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ARADIA

OU

L'EVANGILE DES SORCIERES

Charles G. Leland version française Véro

 

APPENDICE 1

Commentaires au sujet du texte précédent

Ce n'est qu'en 1886 que j'ai eu connaissance du manuscrit dans lequel était notées les bases de la sorcellerie italienne, et qu'il me fut promis que j'en aurai connaissance. Pendant un temps je fus déçu. Mais après que j'eus relancé Maddalena, mon indicatrice, j'obtins d'elle, le 1er janvier 1897, le manuscrit intitulé « Aradia, ou l'évangile des sorcières »

Il faut tenir compte du fait que tous les points essentiels, comme par exemple le fait que Diane est la Reine des sorcières, qu'elle est liée à Herodia (Aradia), qu'elle a eu un enfant de son frère le soleil (ici Lucifer), que la Déesse de la Lune est en relation avec Cain, qui vit dans la Lune, et que les sorcières autrefois étaient opprimées par la noblesse féodale, qu'elles cherchaient à se venger à tout prix, qu'elles s'adonnaient à des orgies au nom de Diane, qu'elles étaient considérées comme suppôts de Satan – tout cela, je le répète, m'a été transmis,

fragmentairement par Maddalena (et d'autres autorités dans ce domaine). Je m'attendais à tout cela, mais pas à toute la partie sous forme de poésies. C'était plus qu'étonnant et surtout très intéressant, dans la mesure où ces textes étaient passés de Sorcières en sorcières depuis fort longtemps et contenaient par ce fait de très anciennes reliques de l'évangile.

Aradia et Herodia ne sont de toute évidence qu'une seule personne, qui au début est associée à Diane comme chef des sorcières. Je ne pense pas que cela ait à voir avec l'Hérode de la Bible, mais bien plutôt avec une continuation de Lilith, qui portait le même nom. Cela représente une identification ou une gémellation des déesses du ciel arienne et sémite. Au sixième siècle la vénération de Hérodia et Diane par les sorcières était condamnée par le concile à Ancrya. Pipernus et d'autres auteurs ont noté l'évidente identité de Herodia et de Lilith. Isis les a précédées toutes deux.

Dans ce texte Diane est la Déesse des athées et de ceux abandonnés de Dieu. Dans l'ancienne Rome, et encore aujourd'hui en Inde, on considérait que nul être ne pouvait être suffisamment mauvais pour ne pas mériter la protection des Dieux. On peut ajouter que parmi les libres penseurs, les parias éduqués, il y a une tendance à croire que les fautes de l'humanité sont plutôt dues à des raisons contre lesquelles nous ne pouvons lutter, des raisons innées dues à notre naissance, nous naissons avec des péchés dont nous ne pourrons nous défaire (d'où le dicton qui dit que « tout savoir veut dire tout pardonner » qui n'est vrai qu'à 90 pour cent, car nous sommes responsables de 10 pour cent de nos fautes)

Jusqu'au XIIIème siècle on croyait que ce qu'il y avait de pire dans l'homme venait uniquement des abus et de la tyrannie de l'Eglise et de l'Etat. Car durant toute leur vie la majorité des gens vivaient dans l'injustice, aucune loi ne protégeait les faibles.

C'est sans doute de là que viennent les invocations à Diane comme protectrice car les supposées adorations de Satan ne furent qu'une invention postérieure de l'Eglise, et, jusqu'à nos jours, elles n'ont jamais trouvé leur place dans la sorcellerie italienne. C'est à dire que la sorcellerie sataniste n'existait pratiquement pas jusqu'au XVème siècle quand elle a été inventée, il faut bien le dire, par Rome pour avoir un argument permettant d'anéantir les croyances hérétiques venant d'Allemagne.

L'Homme ne se rend véritablement compte de son état de misère que lorsqu'il entrevoit un possible changement à l'horizon. Dans les temps anciens les esclaves supportaient leur misère car ils pensaient être nés pour cela. Etrangement les historiens ne semblent pas avoir remarqué que la souffrance de la majorité des Hommes, des esclaves et des pauvres, était bien plus grande aux débuts du christianisme, ou vers la fin du Moyen Age, quand on a émancipé les serfs, qu'elle ne l'était avant cela. La raison en est que dans les temps anciens du paganisme les gens de peu ne pouvaient même pas imaginer que pour Dieu chaque être humain a la même valeur, ou que eux aussi avaient des droits. En fait toute la tendance morale du Nouveau Testament est une opposition à l'esclavage ou à la servitude.

