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Pourquoi un Adulte chevaucherait-il un Balai ?
Si c’est Roy Dymond, c'est pour faire pousser les blés
par Barry Conn Hughes in The Montreal Gazette du 20 octobre 1972


Les Outils de l’Art: L’équipement des Sorcières comprend une épée, utilisée pour tracer le signe du pentacle, l’étoile magique à cinq branches. Elle est posée sur le Livre des Ombres dans lequel la sorcière écrit à la main les rituels magiques, les recettes et les charmes. Les petites coupelles, au-dessus du livre, contiennent du sel et de l'eau, deux agents exorcisants, utilisés pour la purification rituelle. A gauche il y a le couteau à manche noir utilisé pour tracer les cercles dans lesquels les sorts sont jetés. Le couteau à manche blanc est utilisé pour la gravure rituelle. Les chandelles, parfois utilisées pour les sorts, participent à l'atmosphère. La statuette masculine à cornes est un dieu des sorcières, mais la statuette féminine, la Grande Déesse Mère est prépondérante. L’encensoir où brûle l’encens, en haut au centre avec sa coupelle d'encens, est utilisé pour la consécration et l'exorcisme. Le Calice en haut à droite est utilisé pour boire du vin lors des rituels. À droite, la corde des sorcières, appelé cingulum. Elle est portée avec la robe et est donc utilisée pour attacher cérémoniellement les initiés.

Nous arrivons presque à la période d’Halloween, cela évoque des images fantasmagoriques de sorcières à robe sombre chevauchant des balais, même si vous savez bien sûr que les sorcières n’existent pas.
Mais vous avez tort. L'autre jour j'ai déjeuné avec une sorcière. Il a pris un sandwich au foie frit. C’est une sorcière très abracadabrantesque. Il a même chevauché un balai. Il se nomme Roy Dymond, a 50 ans et travaille comme physiothérapeute à Toronto lorsqu’il n’est pas pris par sa charge de sorcière.
Dymond est une sorcière « blanche », contrairement à ceux qui utilisent la magie noire, à l’ancienne. Il m’a dit que seules 10 ou 20% des plusieurs centaines de sorcières pratiquant en Amérique du Nord sont des sorcières noires. Selon lui, il est peu probable qu'une sorcière jette un mauvais sort, « parce que les sorcières croient qu'il y a une rétribution pour tous les actes et toutes les pensées. Le bien ou le mal fait ou souhaité à un autre sera retourné à trois fois. »
Mais que fait un adulte sur un balai ? Dymond a ri et dit qu’il prenait la question comme une opportunité de tordre le cou à l’un des mythes les plus anciens sur les sorcières – celui qui dit qu’elles volent dans les airs sur des balais. Les sorcières pratiquent un rituel de fertilité qui implique de sauter en l’air en chevauchant un long bâton comme un cheval-bâton, et il y a des siècles, certains témoins se sont mépris. Bien que la cérémonie puisse avoir une connotation sexuelle, la « fertilité » se réfère à la terre. Les sorcières bondissent pour encourager les blés à croître.
N'est-ce pas là une prouesse improbable ? Avant de rejeter cette pratique, suggère Dymond, n’avez-vous jamais essayé de faire se retourner quelqu’un juste en vous concentrant sur l’arrière de son crâne ? Et vous avez réussi, non ? Ou alors n’avez-vous pas été forcé d’admettre qu’il puisse y avoir quelque chose de vrai dans l’art de trouver de l’eau avec un bâton de coudrier ?
Les sorcières – et elles sont loin d’être les seules - pensent que l’on possède certains pouvoirs à moitié cachés qui peuvent être cultivés. Ils ont tous à voir avec l’idée de puiser dans le subconscient des forces normalement inaccessibles à la conscience. La sorcellerie, avec ses rituels, ses sorts et ses potions, est une tentative méthodique d’utiliser ces pouvoirs.
