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Il est bien connu que Doreen
Valiente collectionnait les balais et les livres traitant d'occultisme.
On sait aussi qu'elle hantait les brocantes et y achetait de vieux objets
magiques.
Ce qu'on sait peut être un petit peu moins c'est que pendant plusieurs dizaines
d'années elle a découpé et collectionné des articles de journaux traitant de
sorcellerie.
J'ai eu le bonheur d'avoir accès à une partie de sa collection.
Voici une de ses coupures de presse :
Quand la sorcellerie est arrivée à Bourton-on-the-Water
A l’époque un musée de la sorcellerie s’est
installé dans un joli village des Cotswolds - avec des mannequins nus,
un dieu cornu à tête de bouc et des poupées transpercées d’épingles –
Cela a déclenché bien des polémiques...
par J.Phillips in Costwold Life, avril/mai 2021
 Pâques
dans les Cotswolds est traditionnellement le début de la saison
touristique à Bourton-on-the-Water, un village pittoresque avec son
village miniature, son parc ornithologique, ses boutiques et ses cafés.
C’est une destination qui attire de nombreux visiteurs. Mais en 1956,
l’ouverture, le dimanche de Pâques, d’un musée de la sorcellerie dans
le bâtiment qui héberge aujourd’hui la boutique et l’exposition de
modélisme ferroviaire a fait parler bien des gens tout au long de l’été.
C’est Cecil Williamson (1909-1999) un réalisateur de cinéma qui en a eu
l’idée. Il s'était rendu à Bourton-on-the-Water en novembre 1955 et
s’est entendu avec Len Hill, un homme d’affaires local, pour louer ce
bâtiment pendant une année pour un coût annuel de 125£ plus 52£ de
taxes locales. Hill a également accepté de rénover le bâtiment en
échange de 25 pour cent des recettes pendant sept ans.
L'exposition, où l’on pouvait voir des poupées où été fichées des
épingles, un chat momifié et un crâne humain, s’est avérée être une
attraction populaire, et plus de 3 800 adultes et enfants ont visité
l’exposition dans les 10 jours suivant son ouverture. Mais tout le
monde n’était pas heureux de l’existence du musée ou de sa présence à
Bourton.
Le 11 avril, le Birmingham Daily Post a titré : « La tranquillité de
Bourton est troublée par une mise en avant de la sorcellerie ». Il
citait M. B Woolley, un ancien président du conseil paroissial. Woolley
n’avait pas visité le musée mais craignait que « la police des grandes
villes soit déjà bien occupée par la magie noire et la sorcellerie ».
Le 13 avril le même journal a titré « Un sondage sur l’exposition sur
la Sorcellerie : certains objets exposés ont indisposé les villageois
de Bourton ». Il répertoriait certains des objets exposés « une statue
en cire grandeur nature représentant une jeune fille à moitié nue
exposée sur un autel » et « des crânes, des os, une statue en cire
représentant une sorcière et une autre d’un dieu cornu à tête de bouc. »
L’article disait que les villageois craignaient que le musée
n’encourage les habitants à participer à des rituels de magie noire,
car dans les Cotswolds vivent des « paysans très superstitieux » !
Suite à des plaintes, le conseil paroissial a demandé à trois
médiateurs d’enquêter sur l’exposition. Il a ensuite expliqué lors de
la réunion du conseil paroissial du mois de mai que le musée de la
sorcellerie était une entreprise tout à fait acceptable pour le village
et qu’il ne faisait aucun mal au grand public.
La décision du conseil n’a pas été bien accueillie par tous, mais Cecil
Williamson n’était pas étranger à la controverse. Son projet d’ouvrir
un musée de la sorcellerie avait survécu à un certain nombre de défis,
notamment des tentatives infructueuses d'ouvrir le musée à
Stratford-upon-Avon en 1947, puis à Warwick en 1951, avant d’ouvrir
avec succès un musée dans un ancien moulin de Castletown, sur l’Ile de
Man. L’une de ses idées pour le musée était de construire un grand
cercle magique en plein air selon un modèle utilisé par John Dee
l’astrologue d’Elizabeth Ière, celui qui aurait déclenché la tempête
qui détruisit l’Armada espagnole. Ce grand projet a été contrecarré par
la Commission du Commerce, qui a refusé sa demande d’importer un
quintal de terre française pour construire le cercle. Pourquoi
fallait-il de la terre française ? Ca ça reste un mystère !
En 1954, Williamson a vendu l’ancien moulin de Castletown à son
employé, Gerald Gardner, et a, à nouveau, déménagé le musée, cette fois
dans High Street, à Windsor, en face de l’Hôtel de Ville. Cet
emplacement s’est avéré décevant, ce que Williamson a attribué en
partie au fait que Windsor était psychologiquement le « mauvais cadre »
pour un musée de la sorcellerie. En conséquence, il n’est resté ouvert
qu’une seule saison, en 1955, et l'année suivante, le musée a ouvert
ses portes à Bourton-on-the-Water.