Chaque mot sur l'amour et le pardon du Christ, sur l'humilité et la charité, était en fait un reproche, non seulement pour chaque Seigneur mais aussi pour l'Eglise elle même et pour ses arrogants prélats.

Globalement l'Homme souffrait donc plus qu'avant, et la principale raison en est ce sentiment nouveau de « droits ». Et cela était aggravé encore par les interminables prêches qui disaient au peuple qu'il était de son devoir de souffrir, et de supporter l'oppression et la tyrannie. En soutenant le pouvoir de la Noblesse, l'Eglise garantissait aussi le sien.

Le résultat en fut qu'un grand nombre de gens se tourna vers la sorcellerie comme religion, et vers les magiciens comme prêtres. Ils se réunissaient secrètement, dans des endroits isolés, parmi de vieilles ruines dont les prêtres disaient qu'elles étaient hantées par des esprits malins, ou dans les montagnes. Encore aujourd'hui on trouve en Italie des clairières, entourées de forêts de châtaignés, de rochers, de murs, qui sont des endroits idéaux pour des sabbats et donc on dit que c'est à cela qu'elles servaient. Je pense que dans l'Evangile des Sorcières nous avons un bon exemple de ce qui pouvait se passer à ces réunions. Ils adoraient des déités interdites et pratiquaient des rites interdits, autant pour se rebeller contre la Société que par passion.

Dans l'Evangile des sorcières il est toutefois fait une distinction entre ceux qui sont nés mauvais et ceux qui sont opprimés. (« car tu ne devras jamais devenir comme la fille de Cain, ni comme cette race que la souffrance a rendue mauvaise.... »

Le repas des sorcières, le gâteau de farine, de sel et de miel en forme de Lune montante est connu de tous les érudits. Les gâteaux en forme de Lune ou de cornes sont toujours très répandus.

Dans la sorcellerie moderne il arrive même qu'on en appelle aux vers de terre car ils vivent près des mystères obscurs, et la flûte d'un berger doit rester enterrée 3 jours pour être investie du pouvoir d'Orphée. Et ainsi, en Sorcellerie, tout n'est qu'une question de Poésie sauvage, basée sur des symboles qui s'équilibrent :

lumière et ténébres, luciole et grain, vie et mort.

Etrange également est la façon dont on traite Diane, au cas où elle n'accéderait pas à nos désirs. C'est assez récurant dans les charmes et les exorcismes sorciers. Le magicien ou la sorcière requiert quelque chose de la déité, mais s'arroge le droit, de menacer également même la Reine de la Terre, du Ciel et des Enfers « donne moi ce que je veux, et je t'honorerai, refuse et je te ferai souffrir à jamais » Dans l'ancien enseignement sorcier italien, c'est « tout ou rien », et le requérant possède un pouvoir illimité.

La croyance ancestrale dans le pouvoir de la pierre trouée n'appelle pas de commentaires de ma part. Mais on remarquera que la sorcière sort très tôt le matin pour cueillir la verveine. Or, les vieux mages persans, ou plutôt leurs filles, honoraient le soleil levant et secouant de la verveine fraîchement cueillie, celle-ci étant l'une des 7 plantes les plus puissantes en magie. Les prêtresses étaient nues ce faisant, la nudité étant symbole de vérité et de sincérité.

L'extinction des feux, la nudité et l'orgie devinrent des symboles du corps couché dans la terre, du grain que l'on avait planté, ou de l'entrée dans la nuit et la mort, pour renaître sous une autre forme, renaissance et lumière. C'était une manière de s'évader du quotidien.

L'évangile des sorcières tel que je l'ai transmis, n'est en réalité que l'introduction d'un ensemble de cérémonies, cantiques de sorcières, incantations ou traditions relatives à la fraternité ou la sororité, qui pourront être trouvées dans mon « Etruscan Roman Remains and Florentine Legends »

(...)

