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Coutumes et Traditions Populaires, Païennes et Sorcières
Toussaint et Fête des Morts
par Véro
La notion de « fête
de tous les saints », ou « fête des martyrs », pour être plus précise, remonte
au 4ème siècle. En effet, dans l’église grecque les martyrs chrétiens étaient
les premiers saints après les apôtres. Cette fête se plaçait alors le premier
dimanche après la Pentecôte. C’est à dire, grosso modo, mi mai.
En Irlande, au VIIIème siècle, cette date de la mi mai, jugée trop proche de
Pâques, est déplacée au 1er novembre. Il va sans dire qu’il y avait aussi là une
volonté de « masquer » la fête païenne qui trouvait place à la même date. Puis
les missionnaires irlandais amènent cette nouvelle date sur le continent au
IXème siècle. Elle a pris place en France et en Allemagne sur l’ordre de
l’Empereur Louis le Pieux en 835 (selon certaines sources) ou sur celui du Pape
Grégoire IV la même année (selon d’autres sources). Peut être (cela demanderait
une simple petite vérification) les deux personnages régnaient ils en même
temps, et cela fut il fait sur l’ordre de l’un sous le règne de l’autre. Bref….
En 998 la Fête des Morts (autres que saints) est fixée au 2 novembre sur l’idée
de Odilon, Abbé du Grand Monastère bénédiction de Cluny. Il donna l’ordre que
dans tous les monastères qu’il dirigeait une messe solennelle soit célébrée ce
jour pour « tous les morts qui dorment en Christ ». Dès le XIème siècle cette
nouvelle fête religieuse se répand, mais ce n’est qu’au XIVème qu’elle sera
fêtée pour la première fois à Rome.
Voilà pour le chapitre « histoire ». Passons à présent au chapitre « petites
histoires ». J’ai lu un texte de Ludwig von Hörmann (1909) qui racontait que le
premier novembre, au Tyrol, les cloches sonnent pendant une heure entière, de
midi à 13h, libérant ainsi les pauvres âmes de l’enfer jusqu’au lendemain matin
très tôt. Il y a évidemment messes et procession. Mais les points plus
intéressants sont les suivants.
Pour chaque pauvre âme qui brûle en enfer la mère de famille pose sur la table
de la cuisine une petite lampe à côté d’un pot de saindoux. Ainsi l’âme pourra-
t- elle venir et enduire ses brûlures avec cette graisse pour soulager un peu sa
douleur. Pour d’autres âmes, qui souffrent non pas de douleurs « brûlantes »
mais de douleurs « froides », bien pires semble-t-il, on allume un grand feu
dans le poêle ou la cheminée, et on pose un plein saladier de beignets cuits
dans le saindoux et un pot de lait. Parfois on se contente de laisser un peu de
gâteau. Les pauvres âmes pourront alors se restaurer au coin du feu.
Durant cette période il ne faut surtout pas marcher sur une grenouille, car
c’est souvent sous cette forme que reviennent les âmes défuntes. Au contraire,
si on en rencontre une il faut lui demander de ses nouvelles et si on peut lui
être d’un quelconque secours.
Ensuite, dès 5 heures du matin les cloches sonnent à nouveau pendant une heure
pleine. Puis la mendicité est autorisée durant le jour des morts. Mais du fait
de nombreux abus (les mendiants et romanichelles frappaient à toutes les portes
et devenaient parfois agressifs s’ils jugeaient les dons insuffisants) les gens
ont commencé à apporter leurs dons aux organismes caritatifs de l’époque qui
s’occupaient alors de la distribution.
En général ces dons étaient surtout de nature alimentaire, particulièrement un
pain appelé « pain des morts ». Ces pains sont destinés à être partagés, dans le
vrai sens du terme. Il faut les rompre pour les manger à plusieurs. Parfois on
en cuisait un chapelet, « collé » ensemble par la cuisson ainsi fallait il
rompre ce chapelet pour le partager. Dans certains villages on cachait de menues
pièces de monnaie dans ces pains.
Le seul qui continue toutefois à faire le tour des demeures est le fossoyeur il
est grassement récompensé pour son travail. On dit que dans certaines maisons il
devait prévoir une brouette pour emporter tous les dons (alimentaires) qu’on lui
faisait.
Les enfants, quant à eux, sont réunis dans la maison d’une famille aisée. Ils
s’amusent ensemble, puis, quant ils partent on leur offre à chacun un gâteau au
beurre. Pour les garçons il sera en forme de lapin, de cerf ou de cheval, les
quatre pattes réunies au niveau des sabots afin de former plus ou moins un
cercle, les filles, quant à elles, reçoivent un gâteau en forme de poule.
D’après Hoffmann Krayer (1932) on dit que le blé semé le dernier jour d’octobre
donnera la meilleure farine, car il est « béni » par « tous les saints » dès le
lendemain.
Si ce jour là le soleil brille beaucoup de jeunes accouchées mourront, mais ceux
qui naissent ce 1er novembre auront la faculté de voir les fantômes. A Gloggnitz
(en Autriche) le peuple se réunit le soir de la Toussaint autour d’une pierre
levée et prie. Durant la nuit cette pierre se mettra à tourner sur elle même,
comme une toupie. D’ailleurs un trésor est caché en son sein.
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