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L’Escourge et les Baisers
par Lugh
 
version française Tof


Dans « The Magical Dilemma of Victor Neuburg » Jean Overton Fuller confirme qu’Aleister Crowley avait adopté la technique de Pickingill consistant à combiner une activité sexuelle avec la déclamation de textes anciens lors du « Paris Working ». Elle raconte que Victor Neuburg et Crowley « ont créé un rituel dans l’esprit de ceux qu’ils imaginaient avoir été pratiqués dans l’antiquité en se basant essentiellement sur des textes romains car ils pensaient que les traditions qu’on y devinait, remontaient à une Antiquité bien plus grande... »

Le témoignage de Jean Fuller est important, car elle a reçu de Gerald Yorke une transcription complète du Paris Working. Victor Neuburg et Aleister Crowley « ont disposé de l’encens, du feu (je pense que cela signifie qu’il y avait une bougie allumée), du pain, du vin, une chaîne, une escourge, un poignard, et de l’huile… Après qu’Aleister Crowley ait frappé deux coups sur une cloche, Victor a dansé le Rituel de Bannissement. Crowley a pris les instruments sur l’Autel et a flagellé Victor, incisé une croix sur son cœur et attaché la chaîne autour de son front », Crowley avait une préférence marquée pour l’escourge et avait une prédilection pour le poignard et l’escourge qu’il considérait comme de puissantes armes magiques. Il plaçait toujours les instruments sur un autel!

Jean Fuller fournit également le contexte historique du Quintuple Baiser de la Wicca. Elle cite la lettre du roi Philippe le Bel condamnant « les frères de l'Ordre des Chevaliers du Temple :

« Puis il [le commandeur ou le Maître] lui a enlevé ses vêtements, l’a embrassé à la base de la colonne vertébrale, sous la ceinture, sur le nombril et sur la bouche ». Il s’agit clairement d’une adaptation du « Baiser Sarazin » qui consistait en réalité en une technique où le Maître envoyait son souffle chaud vers les chakras. Certains covens pratiquant à l’ancienne utilisent des variantes de ce baiser. Dans les Neuf Coven de Pickingill on donnait au néophyte nu « l’ordalie » (la flagellation) et les Cinq Souffles. A la fois Aleister Crowley et Gerald Gardner devaient connaitre ces rites puisqu’ils avaient été initiés dans des covens sœurs.

Jean Fuller suggère d’ignorer tous les traités académiques écrits sur les Templiers et de débuter par le texte de Philippe le Bel. En dépit de l’indignation et l’incompréhension qu’il peut créer, il me semble qu’on peut y déceler la structure d’un véritable rite. Les endroits touchés par un baiser sont les sièges des centres psychiques que la science Hindoue nomme chakras. L’expression « à la base de la colonne vertébrale » est à prendre au sens littéral, ce n’est pas un euphémisme. Toucher la base de la colonne vertébrale a pour but d’éveiller la Kundalini. Aujourd’hui encore, il existe des lignées initiatiques où le candidat est touché sur les chakras supérieurs (la poitrine et la tête) alors que ceux qui sont situés plus bas sont omis. On les touche généralement fait avec un instrument et pourtant les Albigeois, qui étaient très chastes, initiaient avec un baiser sur la bouche. Le rite où l’on déshabille le candidat est également très éloquent.

 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!