Au cours de sa première année à Bourton, Williamson a régulièrement
fait parler de lui, notamment en alertant la presse la fois où il a
découvert un chat mort devant le musée, en disant aux journaux qu’il
pensait que c'était une malédiction Mau Mau. Plus tard, une enquête a
révélé que le chat était celui de l'épicier du village, qui avait été
écrasé et placé devant le musée pour faire une blague, mais la
publicité fut, sans aucun doute, très utile à Williamson.
Il y a eu d’autres articles dans la presse en 1957. On a ainsi pu lire
que : « Un homme et une femme sont morts subitement car Cecil
Williamson a jeté un sort sur ses ennemis. Surpris, des villageois de
Bourton-on-the-Water, le magnifique village des Cotswolds, ont vu un
juge local vendre sa charge et quitter la région sans raison apparente.
L’article expliquait aussi qu’un sorcier en Espagne avait donné à
Williamson « un miroir, deux bols en bois, des morceaux de peau de
lézard, des brindilles et une mystérieuse substance noire ». Il avait
été demandé à Williamson de mettre de la poussière ramassée sur le
chemin menant à l'église et au bureau de poste dans les bols, en disant
que tous les villageois devaient avoir foulé le sol ou projeté leur
ombre sur l’un de ces chemins. Les bols devaient ensuite être placés
sur le miroir et « tous ceux qui vous voudront du mal verront le mal se
retourner contre eux ».
Lorsqu’on lui a demandé un commentaire par rapport à cette accusation,
Williamson a déclaré: « Bien sûr, je ne prétends pas que ces choses
sont liées à la sorcellerie, mais est-ce juste une coïncidence si tous
ceux qui m’en voulaient ont disparu ? »
Exaspéré par la couverture médiatique, le révérend Nettlefold a prêché
à l’église paroissiale le dimanche suivant et a déclaré : « M.
Williamson est malfaisant lorsqu’il jette des sorts sur les gens. Et il
est STUPIDE. Est-ce que quelqu’un pense vraiment que les sorts de M.
Williamson ont un quelconque effet ? Il y a eu un échange de lettres
entre Williamson et Nettlefold, mais leur différend a rapidement été
remplacé par ce qui s'est avéré être un facteur décisif dans la
décision de Williamson de partir en quête - encore une fois – d’un
autre emplacement pour son musée.
De façon tout à fait imprévue, le North Cotswold Rural Council a porté
le prix annuel pour Box Bush à plus de 400 £, cela venant s’ajouter à
une mauvaise année en termes de visiteurs, lié à un été humide et un
rationnement de l’essence lors de la crise de Suez ce qui a entraîné
une division par deux du nombre de visiteurs.
Williamson a affirmé qu’il n’avait pas les moyens de payer le nouveau
tarif et en janvier 1958, il a comparu devant la justice car il devait
416£ 17s et 10 pence. Officiellement Williamson n’a pas été condamné
lors de cette audience, mais selon ce qu’on peut lire dans le journal
intime, de Williamson, le magistrat l’a vertement sermonné, lui disant
de trouver un emploi et de payer sa dette sinon il sera envoyé en
prison.
En janvier 1958, Williamson avait déménagé à Polperro, en Cornouailles,
mais au lieu d’y trouver un emploi (bien que son journal indique qu’il
y songeait), il a laissé ouvert le musée de Bourton-on-the-Water avec
l'aide de sa femme, tout en ouvrant un nouveau musée à Boscastle, en
Cornouailles, qui fut inauguré en mai 1960.
Les vitrines et les objets exposés appartenaient légalement à la femme
de Williamson, un accord qu’ils ont conclu en 1954 après avoir vendu le
musée de l’Ile de Man à Gerald Gardner, et ils sont tous restés à
Bourton.
Doreen Valiente (1922-1999), qu’on appelle la « mère de la sorcellerie
contemporaine, a visité le musée de Bourton-on-the-Water en juillet
1961 et a listé dans son journal des objets qu’elle y a vus dont un «
crâne utilisé par le 'cercle de sorcière' de Taplow dans le
Buckinghamshire » ainsi qu’une « baguette en noisetier, évasée à une
extrémité et avec un œuf rouge fixé à la fourche, utilisée le 1er mai
1955 aux Rollright Stones. »
Un objet particulièrement déplaisant était un objet en cire placé dans une chaussure de femme accompagné d’une malédiction :
Comme cette cire, que tes pieds se refroidissent,
Comme ce lien, que la terre humide retienne ton corps.
Avant qu’il ne vive 12 mois de plus.
