérité spirituelle ? Cette dernière notion est mise en avant dans un passage du roman appelé Perlesvaus, écrit vers 1225 : Le Graal est apparu au sacre de la Messe, de cinq façons différentes dont personne n’ose parler, car les choses secrètes du sacrement ne doivent pas être dites ouvertement, seul celui à qui Dieu l’a donné le peut. Le Roi Arthur a vu les changements, dont le dernier fut le changement en un calice. » Le plus ancien roman du Graal arrivé jusqu’à nous est celui de Chrétien de Troyes, écrit au 12ème siècle et appelé Perceval, ou le Conte du Graal. Ce n’est évidemment pas une histoire venant d’être inventée, mais plutôt un recueil de légendes. Chrétien de Troyes est mort avant que le travail ne soit fini et il a été poursuivi par trois autres poètes. L’un d’eux, Wauchier de Denain, dit qu’un certain Bleheris, étant né et ayant grandi au pays de Galles, est sa source pour l’histoire qu’il raconte.
Cela associe les légendes du Graal avec le Pays de Galles et de là avec les traditions des Bardes gallois qui prétendaient être les héritiers des druides. Il semble probable qu’une forme primitive de la légende concerne le Chaudron de Cerridwen, l’ancienne déesse britannique de la nature, d’où venait l’inspiration des Mystères Bardiques. Dans les vieux poèmes gallois Bardiques il est dit qu’il est caché dans le royaume obscur d’Annwn, l’Autre-monde Celtique ou Pays de Féérie. Le barde Taliesin le décrit dans un poème étrange et obscur appelé Le Butin d’Annwn : « Le premier mot du chaudron, quand a-t-il été prononcé ? Il a été chauffé doucement par le souffle de neuf jeunes filles. N’est-il pas le chaudron du chef d’Annwn ? Comment est-il ? « Un périmètre de perles entoure son bord. Il ne cuira pas les aliments d’un lâche ou de celui qui ne respecte pas son serment. » Le poème de Taliesin laisse entendre que le roi Arthur et ses disciples sont entrés dans le royaume d’Annwn pour tenter d’obtenir le Chaudron d’Inspiration et même dans les romans ultérieurs ils sont décrits comme étant à la quête du Saint Graal. Sur un plan purement pratique, le chaudron était très important pour nos ancêtres. Il pouvait faire cuire un repas entier comprenant différentes choses à manger. Ces aliments n’étaient pas simplement jetés tous ensemble dans le chaudron et cuits, comme les gens le pensent parfois. L’art de cuire au chaudron consistait à suspendre les différents articles dans l’eau chaude en les accrochant à des cordes fixées à des bâtons placés sur le chaudron. Les éléments séparés pouvaient être contenus dans des petits pots en terre cuite dont le haut était scellé avec de la pâte puis enveloppés dans un tissu. On utilisait aussi des planches de bois percées pour faire des compartiments séparés dans le chaudron, elles soutenaient de plus grands pots, et au fond, il pouvait y avoir, par exemple, un morceau de lard. Il est facile de voir comment le chaudron, avec son contenu chaud, savoureux et sentant bon, est devenu l’emblème de la fertilité et du bonheur. Ce peut aussi avoir été le Chaudron d’Inspiration dans un autre sens, s’il était utilisé pour y brasser la boisson forte des druides appelée hydromel. L’hydromel était fait essentiellement à partir de miel bouilli dans de l’eau, puis rehaussé avec des herbes aromatiques et fermenté avec de la levure. L’hydromel a encore la réputation d’être un philtre d’amour ou d’être aphrodisiaque, et nous retrouvons une fois encore la fertilité. Chrétien de Troyes et ses co-auteurs décrivent le Graal comme une chose riche, magnifique et sacrée, et mettent l’accent sur ses capacités à fournir à manger aux invités à la fête, lorsque le Graal apparaissait ils étaient servis par magie et recevaient tout ce qu’ils aimaient le mieux, mais assez étrangement, Chrétien lui-même ne dit jamais ce qu’est exactement le Graal. On dit souvent que le mot « Graal » vient de « gradalis » qui en latin médiéval désigne un plat large et assez profond, sur lequel diverses viandes riches étaient disposées, c’était la pièce maîtresse d’un banquet.
