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Collecter des
Trésors dans le Sud-Est Asiatique
par Sonia
Kolesnikov-Jessop in The New York Times du 30 juillet 2009
version française
Tof
![](../pix/GBG1.JPG)
Singapour – Collecter des objets en Asie du Sud à la fin du 19e siècle et
au début du 20e siècle a souvent été motivé par des objectifs scientifiques,
comme le désir d’en apprendre plus sur la flore et la faune de la région, ou
mieux comprendre les tribus indigènes vivant sur les nombreuses îles de la
région. Certains des premiers collectionneurs, comme le grand naturaliste
américain William Louis Abbott (1860-1936), « chassait » les artéfacts lors
d’expéditions lointaines, mais des missionnaires qui avaient formé des liens
avec les communautés locales, ou des fonctionnaires profitant de leurs
affectations à l’étranger pour se livrer à des passions personnelles ont fait
de même.
L’exposition « Chasseurs et Collectionneurs: Les Débuts des Collections
d’Objets d’Asie du Sud-Est » va se poursuivre jusqu’au 21 septembre 2010 au
Musée des Civilisations Asiatiques. Elle met l’accent sur plusieurs de ces
premiers collectionneurs et présente certains des artefacts qu’ils ont
amassés, en les associant à ceux collectés directement par les conservateurs
de la Bibliothèque et du Musée Raffles, le premier musée de Singapour qui a
été fondé en 1849 par l’administration coloniale britannique, son objet
principal était l’histoire naturelle. (Le bâtiment abrite maintenant le Musée
national de Singapour, la collection Raffles a été répartie dans différents
musées nationaux, dont le Musée des Civilisations Asiatiques, dans les années
1990.)
« Cette exposition nous donne l’opportunité de partager des histoires liées à
notre collection » a dit le Dr Kenson Kwok, le directeur du musée de la
civilisation.
L’exposition se divise en deux parties. La première se concentre sur six
individus pittoresques et montre la diversité des origines des collectionneurs
privés de cette époque. L’un d’eux est Abbott, qui, après avoir reçu un gros
héritage lorsqu’il avait un peu plus de vingt ans a financé seul de nombreuses
expéditions pour collecter des spécimens d’animaux et d’objets ethnographiques
dont beaucoup se trouvent aujourd’hui dans la collection de la Smithsonian
Institution à Washington. A partir de 1896, il a passé 10 ans en Asie du
Sud-Est, utilisant Singapour comme base pour explorer les îles de la région
avec une goélette de 20 mètres (65 pieds), le Terrapin.
Abbott a fait don d’une collection de paniers de Bornéo au Musée Raffles. On
les voit dans cette exposition. Les paniers sont particulièrement précieux
aujourd’hui. « Beaucoup de ces techniques de tissage et de fabrication sont un
art en train de mourir, comme un motif très à chevrons compliqué a dit
Clément Onn, le commissaire de l’exposition.
Le capitaine de la marine Giovanni Battista Cerruti (1850-1914) a beaucoup
voyagé tout au long de la Péninsule Malaisienne, à la recherche d’or, et son
expertise maritime lui a donné l’opportunité d’accompagner des explorateurs
connus comme l’anthropologue Italien Elio Modigliani, qu’il a rejoint lors
d’un voyage vers l’Ile de Nias, au large de la côte ouest de Sumatra. Cerruti
a ramené diverses statuettes ancestrales en bois, qu’on peut voir à
l’exposition. « Elles auraient été sculptées par un chaman pour recevoir le
dernier soupir d’une personne » a dit M. Onn. « Ainsi, l’essence des anciens
était retenue dans les sculptures. »
Cerruti a également passé 15 ans à vivre au sein de la tribu des Mai Darat,
une tribu indigène malaise appelée Sakai, ce qui signifie esclaves. Il a
consigné ses expériences dans un livre, « Mes amis les Sauvages - Notes et
observations d’un colon Perak (Péninsule Malaise) »
« La contribution de Cerruti ne réside pas seulement dans les objets qu’il a
recueillis, mais aussi dans sa compréhension des cultures des peuples
autochtones avec lesquels il a vécu » a dit M. Onn. « Son livre encourageait
les lecteurs à les voir non pas comme des sauvages ou des esclaves, mais comme
des personnes ayant des traditions bien établies et des droits. »
Contrairement à ces deux explorateurs, d’autres collectionneurs n’étaient pas
venus dans la région dans le but de collecter des objets. Arthur Frederick
Sharp (1866-1960) a été considéré comme l’un des missionnaires anglicans les
plus influents en Asie du Sud-Est. Entre 1897 et 1909, comme archidiacre de la
cathédrale Saint-Thomas, à Sarawak (Bornéo), il a formé un lien étroit avec
les Iban Dayaks qui lui ont fait de nombreux cadeaux. Il a finalement offert
une partie de ces présents au Musée Raffles, il en a vendus d’autres et en a
également offerts. Parmi ses objets exposés dans l’exposition il y a un
inhabituel manteau de guerre Dayak, fait d’écorce d’arbre et d’écailles de
poisson et une idole crocodile, une figurine qui aurait été utilisée pour se
protéger de la maladie.
Le collectionneur le plus pittoresque présenté dans l’exposition est Gerald
Brousseau Gardner (1884-1964), un employé de l’administration anglaise et un
occultiste ayant une passion pour les contes surnaturels où il est question de
fées et de sorcières. Inspecteur des plantations de caoutchouc, il était
passionné d’armes et a collectionné de nombreux keris (une dague asymétrique
dont certains pensent qu’elle a des pouvoirs surnaturels), ainsi que des
cartouchières décorées et des casques de protection. Après son retour en
Angleterre dans les années 1930, il a écrit les désormais célèbres livres « Witchcraft
Today » et « The Meaning of Witchcraft » et est devenu la « sorcière
résidente » du Musée de la Magie et de la Sorcellerie sur l’Ile de Man.
La seconde partie de l’exposition, un peu moins intéressante, recrée
l’ambiance de l’ancien Musée Raffles avec ses cabinets de curiosités; sa
collection ethnographique du Sud-Est asiatique, et l’on peut y voir une
flasque de poudre à canon en bois finement sculptée du peuple Batak, une tribu
indigène du nord de Sumatra et des spécimens d’histoire naturelle. Certains
des animaux empaillés, comme le furet-blaireau de Bornéo et le rat des sommets
de Malaisie, ont presque disparu aujourd’hui.
L’exposition s’achève par une comparaison des méthodes actuelles de collecte
du musée avec les pratiques passées. Le Dr Kwok a dit que les anciennes
expositions, qui avaient une approche plus encyclopédique, contrastent avec
des expositions thématiques d’aujourd’hui, qui se concentrent sur quelques
pièces emblématiques qui donnent vie aux histoires de leurs sujets.
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