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ARADIA

OU

L'EVANGILE DES SORCIERES

Charles G. Leland version française Véro

 

 

 CHAPITRE XII
Tana la déesse de la Lune

L'histoire qui suit, qui apparaissait à l'origine dans les « Legends of Florence », que j'ai collecté dans le peuple, n'appartient pas à proprement parler à l'Evangile des Sorcières, et elle n'a pas vraiment à voir avec celle ci, mais malgré cela on ne peut pas totalement l'occulter, car elle concerne le même sujet. Diane y apparaît comme une simple déesse lunaire de la chasteté, et pas comme une sorcière. On me l'a racontée avec le nom de Fana, mais mon informatrice m'a laissé entendre qu'il pourrait s'agir de Tana ; elle n'en était pas sûre. Dans la mesure où Tana apparaît dans d'autres histoires, et que le sujet ne peut être que Diane, il n'y a pas trop de questions à se poser.

Tana, la Dea dela Luna
Tana était une jeune fille très belle mais très pauvre, et aussi modeste et pure qu'elle était belle et humble. Elle allait d'une Contadino à l'autre, ou de ferme en ferme pour travailler, et menait une vie honnête. Il y avait un jeune paltoquet, très laid, bestial et brutal, qui ne cessait de la harceler car il l'aimait, mais elle ne supportait pas son regard et repoussait ses avances.
Mais une nuit alors qu'elle s'en retournait seule de la ferme où elle avait travaillé, cet homme, qui s'était caché dans les fourrés, se jeta sur elle et cria : « Non mi' sfuggerai ; sara mia ! » - « tu ne peux fuir, tu m'appartiendras » Et, voyant qu'elle ne pouvait espérer de secours, car il n'y avait que la pleine lune qui les voyait depuis le ciel, Tana, désespérée, se laissa tomber à genoux et l'implora :
« Il n'y a personne sur terre pour m'aider
il n'y a que toi qui me voies sur cette route
c'est pourquoi je t'en supplie, ô Lune !
Autant tu es belle, tu es lumineuse,
Ton rayonnement couvre toute l'humanité
Aussi je t'en prie, illumine l'esprit
De ce pauvre être, qui voudrait me faire du mal,
Et qui ne reculerait même pas devant le pire.
Illumine son âme,
Afin qu'il me laisse en paix,
Et ensuite illumine mon chemin jusque chez moi »
A peine eut elle prononcé ces paroles qu'apparut une silhouette à la fois lumineuse et floue – una ombra bianca - qui lui dit :
« Relève toi, et rentre chez toi !
Cette grâce tu l'as amplement méritée,
Plus personne ne te fera de mal
Car tu es la plus vertueuse des femmes de cette terre
Tu seras une déesse
La Déesse de la Lune
Reine de tous les enchantements »
Et c'est ainsi que Tana devint Dea, ou l'esprit de la Lune.
Bien que l'origine en soit différente, c'est un poème mélodieux, et il ressemble au « goody Blake ans Harry Gill » de Wordsworth's. Dans les deux cas Diane et la vieille femme sont surprises et terrifiées, et les deux s'adressent à un pouvoir supérieur :
« avec la froide Lune au-dessus de sa tête,
Goody priait à genoux ;
Le jeune Harry entendait ce qu'elle disait,
Et, glacé, il s'en retourna »
Le noeud dramatique de l'histoire est le même dans les deux cas. Dans la ballade anglaise le jeune mécréant est victime d'un froid intense ; la conteuse –sorcière italienne, plus sensible, ou plus sympathique pour son héroïne, laisse simplement le rustre de côté et déifie la jeune fille faisant d'elle une personnification de la Lune. La première histoire semble plus réaliste, la seconde plus poétique.
Et il est regrettable de remarquer, qu'une immense majorité des gens perçoivent, valorisent et ressentent la poésie grâce à ses mots, ou sa mise en forme, et ne ressentent pas la même chose quand le texte est présenté subjectivement, ou comme une pensée, et pas de façon versifiée. C'est une étrange constatation.
Prenez un passage d'un poète célèbre, recopiez le comme une simple prose, sans modifier son sens réel, si ce texte est toujours aussi émouvant que l'était la poésie alors il est de toute première qualité. Mais s'il a perdu toute sa beauté, il est de qualité inférieure ; car le meilleur ne peut se composer d'une simple association de mots vernissés, qu'il s'agisse de pensées ou de sentiments.