Le chapitre étrange et mystique « comment Diane a fait les étoiles et la pluie » est le même que celui qu'on trouve dans les Legends of Florence, mais plutôt développé comme une étude cosmo-mythologique. Ceci appelle une réflexion qui est peut être la plus remarquable qu'éveille l'Evangile des Sorcières. Dans toutes les autres écritures de l'humanité, c'est un mâle, Jehovah, Bouddha ou Brahma, qui crée l'univers. Chez les sorcières c'est une femme.

Quand dans l'histoire il y a une période de rébellion intellectuelle contre le conservatisme, la hiérarchie et ainsi de suite, il y a un effort pour considérer les femmes comme l'égale de l'homme, donc, comme étant le sexe fort.

L'égalité des femmes était un sujet prédominent dans l'extraordinaire guerre des éléments, les étranges écoles de sorcellerie, le Neo platonisme, la cabale, l'hérésie à la chrétienté, le gnostisme, la magie persane et le dualisme, avec des relents de théologie de la Grèce et de l'Egypte ancienne, des 3ème et 4ème siècles à Alexandrie, et dans la Maison de la Lumière au Caire au 9ème siècle. C'était alors Sophia ou Hélène, la libérée, qui incarnaient le Christ dont la mission était de sauver l'humanité.

Le sujet fut de nouveau d'actualité lorsque les templiers crurent pouvoir maîtriser l'Eglise et le Monde. Durant le Moyen Age, et jusqu'aux grands bouleversements qui inspirèrent les huguenots en France, les Jansenistes et les Anabaptistes, la femme fut mise en avant et joua un rôle plus important qu'elle ne le faisait dans la vie sociale ou la politique. C'est également le cas dans le cercle spirite fondé par les soeurs Fox à Rochester, New York, et cela se manifeste de diverses manières en cette fin de siècle, comme si la femme était un poisson qui ne se laisserait voir que dans les eaux troubles.

Il faut se souvenir que dans ces périodes révolues, la grande majorité de l'humanité, opprimée par l'Eglise et l'Etat, ne se manifestait que dans de telles périodes de rébellion contre les idées reçues. Et à chaque rébellion l'humanité, et particulièrement les femmes, étaient gagnantes concernant leurs dus et leurs droits.

Car, comme chaque inondation qui noie les champs, les rend ainsi plus fertiles, ainsi chaque révolution, aussi effrayante et choquante qu'elle soit sur le moment, apporte quelque chose de positif au Monde.

Les femmes émancipées, les militantes, considèrent que l'homme est limité, alors que la femme ne ferait que progresser. Dans le temps passé c'était une autre opinion qui prévalait, et toutes deux semblent être fausses, concernant l'avenir.

Car, en vérité, les deux sexes progressent, et dans ce cas on ne parle pas de conflit entre homme et femme, comme on le fait dans Mahabarata, mais de progression graduelle des réelles capacités et possibilités d'adaptation ou de coordination du pouvoir, en faisant ainsi tout conflit devrait cesser.

Es réflexions sont particulièrement adaptées à mon texte, et mon thème, car c'est en étudiant les périodes où les femmes se sont rendues influentes, que nous apprenons ce que sont réellement les capacités du sexe féminin. Ainsi la Sorcellerie, telle qu'elle fut, est un chapitre aussi intéressant qu'un autre. Car la Sorcière était un facteur important dans la rébellion sociale, et jusqu'à aujourd'hui il est de notoriété publique que les femmes sont inquiétantes, mystérieuses, et incompréhensibles, ce qu'elles-mêmes, pas plus que les hommes, ne peuvent

expliquer.

« en chaque femme sommeille une sorcière »

Nous avons banni le manche à balai, le chat et les miracles, le sabbat et les pactes avec le Diable, mais le mystère est toujours aussi grand. Nul être vivant ne sait où tout cela va nous mener. La magie de l'amour, et la joie procurée par la beauté ne se trouvent elles pas dans les mystères et miracles de la nature et dans les forces magiques ?