Dymond est le grand prêtre d'un coven, ou groupe de sorcières, où l’on trouve un enseignant de 33 ans, une sténographe de 18 ans, un mécanicien industriel et sa femme dans la quarantaine et un employé municipal et son épouse d’environ 28 ans.
Il dit qu'il connaît plusieurs coven dans des régions comme celles de Kitchener-Waterloo en Ontario, Montréal, Regina et Vancouver. Il y a indubitablement un intérêt croissant pour l'occultisme, ou ce que l'on pourrait décrire comme des mystères dépassant le cadre des connaissances ordinaires.
Il y a une section spéciale consacrée à l’occulte à la bibliothèque Simpson. A Toronto, dans la Wellesley Street il y a une librairie appelée Equinox spécialisée dans les travaux occulte. Son propriétaire, John Rode, affirme que son succès l’a conduit à l'ouverture d'une succursale à Londres, en Ontario et à mettre en place un bibliobus qui fait le tour de plusieurs universités ontariennes.
« Pendant longtemps, les gens avaient des intérêts qui n’étaient pas encouragés à l’école », explique Rode en regardant au travers de ses lunettes à verres épais.  « A notre époque matérialiste, l'occultisme apporte une occasion d’exercer votre être non physique, car il accorde une importance primordiale à la qualité de l'être humain. »
La Boutique de sorcellerie du district de Yorkville, à Toronto, existe depuis près de trois ans et vend des objets pour sorcière tels que des talismans, des cartes de tarot, des chandelles, des bijoux mystiques et des plantes. Vous y trouverez un encensoir à 6$, les plantes sont à 1$ le pot, une baguette de sorcière en bois (un baculum) coûte 3$95 et un pentacle (une étoile à cinq branches que l’on porte lors des cérémonies sorcières coûte 2$50.
En Ontario, l’Université York et les collèges Sheridan, Humber et Centennial ont tous une section sur l’occultisme et abordent au moins un peu la sorcellerie. Le cours du Humber College est classé sous la rubrique « Divers » où l’on trouve : « Religions, l’Occulte, Étude équine, Élevage de chiens, Art du vin. » Celui du Centennial College est classé sous « Enrichissement personnel » et est appelé Science occulte, c’est « un aperçu spéculatif de la sorcellerie, de la magie, de l'alchimie, des sortilèges, du vampirisme et de la lycanthropie « (la transformation d’une personne en loup). »
« J’attends que l’intérêt pour le sujet retombe, » dit Frank Thayer, qui enseigne le cours au Centennial College, « mais à chaque fois qu’ils sont proposés, ces cours sont complets. »
Mais que sont les sorcières ? Feu Gerald Gardner, l’auteur anglais dont les écrits ont suscité en grande partie le regain d’intérêt pour la sorcellerie au cours des 15 dernières années, en dit que les sorcières sont : « les gens qui se qualifient de Wicca, c’est-à-dire les « sages », qui pratiquent des rites très anciens et qui ont préservé de nombreuses superstitions, une connaissance des plantes, un enseignement occulte et des façons de faire qu’ils voient comme de la magie ou de la sorcellerie, »
Ses racines remontent souvent aux religions et cultes de la nature d’avant le christianisme. Dans son livre « Witchcraft Today » il dit : « A l’Age de Pierre, les hommes voulaient surtout de bonnes récoltes, une bonne chasse, une bonne pêche, que les troupeaux se développent et avoir beaucoup d’enfants pour renforcer la tribu. Ce sont les sorcières qui furent chargées d'accomplir des rites pour obtenir ces choses. C'est probablement une époque où le matriarcat prédominait, l’homme allait chasser et la femme restait à la maison et se chargeait de la médecine et de la magie. »
Gardner continue en suggérant que c’est cette femme-pouvoir qui explique en partie l’apparition du mythe de la Grande Mère, déesse du Culte des Sorcières. Cette déesse, sous divers noms, occupe la première place parmi les déités sorcières.
