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Le
Rite du Scorpion
par Patricia Crowther
traduction libre
Tof


Lorsque le
Soleil est entré en Scorpion il est temps de préparer votre autel. Allumez une
chandelle et asseyez-vous dans votre chaise. Le rite commence par un moment de
méditation sur la transformation.
Amenez votre esprit à considérer l’évidence et ses nombreux aspects et réalisez
que ce monde, et tout ce qui y est lié, est sujet à changements. Les plantes,
les animaux, les êtres humains, les étoiles et les planètes, tous ont un début
et une fin apparente.
Les changements se produisent parce que les forces non manifestées qui apportent
tout aux êtres créent constamment de nouvelles formes de vie. Ainsi le monde des
formes, comme nous le percevons, est l’irréel, aussi solide qu’il puisse
paraître, et les énergies invisibles du non manifesté sont le réel et existent
continuellement.
La matière ou la forme sont des illusions, à l’Est on les appelle « Maya » ce
qui signifie aussi illusion. La matière est transitoire, elle est en
renouvellement constant. C’est le voile du non manifesté par lequel le miracle
de la vie est façonné.
Toutes les formes de vie ont des rythmes de vie, mort et re-naissance ; la seule
différence se trouve dans leur durée de vie.
Notre position dans le schéma des choses nous permet de voir avec la même
facilité à la fois la vie d’une étoile et celle d’un microbe. Cela ne veut pas
dire que l’étendue de notre vision nous permet d’appréhender toute l’existence.
Ce que l’on voit dans un télescope et un microscope ne sont que des fragments de
quelque chose qui est bien au-delà ce que l’on peut comprendre.
On est en octobre, le Soleil passe dans le signe du Scorpion, les énergies du
royaume végétal ont été enfermées et sont retournées vers leur source, le monde
non manifesté. Cette action est montrée dans le glyphe du Scorpion :

Les pensées se
tournent vers les mystères de la vie et de la mort et ceux qui se sont
débarrassés de ce lien mortel. C’est un temps où le voile entre les mondes
devient très fin. Ainsi c’est un temps où il est possible de communiquer avec
ceux que l’on a aimés et qui s’en sont allés, ou en tout cas c’est un moment où
il sera plus facile de le faire qu’à d’autres périodes de l’année.
Le festival de Samhain ou Hallowe’en, qui se situe au centre du Scorpion, est la
Célébration de la Mort et révèle que nos ancêtres étaient pleinement conscients
des implications concernant cette époque de l’année. Ils vivaient leur vie en
harmonie avec l’Année de la Nature et dans leur connaissance du zodiaque.
Contemplez fixement la flamme de la bougie puis fermez les yeux et commencez la
visualisation.

La pierre
contre laquelle vous avez posé votre dos est glacée. La soirée est déjà bien
avancée et une brume tombe. Tout est moite et vous reconnaissez la légère odeur
de la végétation qui se décompose. Une légère bruine commence à tomber et des
gouttes tombent de vos cheveux, trouvent un chemin jusqu’à votre nuque et vous
font frissonner. L’humidité s’infiltre en vous, vous vous levez donc et soulagez
vos membres engourdis. En faisant cela vos pieds heurtent une pierre et vous
réalisez que ce lieu est un ancien cimetière. Vous étiez assis sur une tombe le
dos contre la pierre tombale !
La brume s'accroche, comme un voile gris et quelque part, au loin, une chouette
hulule lugubrement. Les pierres tombales sont laissées à l’abandon, la plupart
sont brisées et s’ouvrent sur un trou béant. Quel lieu abandonné !
