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Charmes, Amulettes et
Talismans Britanniques
par Gerald Brosseau
Gardner in Folklore, Vol. 53, No. 2 (Juin.1942), pp. 95-103
version française
Tof
En Orient, les Charmes Amulettes et
Talismans sont des objets utilisés au quotidien par tous. La règle veut qu’on
n’en parle pas aux Européens qui sont trop stupides pour comprendre. On les
porte juste au mépris de toute pensée progressiste. Après avoir passé ma vie en
Orient, je pense pouvoir me targuer d’avoir une certaine compréhension des idées
qui font qu’on croit encore à de telles protections et qu’ils sont utilisés par
presque toutes les nations.
On m’a souvent posé la question « Comment les définiriez-vous et quelle
différences y a-t-il entre eux ? »
Pour les définir brièvement en anglais je dirais que : Ce sont des objets conçus
spécialement ou dont on suppose qu’ils possèdent naturellement certains pouvoirs
pour éviter le danger, pour protéger contre la maladie, se prémunir contre les
influences matérielles et les dangers qui les accompagnent, se protéger des
influences surnaturelles maléfiques comme la sorcellerie et plus généralement
pour porter chance à leur propriétaire. Par exemple vous pouvez avoir des
talismans de protection en plomb ou en acier, mais je n’ai jamais entendu parler
de talismans permettant d’éviter la visite d’un agent des impôts ou de relations
indésirables. Les charmes se vendent librement en Inde et en Chine pour garantir
la réussite aux examens ou obtenir un bon emploi. Bien que je n’aie pas vu leurs
équivalents en Europe, cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, mon épouse
m’a dit qu’à l'école, avant les examens, ils avaient l’habitude de plier des
épingles et de se les donner les uns aux autres pour réussir. Les charmes sont
de deux sortes, il y a les objets dont on dit qu’ils ont les pouvoirs dont nous
avons déjà parlé, mais une cérémonie où l’on pratique un rite ou sort peut aussi
être un charme. Il ne sera pas question ici de cet aspect là.
On peut dire que les amulettes sont des charmes assez petits pour être
transportés sur soi. On peut aussi parler d’une troisième sorte d’objets, ceux
vendus par les bijoutiers, qui, à proprement parler, ne sont pas des charmes
mais ils peuvent le devenir pour différentes raisons.
Généralement les objets deviennent des charmes parce qu’ils sont singuliers ou
rares, ou parce qu’ils ressemblent ou ont un lien avec quelque chose qui a du
pouvoir. La pierre trouée est un bon exemple de la singularité ou de la rareté.
Un trou n’est généralement pas naturel dans une pierre et il est remarquable que
dans les régions où l’on trouve des pierres trouées, on ne les considère pas
comme des charmes parce qu’elles sont trop fréquentes. Autrefois on trouvait
souvent une pierre trouée attaché à la clé de la porte de l’écurie pour protéger
les chevaux contre les tourments et les envoûtements causés par les lutins et
les sorcières. Il semble que les trous ont une vertu particulière qui leur est
propre et on a parfois attaché la clef à une bobine de coton lorsqu’on ne
disposait pas de la pierre nécessaire. Une pièce trouée portait chance. Le
Men-an-Tol un mégalithe près de Penzance est un exemple de pierre curative, les
gens rampaient à travers le trou pour se débarrasser de la maladie.
L’autre jour en me promenant j’ai eu le plaisir de trouver un fer à cheval et
deux pierres trouées accrochés au-dessus de la porte d’une maison que j’avais
visitée. J’ai demandé: « Est-ce un porte-bonheur ? » Et on m’a dit: « Je pense
que oui, ils étaient là lorsque nous sommes arrivés, nous ne sommes ici que
depuis un mois, mais nous avons deux pierres trouées dans la maison que nous
avons choisis nous-mêmes comme porte-bonheurs ! »
Le fer à cheval est un bon exemple de charme qui ressemble ou qui est lié à
quelque chose qui a du pouvoir. Certains auteurs affirment qu’il porte chance en
raison de sa ressemblance avec la nouvelle lune, d’autres disent qu’elle
représente les cornes de pouvoir, mais personnellement je pense que c’est parce
qu’il est lié au cheval. L’ancienne Déesse du Blé Britannique, Cerdwen était
représentée sous l’apparence d’un cheval ou d’une jument. De nombreux érudits
soutiennent la théorie selon laquelle les chevaux gravés dans la craie blanche
de nos collines ont été faits en son honneur. Le Cheval de Wotan que l’on
emmenait en procession dans de nombreuses régions et dans des secteurs reculés
existent peut être toujours, même si l’église et les élus locaux ont fait de
leur mieux pour supprimer cette coutume. Nelson avait toujours un fer à cheval
cloué au mât de son navire. Le tabou anglais sur la viande de cheval est
probablement lié à cela. Par ailleurs, le fait que le fer à cheval soit en fer
forgé y est peut être lié, ce fer étrange qui faisait peur aux hommes de l’age
de pierre.