Pour quiconque s'intéresserait au thème des influences et des capacités des femmes, cet Evangile des Sorcières donne des indications primordiales, qu'il y a eu des penseurs qui considéraient que la Création était le fait d'un développement féminin, ou d'une parthénogenèse, d'où le principe masculin serait né. Lucifer, ou la Lumière, était caché dans les ténèbres de Diane, comme la chaleur est cachée dans la glace. Même le Messie de cette doctrine est une femme : ARADIA, bien que les deux, mère et fille, soient confondues, et dans certaines histoires, mêlées, comme Jahveh l'est avec Elohim.

Reste à dire que les réunions en tenue d'Adam et d'Eve, telles que décrites dans l'Evangile des Sorcières ne sont plus très courantes parmi les jeunes et les vieilles sorcières, et les vénérables magiciens, aujourd'hui. Tout au moins pas à ma connaissance en Italie du nord et du Centre. Toutefois, parmi les roués, les viveurs et les filles faciles de Florence ou Milan, de telles assemblées sont appelées Balli angelici ou bals des anges. Ils sont loin d'être inconnus dans les grandes villes de ce monde. Il y a quelques années un journal du dimanche d'une ville américaine a publié un article détaillé sur le sujet, qui laissait entendre qu'on ne regrettait pas

d'y aller, ce qui m'a été confirmé par des hommes qui connaissent le sujet.

Un point important, si on compare mon texte avec d'autres, d'Ovide ou de mythologistes, est que cette tradition italienne renferme beaucoup de restes du folklore latin ou étrusque, il y a probablement des poèmes entiers, des contes et des invocations qui se sont transmis depuis très très longtemps oralement. Que les sorcières soient aujourd'hui encore une société secrète, ou une secte, appelée la « vieille religion », que des villages entiers dans la région de Rome

soient païens, et qu'ils ne soient pratiquement dirigés que par les Setti mani ou « enfants des sept mois » peut être lu dans le roman du même nom, et dans divers magazines, ou bien alors on peut me croire, tout simplement.

L'existence d'une religion suppose une trace écrite, et dans ce cas on peut admettre que l'Evangile des Sorcières est réellement une très vieille oeuvre. Il devient évident que les femmes se sont transmises oralement des chapitres entiers de mots et de phrases que parfois elles ne comprenaient pas tout à fait, mais qu'elles avaient entendu, et appris. Il ne fait pas de doute que cet évangile est la traduction d'un très ancien texte latin. Parmi les parias indiens il y avait des érudits qui savaient manier la plume, il en est de même parmi les nombreux adorateurs de Diane et de la Lune.

D'ici quelques années, cher lecteur, tout ceci sera balayé d'Italie par les journaux et les trains, comme un nuage est balayé par une tempête. Les vieilles traditions disparaissent à une telle vitesse qu'on m'a assuré, et je le crois, que tout ce que j'ai collecté ces 10 dernières années ne pourrait plus l'être aujourd'hui, car cela n'existerait tout simplement plus, sauf dans la mémoire de rares vieux magiciens, qui disparaissent chaque jour sans laisser de traces.

(...)

Depuis que j'ai écris les chapitres précédents, j'ai reçu « Naples in the Nineties » de E. Neville Rolfe, B.A. Ce qui pourrait intéresser mes lecteurs dans cet ouvrage est la concordance que fait Rolfe entre Diane et la sorcellerie, et à quel point ses attributs devinrent ceux de la Vierge Marie. M. Rolfe parle de la clé, de rue et de la verveine comme symboles de Diane ; pour tout cela j'ai des incantations, apparemment très anciennes, qui les identifient à Diane. J'ai souvent trouvé de la rue dans les maisons de Florence, et il m'en fut donnée comme si cela était une faveur toute particulière. Elle est toujours cachée dans un coin sombre, car si on en prend cela équivaut à prendre du bonheur.

La grenouille de bronze était un symbole de Diane, d'où la phrase « celui qui aime une grenouille la prend pour Diane » Jusqu'il y a peu de temps on en faisait des amulettes. J'en ai une qui me sert de presse papier. Il existe également une invocation à la grenouille.