Nous ne nous sommes pas tellement éloignés du sujet qu'on pourrait le croire. En lisant et ressentant subjectivement ces textes sorciers que j'ai collectés, je suis souvent sidéré par le fait qu'ils sont pleins de poésie, surpassant largement les efforts des bardes modernes, et qui nécessite uniquement l'aide de quelques artistes du mot pour atteindre le plus haut niveau. Une preuve de ce que j'avance peut être trouvée dans le fait que, dans des poèmes aussi célèbres que « Finding of the Lyre » de James Russel Lowell, ou dans celui parlant de l'invention de la flûte de Pan, par Mrs Browning, les auteurs ont omis les meilleures parties du mythe original, parce qu'ils ne l'avaient soit pas remarqué, soit pas ressenti. Car dans le premier texte il n'est pas précisé que c'est le souffle du Dieu Air (qui était l'âme inspiratrice de la musique du passé, et le Bellaria de la mythologie sorcière moderne) dans les filaments séchés d''ne tortue, qui amenèrent Hermes à penser à fabriquer un instrument avec lequel il créa la musique des spheres et guida la course des planètes. Concernant Mrs Browning, elle omet totalement le Syrinx, c'est à dire la voix de la nymphe, qui demeure toujours dans la flûte qui fut son corps.
A mon avis l'ancienne prose narrative est bien plus poetique et touchante, et bien plus emplie de beauté et de romantisme, que les versions bien rythmées, et régulières, mais si imparfaites de nos poêtes. Et effectivement, on trouve ce manque de perception ou d'intelligence peut être trouvé dans tous les poèmes « classiques », pas seulement ceux de Keats, mais presque tous les poètes qui se sont essayés à la mythologie grecque.
Tous les peintres ou les poètes peuvent traiter de la Grèce, mais s'ils prennent un sujet, particulièrement dans la tradition la plus profonde, et n'arrivent pas à percevoir son vrai sens et ne nous transmettent que quelque chose de simplement joli, mais qui n'est pas inspiré par le sens de l'original, on peut difficilement dire qu'ils ont bien fait leur travail. Je trouve que cette erreur n'apparaît pas dans les versions sorcières italiennes ou toscanes des anciennes fables : au contraire, elles ont assimilé, voire même élargi l'esprit antique. Ainsi ai je pu remarquer que dans certains cas la transmission orale populaire, même telle qu'elle existe aujourd'hui, préserve mieux le sens original que ne l'ont fait les écrivains latins.
Je voudrais aussi rappeler aux lecteurs littéraux que s'ils trouvent des fautes de grammaire, de syntaxe ou pire dans les textes italiens de ce livre, il ne faudra pas qu'ils l'attribuent uniquement à l'ignorance de l'auteur, mais bien plutôt à l'imparfaite éducation de la personne qui a collecté et enregistré ces textes. J'y ai pensé en voyant dans une librairie un exemplaire de mes « Legends of Florence » dans lequel une âme bien intentionnée avait pris la peine de corriger au crayon toutes les formules archaïques. Ce faisant il ou elle ressemblait à un lecteur cultivé de Boston, qui, dans un de mes livres avait trouvé que mes citations de Chaucer, Spenser et d'autres ressemblaient à du pur –ou de l'impur- Webster ; ceci parce qu'il croyait que j'étais extrèmement ignorant en matière d'orthographe. En ce qui concerne le fait d'écrire dans les livres et de les abîmer, eux qui appartiennent à la postérité, c'est un acte vulgaire et immoral, et montre le vrai visage de ces gens, bien plus qu'ils ne se l'imaginaient.
« seul un être qui serait au même niveau qu'un voleur écrirait dans un livre ou lui arracherait une page, car il est bien connu que cela est un vol, de prendre des libertés avec ce qui ne nous appartient pas ».
 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!