Mais il y a encore une autre description du Graal qui vient de ce qui est peut-être le poème le plus vivant et le plus intéressant de tous, à savoir le Parzival de Wolfram von Eschenbach, écrit au début du 13ème siècle. Wolfram décrit le Graal comme une pierre, le Lapsit exillis. Elle est gardée à Montsalvat, le château du Graal, et protégée par les templiers, une confrérie de chevaliers qui rappellent les Chevaliers du Temple historiques. Nous avons donc quatre aspects différents possibles du Graal, si nous nous souvenons de ce qui a été dit précédemment : un chaudron, un plat, une pierre et un calice. Quel pouvait être le cinquième aspect ? On a suggéré que le Graal était un moyen d’atteindre la clairvoyance, une boule de cristal ou un spéculum d’un genre très spécial. On a aussi suggéré que le Graal est un autre nom pour le Troisième Oeil, associé à la glande pinéale dans le cerveau humain. Cela le relierait au nom que lui donne Wolfram, parce que ce nom vient presque certainement du latin Lapis exilis, ce qui signifie « petite pierre », et l’on dit que la glande pinéale ressemble justement à une petite pierre. Ou se pourrait-il que le Graal ne soit pas un objet matériel mais l’emblème de la réalisation sur la Voie ? Dans cet esprit, tous ceux qui empruntent la Voie de l’occultisme sont à la quête du Graal, le désir du cœur, « la perfection du Paradis » comme l’appelait Wolfram. Heureusement, après avoir été pendant longtemps introuvable en anglais, le Parzival de Wolfram von Eschenbach est maintenant à nouveau disponible dans une nouvelle traduction de A. T. Hatto dans la série « Penguin Classics ». Ceux qui n’ont connaissance du Graal que par les versions de Tennyson ou de Sebastian Evans (traducteur de La Haute Histoire du Saint Graal) trouveront un nouvel intérêt dans l’humour et la truculence de Wolfram, avec ses histoires de joutes, de banquets et les amours de belles dames et de cavaliers, ainsi que dans les implications provocantes et très profondes du récit qu’il narre. Il peut pourtant y avoir une possibilité (certains occultistes français affirment que c’est un fait) que le Graal soit un objet matériel réel, très ancien, caché quelque part en Europe. Ils font le lien entre cette affirmation et la secte interdite et persécutée des Cathares ou Albigeois comme on les appelait aussi. Les écrits des Cathares eux-mêmes ont été impitoyablement détruits, ainsi nous ne connaissons leurs croyances que par ce qu’en ont dit leurs ennemis. Pourtant, il semble que la croyance cathare ressemble beaucoup au bouddhisme. Entre autres choses, les Cathares incitaient à la pratique du végétarisme et encourageaient la croyance en la réincarnation. Le catharisme est devenu particulièrement puissant dans le sud de la France, suffisamment pour inquiéter l’Église chrétienne orthodoxe des 12ème et 13ème siècles où les poètes et ménestrels appelés troubadours collectaient et composaient les romans du Graal. Les Cathares étaient soutenus et protégés par certains membres de la noblesse et même de la royauté, notamment le comte Raymond VI de Toulouse, dont les rosicruciens affirment qu’il est l’un de leurs fondateurs, ou cette femme remarquable, la reine Aliénor d’Aquitaine, qui a épousé le roi Henri II d'Angleterre.
Finalement, l’Eglise a lancé contre les Cathares du sud de la France l’une des guerres les plus terribles, un génocide qui a défiguré l’histoire humaine, la croisade contre les Albigeois. Par exemple, le 21 Juillet 1209, toute la population de la petite ville de Béziers, environ 20000 personnes, a été massacrée. La même chose est arrivée à Lavaur en 1220. D’autres massacres ont suivi et plus d’un million « d’hérétiques » ont été massacrés. C’est à Montségur dans les Pyrénées françaises que les Cathares avaient leur dernière position, dans ce château mentionné plus haut, construit en forme de pentagone, la figure à cinq côtés qui est la base du pentagramme magique. Ses ruines sont aujourd’hui souvent visitées par les touristes, malgré la longue grimpée d’environ une heure et demie avant de l’atteindre et ils se retrouvent à une altitude de 1250 m et au-dessus d’un énorme précipice. Un écrit conservé dans les documents de l’Inquisition confirme que la veille de la capitulation de Montségur, quatre initiés cathares, Aicart, Poitevin, Hugh et Alfaro, furent choisis, c’étaient de bons alpinistes, ils ont réussi à faire une descente extrême dans le précipice à l’aide de cordes. Ils avaient avec eux le trésor le plus sacré des Cathares et ont réussi à fuir dans les montagnes environnantes. La tradition locale dit que ce trésor était le Saint Graal. Une flamme allumée sur la montagne voisine de Biaorta a annoncé à la garnison assiégée que le Graal était sauvé et qu’ils pouvaient maintenant mourir en paix. Le lendemain, le 16 Mars, 1244, les occupants du château se sont rendus. En 1960 on a érigé un mémorial qu’on peut toujours voir sur un terrain encore appelé Le Champ des Crémats, « Le Champ des Brûlés ». Il rappelle le destin de quelque 200 Cathares qui ont refusé d’abjurer leur foi et ont donc été brûlés sur le bûcher. La tradition veut aussi que les quatre hommes qui se sont échappés avec le Graal se soient cachés dans l’une des innombrables grottes de la région, dont beaucoup étaient déjà des sanctuaires et des refuges pour les cathares. L’endroit privilégié par la tradition pour cette cachette est un système de grottes appelé les Grottes de Sabarthès près de Tarascon-sur-Ariège. Le Guide Vert Michelin de la région des Pyrénées françaises dit que de nombreuses personnes s’intéressant à l’occulte et aux traditions et légendes du Graal font des pèlerinages dans cette région.


 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!