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Déesse
par A.P.Long version française Tof


 

Le concept de la déité ou déités féminines est un symbole débattu mais puissant pour le féminisme contemporain. Il introduit une dimension spirituelle en désaccord avec les idées perçues dans la pensée laïque et religieuse et soulève un problème. Les « féministes de la Déesse » affirment qu’une grande part de l’explication de la subordination des femmes est liée à une tradition qui voyait Dieu uniquement comme une expression du genre masculin (refusant aux femmes l’égalité spirituelle dans l’image de Dieu), mais d’autres font remarquer que l’oppression des femmes existe aussi dans les sociétés ayant des religions anciennes et non-monothéistes et dont le panthéon inclue des déesses.

Pour les féministes modernes qui s’attachent au spirituel, le concept de la Déesse est un symbole important. Cela implique la redécouverte de divinités féminines et l’affirmation des capacités, pensées, accomplissements et spiritualités féminines. Ainsi, les textes concernant une déité féminine comme Isis en Egypte peuvent la montrer comme créatrice de l’univers, immanente dans le monde et comme une expression de la moralité et du jugement. Ce dernier attribut ne s’applique qu’aux déités du passé. Wotogebe-Weneka signale que les déesses adorées aujourd’hui par les peuples africains ont joué un rôle significatif dans les règles morales de la société. Il note que partout sur la terre d’Ikwerre il y a un dicton disant : Nye Krakwatru, Eli chekwetaa ( La Déesse Terre protège le juste). Eli, la Déesse Terre, signifie également terre. Si l’on fait du mal, on pense que la terre elle-même est violée. Dans d’autres sociétés, on pense généralement que les déesses soutiennent l’univers, qu’elle conserve l’harmonie entre les forces de la nature et aide les êtres humains à comprendre le monde.

Dès l’antiquité les déesses étaient aussi vénérées comme enseignantes de l’humanité, elles étaient celles qui présentaient et expliquaient les arts et les sciences. Chez les grecs on attribuait à Déméter l’introduction de l’agriculture, et la médecine était le domaine de biens des déesses antiques. Peut-être que la plus célèbre d’entre elles est Gula, à Babylone, qui est appelée le Grand Médecin. Là les temples étaient des hôpitaux aussi bien que des lieux de culte. Son pays qui était aussi connu sous le nom de Chaldée était célèbre pour sa médecine dans tout le monde antique. Selon certaines sources les prêtresses y étaient médecins. Ceci est aussi le cas dans les temples thérapeutiques d’Egypte. Une étude récente de la figure féminine de la Sagesse (Hochma ou Sophia) dans la tradition biblique a trouvé des preuves montrant qu’il s’agit d’une figure divine alternative à celle de Dieu et qu’elle agit comme créatrice, nourricière, enseignante, guérisseuse et même sauveuse. L’inclusion du féminin dans la divinité fut combinée avec une vision de la Déesse qui serait la Nature elle-même et la Dame de ses différentes contrées. Contrairement au monothéisme traditionnel, il ne semble pas qu’il y ait eu besoin ici de séparation entre le spirituel et le matériel. Gaia, ou Gé, la déesse grecque de la terre sacrée, a été qualifiée par Homère de mère de tout, celle qui alimente toutes les créatures qui sont dans le monde. Pelé, la déesse des volcans d’Hawaii est, aujourd’hui, comme hier, une déesse du feu qui est à la fois amicale et dangereuse pour l’humanité et sa fureur et sa rage se retrouve toutes deux chez la femme. Les fleuves, les sources et les fontaines ont été vénérés pour leurs pouvoirs rafraîchissants et thérapeutiques. La lune et les planètes faisaient partie des principales divinités féminines : Ishtar ou Astarté, du Proche Orient dans l’antiquité, est devenu la Vénus des romains et a donné son nom aux étoiles du matin et du soir.

Les phases de la lune - nouvelle, pleine et déclinante – sont aujourd’hui souvent considérées comme étant un équivalent des trois phases de la vie d’une femme : fille, mère et âgée. Des liens de ce genre sont établis avec les nombreuses descriptions de représentations de triples déesses dans toute antiquité, de la vallée de l’Indus aux terres Celtes en passant par l’Asie mineure. L’association de la lune avec la déité ainsi qu’avec les menstruations mène à une nouvelle appréciation du caractère sacré du corps des femmes et de leurs fonctions, le concept de l’impureté est renversé.

La croyance selon laquelle une déesse de la nature peut accorder ou détruire la prospérité de la terre et des êtres humains apparaît régulièrement dans les cultures orientées vers la déesse qu’elles soient antiques ou contemporaines. Depuis l’époque préhistorique la Terre a été désignée comme féminine et féconde et des rites ont été créés pour qu’elle accorde ses grâces et qu’elle assure la prospérité, ce qui signifiait de bonnes moissons sur la terre et dans la mer, et des naissances chez les hommes et les animaux. De tels rituels avaient souvent une connotation  manifestement sexuelle, qui a été dénoncée dans la Bible et fut aussi, plus tard, l’objet de commentaires hostiles de la part de penseurs religieux. Ainsi, les érudits traditionnels désignaient les statues de la déesse sous l’appellation « d’idoles de fertilité », ne se concentrant que sur leurs aspects sexuels. En conséquence, les aspects féminins de la déité se sont perdus tout comme leur association avec la protection de la nature et l’éthique requise. L’éco-féminisme retrouve une partie de cela dans son intérêt pour l’écologie, c’est un concept qui devient de plus en plus important dans le mouvement moderne de déesse.

Mais il y a matière à discussion au sujet du culte des déesses et de son lien avec le statut des femmes dans la société. L’Inde, par exemple, est un pays où, selon un texte d’Ajit Mookerjee, le culte de la déesse persiste encore largement aujourd’hui et perpétue une tradition qui date de 3000 avant notre ère ou même plus. Mookerjee écrit : « L’évidence de l’ultimalité féminine est largement répandue en Inde - vénérée comme Nature ou force de vie, comme Mère ou Vierge, ou la Grande Déesse ou comme Réalité Ultime. » En particulier, il décrit le culte de Kali la Mère, qui est garante de la création et de la destruction et qui finalement préserve l’univers. Dans tout son travail Mookerjee parle de l’énergie féminine, Shakti, la force d’activation de toute divinité et de l’univers et il suggère que la force ou la puissance féminine est la véritable force animée dans la société. De nombreuses femmes indiennes contestent les règles et les coutumes qui sont particulièrement dures pour les femmes, les mêmes femmes déclareront souvent que ce n’est que Shakti qui leur donne la force de s’entraider et de supporter la vie.

Evidemment il n’y a pas de formule simple pour relier la vénération et la reconnaissance des divinités féminines aux femmes dans la société ancestrale. Des tentatives de lier de telles divinités avec des matriarcats antiques ont été généralement réfutées, bien qu’il y ait une école de pensée, menée par Marija Gimbutas, qui suggère qu’il a y eu une civilisation centrée autour de la déesse dans la « Vieille Europe » avant le sixième millénaire avant notre ère qui était plus paisible et certainement moins androcentrique que les sociétés postérieures que nous connaissons aujourd’hui.

Cette question fait débat chez les archéologues. Même si elle est intéressante, elle n’affecte pas les défis et les idées fondamentaux du « mouvement de la Déesse ». Ils se situent dans la contribution qu’ils apportent à la lutte menée de nos jours pour l’égalité entre les sexes ainsi que pour un monde plus juste.


 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!