Les sorcières britanniques – il y en a toujours en Grande Bretagne – veulent améliorer leur image de marque.
La vieille sorcière toute ridée est démodée, c’est la jeune et jolie sorcière qui a la cote.
L’œil de salamandre et la patte de crapaud (comme dans Macbeth) sont démodés. Les sandwichs au saumon fumé et le vin qui a vieilli sont à la mode.
Le mauvais œil est démodé (enfin, presque) La sorcière de 1964 essaie d’être plus blanc que blanc (comme contre la « sorcière noire » des contes de fées). Et si elle doit planter une épingle dans une effigie, l’épingle sera probablement stérilisée.
En plus, des sorcières, des hommes et des femmes, parlent de créer un syndicat qui rendrait la sorcellerie non seulement respectable, mais aussi peut être profitable.
Il y a seulement quelques mois les sorcières étaient plutôt timides quand il s’agissait de révéler leur identité car cela pouvait leur faire perdre leurs emplois. Une sorcière, un homme, a menacé de poursuites judiciaires si quelqu’un publiait ses liens avec un coven (un cercle de sorcières) de la banlieue de Watford.
Respectable Maintenant
Mais maintenant la sorcellerie est soudainement devenue respectable et les sorcières britanniques sont soucieuses de suivre la voie tracée par des pionniers qui ont déjà expliqué ce qu’ils sont et ce qu’ils font aujourd’hui pour le plus grand bénéfice des audiences des chaines de télévisions nationales.
Ce qui a fait que maintenant les sorcières ne se cachent plus – après des siècles de secret liés à la torture et l’exécution de centaines d’entre elles aux 16ème et 17ème siècles – c’est la mort il y a peu du Dr. Gerald Gardner, à 80 ans, une sorcière qui avait pris part au « Grand Sort » contre Adolf Hitler.
Comme le Dr Gardner l’avait dit à l’Union Internationale de la Presse, lui et toutes les autres sorcières de Grande Bretagne avaient relié leur « force vitale » pour créer un « cône de pouvoir » qui a empêché l’Allemagne Nazie d’envahir la Grande Bretagne durant la Seconde Guerre Mondiale. Il a dit que des sorcières ont collaboré de la même façon pour faire sombrer l’Armada Espagnole en 1855 et contrarier les projets de Napoléon qui souhaitait envahir et occuper Londres.
Gardner était le conservateur du Musée du « Moulin des Sorcières » sur l’Ile de Man, loin des côtes britanniques – le seul musée des sorcières au monde – et lorsque ses dernières volontés ont été remises en cause ce sont les bulles s’élevant du chaudron qui ont désigné les deux sorcières qui ont hérité de ses biens.
Grande Prêtresse
Mme Monique Wilson est l’une d’entre elles. Elle est la grande prêtresse des covens d’Ecosse. L’autre c’est Mme Patricia Crowther, la grande prêtresse des sorcières des villes de Sheffield et Manchester.
Aucune des deux femmes ne souhaitait de publicité, mais dévoiler ouvertement leur identité faisait partie des plans du Dr. Gardner pour faire sortir la sorcellerie de sa cachette où l’avaient conduite les persécutions.
Mme Wilson dit un peu tristement que le fait qu’elle soit désignée comme guide officiel du Musée des Sorcières avait déjà été deviné par d’autres sorcières qui étaient suffisamment jalouses pour créer des sorts maléfiques et réciter des incantations.
« Ils ne peuvent pas m’atteindre, » dit-elle de façon provocatrice « j’ai été avertie et je suis protégée. L’été dernier ils sont presque arrivés à leurs fins. J’ai eu une crise cardiaque qu’aucun médecin n’a pu expliquer.
On me voulait du mal et je sais ce qui l’a causé ou plutôt qui en est responsable. Utiliser le pouvoir de cette façon signifie qu’il reviendra au triple à l’envoyeur. Ainsi les sorcières qui me veulent du mal vont se faire du mal à elles-mêmes.