Pour que le charme fonctionne le mieux, il doit arriver à son propriétaire soit
parce qu’il l’a trouvé ou parce qu’il l’a reçu en cadeau avec une arrière pensée
positive. Mon épouse tord des épingles par exemple ! J’avoue ne pas pouvoir
comprendre pourquoi certaines choses sont considérées comme des charmes. . . le
cœur, par exemple. Pourtant autrefois en Angleterre, c’était un charme puissant,
mais maintenant c’est juste une forme ou au mieux un charme d’amour. Mais en
Ecosse, le cœur avait le pouvoir d’éloigner les sorcières. J’ai à l'esprit les
fameuses broches « Luckenbooth » que portait toujours Marie, Reine des Ecossais.
Si je dis que les croix que portent certaines personnes sont des charmes je vais
sans doute me faire des ennemis, mais si les croix sont portées sans aucun
sentiment religieux, juste pour porter bonheur ou pour éviter les bombes… de
quoi s’agit-il alors ? J’en ai une, qui semble être une croix, mais qui
ressemble plus à un Marteau de Thor que nos ancêtres païens portaient comme
porte-bonheurs ou pour que le Dieu de la Foudre leur envoie du pouvoir.
Dans les Musées Horniman et Impérial on peut voir de nombreux charmes qui ont
été portés par des soldats et des marins lors de la dernière guerre. Il y a
entre autres des pierres trouées, des cœurs, des morceaux d’ambre, diverses
graines tropicales, des trèfles à quatre feuilles, l’os hyoïde d’un mouton (en
forme de marteau. Marteau de Thor ?), des racines de mandragore et des
jarretières de dames.
Parmi ces charmes il y a des objets rares ou étranges, des objets dont la forme
est liée à une sorte de pouvoir ou liés à un pouvoir. Le trèfle à quatre
feuilles est à la fois rare et en forme de croix, les jarretières représentent
le don d’amour. Il serait intéressant de savoir si nos soldats portent ce type
de charmes protecteurs pendant cette guerre. Vu le nombre de pattes de lapin
porte-bonheur vendues chez Woolworth on peut en déduire que c’est le cas. Le
lapin est rapide et esquive le danger, donc par la magie sympathique ceux qui
portent sa patte peuvent espérer avoir les mêmes compétences. . . et esquiver
les bombes et les balles.
Tous ces spécimens authentiques représentent à peu près la même idée, le charme
que l’on reçoit par hasard apparent est le plus efficace. Derrière cela il y a
la théorie inattendue que certaines forces puissante et surnaturelles ont envoyé
le charme. Il peut être trouvé, être offert ou être volé. Dans ce dernier cas,
comme par exemple le « Luck of Edenhall » la puissance a fait en sorte qu’il
soit facilement volé. Il peut aussi avoir été offert en cadeau car dans ce cas
celui qui l’a reçu l’a attiré à lui. L’acheter dans un magasin de la façon
habituelle nuirait à son efficacité, mais on considère que c’est l’acheteur qui
l’a attiré s’il l’a acquis dans une boutique un peu inhabituelle, par exemple,
et ce serait un peu comme si on l’avait trouvé, surtout s’il a était acheté très
peu cher. On dit qu’un fer à cheval qui a été trouvé par son propriétaire a dix
fois plus de pouvoir que ceux qui ont été acquis par d’autres moyens, tandis que
celui qui est offert n’aura aucune valeur comme charme.
Cette règle ne s’applique pas aux talismans. Le fabricant peut se faire payer
pour les matières premières utilisées, mais les talismans sont généralement
fabriqués spécialement pour leur propriétaire et ne pourront être réalisés que
pour lui. S’il est trouvé ou volé, il est vrai qu’il peut fonctionner mais de
façon quelque peu hasardeuse, car un talisman a une vie qui lui est propre et
s’il n’aime pas son nouveau propriétaire, alors malheur à lui. Les boules de
sorcières qui aujourd’hui servent souvent de décoration, sont suspendues pour se
prémunir du mauvais-œil. Selon la superstition, le mauvais-œil s’attaquera au
premier objet sur lequel il tombera. Tout objet qui attire l’œil va extirper le
mal et préservera la maison et ses habitants. Les agates ayant l’apparence d’œil
et les pierres ressemblant à des yeux ont été utilisées, je crois, aux mêmes
fins. La marque sur la pierre faisant qu’elle ressemble à un œil, attire l’œil
et protège le porteur.
