La Wica
Textes de/sur Gerald Gardner
Textes de/sur les Prêtresses de Gardner
Les Anciennes Lois
Théologie, Dogmes et Croyances
Sur la Pratique
Sur l'Histoire
Lignée & Traditions
Le Livre des Ombres
Le Livre
des Plantes
Les Gens
L'Initiation
Le(s) Secret(s)
La Validité
Outils et Accessoires
Le NROOGD
Dion Fortune & The
Society of Inner Light
Alex Sanders & la
Tradition Alexandrienne
Chamanisme / Faery /
Huna
Magie Enochienne
Reclaiming / Feri /
3rd Road
Thelema
Tubal Cain
Autres
La Librairie
Le Cercle de la Pierre
Sorcières Liens
Dernières
mises à jour du site
|
Dans les Années 1970
par
Tof
J’ai longtemps pensé qu’en
France les premiers à se prévaloir de la Wicca furent les Coutela, Rugga et
Rubinstein, mais il est fort possible que je me sois trompé.
Il existait à Paris au début des années 1970 un petit groupe de personnes
pratiquant une forme de sorcellerie qui, d’après ce qu’on m’en a montré,
pourrait fort bien être de la Wica.
Ce groupe ne se disait ni gardnerien ni alexandrien mais ils donnaient à leurs
Dieux les mêmes noms que Gerald Gardner et les siens (c’est-à-dire pas ceux que
l’on trouve partout sur internet), leurs rituels semblent pratiquement
identiques aux nôtres et leur enseignement pourrait tout à fait être celui d’un
coven Wica traditionnel.
Le groupe
Mon informatrice a rejoint ce groupe en 1972, elle ne sait pas quand ce groupe
s’est crée, mais il lui semble évident qu’à ce moment il existait déjà depuis un
certain temps. Le groupe n’avait pas vraiment de nom, mais lorsqu’ils parlaient
d’eux ils se qualifiaient souvent de Shepherd’s Coven ou Shepherd’s Circle.
Ce groupe bien que basé dans le XIXème arrondissement de Paris, à deux doigts du
parc des Buttes Chaumont, pratiquait en langue anglaise. A sa tête il y avait
« Duchesse » la doyenne du groupe, mais aussi Peter qui sans vouloir l’avouer
était la véritable « tête pensante » du groupe.
Duchesse, une fringante quinquagénaire, affirmait être une véritable duchesse
dont la famille aurait était ruinée par la révolution. Heureusement pour le
groupe, elle n’était pas entièrement ruinée et avait dans son appartement une
pièce qu’elle consacrait (presque) uniquement aux pratiques du groupe. Dans
cette pièce il y avait aussi une belle bibliothèque ésotérique qu’elle
approvisionnait régulièrement. Duchesse était aussi plus ou moins propriétaire
d’un hôtel et de quelques meublés. Elle a ainsi pu héberger ponctuellement
certains membres du coven provisoirement « gênés ».
Peter était véritablement l’âme du groupe. Il était britannique et avait à cette
époque la trentaine. C’est lui qui avait fondé le coven. Il avait amené avec lui
cette sorcellerie quand il avait quitté Londres pour Paris. Dans la vie il était
artiste et vivait plus ou moins aux crochets de mécènes dont Duchesse. Il est
aussi fort possible que les parents d’une des membres du coven l’aient également
soutenu financièrement.
Le coven était aussi composé de six autres membres réguliers ainsi que de
quelques invités qui assistaient plus ou moins assidûment aux rituels. En plus
de Blanche, mon informatrice, et de Pierre son mari il y avait aussi Jane, Mary
et Simon trois étudiants anglais, dont les parents vivaient dans l’ouest
parisien, et David qui travaillait dans le tourisme. Ces six là avaient moins de
trente ans.
Il y avait aussi des membres invités. Eux, on ne les voyait soit qu’une fois ou
deux, soit dans un cas unique deux à trois fois pas ans. Peter disait au groupe
que soit ces invités étaient déjà « des nôtres », soit ils étaient initiés lors
du premier rituel auquel ils participaient avec le groupe.
Ses pratiques
Les pratiques de ce groupe sont tout à fait celles que l’on s’attendrait à
trouver de la part d’un coven descendant de Gerald Gardner et n’avaient pas
grand-chose à voir avec celles de certains groupe lucifériens, ils ne
s’inspiraient ni de Huysmans ni de Michelet, jamais on ne les a entendu réciter
un notre père à rebours par exemple. Le coven était dirigé, officiellement en
tout cas par sa Grande Prêtresse, le groupe pratiquait nu, ils se réunissaient à
l’occasion des Pleines Lunes, pratiquaient la magie, leurs outils étaient tout à
fait les mêmes que les nôtres, chaque membre avait un partenaire privilégié de
l’autre sexe dans le groupe … etc.
Traditionnellement un coven est dirigé par sa Grande Prêtresse, c’était
également le cas pour le Shepherd’s Coven même si dans les faits elle prenait
très souvent l’avis de Peter lorsqu’il s’agissait de prendre une décision et à
chaque fois elle suivait ses conseils.
Le groupe pratiquait nu. Dire cela n’est pas tout à fait exact. Avant le rituel,
les membres se dévêtaient dans deux pièces différentes, les hommes dans une
pièce et les femmes dans l’autre. Ensuite tous passaient une sorte de cape de
velours. Celle de Duchesse et Peter était violette, celle des autres était
blanche. Les femmes portaient en plus un collier « qui s’enfile, pas un de ceux
qui s’ouvre et qui ont un fermoir » et une jarretière. Duchesse et Peter
portaient en outre un loup, celui de Peter étant vaguement cornu. Les capes
n’étaient jamais portées dans le Cercle. Elles étaient retirées au moment de la
purification rituelle et n’étaient remises qu’après le rituel lorsque le Cercle
avait été dissipé et que tous s’employaient à nettoyer et ranger les objets
ayant servis lors du rituel.
