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Lammas Night
par Katherine Kurtz
version française
Tof
« Lammas Night » le roman de Katherine Kurtz tourne autour de « L’Opération
Cône de Puissance ». Dans cette histoire, Gerald Gardner et ceux du New Forest
coven ne sont pas les seuls à agir pour le salut de la Grande Bretagne et
empêcher l’invasion allemande. Voila un court extrait où elle nous narre une
partie des opérations magiques entreprises côté britannique :
L’heure prévue approchait. Ceux d’Oakwood n’étaient pas les seuls à se préparer.
Même s’il y avait des différences aussi bien dans les pratiques que dans les
croyances des participants leur but était toujours la même : il fallait éviter
l’invasion, Hitler devait être arrêté.
A Plymouth, des hommes et des femmes dont les ancêtres avaient dansé la ronde
sacrée avec Drake pour stopper l’Armada s’étaient rassemblés sur un promontoire
boisé face au Devil’s Point car le lieu de rencontre habituel était occupé
maintenant par une batterie anti-aérienne et des sentinelles. Certains avaient
emporté des paniers de pique-nique et des couvertures comme les autres
promeneurs en été, mais un homme avait pris un très grand Bodhran Irlandais en
souvenir de celui, plus ancien et plus grand, de Drake. Certains chantaient ou
fredonnaient doucement en approchant de l’ancienne forêt, se saluant les uns les
autres à leur arrivée. Au lieu de rassemblement, perché sur une souche d’arbre
un jeune garçon jouait une mélodie enivrante sur une flûte à trois sous…
Dans un grenier du Yorkshire, un magicien cérémoniel, réservé et solitaire
pénétrait dans un cercle tracé à la craie et inclinait la tête en signe de
respect, puis il écartait les bras en salut d’ouverture de la Croix
Kabbalistique, convoquant les forces de lumière pour qu’elles le protègent et le
guident dans sa tâche :
Ateh… Malkuth…
Ve Geburah… Ve Geburah… Le Olahm… Amen,
disait il
alors que sa main traçait le signe ancien.
Dans le bosquet au sommet du Chanctonbury Ring dans le Sussex, des sorcières
d’un coven datant d’avant l’arrivée des premiers conquérants se serraient autour
d’un tronc d’arbre à terre qui leur servait d’Autel pour se protéger du vent
pendant que leur prêtresse traçait un Cercle autour d’elles à l’aide de son
athamé. Elle avait ensuite planté son athamé dans la terre avec un cri. A ce
moment le vent avait cessé, uniquement à cet endroit, pour ne renaître qu’après
que leur travail se soit achevé, que la puissance soit maîtrisée puis envoyée.
En Ecosse dans un temple Gnostique Chrétien, douze ecclésiastiques et leur
maître priaient pour se préparer touchant du bout des doigts leurs quipus, cette
corde à sept couleurs dont le mystère renferme des pouvoirs redoutables.
Plus au sud, sur l’île Anglesey, près du détroit de Menai, là où des Druides et
des Druidesses avaient maudit les envahisseurs anglais il y a près de deux
milles ans, des Druides contemporains vêtus de blanc s’étaient rassemblés dans
un cercle de pierres dressées. A leur tête leur chef tenait une épée
cérémonielle dressée vers le ciel, proclamant qu’ils étaient prêts à souffrir si
besoin pour que règne la vérité. Alors qu’ils passaient du cercle au bosquet
sacré en tournant autour d’une pierre centrale tous tendaient vers le ciel du
chêne et du gui pendant que le chef barde chantait une invocation :
Accorde nous,
ô Dieu, ta protection, et dans ta protection la force, et dans la force la
compréhension, et dans la compréhension la connaissance, et dans la connaissance
la connaissance de la justice…
Une cupule
dans la roche contenait de l’eau de pluie, de l’eau sacrée de par son origine.
Une prêtresse vêtue de lin blanc et d’un couvre-chef y imbibait une pomme de pin
puis aspergeait chaque participant lors de son passage. Le feu sacré brûlait
dans un foyer non loin de l’eau, à l’abri des yeux profanes à l’extérieur de
leur site sacré…
Dans certains temples maçonniques, des maîtres portant le tablier de travail
demandaient aux meilleurs de leurs frères de joindre leurs prières et méditation
à un travail capital :
Que la Sagesse du Grand Architecte de l’Univers soit maintenant sur nous et que
prospère l’Oeuvre de nos mains et de nos esprits…
A Glastonbury, le siège des Mystères britanniques depuis des siècles, une adepte
connue sous le nom de Dion Fortune s’enfermait comme elle l’avait fait chaque
jour depuis le début de la guerre et allait en astral demander aux anciens
gardiens, les quatre archanges siégeant au-dessus des mers entourant la Grande
Bretagne, de protéger ses côtes, de placer le pays sous leurs ailes protectrices
et de barrer la voie des mers de leurs fières épées.
Dans le Hampshire, non loin de Christchurch, Dame Emma et une douzaine d’autres
femmes et hommes marchaient sur un chemin pierreux jusqu’à une petite baie où
d’autres avaient déjà préparé de quoi faire un feu qui ne pouvait être vu ni de
la mer ni du ciel. Non loin sur les falaises d’autres faisaient le gué pour ne
pas être surpris par une patrouille même si l’un d’entre eux, responsable des
patrouilles leur avait assuré qu’ils ne seraient pas interrompus.
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