Il est probable que de nombreux petits charmes que l’on trouve chez les
bijoutiers ont la même source. Ils sont remarquables et attirent l’attention et
nombre d’entre eux ressemblent à des choses ayant du pouvoir. Par exemple, le
Cochon porte-bonheur est, à mon avis, la version moderne du sanglier de Freya.
Les saxons croyaient que de mettre une effigie de sanglier sur un casque ou un
bouclier évitait les coups d’épée. Le petit chausson jeté lors des mariages peut
avoir la même origine. Considérer que les pierres précieuses sont des charmes
est une très ancienne croyance. Je pense que c’est parce qu’elles sont rares ou
difficiles à obtenir pour tout un chacun. La notion de leur capacité à protéger
est mise en avant par les bijoutiers qui ont des listes indiquant quelle pierre
doit être portée selon son jour de naissance. Les scarabées sont aussi portés
comme porte-bonheur, mais ce n’est pas très courant.
Parfois des pointes de flèche en silex, montées sur de l’argent ou de l’or sont
utilisées comme charmes. Habituellement on pense que ce sont des pierres de
tonnerre qui protègent leur porteur de la foudre car dans l’ancienne Scandinavie
et dans l’Angleterre saxonne, une hache de pierre et d’autres armes de formes
étranges étaient censées attirer la foudre et ainsi pouvoir infliger de grands
dommages. Lorsque j’étais enfant, on m’avait dit de ne pas avoir peur des
éclairs sauf si la foudre tombait en même temps car l’éclair en lui-même est
inoffensif. Dans le même esprit on retrouve la superstition voulant qu’un
endroit foudroyé soit ensuite protégé de la foudre puisque la foudre ne tombe
pas deux fois au même endroit. Ainsi les gens ramassaient ces pierres et les
utilisaient comme paratonnerres ou comme charmes protecteurs, puisque comme ils
avaient déjà été frappés une fois ils ne le seront plus et ils permettent ainsi
d’éviter un danger. Généralement on dit que la force de leur charme réside dans
le fait qu’on les conserve isolés et tranquilles, ainsi ils étaient cachés sous
le toit, au-dessus des lits et sur les armoires. Ils étaient sans doute liés au
dieu du tonnerre, je pense que les pointes de flèche étant ses petites armes.
Il est difficile de dire dans quelle mesure cette pratique est arrivée en
Angleterre mais il est certain qu’on les a considérés comme des charmes.
Autrefois des auteurs les appelaient langues de serpent (Clossopetra), affirmant
qu’ils étaient portés comme des amulettes contre les attaques des elfes.
D’autres auteurs déclarent que lorsqu’elles étaient placées dans une monture en
argent elles étaient utilisées pour détecter les poisons. Je comprends tout à
fait que celles dont on pensait qu’elles étaient des langues de vipère pouvaient
être utilisées pour détecter le poison par magie sympathique et par un
raisonnement similaire elles pouvaient être utilisées contre les attaques
d’elfes par ceux qui pensaient qu’il s’agissait de pointes de flèche d’elfe,
mais j’aimerais bien savoir comment on pouvait les utiliser dans ce cas. J’en ai
une dont le vendeur pensait qu’il s’agissait d’une pierre à foudre. Je crois
qu’aujourd’hui on n’offre plus de coraux aux bébés, mais autrefois c’était un
cadeau de baptême très courant même si en 1706 l’évêque de Hambourg en a
interdit l’utilisation dans le cadre de la pratique pour cause de superstition.
Des colliers d’ambre sont toujours vendus dans le pays, non seulement comme
ornement mais aussi comme remèdes contre le croup, la coqueluche et l’asthme.
Dans le passé, les premiers Pères de l’Eglise pestaient contre les femmes qui
portaient de l’ambre ou fréquentaient les graveurs de talismans.
