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Le Culte des Sorcières réapparaît 

dans l’austère vieille Angleterre

 par Jerry Klein in The Montreal Gazette du 11 aout 1951
version française Tof et Neph

En Angleterre les autorités ecclésiastiques et civiles s’alarment de la popularité croissante d’une secte qui se réunit régulièrement pour pratiquer la sorcellerie. Mais en réalité, les autorités s’inquiètent moins du fait que les membres de la secte soient des sorcières, que parce qu’ils se réunissent nus.
Le Dr. G. Gardner, l’une des principales autorités en matière de sorcellerie britannique, affirme que le groupe se réunit quatre fois par an sous la direction d’une grande prêtresse nue. Ils se rassemblent pour adorer les « anciens dieux » de l’amour et de la fertilité - et ses membres disent qu’ils ne peuvent pas générer « la pleine puissance » lors de la réunion à moins de retirer leurs vêtements.
Cecil N. Williamson qui étudie la sorcellerie, dit que de nombreuses personnes intelligentes appartiennent à cette secte et qu’il connaît « un certain nombre de sorcières opératives ».
C’est étrange car récemment encore, la Chambre des Communes a décidé qu’il n’y avait plus de sorcières en Grande-Bretagne et elle a voté l’abolition de la loi de 1735 sur la sorcellerie. Cette loi, la dernière loi anglaise contre les sorcières toujours en vigueur interdisait « toute forme de sorcellerie, sortilège, enchantement ou envoutement. » 
Le Parlement n’est cependant pas allé jusqu’à dire qu’autrefois la loi avait été inutile ou que les sorcières n’avaient jamais existé. Une telle position aurait fortement contredit le droit britannique traditionnel ainsi que les paroles de plusieurs monarques britanniques.
Comme les lois britanniques contre la sorcellerie se sont développées sous l’égide de rois tels que James Ier, James II, George Ier et George II. (James Ier, qui a établi la peine de mort pour la sorcellerie, pensait que c’était plus grave que le meurtre). Et durant leur règne, près de 200 supposées sorcières ont été mises à mort.
James I venait d’Ecosse, un pays où l’existence des sorcières était rarement mise en doute. Il a mis en place en 1563 la première loi au monde contre les sorcières.
En 1712, l’une des affaires les plus célèbres de Grande-Bretagne fut celle de Jane Wenham, accusée de sorcellerie par le recteur de son village et condamnée à mort. Le révérend Francis Bragge de Walkerene dans le Hertfordshire a conduit l’accusation contre la vieille Jane et a cité la consigne biblique: « Tu ne laisseras point vivre la sorcière ».
Lorsque l’agent chargé de l’arrêter s’est rendu à la hutte misérable de Jane, elle n’a pas pu lui réciter le Notre Père. Cette incapacité fut immédiatement « considéré comme une preuve majeure de sa culpabilité. »
L’acte d’accusation contre Jane disait qu’elle « parlait avec le diable sous l’apparence d’un chat ». En effet, un voisin a dit que Jane lui avait dit que le diable avait l’habitude de frapper à sa porte.
Le jour du procès de Jane est finalement arrivé. Un fermier du village, John Chapman, a dit qu'elle avait jeté un sort de mort sur ses animaux. Le domestique de Chapman, Matthew Gilson, a porté des accusations similaires.
Anne Thorne, âgée de 16 ans, a dit que Jane l’avait ensorcelée, la faisant sortir de la maison, sauter par-dessus la grille d’entrée et escalader une colline. Une nuit, a dit la jeune fille, son lit s’était soulevé du sol et il y a eu des coups étranges contre les murs. Anne est ensuite tombée dans le coma et n’a repris conscience que lorsque Jane a été amenée au tribunal.
« Cela a convaincu le public que c’était bien là un véritable cas de sorcellerie ».
Un autre témoin a accusé Jane de voler dans les airs. Mais le juge, un homme « instruit et d’expérience », a dit : « Il n’y a pas de loi contre ce type de vol. »
Néanmoins, Jane a été reconnue coupable et condamnée à mort. Lorsque la nouvelle de son procès fut connue, les gens ont éprouvé de la sympathie pour la femme condamnée.
« Tout ce sang humain qu’on faisait couler dans chaque village à cause de témoignages venant de personnes à l’esprit malade » critiqua un officiel. 
Anne Thorne s’est comportée bizarrement non pas parce qu’elle était ensorcelée, mais parce qu’elle souffrait d’épilepsie, a dit un autre, et a conseillé aux juges d’étudier la médecine afin de ne pas « attribuer au diable des maladies qui sont naturelles ».
Le lit qui se soulève et les coups contre les murs ont été attribués à « des esprits, une chose qu’aucun homme sage ne peut nier, même s’il n’y croit pas ».
Avant le procès, un voisin de Jane a dit qu’il avait brûlé une aiguille pour voir si, comme une vraie sorcière, cela allait l’attirer. Elle est immédiatement venue chez lui, a-t-il dit, le convainquant ainsi de sa culpabilité.
Une personne assistant au procès s’est levé et a dit : « Pour ma part, je pense que celui qui peut éloigner une pauvre vieille femme malade de la chaleur de sa cheminée, par temps de grand froid, simplement en brûlant une aiguille, est le plus grand sorcier des deux ».
Le révérend Bragge s’est énervé contre ceux qui plaidaient en faveur de Jane. Il fulminait : « Une vieille et méchante sorcière est soudainement devenu une sainte ».
Finalement, Jane a été libérée. Au cours des années qui ont suivi, elle a mené une « vie frugale et irréprochable » ainsi le village fut « totalement convaincu de son innocenc
e».
Quatre ans après le procès de Jane, une autre femme fut exécutée pour sorcellerie, ce fut la dernière condamnation à mort pour ce motif. Cependant, la loi anglaise contre les sorcières vient à peine d’être abolie.


 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!