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Coutumes et Traditions Populaires, Païennes et Sorcières

Pâques
par Véro

ŒUFS ET ROUES DE FEU
Après la période de Carnaval et du carême on débute nouvelle période.
Il y a un endroit où le soir de Pâques, tous les confirmants après qu’ils aient décoré les œufs, apportent tous les ustensiles cassés de la maison sur une place, et les brisent menus, tandis qu’un enfant essaye de les en détourner en leur frappant les mollets à coups de cravache. Après que tout soit brisé on allume un grand feu. En fait cette action destructrice, tout comme les coups de fouets, sont une façon symbolique de combattre les puissances hivernales.
Ces œufs peints, tels que nous les connaissons toujours aujourd’hui, datent du 13ème siècle. En effet, en ce temps là il était interdit de consommer des œufs durant le carême. Or, les poules n’arrêtaient pas de pondre pour autant. Alors on stockait. Et dès le samedi de Pâques on en faisait grosse consommation. On a alors décidé de les peindre, pour les distinguer des œufs „normaux“. La couleur „officielle“ était le rouge, couleur sang du Christ.
Le printemps à présent pointe son nez, avec son lot de verdure.
Le matin de Pâques on accroche des branches vertes (souvent du sapin) dans la grange, on en pique dans le tas de fumier, il s’agit comme toujours d’éloigner les sorcières du bétail. (mais quand donc comprendront ils qu’on leur veut pas de mal à leurs bestioles !!!!)
Ailleurs on érige des arbres de Pâques. Ou bien on couvre la route de sable blanc sur lequel on fait des dessins avec de la cendre et de la poussière de tuiles. Certains vont dans les champs, cueillir les toutes jeunes pousses de blé, ils les mettront dans leur matelas, ou sur la fenêtre des jeunes filles, ou les donneront au bétail, toujours dans un but de protection contre les mauvais esprits. On donne à manger aux vaches de l’herbe cueillie le soir de Pâques pour s’assurer de leur fertilité. Les hommes mangent des bourgeons. Ailleurs encore on va vers les plus vieux arbres, et on danse autour d’eux.
Il y a beaucoup d’endroits où ont lieu des courses : celui qui gagne aura dans son poulailler plus de coqs que de poules, ou bien il trouvera l’amour etc…. En général cela se pratique à la sortie de la messe. La vitesse à laquelle on retourne chez soi déterminera la vitesse à laquelle les récoltes seront ramenées à la ferme ultérieurement.
On voit une forme de magie solaire dans les jeux de balle de Pâques. Il s’agit de balles en bois, ou de disques de bois, qu’on jette, lance etc… jusqu’à ce qu’ils se cassent en deux. Ils sont souvent donnés par les couples qui se sont mariés l’année précédente. Si à ce mariage une fille n’était plus „jeune fille“ elle ne pourra en aucun cas donner le coup d’envoi !
Dans le genre magie solaire, il y a les feux du printemps qui ont été christianisés en „feux de Pâques“ pour la première fois en France en 750. Ce cher Charlemagne n’a pas que „inventé l’école“ !
A Lüdge, encore au 21ème siècle, les roues de feu ont perduré. Elles sont au nombre de six, leur diamètre fait la taille d’un homme, elles sont composées d’une croix centrale en bois de chêne, la partie „jante“ est en noisetier tressé. Au milieu de la croix en chêne il y a un trou qui permettra d’y passer une sorte de balancier de 4 mètres de long, qui empêchera la roue de se coucher durant la descente d’une piste de 650 mètres de long avec 80 mètres de dénivelé.
Ces roues, nues, sont d’abord promenées dans tout le village le samedi de Pâques, puis on les monte sur la colline, là durant tout l’après-midi les jantes sont bourrées de gerbes de blé et de paille, nouées avec du noisetier. C’est un travail difficile car il faut que tout soit bien fixé, afin d’éviter que la roue ne se démonte durant la descente. A 20 heures on allume les gerbes, on laisse brûler un bon moment afin que les flammes soient conséquentes, puis soudain on lâche la première roue dans la pente, au son des cloches (Charlemagne ne serait pas content !). Quand leur course est finie on ôte les restes de paille avec de longues piques afin d’éviter que la croix en chêne ne brûle à son tour. Ainsi peut on les réutiliser d’année en année. La plus ancienne encore en utilisation date de 1951.

