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Influences Françaises Dans la communauté « gardnerienne » il y a une tradition orale selon laquelle notre Tradition aurait subi de fortes influences françaises. Personne ne sait trop d’où vient cette idée mais il y a probablement quelque chose de vrai dans cette idée. Ecartons tout d’abord les pistes qui de toute évidence sont erronées. Certains ont pensé que cette influence pouvait venir de Monique Wilson la dernière Grande Prêtresse connue de Gerald Gardner. Celle ci était effectivement d’origine française, bretonne pour être précis, mais elle n’a jamais vécu dans notre pays. Elle est née dans ce qui s’appelait alors l’Indochine puis a quitté ce pays en 1954 pour aller vivre à Londres puis à Perth en Ecosse. Rien ne suggère qu’il existait une tradition sorcière dans la famille de Monique, et quand bien même, même si Monique Wilson fut un maillon important dans le développement de la Wica aux Etats Unis, elle n’a en aucune manière influencé la Wica dans ses pratiques, ses croyances ou sa théologie. Gerald Gardner a lui eu incontestablement une forte influence sur notre tradition. Or, dans une interview donnée à Thomas Stafford en 1955 il affirme : « savez-vous (…) que je suis d’origine française ? Mes ancêtres vivaient dans un petit village, non loin de Paris ». Mais, même s’il a mis en avant une lointaine ancêtre brûlée car elle était sorcière et qu’il avait aussi un parent plus proche qui se considérait plus ou moins comme sorcière, il s’agissait dans les deux cas de personnes britanniques, il ne faut donc pas chercher ici les origines de ces influences françaises. Certains on aussi vu une analogie entre « la Sorcière » de Jules Michelet et nos pratiques. J’ai même croisé une fois une personne qui pensait que pour écrire « Aradia, or the Gospel of the Witches », Charles Leland, s’était fortement inspiré du livre de Michelet. Même si à première vue il n’y a nulle impossibilité dans cette idée, Aradia a été publié plus de trente ans après le livre de Michelet, les ressemblances entre les deux ouvrages ne sont pas flagrantes. Plus encore, Fred Lamond, qui fut membre du coven de Gerald Gardner et Philip Heselton, qui doit être la personne qui connaît le mieux les origines de la Wica, parlent avec beaucoup de mépris des pratiques décrites dans « La Sorcière ». Tous deux réfutent totalement tout lien entre les pratiques décrites par Michelet et les nôtres. Par contre on ne peut nier qu’il y a quelques traces de « Aradia, or the Gospel of the Witches » dans nos Livres des Ombres, d’ailleurs ce livre n’est pas le seul livre de Leland à avoir inspiré ou influencé la sorcellerie contemporaine, Robert Cochrane s’est largement inspiré des pratiques décrites dans « Etruscan Roman Remains in Popular Tradition » un autre livre de Leland pour mettre en forme la pratique du Clan de Tubal Cain. Une autre origine, sujette à caution, de cette influence est mise en avant par Sybil Leek, qui a parlé de liens entre les sorcières de la New Forest et des sorcières de la région de Nice. Là encore, rien ne vient sérieusement corroborer cette idée. Par contre, la New Forest se trouve sur la côte Sud de l’Angleterre, il n’est donc pas impossible qu’il y ait eu des échanges entre les Sorcières de la New Forest et celles de France, il y a encore aujourd’hui des liaisons maritimes entre cette région anglaise et Caen, Cherbourg, St Malo, le Havre ou Dieppe. Cette idée de liens entre les sorcières anglaises et françaises explique peut être pourquoi on trouve à plusieurs reprises des textes en français dans les Livres des Ombres utilisés par Gerald Gardner et les siens. Ces textes français figurent plus particulièrement dans le Livre des Ombres utilisé par le Bricket Wood coven à l’époque de Doreen Valiente mais aussi et dans une moindre mesure dans celui dont ce coven s’est servi plus tard dans les années 1960 et 1970. On peut par exemple y lire un court texte en vieux français (ou en patois normand ?) qui peut se traduire par « Les Mauvaises Gens forment une confrérie qui est dirigée par une sorcière, celle-ci a une jarretière comme marque de sa dignité » ou encore un extrait d’un grimoire datant de 1557 expliquant comment faire « revenir le poil de quelque partie du corps qu’il soit tombé ». Ces textes seuls ne signifieraient pas grand chose, mais, ils sont loin d’être isolés. D’autres textes en français moderne sont bien plus longs et aussi plus instructifs. On y trouve par exemple des arguments expliquant pourquoi les sorcières pratiquant nues obtiennent de meilleurs résultats que celles qui pratiquent habillées. Il y a aussi une théorisation fort pertinente du « Pouvoir », de la façon de le générer et de s’en servir. Ces textes semblent dater du début des années 1930, mais il n’est pas impossible qu’ils soient plus anciens, certains parlent des années 1920 voire même du XIXème siècle. Petit détail amusant au sujet de ces textes en français, certains coven anglais et américains ont toujours ces textes dans leur Livre des Ombres. Mais souvent les membres de ces covens ne comprennent pas le Français. Leurs Livres des Ombres sont manuscrits et sont la copie de copie de copie… Ainsi, avec les années des petites fautes de copie s’y sont glissées et ces fautes sont recopiées par les générations suivantes ce qui fait qu’il devient de plus en plus difficile, même pour quelqu’un dont le Français est la langue maternelle, de comprendre le sens de ces phrases.
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