Ce qui reste du chemin se perd entre les tombes et lorsque vous le suivez, vous
vous prenez les pieds dans de longues herbes. Une cloche d’église sonne l’heure,
le son est assourdi et atténué par la brume. Ce chemin mène sûrement quelque
part…
Soudainement, vos pieds rencontrent une dalle et vous marchez sur un chemin où
des ifs se rejoignent presque, au-dessus de vous. Ici, il est plus facile
d’avancer et vous pouvez discerner le chemin devant vous. Vos vêtements sont
maintenant totalement humides et glacés, ils s'accrochent à vos membres. Que ne
donneriez-vous pas pour un bon bain chaud !
Un bruit vous fait tourner la tête et votre cœur cogne de manière désagréable.
Mais le rideau gris révèle simplement les doigts noirs des croix dirigés vers le
ciel.
Votre pied rencontre un bloc de mousse qui pousse entre les pierres et vous vous
enfoncez presque.
Là vous allez mieux, vous regardez fixement au loin devant vous. Vous vous
dépêchez maintenant, la lumière est plus forte et plus brillante. Bien sûr,
l’église ! Chaque cimetière a une église !
La brume s’éclaircit et révèle un mur de pierres effondré et une porte où est
accrochée une lanterne. Vos doigts tremblants trouvent un anneau d’acier
rouillé. Vous le tournez et poussez. La porte grince et résiste. A l’intérieur
tout n’est que ténèbres et vous restez sur place rassemblant votre courage. Le
goût de l’air humide et fétide agresse vos narines et vous êtes tenté de faire
demi tour et courir, mais vous ne le faites pas !
Lorsque vos yeux se sont habitués à l’absence de lumière, pour parvenez à voir
les grandes fenêtres où seul du gris pénètre, comme si même la lumière hésitait
à entrer. Votre esprit s’illumine : la lampe à l’extérieur, bien sûr ! Vous
passez la porte et décrochez la lampe de son crochet puis vous retournez dans
l’église.
La partie principale du bâtiment est à droite, des bancs poussiéreux sont placés
les uns derrière les autres. Vous voyez maintenant une autre porte, droit
devant, elle est légèrement entrebâillée et des marches brisées mènent plus bas
dans une obscurité encore plus noire. Il vous faut tout votre courage pour ne
pas prendre votre lampe et partir en courant, n’importe où ! Même les tombes
muettes sont préférables à cet endroit. Mais quelque chose vous incite à
poursuivre votre quête. Etes-vous arrivé jusqu’ici pour laisser la peur prendre
le dessus ?
Bizarrement, cette porte s’ouvre facilement comme si elle venait d’être huilée,
et en vous accrochant à votre lampe vous commencez à descendre. Les marches
s’enroulent comme un tire-bouchon, mais vous parvenez à atteindre le bas des
marches sans encombre. La lumière révèle un passage voûté. Dans un renfoncement
dans le mur, vous apercevez des yeux verts et brillants qui observent tous vos
mouvements.
Soudain, la peur vous noue l’estomac. Un serpent dont vous avez dérangé le
sommeil siffle pour signifier sa gêne, sa langue fourchue, pointe, comme pour
étouffer la flamme. Il vous est impossible de bouger. Vous regardez les
ondulations, le serpent bouge et s'enroule en rythme. Puis, rapidement, il se
déplace vers le bas dus mur et disparaît dans l'obscurité. Votre cœur se calme
et précautionneusement, vous continuez sur cette voie étroite.
Le passage s’ouvre sur une large crypte. Des piliers de pierres soutiennent le
toit et forment des arches au-dessus de votre tête.
Une chauve-souris, dérangée par votre intrusion, vole au dessus de vous. Et
maintenant ? Timidement, vous passez entre les colonnes et soudain, votre visage
heurte un doux velours. Ce rideau coupe apparemment la crypte en deux. Vous
attrapez le tissu et vous cherchez un passage que vous finissez par trouver.
Puis, vous passez et hurlez de soulagement. Il y a une lumière derrière cet
écran, beaucoup de lumière ! Il y a de grands chandeliers de fer sur chacun
desquels brûlent neuf bougies, autour d’une pierre d’autel grossièrement
taillée. La lumière brillante et la douce chaleur vous attirent dans ce havre.
