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Reconstruire la Religion des Sorcières
par J.Lewis
version française
Tof
Alors que le New Forest Coven commençait à reconstruire la religion décrite par
Margaret Murray, à quoi pouvaient ressembler leurs premiers résultats ? Si le
groupe de New Forest se basait effectivement sur les concepts proposés par
Margaret Murray, alors le premier coven devait concentrer ses rituels sur le
Dieu et le Grand Prêtre masculin et non sur une Prêtresse. Nous savons grâce à
ses écrits que Murray se concentrait presque entièrement sur le Dieu des
Sorcières et sur un homme dont les Sorcières pensaient qu’il était l’incarnation
vivante de ce Dieu. Il portait souvent une peau animale et s’habillait
entièrement en noir - et on l’appelait donc l’Homme Noir. Même si Margaret
Murray a dit qu’une femme incarnait parfois le Dieu, en général les femmes ne
jouaient qu’un rôle secondaire lors des rituels. Murray ne parle pas du concept
de la déesse en tant que déité principale des sorcières si ce n’est pour écarter
cette idée. En fait le concept de la Déesse des Sorcières vient surtout de « Aradia :
L’Evangile des Sorcières », le livre de 1899 écrit par Charles Godfrey Leland et
des sources classiques auxquelles Leland se réfère. En plus de l’Homme en Noir
il y avait deux hommes qui s’occupaient de tout en l’absence du Grand Maître et
qui étaient à la tête de leurs propres covens. Contrairement aux pratiques
sorcières actuelles, les rituels de Gardner semblent avoir mis l’accent sur
cette orientation masculine jusqu’à environ 1957.
Que pouvait bien faire ce New Forest Coven lors d’un Sabbat ? Le déroulement
d’un « Sabbat des Sorcières » décrit par Margaret Murray inclut ce qui suit :
1.
adoration d’une déité incarnée par
a) le renouvellement ses vœux,
b) des baisers,
c) en tournant plusieurs fois autour d’un cercle dans le sens inverse des
aiguilles d’une montre.
2. une partie de la cérémonie consistant en
a) un compte rendu et des instructions magiques
b) l’admission de nouveaux membres dans la société
c) mariages de membres.
3. le service religieux consistant en
a) une cérémonie qui variait selon les saisons
b) des rites de fertilité
c) une fête
d) des danses jusqu’à l’aube.
Dans
les comptes-rendus de procès de Sorcières, la fête du Sabbat semblait souvent
être une version confuse de l’Eucharistie Chrétienne, on pensait donc qu’il
s’agissait d’une parodie de l’Eucharistie. Elle était aussi décrite parfois
comme un simple repas. Aucune de ces étapes ne fait penser à un rituel païen.
A part mentionner différentes sortes de danses, de pratiques de magie populaire
et certaines coutumes généralement associées à la Sorcellerie comme chevaucher
un balai, allumer des bougies, faire chauffer le contenu d’un chaudron etc.,
Margaret Murray ne donne pas d’autres détails spécifiques sur ce qu’auraient pu
faire les Sorcières. Le groupe de la New Forest devait donc faire preuve de
beaucoup de créativité et d’ingéniosité pour essayer de « reconstruire » cette
religion. En fait ils devaient faire face à un casse-tête : L’Ancienne Religion
décrite par Margaret Murray se concentrait sur la pratique de la magie, mais
aucun des systèmes pour faire de la magie connus d’eux ne pouvait être ainsi
utilisé. Par exemple, la magie « cérémonielle » ou « haute magie » des grimoires
et des sociétés secrètes était en elle-même Judéo-chrétienne de par son concept
et vocabulaires. Non seulement la théorie derrière ces systèmes dérivait de
certaines branches de la théologie judéo-chrétienne mais les systèmes étaient si
complexes qu’il était pratiquement impossible de les suivre. Dans le système d’Abramelin,
par exemple, chaque pratique demanderait de grandes dépenses et des mois de
préparation pour être mise en œuvre, il en est de même pour les procédures
décrites dans les « Clavicules de Salomon » de MacGregor Mathers. Le système
magique de « the Hermetic Order of the Golden Dawn » était quelque peu plus
sophistiqué et ses rituels plus faciles à mettre en œuvre – si les membres de la
loge pouvaient chacun donner 100£ par an pour cela, ce qui est plus que les
revenus annuels d’un foyer anglais moyen à cette époque. De toute évidence ces
rituels ne convenaient pas à un coven de Sorcières.
Le groupe de la New Forest s’intéressait à la magie populaire, qui est toujours
laïque, et en usait autant que possible. Mais le problème avec la magie
populaire était qu’elle n’est que pratique, il n’y a aucune théorie : Pour
soigner une verrue, utiliser telle plante, pour conquérir une demoiselle réciter
tel charme. Cette sorte de « basse magie » n’offre pas le type de structure
théologique dont ceux de la New Forest avaient besoin pour donner un sens à leur
nouvelle religion. Pour assurer le succès de leur renouveau de l’Ancienne
Religion ils avaient besoin de ce qui devait être en fait, un nouveau moyen de
faire de la magie. Pour le créer ils devaient utiliser des rituels d’une autre
sorte que ceux utilisés en magie Cabalistique. Comme les membres du coven
étaient Rosicruciens, Maçons, Co-Maçons etc. (et qu’ils appréciaient aussi le
théâtre), ils connaissaient l’existence de rituels qu’ils pourraient, et ont
probablement, adaptés à leurs besoins. Par exemple, dans le Livre des Ombres on
trouve beaucoup de textes ayant une structure maçonnique. Comme on peut le voir,
il semble logique que beaucoup de ce qui peut sembler étrange au sujet des
rituels de ceux de la New Forest peut être expliqué en considérant que les
écrits de Margaret Murray étaient le modèle auquel tout le reste devait
correspondre.
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