Leurs rituels se tenaient à l’occasion de la Pleine Lune. Là encore ce n’est pas
tout à fait vrai. Les rituels avaient lieu le samedi soir le plus proche de la
Pleine Lune et pour leurs huit sabbats, ils étaient célébrés eux aussi le samedi
soir le plus proche de la Pleine Lune la plus proche de la date du Sabbat.
Lorsqu’ils se réunissaient les membres de ce coven pratiquaient la magie comme
tout coven Wica. Leurs méthodes sont les mêmes que celles que je connais si ce
n’est qu’ils mettaient vraiment en avant la magie sexuelle qui semblait être
leur manière principale de générer du Pouvoir. Attention, m’a-t-on précisé, il
ne s’agissait d’un groupe de partouzards, même si les partouzes étaient à la
mode à cette époque dans certains milieux parisiens. Même s’ils s’adonnaient à
des pratiques sexuelles de groupe, les couples ne se mélangeaient jamais.
Quant à leurs outils ils étaient en effets eux aussi les mêmes que ceux que nous
utilisons aujourd’hui si ce n’est que pour leur consécration, ils étaient
marqués de façon délébiles et les signes tracés dessus s’effaçaient peu à peu à
l’exceptions de celles figurant sur le Pentacle qui elles étaient gravées et
donc bien plus pérennes.
L’enseignement oral
Pour Peter il était très important de partager son savoir. Les membres pouvaient
consulter et emprunter les divers livres de la bibliothèque du coven, mais « ce
qu’on apprend dans les livres n’est pas le plus important » disait-il « ce qui
compte vraiment c’est ce qui est enseigné face à face, de personne à personne,
dans le Cercle ». Il encourageait aussi les membres à prendre des notes après
coup, « cela permet de mieux comprendre et de se souvenir de plus de choses ».
Parfois Peter demandait aux plus anciens de transmettre leur savoir. Duchesse
quant à elle était toujours toute ouïe, sans jamais chercher à transmettre quoi
que ce soit. Là encore cet enseignement était relativement classique avec un
refus semble-t-il affirmé de tout ce qui touche de trop près à la magie
cérémonielle ou à la kabbale. Peter a aussi transmis au groupe son goût pour la
divination à l’aide d’un cristal sombre. Je n’ai pas trouvé de trace de la
partie divination dans un carnet de notes liées à l’enseignement que l’on m’a
prêté par contre, on y trouve les notes relatives à un enseignement et à des
pratiques qui pourraient encore aujourd’hui être ceux d’un coven Wica.
La dislocation du coven
Au début des années 1980, Peter a eu des soucis avec la justice. Sans être
réellement inquiété sérieusement on lui a fait comprendre qu’il ne pourrait plus
continuer à vivre en France ce qui l’a poussé après quelques mois de pressions
policières à retourner vivre en Angleterre. Certains ont pensé que cette
insistance policière était liée à la présence dans le groupe de Jane et Mary.
Bien que majeures elles dépendaient encore toutes les deux de leurs parents
respectifs, parents qui se connaissaient puisque les deux pères travaillaient
pour la même société. Ces parents donc avaient des contacts au sommet de l’Etat
et s’en seraient servi pour retirer leur progéniture de l’influence de Peter et
Duchesse. Avant de partir définitivement Peter a demandé à Duchesse de permettre
à David de le remplacer. Cela s’est passé au cours d’une cérémonie particulière
à laquelle seuls Duchesse, Peter et David ont participé. Les autres membres du
coven n’ont jamais trop su ce qui s’était passé ce soir là. David a peut être
reçu le Troisième Degré, mais ce n’ait pas une expression employée par le
groupe. Ce passage de pouvoir fut peut être ce qui causa réellement la fin de
groupe. David étant maintenant le Grand Prêtre, il se devait de pratiquer
principalement avec Duchesse. Mais jusqu’à présent, il pratiquait avec Mary. Sur
le coup, Mary n’avait plus vraiment de partenaire dans le Cercle. En dehors du
Cercle c’était encore pire. David et Mary étaient ensemble. Mary avait du mal a
accepter que David soit plus proche de Duchesse que d’elle dans le Cercle avec
tout ce que cela impliquait. Cela n’a pu continuer comme cela que deux ou trois
mois. Finalement David et Mary ont quitté le groupe suivi par Jane et Simon. Il
semble qu’ils soient tous les quatre partis en Angleterre, peut être pour
rejoindre Peter ?
Ainsi il ne restait plus que trois membres dans le coven : Duchesse, Blanche et
Pierre. Pour éviter tout problème de jalousie, il a été décidé que Duchesse
laisserait sa place à Blanche et que Pierre occuperait la place qu’avait occupée
Peter.
Tous trois ont ainsi continué à pratiquer ensemble tout au long des années 80 et
90, sans chercher à développer leur petit coven ni à entrer en contact avec
d’autres groupes initiatiques si ce n’est qu’ils assistaient de temps à autre à
des conférences ésotériques à Paris. Le groupe a cessé d’exister après les décès
de Duchesse puis de Pierre quelques années plus tard. Blanche n’a pas souhaité
recommencer quelque chose avec d’autres personnes, mais elle a toujours une
pensée pour les Dieux lorsqu’à la Pleine Lune elle allume une bougie et un peu
d’encens.
Mille mercis à Blanche et à son neveu sans qui ce texte n’aurait jamais vu le
jour ainsi qu’à Bernadette.
retour
|