Il y avait aussi un autre objet moins déplaisant : un Miroir Magique à Vœux qui était accompagné des instructions suivantes :
Faites une offrande, regardez dans le miroir. Concentrez votre regard
sur l’image réfléchie de vos yeux. Restez immobile. Fermez les yeux.
Bâtissez la forme-pensée d’une image dans votre esprit. Quand les yeux
voient clairement. Concentrez-vous sur les yeux reflétés dans le
miroir. Essayez de voir à travers eux dans l’espace au-delà. Répétez le
vœu encore trois fois.
Dans une lettre à Williamson, Mme Valiente a écrit : Je suis allée au
musée et je l'ai trouvé très intéressant. J’ai l’impression d’y avoir
beaucoup appris. Elle a écrit avoir été très excitée à la vue d’un
objet, « un petit poignard de cérémonie en bronze ayant la forme d’une
femme nue aux cheveux flottants, avec une balle ou un cercle à la main
». Son excitation venait de l’étiquette liée à l’objet où l’on pouvait
lire qu’elle avait été faite en suivant les instructions d’un ancien
manuscrit, pour les membres d'un « certain groupe » et par une
coïncidence étonnante, le poignard était identique à l’un de ceux que
possédait par Mme Valiente.
Le musée de Bourton-on-the-Water a finalement fermé ses portes à la fin
de la saison 1964, bien que la signalisation et les objets exposés
n’aient été retirés qu’en 1965. Cela aurait pu être la fin du lien des
Cotswolds avec un passé plus sombre, mais en 2010 , Edward Charnel a
décidé qu’il serait dommage que l’exposition sur la sorcellerie et
d’autres sites locaux de l’histoire de Bourton soient oubliés et c’est
ainsi que le « Bloody Bourton Walking Tours » a vu le jour.
Décrit par Trip Advisor comme : « Une promenade historique sans qu’il y
ait les éléments ennuyeux », les critiques s’extasient sur la visite,
dont même les locaux admettent qu’elle révèle des informations
fascinantes qu’ils ne connaissaient pas sur leur village natal. Comme
l’a dit un critique : « Cela m’a donné envie d’en savoir plus sur
l’histoire fantomatique de Bourton-on-the-Water la sanglante. »
(Trip Advisor, octobre 2020.)
La promenade, qui a remporté le Central England Prestige Award du
meilleur Ghost Tour pour 2020/21, dure deux heures et s’arrête à 13
endroits du village. Il comprend des histoires locales liées aux fées,
aux sorcières et aux fantômes, et parle de ce qui est probablement le
bâtiment le plus hanté de Bourton, où il y a, semble-t-il, quatre
fantômes différents. L’un d’eux est décrit par Edward Charnel comme «
le fantôme le plus inhabituel dont j’aie pu entendre parler ». Tout
cela est très effrayant, mais peut-être pas aussi effrayant que les
trois frères qui se cachaient dans la lande de Westcote et la forêt de
Wychwood et égorgeaient les voyageurs pour les soulager de leurs
bourses.
Comme toutes les entreprises qui dépendent des visiteurs, le Bloody
Bourton Walking Tours a été affecté par le coronavirus, mais le fait
que tout se passe à l’extérieur, où la distanciation sociale est facile
à gérer, a permis aux visites de continuer là où d'autres attractions
touristiques ont dû fermer. Les histoires sanglantes sur les sorcières,
les fantômes, les meurtres et le chaos se sont avérées populaires
pendant la pandémie – rappelant peut-être à tout le monde qu’il y a
autour de nous des choses encore plus effrayantes que COVID-19.
Quand je lui ai demandé pourquoi une visite du sombre passé de Bourton
avait un tel attrait pour les visiteurs, Charnel a répondu : «
probablement pour la même raison que les gens venaient voir
l’exposition sur la sorcellerie dans les années 1950 et 1960. Les gens
sont fascinés par des choses qu’ils ne peuvent expliquer, et que vous
attribuiez cela à la superstition ou au surnaturel, il y a un attrait
énorme et un désir d’en savoir plus.
« Les visiteurs aiment les histoires de sorcellerie et de fantômes dans
les Cotswolds », a-t-il ajouté. « J’ai collecté plus de 40 histoires de
fantômes au fil des années et je cite plusieurs d’entre elles pendant
la balade. Les gens adorent entendre les histoires étranges et
merveilleuses que je leur raconte. »
Que ce soit lié la superstition ou au surnaturel, une chose semble
certaine, c’est que le passé sombre de Bourton-on-the-Water garde
encore aujourd'hui son charme magique, tout comme c’était le cas dans
les années 1950 lorsque Cecil Williamson a inauguré son exposition sur
la sorcellerie dans un village pittoresque des Cotswolds.
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