Les talismans peuvent être définis comme une sorte de charmes supérieurs, qui au
lieu d’avoir du pouvoir parce qu’ils ressemblent à quelque chose qui a du
pouvoir, qui attire le pouvoir d’une autre chose ou par hasard, ont des pouvoirs
mystérieux dans des domaines qui leur sont propres. Des clairvoyants peuvent
avoir ressenti la présence de ce pouvoir comme un élément naturel, comme dans la
« Coronation Stone », la « London Stone » ou la « Luck of Edenhall », mais en
général ce sont des charmes conçus spécialement dans ce but. Ils sont faits pour
un possesseur individuel selon son jour de naissance et délibérément chargés de
pouvoir par des rites et des cérémonies. Ainsi, celui qui fabrique le talisman
doit avoir une connaissance pratique suffisante en astrologie pour faire les
calculs et la capacité de fabriquer le talisman lui-même ainsi que les
connaissances pour pratiquer les cérémonies de consécration avec le pouvoir de
volonté nécessaire pour concentrer et forcer le pouvoir à rester dans le
talisman. Si l’on possède ces pouvoirs, il semble assez facile de faire un
talisman si l’on a envie de s’y essayer. Si les cérémonies de consécration ont
été pratiquées avec succès le talisman irradiera, sinon il faudra recommencer
tout le processus.
Les talismans sont généralement faits dans un but précis, par exemple, un
talisman conçu pour protéger de la maladie sera inutile pour éviter les
blessures par armes à feu, un talisman conçu pour protéger du plomb et de
l’acier ne sauvera pas de la noyade. Alors que ce sont tous plus ou moins des
porte-bonheurs, je n’ai jamais vu de talisman généraliste, car que ce soit en
Orient et en Occident, ils sont considérés comme difficiles à faire et ne
fonctionnent pas bien car leur effet est diffus et ne va pas dans une seule
direction, mais j’aimerais avoir des informations à ce sujet.
Il convient de préciser que si le but du talisman est connu, il est possible de
le contourner, comme dans le cas de Claverhouse (Bonnie Dundee). Il était si
puissant pour protéger contre le plomb et l’acier que les balles ricochaient
contre son corps et ne le blessaient pas, jusqu’à ce qu’un soldat mieux informé
que les autres aie chargé son fusil avec une balle en argent et l’a tué. J’ai
connu un prince Malais qui avait dans les mêmes circonstances un tel charme. Il
l’a payé un prix élevé et pour en tester l’efficacité avant le paiement il s’en
est procurés plusieurs, il les a attachés sur des poulets et tiré dessus les
deux coups de son fusil de chasse. Une poule n’a pas été blessée et il a payé
avec plaisir le prix demandé. Ses fidèles sujets savent maintenant que les
balles sont trop coûteuses pour les gâcher avec lui.
J’ai un talisman que j’ai acheté à Bournemouth. Il a été fait pour quelqu’un
sous l’influence de Jupiter, il est en argent sur étain avec les signes qui
conviennent. Chaque planète a son propre métal spécial, pour Jupiter c’est
l’argent ou l’étain, pour Saturne le plomb, pour Mercure l’étain ou le mercure,
pour Vénus le cuivre, pour le Soleil c’est l’or, pour Mars le fer ou l’acier et
pour la Lune c’est l’argent.
Figure I. (Grandeur Nature)
(Fig. N° I.) Sur ce talisman est
inscrit le signe approprié, le signe Cabalistique de Jupiter, ainsi que celui de
ses Esprit et Démon et une devise ou un sort sur son pourtour. ON THEBAL GUT
GUTINI. AGLA. On rencontre souvent la première partie, ou des variantes, sur
d’anciens charmes, mais je n’ai jamais su ce qu’elle signifiait et j’aimerais
bien avoir des informations à ce sujet. Agla est aussi bien connu, on dit que ce
sont les premières lettres d’une invocation. Sur le revers il y a le carré
magique de Jupiter et le nombre du carré.
(Note). En hébreu, chaque lettre est aussi un nombre, une espèce d’écriture
secrète, très utilisée dans les sorts, le nombre du mot est donné, la difficulté
est que de nombreux mots parviennent au même nombre et on doit deviner quel est
le bon ou ce que cela signifie.
Dans le cas de la figure N° I, la somme de chaque colonne est 34, D = 4 et L =
30 ce qui équivaut à DAG ainsi qu’à étain en Hébreu. La somme de toutes les
colonnes donne 136, ce qui équivaut à JOPHIL, l’Esprit de Jupiter.
Figure 2 (Grandeur Nature)
(Fig. n ° 2.) Ce talisman vient d’une
boutique de Christchurch. Il est aussi en argent et il protège contre les armes
de guerre. Il s’agit d’un modèle utilisé lors de la Guerre de Trente Ans, il
semble qu’on utilise à nouveau aujourd’hui. La devise est tirée du verset 15 du
37ème Psaume : « Leurs armes se retourneront contre eux et leurs arcs seront
brisés ! » Il s’agit d’un modèle général de protection au centre duquel il y a
une pierre bleue, (je ne sais pas laquelle). Le modèle est entouré d’un mot de
pouvoir, ACHJMBBR écrit en Malachim, un alphabet secret hébreu. Les anciens
auteurs disaient qu’il ne fallait pas communiquer cet alphabet à un profane.
