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C’est Halloween et les sorcières se rassemblent
par Hunter Davies  in « The Sunday Times » du 27 octobre 1963 version française Tof


Il y a toujours eu des sorcières en Angleterre, mais elles semblent être apparemment plus actives aujourd’hui que n’importe quand dans le passé. Elles continuent à perpétuer d’anciennes traditions, elles fabriquent leurs propres potions d’amour, leurs sorts, leurs charmes et parfois leurs poisons. Elles tiennent leurs sabbats et esbats, elles s’amusent et ont leurs jeux.
A certaines périodes de l’histoire britannique des sorcières ont été haïes et persécutées, à d’autres périodes elles étaient aimées et honorées. Là les gens venaient à elles à chaque fois qu’ils avaient des ennuis. Ils demandaient des remèdes pour les maladies, une bonne récolte, une bonne pêche, une bonne chasse et des relations sentimentales florissantes. Depuis 1951 et l’abrogation des dernières lois contre la sorcellerie il n’est plus illégal d’être une sorcière en Angleterre, ainsi de plus en plus de personnes rejoignent leurs rangs. Estimer leur nombre est difficile et les évaluations de leur nombre varient de 4000 à 43000. A vous de voir.  
En Angleterre, les pratiques et les rites remontent aux anciennes cérémonies des druides et certaines sorcières contemporaines affirment descendre des anciens « sages » celtes. En fait, de nombreux pratiquants d’aujourd’hui préfèrent se donner le nom de « Wica » qui signifie les « personnes sages ». On pense généralement que leurs pouvoirs sont héréditaires et que la sorcellerie peut être familiale. Autrefois de très nombreux enfants furent élevés comme sorcières car leurs mères et leurs grand-mères étaient des sorcières. On peut penser que c’est toujours le cas contrairement à ce qu’une approche superficielle du sujet laisserait penser.
A une époque les sabbats se tenaient publiquement même s’ils avaient plutôt lieu en forêt dans des clairières retirées et les réjouissances étaient naturellement proposées à tous les aventuriers de la communauté. Souvent les cercles étaient rejoints par des étrangers à la recherche d’excitation et / ou d’une chérie. Même maintenant ce peut toujours être le cas si nous croyons ce qu’on en dit.
Soit les sorcières anglaises ont des activités plus étranges que leurs homologues américaines ou alors acceptent-elles plus facilement de parler de ce qu’elles font en privé. En tout cas il y a plus de témoignages relatant des cérémonies où l’on pratique nu en Grande Bretagne et il y a même parfois des photos publiées dans la presse. Ceux qui gambadent nus ne sont pas obligatoirement des jeunes gens séduisants. Certaines sorcières photographiées sont âgées et leurs formes ne sont pas spécialement fascinantes. Mais cela n’a pas d’importance pour elles lorsqu’elles sont dans leurs cercles.
Un groupe qui est tout sauf avare de publicité est conduit par mme Ray Bone de Londres. Son coven est composé d’un avoué, d’une femme au foyer, d’un marchand des quatre saisons, d’un professeur de lycée et d’autres qui ressemblent à des gens qu’on pourrait croiser au coin de la rue. Ils se retrouvent régulièrement à peu près n’importe où, sur une lande isolée, dans une maison à la campagne ou dans un appartement urbain tout à fait ordinaire. Le coven de Mme Bone pratique les mêmes cérémonies traditionnelles dont nous avons déjà entendu parler. La coutume particulière de son groupe est de tout faire nu. Alors que le rite commence un feu est allumé et le cercle est tracé avec une épée. Une à une les sorcières nues, hommes et femmes alternativement, les mains jointes commencent à marcher autour du feu en chantant à l’unisson un chant vieux de plusieurs siècles : « Eko Eko Azarak, Eko Eko Zomelak, Eko Eko Gananas, Eko Eko Araca. »
Mme Bone dit : « Je pense qu’on sait généralement que nous sommes nus lors de nos rites. On nous l’a reproché même s’il me semble évident que les gens peuvent être tout aussi amoraux avec leurs vêtements que sans leurs vêtements. Les femmes sorcières portent toujours un collier, un symbole de re-naissance et la grande prêtresse porte un grand bracelet d’argent avec son nom de sorcière gravé dessus. »
On ne peut donc pas dire que les sorcières soient entièrement nues.
Mme Bone maintient que son coven est composé de personnes tout à fait ordinaires et raisonnablement intelligentes. « La plupart d’entre nous ont étudié les religions comparées. Nous n’essayons pas de convertir les autres mais nous encourageons ceux qui sont attirés par la sorcellerie. Nous n’acceptons pas tous ceux qui veulent nous rejoindre. »


 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!