Un brasier rougeoie dans un coin. Sur les charbons, la douce fumée de l’encens
s’élève en spirales. Le serpent est couché, enroulé sur l'autel, sa peau verte
et or reflète la lueur des bougies. Le serpent est enroulé autour d’une coupe en
bois et d’un plateau de pain. L’effet calmant de ce temple chasse toute votre
peur et sans le vouloir vous vous agenouillez ; vous laissez l’ambiance vous
envahir.
Combien de temps êtes-vous resté ainsi ? Vous ne le savez pas précisément, mais
ce dont vous êtes sûr est que vous n’avez nulle envie de laisser passer ce
moment.
Les bruits de pas qui se rapprochent vous incite à vous relever et vous cherchez
autour de vous un endroit pour vous cacher. Une alcôve vous procure une cachette
et vous vous plaquez contre le mur de pierres.
Les bruits de pas cessent et vous entendez une porte s’ouvrir et se refermer.
Qui que soit le visiteur, il ou elle est maintenant dans le temple et à quelques
pas de votre cachette ! Vous retenez votre respiration, vous regardez
précautionneusement autour de vous. Un personnage avec une robe capuchonnée se
tient devant l’autel et comme s’il discernait votre présence, il enlève son
capuchon et se tourne vers vous.
« Ne craignez pas, je ne vous ferais pas de mal ». Le ton est
grave quoiqu’un peu amusé. Ses traits sont ceux d’un homme âgé et il sourit
aimablement. Ses cheveux blancs pendent sur la robe noire mais curieusement, ses
mains croisées semblent très jeunes. Doucement, vous sortez de votre cachette et
vous vous tenez, circonspect, une main sur le métal froid du chandelier le plus
proche.
« Je ne sais pas qui ou ce que vous attendez », dites-vous
doucement.
« Je sais mon enfant, je sais. Ce fut toute une aventure,
n’est-ce pas ? », dit-il compréhensif. « Mais vous avez surmonté
l’épreuve. Vous n’avez pas hésité et c’est bien. »
Il vous étonne. Son maintien vous fait douter de son âge apparent ; il se tient
avec une grande dignité.
« Mon nom n’est pas important, mon enfant, mais tout le monde vient me
voir, tôt ou tard. Puis-je vous offrir un verre ? »
Comme d’autres que vous avez rencontré lors de ces aventures, cette personne
sait ce que vous pensez ! Il se dirige vers l’autel et prend la coupe.
« Buvez ! »
Les doigts caressent la coupe avec amour puis lorsque vous avez pris la coupe
vous y posez vos lèvres. Vous ne savez pas quelle sorte de liquide vous êtes en
train de boire. Tout d’abord ça a le goût de l’eau puis celui du vin et
maintenant celui du lait !
« C’est le liquide de la Lune, il est totalement magique ». Une
fois encore il répond à vos pensées ! Vous le remerciez et il repose la coupe.
« Prendrez-vous un peu de pain ? » Il vous présente le plat et
vous réalisez soudainement que vous avez très faim !
Le pain est vraiment le bienvenu et vous le séparez en trois morceaux.
« C’est très bon merci.»
Il replace le plat sur l’autel et caresse doucement la tête douce du serpent
« Cet
autel est un des plus vieux au monde. Comme d’autres il est dédié à la Magna
Mater, la Grande Mère. En Egypte et ailleurs, les temples des Dieux étaient
érigés dans un sanctuaire souterrain comme celui-ci. Vous allez visiter un
d’entre eux lors d’un autre voyage. »
Il fait en
sorte que vous vous asseyiez et vous vous posez sur un petit tabouret.
« La
Grande Mère est celle qui donne et celle qui reçoit. Elle donne la vie et Elle
la reprend. Ceux qui croient en la Grande Mère sont ses Enfants particuliers.