Il y a aussi un dieu masculin de la chasse avec des cornes comme un bouc. (Autrefois cela a causé l’émergence de l’idée que les sorcières adoraient le diable). Mais Roy Dymond insiste, ce n’est pas le cas, « Nous ne croyons même pas au diable. »
Dymond a passé des années à étudier l’ancienne tradition, il ne peut pas dire que les sorcières d’aujourd’hui suivent une tradition discontinue et rigide. D’une part il n’y a pas de hiérarchie sorcière et d’autre part chaque coven est libre de choisir et d’adopter les pratiques qui lui conviennent le mieux.
Paul Huson, qui a écrit un manuel impressionnant appelé « Mastering Witchcraft », décrit ainsi le culte contemporain : « Un patchwork de broutilles historiques et des vestiges religieux mais dans ce brouillard symbolique se trouve suffisamment d’anciens secrets pour que ça marche lorsque la pratique se fait comme il se doit »
Dymond lui-même dit que c'est « surtout une religion avec de forts éléments de sensibilité psychique, conçue pour lever et manipuler le pouvoir psychique ». Il dit que le cœur de l’Art « c’est d'aider les gens à trouver une existence harmonieuse, à se connaître soi-même et à connaître l’univers ainsi qu’à respecter l'équilibre entre les forces de la nature et celles de l'homme. »
Voilà pour la théorie. Le non initié ne verra jamais la sorcellerie être pratiquée, mais Dymond dit qu’une rencontre habituelle de son coven se tiendra secrètement chez l’un des membres du groupe, toutes les sorcières auront préalablement pris un bain purificateur d’eau salée.
Parfois ils portent de longues robes à capuchon et à d’autres occasions ils sont nus. « Cela ne signifie pas qu’il y règne une permissivité sexuelle, on fait simplement tomber les barrières », dit Dymond.
On demande d'abord les bénédictions aux noms de la Déesse de la lune, ou de Mère Nature, puis le cercle magique est tracé sur le sol dans le sens des aiguilles d'une montre avec un couteau de sorcière. Tous les rituels sont pratiqués dans le cercle qui est censé concentrer les pouvoirs générés.
Le grand prêtre fait le signe du pentacle (l'étoile à cinq branches) au-dessus de l'autel et allume les bougies et l'encens.
Après avoir évoqué les Puissants (de mystérieux êtres supérieurs qui ont atteint un état où ils ont cessé de se réincarner) il y a une purification rituelle de chaque personne dans l'ordre de son rang. (Le rang est surtout une question de savoir que vous avez acquis en matière de sorcellerie).
Il y a ensuite une cérémonie formelle avec des gâteaux et du vin, ce qui s'apparente à une fête champêtre des vendanges, puis à une pause-café pendant laquelle on parle « affaires ». Plusieurs demandes de travaux peuvent être évoquées, dit Dymond, et ils décident quelles sont celles qui seront prioritaires. Les problèmes vont des relations amoureuses à la maladie. Comme on ne considère pas que les dieux des sorcières sont tout-puissants, il y a un important élément de « bricolage » dans la résolution de problèmes.
« Supposons que Brian subisse une opération et soit inquiet et déprimé » dit Dymond, « Nous pourrions danser en cercle en chantant : Brian-va-mieux, Brian-va-mieux, Brian-va-mieux. »
D’autres fois, on peut demander au coven de régler un problème de triangle amoureux. Ils ne vont pas essayer de faire disparaître celui qui pose problème dans une bouffée de fumée : « Là, il faut être rationnel » dit Dymond. « Nous essayons simplement de nous concentrer sur le bonheur des trois personnes, peu importe le résultat. »
Puis il y a la prière, « Et si nul n'est lésé, fais ce que tu veux » et c'est à peu près tout.