Figure 3 (Grandeur
Nature)
(Fig. n ° 3.) Voici un autre talisman en étain. Il a été fait pour une personne
née sous l’influence de Mercure et des Gémeaux. Il a divers signes liés à son
propriétaire. Au verso il y a le carré magique de Mercure, dont la somme est 260
et qui peut se dire KOKAB KESEF HAYYIM, dont on dit que c’est une expression
utilisée pour désigner le mercure.
RECTO VERSO
Figure. 4 (Grandeur Nature)
(Fig. n ° 4.) Un autre talisman en
plomb pour quelqu’un né sous l’influence de Saturne où l’on voit les mots et les
signes appropriés, chaque ligne donnant un total de quinze c’est à dire l’Hébreu
YH, et un total de quarante-cinq c’est à dire YHVH.
Je parlerais encore d’un autre talisman en or où est sertie une améthyste pour
quelqu’un né sous l’influence de Jupiter et du Soleil. Il a la forme du Sceau de
Salomon. Il ne comporte aucun signe, il s’agit plus d’un charme que d’un
talisman. Il a probablement été conçu par un petit bijoutier qui n’avait pas les
connaissances requises pour mettre sur les bons signes, mais la finition est
meilleure que d’habitude.
Généralement celui qui fabrique les talismans a tout juste le savoir faire pour
travailler les métaux mais il n’a pas la capacité de faire de bonnes finitions,
ainsi le travail est grossier et bien évidemment il est fait à la main. Les
autorités disent qu’un talisman réussi n’est fait qu’au moment où les signes
concernés sont ascendants. Un talisman du Soleil devrait être fait entre le
moment où le soleil se lève et midi. S’il est fait pendant que le soleil
décline, il n’aura que peu de pouvoir et portera malchance. La même théorie
s’applique à tous les autres signes, comme la Lune, Jupiter, etc. L’esprit de
celui qui fabrique doit être extrêmement concentré sur son travail et son but
... Si le talisman doit protéger, il doit se concentrer sur la protection et
s’il connaît le futur propriétaire sa tâche sera plus facile car son esprit peut
se concentrer sur la protection de la personne concernée. Lorsqu’il sera fait,
le talisman doit être dûment consacré au but recherché avec les sorts et les
prières appropriés en utilisant des instruments créés comme il se doit. Il doit
faire ce qu’il peut pour établir un lien avec le propriétaire et utiliser la
concentration extrême de sa volonté, le pouvoir de sa volonté pour forcer tout
le pouvoir à y entrer. Lorsque le talisman irradie, celui qui le fabrique sait
qu’il est bien aimanté et si cela ne marche pas, il doit le consacrer à nouveau.
Pour éviter qu’il perde son pouvoir avant de parvenir à son propriétaire, il ne
faut plus toucher un talisman après qu’il ait été consacré. Il devrait de
préférence être jeté à son propriétaire qui doit en quelque sorte l’attraper
pendant qu’il vole, le reconnaître pour ce qu’il est, en prononçant certaines
paroles précisant qu’il l’accepte pour ce qu’il est et pour ce qu’il va faire.
S’il ne parvient pas à l’attraper (s’il le laisse tomber), cela signifie que le
talisman ne lui sera d’aucune utilité et qu’il devra être fait sous une autre
forme. On dit qu’un nouveau talisman doit être porté pendant quelques jours pour
qu’il puisse s’imprégner de l’aura de son propriétaire et personne d’autre ne
doit le toucher durant cette période.
Il y a un talisman appartenant à une amie, c’est une sorte de cristal taillé en
facettes étranges et irrégulières. Il est d’une telle forme et d’une taille
faisant qu’il ne peut pas être porté. Il lui a été offert par un ami qui l’avait
fait faire spécialement pour elle dans un endroit à Londres où, a-t-elle
compris, ce genre de travail est une spécialité. Je présume que chaque facette a
sa signification. Il est étrange et rare. Je n’ai jamais rien vu de tel
auparavant et j’aimerais bien savoir comment les facettes ont été taillées et
comment on l’affecte à son propriétaire. La même dame m’a montré une petite main
en or en forme de Cornes de Pouvoir. Elle est probablement d’origine italienne,
mais comme elle me dit que son père la portait toujours et qu’il croyait
fermement qu’elle conjurait toutes sortes de méfaits et qu’elle lui portait
bonheur, peut-être pourrions-nous la qualifier de charme britannique.
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