Eux, contrairement à ceux qui ne la connaissent pas, sont guidés dans la vie et
aussi dans leur re-naissance.
La plus grande partie de l’humanité est orpheline de Mère. Le lien vital a été
tranché. Croire que le divin est entièrement masculin est une erreur et plus
encore une insulte à la source de vie. En contestant le féminin dans la pensée
religieuse, un blocage survient à tous les niveaux, spirituel, émotionnel et
physique. Suite à cette carence, la personne sent souvent qu’il y a quelque
chose qui ne va pas – que quelque chose manque et il ou elle pourrait modifier
cela en suivant d’autres croyances que les siennes en espérant être guéri et se
réaliser.
Encore et encore ils sont déçus jusqu’à ce qu’ils trouvent la Grande Mère sur
leur chemin. En reconnaissant la Déesse, rien n’est perdu car Elle révèle
immédiatement Son opposé, Sa contrepartie complémentaire, Son conjoint et amant,
Pan, le Dieu viril de la Nature. De ces deux Dieux viennent tous les autres
Dieux, souvent des versions édulcorées donc bien pâle en comparaison. Maintenant
je vais te montrer quelque chose. »
Il se place
derrière l’autel et obéissant, vous le suivez. Une petite porte est cachée dans
l’ombre et votre compagnon l’ouvre. Des marches descendent jusqu’à un grand
fleuve où une grande barque est amarrée. L’eau est noire comme de l’encre et
reflète une fine lune décroissante.
« C’est le fleuve de la Lune et tous sont conduits vers l’autre rive. Dans
l’Antiquité, les Grecs l’appelaient le Styx, le Fleuve des Morts » Il vous
regarde droit dans les yeux « Mais ne crains rien, la mort n’est pas la fin.
C’est plutôt un nouveau départ ».
« Qui êtes vous ? »,demandez-vous sans ouvrir la bouche.
« J’ai de nombreux noms », dit-il en regardant au loin. « Je
fus Thanatos chez les Grecs, Seker Osiris dans l’Egypte Antique, le Dagda des
Celtes, maintenant je suis celui qui transforme. Je prends les corps et en les
régénérant : je leur donne une nouvelle vie. » Il sourit, de façon
désarmante et a un air enfantin. « Est-ce que c’est si terrible que ça ?
»
Vous souriez et secouez la tête.
« Non, Je suis heureux de vous avoir rencontré aujourd’hui, mais quel nom
dois-je vous donner ? »
« Que dirais-tu de Nicolas ? Est-ce que cela fera l’affaire ? »
Vous hochez la tête en signe d’assentiment et il prend vos mains dans les
siennes et ferme les yeux. Une sensation de grande puissance et de force emplit
tout votre corps. C’est comme si vous étiez éclairé de l’intérieur, comme si
vous aviez été touché par la Source de Vie, elle-même.
Puis, Nicolas vous dit : « Vous devez rentrer, maintenant. »
Etrangement cela vous ennuie.
« J’espère que vous reviendrez de temps à autre et que vous
amènerez d’autres personnes avec vous. Peut être lorsque le soleil reviendra en
Scorpion l’an prochain ? »
Radieux, vous acquiescez et il vous reconduit au temple. Vous repassez par le
passage et les marches en colimaçon à la porte de l’église. Vous saluez Nicolas
et marchez lentement vers le cimetière. Le brouillard s’est levé et le soleil
baigne l’endroit.
Sans aucune difficulté, vous retrouvez le lieu où vous avez débuté ce voyage et
vous vous asseyez. Votre attention se porte sur le ciel bleu où un aigle plane
sur ses ailes puissantes, une silhouette devant la voûte du ciel bleu azur. Il
fait un tour puis s’en va et la vision s'estompe.
Mangez et buvez un peu et rendez grâce devant l'autel. Il faut laisser brûler
une bougie toute la nuit pour symboliser l'immortalité de l'âme et en souvenir
de Nicolas.
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