Une grande partie de ces efforts sorciers semblent être une tentative de créer une atmosphère, avec les rituels et le sentiment de communauté d’intention, propice à une forme de transfert de pensée. Comme le dit Dymond : « Peut-être que tout ce dont ton cerveau a besoin est d’un coup de pied au derrière. »
Mais, il dit que le plus souvent Brian va mieux et le triangle amoureux se résout de façon satisfaisante.
Peut-être que les choses se sont améliorées car, après les cérémonies, Brian et l’amoureux malheureux ont adopté une attitude plus positive. Dymond ne nie pas que cela ressemble beaucoup à ce que dit Norman Vincent Peale dans « La puissance de la pensée positive ». « Dale Carnegie, l’évangéliste, et Oral Roberts, le concepteur de la notion de pensée positive, utilisent des techniques similaires. »
Comme me l'a dit John Rode de la librairie Equinox : « L'esprit humain est le plus grand émetteur et le plus grand récepteur… Dites-vous que vous réussissez, croyez que vous réussissez, puis sortez et vous allez réussir. Voilà la magie. »
Tout cela semble relativement inoffensif, mais autrefois l’église chrétienne ne le voyait pas ainsi. Elle considérait la sorcellerie comme un culte dangereux et s’acharnait contre elle. Entre le 14ème et le 17ème siècle, ceux qui étaient suspectés d’être des sorcières risquaient d’horribles tortures et on estime que neuf millions de personnes sont mortes suite à cette persécution.
Même aujourd'hui, l'article 308 du Code criminel canadien dit qu'il est frauduleux d’exercer la sorcellerie « contre une contrepartie ». Il est donc peu probable que des sorcières modernes proposent leurs services contre de l'argent.
Des choses comme ça rendent les sorcières prudentes. Le livre de Paul Huson incite les débutants à réciter le Notre Père à rebours comme une libération symbolique d’idées anciennes. Le coven de Dymond ne le fait pas car ils ne voient pas la sorcellerie comme étant anti-chrétienne. « La Wicca est une religion douce » dit-il. « Si vous vous éloignez d’une autre religion, vous vous en éloignez et c’est tout. » Ils ne cherchent pas activement à convertir et pensent que si quelqu’un est sérieux dans sa quête, il finira par localiser un coven.
Halloween peut être un bon moment pour cela. Vous pouvez être certain qu'il y aura de véritables sorcières pratiquant leurs anciens arts, c’est l’un de leurs principaux « sabbats » ou festivités.
Mais ne vous inquiétez pas. Je pense que les sorcières sont inoffensives. Gardez votre sens de l'humour.
Dymond, la sorcière, malgré son dévouement envers le Wicca, a conservé le sien. Juste avant de nous séparer, alors que nous parlions de cours de sorcellerie dans des lycées il a dit : « La dernière fois que j'ai lu quelque chose à ce sujet, je leur ai téléphoné pour leur demander s'ils offraient une réduction à ceux qui sont du métier. »

LEXIQUE :
ADEPTE - Un maître des arts magiques
ATHAME - Couteau de sorcière à manche noir.
LIVRE DES OMBRES - Livre appartenant à une sorcière individuelle ou à un coven, avec des rituels, des recettes et des charmes magiques écrits à la main
CHARME – Texte à but magiques dit ou chanté, un talisman
CINGULUM - Corde ou ceinture de sorcière
CONJURATION – L’acte de convoquer un démon ou une ombre
COVEN - Groupe de sorcières composé au plus de 13 membres
DEMON - Esprit non humain
ELEMENTS - Les quatre démonstrations fondamentales de matière et d’énergie : feu, terre, air et eau
FAMILIER - Animal domestique ou serviteur magique d’une sorcière
HEXAGRAMME - Etoile à six branches chargée, composée de deux triangles
INVOCATION – Faire descendre le pouvoir
NECROMANCIE - Evocation des morts
RUNES - Ancien alphabet magique ; alphabet hiéroglyphique des sorcières
SABBAT - Rencontre ou festivité sorcière
         

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