Ainsi M. Rolfe confirme sans le savoir tout ce que j'ai dit, à savoir que les magiciens en Italie représentent un genre à part, et qu'à Naples et en Sicile ils ont toujours un grand pouvoir, qu'ils possèdent des documents magiques très rares, et des cartes cabalistiques, qui sont probablement venus de Malte.

Ce serait une grande joie pour moi si quiconque aura cet évangile entre les mains et qui aurait des informations confirmant tout ce qui précède, pouvait me le faire savoir, ou publier ce qu'il sait, afin que tout ce savoir ne soit pas perdu à jamais.

 

 APPENDICE 2
Les enfants de Diane, ou comment naquirent les fées

Toute chose fut faite par Diane, les grands esprits des étoiles, les hommes, les géants, les nains qui creusent les rochers, et qui, une fois par mois, l'honorent avec des gâteaux.
Il y avait une fois un jeune homme, très pauvre, sans parents, mais d'une grande bonté. Une nuit qu'il était assis dans un endroit isolé, mais tout à fait magnifique, il vit mille petites fées qui dansaient dans la lueur de la pleine lune. «J 'aimerais être comme vous, ô fées » dit il « libre de toute contrainte, n'ayant pas besoin de manger. Mais qui êtes vous en vérité ? »
« nous sommes des rayons de Lune, les enfants de Diane, répondit l'une d'elle
« Nous sommes les enfants de la Lune,
nés d'une lumière brillante,
quand la Lune envoie ses rayons,
ils prennent la forme d'une fée »
« Et tu es l'un de nous car tu es né quand la Lune de notre mère Diane était pleine.
Oui, toit, notre frère, notre semblable, tu fais partie de notre clan »
« et quand tu es affamé et pauvre, et que tu souhaiterais avoir de l'argent en poche, alors pense à la Lune, à Diane, sous laquelle tu es né, et répète ces mots :
Lune, merveilleuse Lune !
Plus brillante que les étoiles,
Lune, ô Lune, si c'est possible,
Apporte-moi le bonheur
« et si tu as de l'argent en poche, il se verra doublé
car les enfants qui sont nés à la pleine Lune, sont les fils et les filles de la Lune,
surtout s'ils sont nés un dimanche de marée haute »
Pleine Lune, marée haute
Grand homme tu seras
Le jeune homme qui n'avait qu'un paolo dans la poche (5 centimes romains) toucha l'argent et dit :
« Lune, Lune, merveilleuse Lune
pour toujours ma Lune adorée ! »
Et ainsi le jeune homme qui voulait devenir riche acheta et vendit, et gagna de l'argent, qui doublait chaque mois.
Mais après un certain temps il arriva qu'un mois il ne vendit rien, et donc ne gagna rien. Alors la nuit il s'adressa à la Lune :
« Lune, ô Lune, toi que j'aime de loin plus
que toutes les autres étoiles,
dis moi ce qui fait
que ce mois ci je n'ai rien gagné ? »
Alors lui apparut une petite fée, toute brillante, qui lui dit :
« Tu n'obtiendras plus ni argent ni aide tant que tu ne travailleras pas assidûment »
puis elle ajouta :
« je ne te donnerai sûrement pas d'argent, uniquement de l'aide mon cher »
Alors le jeune homme comprit que la Lune, comme Dieu, et la Chance, n'aide que ceux qui s'aident eux-mêmes.
« comme l'appétit vient en mangeant, le gain vient en travaillant et épargnant »
Etre né à la pleine Lune signifie être rapide d'esprit, et être né en plus à la marée montante signifie un intellect brillant et de riches idées. Mais il ne suffit pas d'être assis dans la nef de la chance.
« il faut encore pagayer ardemment, si on veut que la nef avance
les bonnes paroles ne suffisent pas il faut une pagaie pour faire bouger la nef »
et comme on dit :
« la chance donne, la chance prend,
et parfois elle offre la fortune,
aux fainéants,
Mais bien plus souvent elle la donne aux besogneux »
 