LES CROYANCES AGRICOLES
Les agriculteurs ont aussi leurs traditions pascales. Les dimanche et lundi de Pâques on plante des rameaux bénis dans les champs, s’il pleut durant ce temps la récolte ne desséchera pas. On cuit des beignets (je tiens la recette de 1900 à votre disposition) on emplit des coquilles d’œuf d’eau de Pâques, on les apporte dans les champs, ainsi la récolte sera t elle protégée des intempéries.
Un arbre qui n’aurait pas porté de fruits depuis plusieurs années est aspergé d’eau de Pâques, et on frappe trois fois son tronc en disant des paroles magiques.
Les restes de l’agneau pascal et les coquilles des œufs seront enterrés sous les arbres du verger, afin d’assurer une récolte prospère.
On peut donner aux poules du grain béni à la Pentecôte précédente, pour assurer une bonne ponte.
On nourrit les chiens d’un morceau de viande ce jour là pour les protéger contre la rage.
On sacrifie symboliquement des représentations d’animaux en métal pour protéger le bétail.
Ailleurs, durant la nuit de Pâques quatre jeunes filles nues frappent aux quatre angles de la maison pour éloigner la vermine.
On nettoie la maison et on balance les ordures par dessus la clôture chez le voisin, pour attirer la vermine chez lui (quelle tradition charmante !)
A ce moment là (tout comme à la Pentecôte) tout travail débuté doit être terminé, sous peine d’être affligé de tous les malheurs, les enfants sont vêtus de neuf, on fait le grand nettoyage de la maison. Le matin de Pâques on porte encore les vêtements d’hiver, mais dès l’après-midi on met les vêtements d’été pour aller à l’Eglise. Il se dit même qu’à compter de cette date on peut marcher pieds nus sans risquer de tomber malade, car alors la terre sera bénie.
Il faut savoir aussi que ce jour là il ne faut pas laisser courir les porcs, sinon ils voudront courir toute l’année. Il ne faut pas tuer d’oiseaux, sous peine de s’attirer la colère des Dieux. Dans une région précise on n’allume pas de lumière le soir du dimanche de Pâques sinon la récolte de lin sera mauvaise. Ou bien il faut aller se coucher suffisamment tôt pour qu’on puisse encore compte les poutres au plafond. Si on ne respectait pas ces règles élémentaires on encourrait le courroux du chasseur sauvage, de l’homme dans la lune ou d’autres du même fut.
Après la longue période de carême on est heureux de pouvoir manger de tout à nouveau. Dans certains villages catholiques on emmène de la nourriture à l’église pour la faire bénir. Tout ce qui le sera ne viendra pas à manquer durant l’année. Il arrive même que le chapelain fasse le tour des maisons pour bénir la viande sur place. L’après-midi chacun dans la maison mangera un peu de tout ce qui aura été béni, qu’il le veuille ou non.
Même les animaux sont concernés : le bétail aura du pain noir et du sel, les poules des œufs, les os de la viande seront jetés sur les champs de blé. Il arrive même qu’on emporte une partie de la nourriture dans la forêt pour les renards.
On peut aussi laisser sécher les os avec les restes de viande, les réduire ensuite en poudre qui sera utilisée pour soigner les plaies ouvertes.
Quelque part en Bavière jusqu’en 1854, on tuait un bouc, on le coupait en quartiers et on le faisait griller. Puis on le recomposait dans un grand panier, on lui décorait la tête avec des rubans, on lui dorait les cornes et on l’emmenait à l’église pour une bénédiction. Puis on l’emmenait au restaurant du village où il était coupé en petits bouts. Ensuite chaque fermier venait en emporter une part.
Dans une région d’Autriche on cueille des fleurs, des jeunes pousses dans les prés, et en les dépose en rond sur la table du repas. La nourriture sera présentée au milieu de ce cercle. En Hongrie, durant le repas de fête la maîtresse de maison ne doit pas quitter son siège, sinon elle souffrira de disette l’année qui suit. Ailleurs on mange du raifort à la cuillère pour se souvenir de l’amertume de la douleur du Christ.

