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Le Serment dans les Années 40
par
R. Dearnaley version française Tof

Le texte le plus ancien où l’on retrouve le « serment » (avec de petites différences) se trouve dans « Ye Bok of Ye Art Magical » (qu’on abrège en BAM) le plus ancien Livre des Ombres de Gardner. Le BAM contient les instructions détaillées pour tracer le cercle dans le rituel d’initiation où l’on retrouve également le « serment ». Il n’y a pratiquement aucune ressemblance entre ce cercle et un cercle Gardnerien : le cercle est le triple, gravé sur le sol avec l’Athamé et les noms hébreux de Dieu sont écrits en lettres hébraïques entre ces lignes, je me souviens qu’il y a écrit « Jod Heh Vau Heh » (Jéhovah) sur ce cercle.

Les paroles et la méthode utilisées pour tracer ce cercle sont issues de la magie cérémonielle Kabbalistique, la plus grande partie vient de toute évidence de la version de Mathers des Clavicules de Salomon, à laquelle on a ajouté une version du Rituel Mineur de Bannissant du Pentagramme (tiré de la Golden Dawn via un Crowley et un autre auteur). Le Gardnerien contemporain moyen serait parti écoeuré avant que le premier tiers ne soit terminé.

Le reste de ce rituel d’initiation du BAM, une fois que le cercle est tracé, est cependant très proche du rituel moderne, avec uniquement quelques différences mineures – c’est probablement un des extraits de rituel qui a le moins changé depuis l’écriture du BAM (assez curieusement, un de ces changements permet d’initier quelqu’un qui a les cheveux courts ce qui aurait été très difficile sans ces changements : ce qui soulève la question de la façon dont cet aspect particulier de l’initiation de Gardner s’est déroulé, car comme tout autre fonctionnaire masculin dans les année 1930, Gardner avait les cheveux courts derrière et sur les côtés à l’époque où il nous dit que son initiation a eu lieu). D’un autre côté, la façon de tracer le cercle a radicalement changé depuis cette époque : tous les cercles Wiccan que j’ai vu tracer étaient plus proches d’un cercle gardnerien moderne que de la procédure donnée dans le BAM . Si vous voulez choisir un élément gardnerien à lier au serment, mais que vous vouliez y inclure ce que faisait Gardner à l’époque où il a commencé à pratiquer cette Wicca la façon de tracer le cercle est le plus mauvais choix auquel je puisse penser.

Soit le serment est antérieur au Gardnerisme, et le Gardnerisme n’existait pas avant que Doreen Valiente et Gerald Gardner (et probablement d’autres personnes) aient écrit les mots utilisés maintenant pour tracer le cercle où l’on prête actuellement serment (dans ce cas une grande partie du BAM n’est pas concernée par le serment qu’elle contient, du moins celui que l’on prête maintenant), ou alors le serment est indépendant des détails spécifiques de la façon dont le cercle où l’on prête ce serment a été tracé. Cette seconde solution me semble beaucoup plus logique : Je l’interprète « comme si » l’essence du cercle était plus importante que les mots spécifiques prononcés ou les actions particulières effectuées. Et comme si le serment s’applique à tout cercle magique, les gens ont utilisé des cercles magiques depuis très longtemps - au moins depuis l’époque babylonienne.

Je souhaite aussi mettre en avant une coïncidence intéressante. La seule chose spécifique que dit le serment au sujet des Secrets c’est qu’ils sont « de l'Art » et comme le livre le plus ancien que l’on connaisse où l’on trouve le serment est appelé (si l’on ne tient pas compte de l’orthographe archaïque) « The Book of the Art Magical » (Le Livre de l’Art Magique), je pense que nous pouvons être relativement certains que « l’Art » dont il est question est « l’Art Magique » et que Gardner considérait assurément que cela incluait la magie cérémonielle de Salomon le Roi et les sections de rituels de l’O.T.O., dont il avait recopié de nombreuses pages dans « Le Livre de l’Art Magique ». Je propose donc que « l’Art » signifie quelque chose de bien plus vaste que le « Gardnerisme ». Ce qui nous laisse toujours avec cette question épineuse : que sont « les secrets » ? Mais il me semble évident que si une chose se retrouve régulièrement dans des livres et qu’elle est bien connue de l’ensemble de la communauté occulte, ce ne peut pas être un secret. Je pense par exemple aux Mesures et à leur utilisation ainsi qu’à la magie sexuelle.

En outre, la personne ou les personnes qui à l’origine ont rédigé le serment connaissaient de toute évidence les serments maçonniques : il y a une phraséologie en commun. Nous savons que Gardner était au moins Maître Maçon (3ème degré) et probablement Royale Arche (4ème degré dans l’un des divers hauts grades) et il nous a dit que plusieurs membres du coven de la New Forest étaient aussi Co-maçons (c’est-à-dire une obédience Franc-maçonne qui, à la différence de la plupart, est mixte).

Un certain nombre d’expressions dans le serment se comprennent probablement mieux à la lumière de l’interprétation maçonnique des expressions semblables dans une utilisation maçonnique – pour le moins, leur auteur a vraisemblablement prévu qu’elles soient lues de cette façon. Le serment Wiccan comprend moins de paroles, il est moins long et détaillé que le serment maçonnique et ne contient pas la menace détaillée de punitions horribles que l’on trouve dans le serment maçonnique. Franchement, on a plutôt l’impression que l’auteur souhaitait alléger le serment maçonnique pour en faire quelque chose de plus acceptable.

Accessoirement, les Francs-maçons sont tout à fait ouverts à un certain nombre de choses : les véritables secrets (qui ont, hélas, tous étaient publiés) sont les poignées de main et les mots de passe secrets utilisés pour identifier d’autres maçons du même degré (ou d’un degré inférieur) et le détails des paroles des rituels. Ils sont prêts à révéler pratiquement tout le reste au sujet de la franc-maçonnerie à ceux qui s’y intéressent et ils rédigent fréquemment des textes interminables à ce sujet. Ils publient même les rituels (cela doit servir d’aide-mémoire aux Maçons initiés et à concourir à assurer l’uniformité du rituel entre différentes loges), mais ils les publient en réduisant de nombreuses phrases clés à leurs lettres initiales (une pratique qui, curieusement, est aussi utilisée dans les rituels Wiccan du BAM).

J’ai ma propre interprétation de mon serment. Je peux proposer cette interprétation à d’autres, je peux même essayer de persuader que mon interprétation est plus logique, mais je ne considérerai pas que les autres ont rompu leur serment si finalement ils ne sont pas d’accord avec moi. Je crois que l’interprétation que je fais de mon serment et la façon dont je le vis est entre moi, les Dieux et la personne qui conserve mes mesures et je pense que d’autres pensent de même. Personnellement j’interprète « l’Art » d’une façon beaucoup plus large que ne le font la plupart, mais j’interprète le « secrets » de façon plus étroite que d’autres, mais je pense qu’exiger des autres de vivre selon l’interprétation du serment d’un autre relève de la même arrogance spirituelle que l’usage chrétien d’exiger de tout le monde nomme le Divin comme eux le font.



 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!