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Charles G. Leland version française Véro

 

 CHAPITRE VIII
Comment, avec l'aide de Diane, faire de bonnes vendanges et avoir du bon vin

 
« douces sont les vendanges, quand les raisins mûrs
se tendent vers la terre de façon bacchanale
pourpres et gorgés de jus »
(Byron, Don Juan)
Celui qui souhaite avoir de bonnes vendanges et un vin fin, devra prendre une corne pleine de vin et avec ceci aller dans les vignes où poussent les raisins, et ensuite boire dans la corne, et dire:
Je bois, mais ce n'est pas du vin que je bois
Je bois le sang de Diane,
car le vin est devenu son sang
Et se répand dans mes vignes
D'où, en échange, coulera un vin riche,
Mais même si mes vendanges devaient être bonnes
Je ne serais pas débarrassé des soucis, car si
Les grappes devaient geler à la lune descendante,
Tout le vin serait aigre, mais
Si je bois dans cette corne,
Alors je bois le sang
Le sang de la grande Diane - avec son aide,-
Si j'embrasse ma main pour honorer la nouvelle lune,
Pendant que je prie la Reine,
Pour qu'elle protège mes vignes,
De la naissance du germe
Jusqu'aux grappes mûres
Puis jusqu'à la récolte et enfin
Jusqu'à ce que le vin soit fait –pourvu qu'il soit bon !
Et puisse-t-il être si réussi que
J'en obtiendrai de bons profits quand je le vendrai
Que la chance soit sur mes terres à vigne
Et sur toutes mes terres
Où qu'elles soient.
Si toutefois mon vin devait être mauvais
Alors je prendrais ma corne,
Et bravement je soufflerai dedans,
Dans la cave à vin, à minuit, et j'obtiendrai un son
Si fort et si effrayant,
Que toi, puissante Diane, même si tu es très loin
Tu entendras cet appel,
Et, ouvrant grandes les portes et les fenêtres
Tu accourras sur le vent bruissant
En toute hâte,
Pour me trouver et me sauver –c'est à dire,
Sauve mon vin,
Ce qui me débarrassera de mes pires soucis ;
Car si je devais le perdre,
Je serais perdu moi même,
Mais avec ton aide, Diane,
Je serai sauvé.
Ceci est une très intéressante incantation et tradition, vraisemblablement très ancienne et munie d'un pouvoir de persuasion très fort. Car, premièrement, cela concerne un sujet qui a été peu souvent abordé – le lien entre Diane en tant que lune avec Bacchus, bien que dans le Dizionario Storico Mitologico de Pozzoli, et d'autres, il était dit clairement qu'en Grèce son adoration était liée à celle de Bacchus, Esculape et Appolon. Le lien est la corne. Sur une médaille de Alexandre Severus, Diane d'Ephèse porte la corne d'abondance. Ceci est la corne ou les cornes de la nouvelle lune, consacrées à Diane. D'après Callimachus Appolon a construit de sa main, pour Diane, un autel fait uniquement de petites cornes.
Le lien entre la corne et le vin est évident. Chez les anciens slaves, il était normal que le prêtre de Svantevit, le Dieu soleil, s'assure que l'idole tenait bien dans sa main une corne pleine de vin, afin de pouvoir prédire de bonnes récoltes pour la nouvelle année. Si la corne était pleine tout allait pour le mieux ; sinon, le prêtre remplissait la corne, en buvait, remettait la corne dans la main de l'idole et prédisait que, vraisemblablement, tout irait bien. (*) Le lecteur ne pourra pas manquer de remarquer que cette cérémonie ressemble à l'incantation italienne,
avec cette seule différence que dans un cas on invoque le soleil et dans l'autre la lune, afin de s'assurer de bonnes récoltes.
(*) Kreussler : » Sorbenwendische Altertumer » Pt. I. p272.56
 
Dans les « légendes de Florence » il y a une histoire de la Via del Corno, dans laquelle le héros, tombé dans un énorme tonneau de vin, est sauvé de la noyade car il souffle dans une corne avec toute son énergie. A ce son, qui porte très loin, même dans des contrées inconnues, tout le monde accourt à son secours, comme victime d'un enchantement. Dans la conjuration Diane, du plus profond des cieux, est représentée comme se précipitant au son du cor, et passant par portes et fenêtres pour sauver la récolte de celui qui souffle. Il y a une certaine similitude entre ces deux textes.
Dans l'histoire de la Via des Corno, le héros est sauvé par le kobold rouge, ou Robin Goodfellow, qui lui donne une corne, et c'est le même esprit qui apparaît dans la conjuration de la pierre ronde, qui est consacrée à Diane. Ceci est dû au fait que l'esprit est nocturne, et est proche de Diane Titania.
Le baiser de la main pour la nouvelle lune est une cérémonie d'origine inconnue, et même Job, en son temps, la considérait comme païenne et interdite -ce qui signifie antique et démodée- comme il le dit (XXXI 26,27) « si je vois la lune dans toute sa brillance... et si mon coeur penche vers la tentation, ou que ma bouche a embrassé ma main.... Cela aussi serait un péché, qui mériterait une punition du très Haut, car j'aurais trompé le Dieu qui est au-dessus de nous » D'où on peut conclure que Job n'avait pas compris que Dieu a fait la lune et apparaît dans tout ce qu'il a fait, ou bien qu'il croyait vraiment que la lune était une déité indépendante. Dans tous les cas il est curieux de voir que ce vieux rite interdit est toujours vivace et aussi hérétique que par le passé.
La tradition, telle qu'elle m'a été transmise, omet de toute évidence une partie de la cérémonie, qui peut être compensée par des sources classiques. Si un paysan applique le rite, il ne doit pas le faire comme un certain africain, qui était le serviteur d'un de mes amis. La mission de cet homme de couleur était de verser chaque matin une libation de rhum sur un fétiche, au lieu de quoi il le versait dans son propre gosier. Le paysan devait aussi arroser ses vignes, comme le fermier du Devonshire, lors des cérémonies de Noël, arrose ses pommiers, avec une corne.
 

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