DIVINATION ET PORTE BONHEUR
Les divinations sont moins nombreuses à Pâques qu’à Noël. Toutefois, à certains endroit met on une couronne de végétal sur un arbre, si elle dessèche le malheur n’est pas loin. Les gitans déterminent l’avenir en fonction des coucous et des papillons ce jour là. On cueille des chatons et on donne à chacun le nom d’un membre de la famille, puis on les répand sur l’eau, le premier chaton qui coulera désignera celui qui mourra dans l’année.
Les enfants qui naissent à Pâques seront chanceux. Et celui qui meurt à Pâques, ou entre Pâques et la Pentecôte sera un saint.
Dans un village précis, celui qui passera le premier la porte de la maison après le maître ou la maîtresse de maison se transformera en poule ou en coq. C’est pour cela qu’on barricade les portes. Si toutefois quelqu’un venait tout de même, il faudrait qu’il ou elle aille immédiatement au poulailler, cherche les œufs, et les fasse peindre en rouge par le maître ou la maîtresse de maison.
Concernant la météo : le temps qu’il fait le samedi sera celui qu’il fera durant les 7 semaines suivantes. Il y a un endroit où les vieux du village doivent faire en sorte qu’il fasse beau, et si par malheur il pleut tout de même c’est qu’ils n’ont pas prié suffisamment ardemment. Mais ailleurs on dit qu’il faut qu’il pleuve car il y aura „autant de pommes que de gouttes de pluie“
Pâques a aussi des fonctions „médicales“ : si on ne se promène pas pieds nus chez soi ce jour là on souffrira de fièvre, si on mange au petit matin des pommes qu’on a emmenées à l’église le dimanche de Pentecôte précédent, on sera en bonne santé toute l’année.
Il y a une autre tradition qui consiste à „cravacher“ hommes et bêtes avec des branches de bouleau. On y associe une invitation à boire et des beignets. Ces actions sont symboliques. Ainsi celui qui se fera réveiller de cette façon le jour de Pâques sera garanti de se réveiller à l’heure durant toute l’année suivante. Un animal frappé avec ces cravaches sera de bonne humeur toute l’année.
Une autre encore : les garçons jettent les filles en l’air et les rattrapent, ou bien un jour les hommes soulèvent les femmes et le lendemain c’est l’inverse. Il s’agit là d’une sorte de baptême aérien, un nettoyage par l’air. Dans la ville de Ootmarsum une procession chante à travers le village et s’arrête sur la place du marché. Durant les derniers mots de leur chanson les parents soulèvent leurs enfants, ou parfois on soulève le chanteur de tête.

LES ESPRITS
Les esprits ne sont pas en reste durant cette courte période de l’année. La nuit de Pâques tous les fantômes sont visibles. Si durant cette nuit, entre 23 et 24h, on se couche à un croisement de chemins, qui en plus serait une route empruntée par les convois funéraires, si durant toute cette durée on ne pleure ni ne rit, quoi que l’on voie, si on ne parle pas plus, le Diable apparaîtra sous forme d’un chasseur et nous offrira toutes sortes de cadeaux.
Les fées gardiennes de trésor apparaissent aussi et vont se laver à la fontaine. Les trésors engloutis remontent à la surface. Les cloches immergées se mettent à sonner. Les sorcières rodent durant la nuit, c’est pourquoi on tire des coups de fusils dans la nuit pour les éloigner. On peut aussi faire claquer des fouets dans le même but. Une autre tradition étrange consiste à chercher des galets aux croisements, et à les mettre dans la baratte afin d’éloigner les sorcières.
En Hongrie on dit que du premier jour de Pâques jusqu’au premier jour de Pentecôte, Dieu laisse les âmes s’échapper du Paradis afin qu’elles se dégourdissent un peu les jambes et voient autre chose.
 

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Dans la joie nous nous sommes réunis, dans la joie nous nous séparons et dans la joie nous nous retrouverons!