APPENDICE 3
Diane, Reine des serpents, Souveraine du don du langage


Dans une longue et étrange légende de Melambo, un magicien et grand physicien de naissance divin, il y a une invocation à Diane qui a tout à fait sa place dans ce livre.
Un jour Melambo demanda à sa mère pourquoi, alors qu'on lui avait promis qu'il saurait comprendre le langage de toutes les créatures vivantes, cela n'était pas encore arrivé. Et sa mère répondit :
« Patience mon fils, car c'est en attendant et en observant que nous découvrons comment apprendre. Et c'est en toi que se trouvent les professeurs, qui t'aideront le plus, si toutefois tu es prêt à les entendre. Oui ces professeurs peuvent t'en apprendre plus en quelques minutes que d'autres n'en apprendront dans toute une vie »
Il arriva que Melambo, un soir, alors qu'il ressassait ces paroles, et en même temps jouait avec un nid de serpents, qu'un serviteur avait trouvé dans un chêne creux, dit :
« si je le pouvais, j'aimerais m'entretenir avec toi, mais je sais que tu as un autre langage, aussi gracieux que tes mouvements, et aussi brillant que tes couleurs »
Et il s'endormit, et les jeunes serpents se lovèrent dans ses cheveux et commencèrent à lécher ses yeux et ses lèvres, pendant que leur mère chantait :
« Diane ! Diane ! Diane !
Reine de tous les magiciens,
Et de la nuit noire,
Et de toute la nature,
Des étoiles et de la Lune,
Et de tous les destins, et de la chance !
Toi qui maîtrises la marée basse et la marée haute,
Toi qui luit la nuit sur la mer,
Toi à qui appartient la mer,
Dans ta barque en forme de demi-lune
Dans la barque de la Lune montante tu luis brillamment,
Ton éternel sourire illumine le ciel
Mais aussi la terre, en se reflétant
Dans l'océan, sur ses eaux ;
Nous te supplions de donner à ce dormeur,
De donner à ce bon Melambo,
Le grand don de la compréhension,
De tout ce que disent toutes les créatures »
Cette légende contient beaucoup de choses étonnantes : parmi elles une invocation à la luciole, une autre à Mefitia, déesse de la Malaria, et une longue prophétie poétique relative à son héros. C'est de toute évidence plein de vieux mythes romains. La totalité du texte peut être trouvée dans « The Unpublisched Legends of Virgil » London, Elliot Stock
Diane offre la beauté et redonne la force
Diane a la possibilité de tout faire, elle peut donner la gloire aux petites gens, la richesse aux pauvres, la beauté aux laids. Tu n'auras aucun souci si tu lui es fidèle, si tu te languis dans une prison et dans le noir, elle t'apportera la lumière, nombreux sont ceux qu'elle rabaisse afin de les tirer d'autant plus haut par après.
Il y a très longtemps vivait à Monteroni un jeune homme extrêmement laid, à tel point que Gianni (c'était son nom) était montré aux gens de passage comme une bête de foire. Aussi laid qu'il fut, il était riche, bien que n'étant pas bien né, et il espérait secrètement qu'un jour une merveilleuse jeune fille tomberait amoureuse de lui et qu'il pourrait l'épouser.
Il arriva qu'une belle jeune femme blonde, noble, emménageât à Monteroni, et quand Gianni lui avoua sans la moindre gêne qu'il était amoureux d'elle, elle le gratifia d'un « non ».
Mais cette fois il était plus fasciné que d'habitude, car des forces étaient en action, dont il n'avait pas le moindre soupçon, et qui faisaient que le pauvre était comme possédé et que sa déception l'amena presque jusqu'à la folie.
Jour et nuit il traînait autour de la maison de la belle, cherchant une occasion de s'y introduire pour enlever la dame de force.
Mais ses plans échouèrent car la dame possédait un grand chat, plus intelligent que maints humains, et chaque fois que Gianni s'approchait le chat le sentait et donnait l'alarme par ses cris perçants. Il est vrai que son aspect n'était pas commun, comme s'il ne venait pas de cette terre, et dans ses yeux verts qui brillaient comme des torches, il y avait quelque chose d'effrayant qui faisait reculer même le pire des hommes.
Mais un soir Gianni se dit qu'il était trop bête, d'avoir peur d'un simple chat qui aurait pu, tout au plus, effrayer un gamin, et il fomenta un plan d'attaque. Il chercha une échelle qu'il installa sous la fenêtre de la dame. Mais, pendant qu'il était au pied de son échelle une vieille femme apparut à côté de lui, et elle lui demanda de ne pas exécuter son projet. « car tu le sais Gianni, dit elle, la dame ne veut pas de toi ; pour elle tu ne représente que de la peur et de l'effroi. Rentre chez toi, regarde-toi dans un miroir et tu comprendras que tu es la représentation
terrestre du péché »
Très en colère Gianni se mit à crier : « je ferai comme il me plaira, vieille femme démoniaque, même si pour cela je dois te tuer et tuer la dame » et il se mit à monter le long de l'échelle ; mais arrivé en haut, avant qu'il ne puisse ouvrir la fenêtre et entrer, il se trouva paralysé, comme s'il était de pierre ou de bois.
Il fut couvert de honte et il pensa « bientôt toute la ville va venir ici et constater ma défaite. Je vais tout de même tenter une dernière fois ma chance » et il cria :
« ô vecchia ! toi qui ne voulais que mon bien, sors-moi de cette situation ! Et si, comme je l'espère, tu es une sorcière, et qu'en devenant sorcier à mon tour, je puisse être libéré de mes soucis, alors je te le demande, apprends-moi, comment je pourrais gagner le coeur de cette dame, car j'ai bien compris qu'elle est comme toi et que je dois me montrer digne d'elle.
Alors Gianni vit la vieille femme quitter le sol comme l'aurait fait la lumière d'une lanterne, et lorsqu'elle le toucha, elle l'enleva de son échelle et lui dit :
« bientôt tu vas partir pour un long voyage, et sur ton chemin tu verras une vieille jument pitoyable, devant laquelle tu devras dire :
« fée Diane ! fée Diane ! fée Diane !
je t'en conjure, fais quelque chose de bon
pour cette pauvre créature »
alors tu trouveras une chèvre géante, et un bouc géant, et tu diras :
« bonsoir gentil bouc ! »
et il répondra
« bonsoir mon bon monsieur !
je suis si fatigué,
je ne peux aller plus loin »
et tu devras répondre
« fée Diane, je t'en conjure, donne à ce bouc la paix et la tranquillité »
Alors nous entrerons dans une grande salle, où tu verras beaucoup de belles dames, qui essayeront de te séduire ; mais tu devras n'avoir qu'une seule réponse : « celle que j'aime est de Monteroni »
Et maintenant Gianni, à cheval, et c'est parti »
Et ainsi il monta le chat, qui s'envola aussi vite qu'une pensée, et ils trouvèrent la jument et après qu'il eut prononcé la conjuration, elle devint une femme et lui dit :
« au nom de la fée Diane !
que tu deviennes un beau jeune homme
rouge et blanc
comme le lait et le vin »
Après cela il trouva la chèvre et il la conjura et elle répondit :
« au nom de la fée Diane !
que tu sois plus richement vêtu qu'un Prince »
Et ainsi il arriva à la grande salle, où il fut entouré de belles dames, mais à chacune il répondit que celle qu'il aimait était de Monteroni.
Après il ne vit ou ne sut plus rien, et il se réveilla à Monteroni, et effectivement transformé en un fort beau jeune homme que personne ne reconnut. Ainsi épousa-t-il la belle dame et à partir de ce jour ils vécurent la vie secrète des Sorcières et des Magiciens, et encore aujourd'hui ils continuent à vivre au pays féerique.

CONCLUSION
Après que cet ouvrage ait été imprimé, j'ai acheté pour un penny, un petit livre qui montrait comment, par des incantations et des conjurations, on pouvait obliger, non seulement Diane, mais 39 autres déités à répondre à nos questions. Ce livre a certainement été recopié d'un vieux manuscrit, car il y est dit que c'est P.P. Francesco di Villanova Monteleone qui l'a découvert et traduit. Il est fait de deux parties, la première est intitulée « Circe » et l'autre « Médée ».
(...)
 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!